Exit les hydrocarbures. Lors de la récente COP28, un accord a été conclu signant la fin de l'ère des combustibles fossiles et ouvrant la voie à une transition énergétique mondiale. Des représentants de plusieurs pays dont l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, le Japon, et les Emirats arabes unis, ont annoncé des engagements financiers, lors de cette conférence, témoignant d'une prise de conscience mondiale de l'urgence climatique. Voahirana Randriambola, porte-parole de WWF Madagascar, met en lumière l'importance de renforcer les capacités d'adaptation des pays du Sud face au réchauffement mondial.
Come back. A l’occasion de la célébration de ses 35 ans de service musical en tant que DJ, l’un des patriarches du monde du DJ surnommé Dj Dina, qui réside dans l’Hexagone vient d’informer son retour au pays. Chaque année, depuis 2022, il choisit d’effectuer une « descente » au bercail. En effet, après un retour très remarqué et plein de succès l’année dernière et au mois de mars dernier, satisfait de cet exploit et à la demande de nombreux fans, l’artiste s’apprête de nouveau à venir dans son pays natal, et cette fois-ci pour fêter son « jubilé ». Sur son compte personnel, DJ Dina a confirmé qu’il sera dans la Capitale le 24 mai 2024. Actuellement, l’artiste n’a pas encore communiqué le lieu et l’heure précis de son concert.
Place aux actions ! Le Président Andry Rajoelina a dirigé le premier Conseil des Ministres pour son second mandat à la tête du pays, hier au palais d’Etat d’Iavoloha. Cette réunion a été l’occasion pour le Président de réitérer les trois piliers de sa politique pour ce deuxième quinquennat à savoir le capital humain, l’industrialisation inhérente à la création d’emplois et la bonne gouvernance. La mise en place de nouveaux organes en rapport avec ces trois piliers dans le but d’accélérer la concrétisation des objectifs dans ce sens.
Chaque chose a son temps ! Le temps des bagarrettes ! Un autre des amourettes ! Après les hostilités, le rapprochement précédé des moments de « retournement de veste » ! Etc.
Finies les petites animosités, du moins pour certains, arrive le temps du partage de gâteaux ou … de place. Le Palais s’agite, la Cour particulièrement animée. Les observateurs qui guettent de loin s’interrogent « y aura-t-il assez de friandises pour ces gros bébés du Palais, de places pour ces « retourneurs de veste » ? D’autant qu’à l’extérieur, on se bouscule encore au portillon.
Face à la « ruée vers l’or » du Palais, le Maitre des céans doit user le talent d’un jongleur pour satisfaire autant qu’on peut tout le monde. Lors de son allocution à Mahamasina, Rajoelina Andry, le Président nouvellement investi appelle à la bonne volonté de tous ceux ou celles qui veulent apporter leur part de brique afin de contribuer au redressement de la Nation autour de lui. L’appel a été entendu. Et on se rue vers le Palais d’Iavoloha. Ainsi, il va falloir maîtriser l’art d’un magicien. Il y en a du monde ! Et l’affaire n’est pas évidente.
Il y a ceux et celles qui se trouvent déjà à l’intérieur du Palais. Certains parmi eux, les fidèles parmi les fidèles de la formation créée par le Président dès le début, siègent dans le cercle fermé du Palais, autour du trône. D’autres, pour la plupart cas, dans la Cour des grands, qui sont des nouveaux venus et comptent bien sûr se partager la part du lion. Il y a encore dans une Cour à un niveau plus bas pour ne pas dire de la « basse cour ». L’endroit où évoluent les flagorneurs, les pirouettes qui changent de direction selon le souffle du vent et les politiciens sans scrupules, des caméléons, qui prennent le peuple de Dieu pour des canards sauvages.
Y aura-t-il de la place pour tous ces prétendants ? Le Gouvernement qui est le point de mire de tous les courtisans ne peut accueillir tout ce nombre pléthorique de postulants. Un pays pauvre comme Madagasikara ne peut ou ne doit pas se permettre de prendre en charge un nombre des membres du Gouvernement au-delà du raisonnable. De toute manière, le poste attribué à un ministre ne s’accorde point à un ou une aventuriste dont les compétences s’avèrent douteuses. A la présidence de la République, non plus, le Chef de l’Etat ne peut ou ne doit pas nommer des gens dont la réputation fait jaser. L’effectif est également limité à moins que le locataire du Palais fasse caser tout le monde autour de lui. Ce qui est fort improbable. Au niveau des ministères, là non plus, il n’y a pas assez de places. Un ministre ne peut pas recevoir tout le monde dans son cabinet. Les postes techniques suivent les lignes directrices de l’organigramme préétabli. Dans les autres institutions de la République, il y a un minimum de nombre d’effectif à respecter.
Bref, il n’y a pas assez de places pour tout le monde. Les retourneurs de veste et les « mpijapy train » doivent patienter sinon se rendre à l’évidence qu’on peut servir autrement le pays.
Ndrianaivo
La septième édition du concours sur l’art de convaincre avec les paroles signe son retour. Par le biais de l’Alliance française d’Antananarivo, l’association Jeunes Aujourd’hui pour Demain (JAD), en partenariat avec les TEAT Réunion, propose aux lycéennes et lycéens des classes de 1ère à Madagascar de prendre la parole et de participer au concours d’éloquence. Pour la Grande île, la compétition se tiendra à l’Alliance française, située à Andavamamba.
Les participants auront jusqu’au 24 janvier 2024 prochain pour déposer leurs candidatures. Les inscriptions restent gratuites. « La jeunesse » est le thème choisi pour cette édition 2023. Les élèves ont le choix entre 29 types de sujets au choix. Les sélections se dérouleront du 7 au 9 février 2024. Notons que lors de l’édition précédente, deux élèves malagasy ont été retenus pour représenter Madagascar lors de la finale qui s’est tenue en mars dernier à l’île de la Réunion. Il s’agissait d’Aaron Meghan Ramamonjisoa et de Mihanta Orlane Ramandimbison.
Ce concours a pour ambition de favoriser la confiance en soi, la confiance aux autres, en notre histoire, en notre avenir avec une jeunesse plus forte. Il permet aux jeunes la mise en pratique de l’exercice de la parole en public en montrant leur capacité à s’exprimer, convaincre et émouvoir son auditoire sur une thématique proposée. Comme lors de la précédente édition, cette compétition s’ouvre aux pays de l’océan Indien, à l’instar de Seychelles, Maurice, Comores, Mayotte et La Réunion. « Ce concours a pour but de donner la parole à la jeunesse de l’océan Indien afin qu’elle puisse défendre et incarner ses idées et convictions. Qu’ils viennent de Maurice, La Réunion, Madagascar, des Comores, des Maldives ou des Seychelles, nos jeunes rhéteurs prendront l’estrade pour donner du sens à leurs discours », communique Annick Vitry, présidente de l’association Jeunes Aujourd’hui pour Demain. Cette dernière a créé cette compétition il y a 8 ans.
Le concours d’éloquence détermine le meilleur orateur parmi les élèves en classe de première de l’océan Indien. Un stage à l’île de La Réunion sera offert au gagnant de concours. Pour plus d’informations, les intéressés sont invités à visiter l’Alliance française d’Antananarivo.
Si.R
Nouvellement investi dans ses fonctions de Président de la République samedi, Andry Rajoelina va, sauf changement, présider ce jour le premier Conseil des ministres de son nouveau mandat de cinq ans. Le Premier ministre et les ministres devraient rendre leur tablier à cette occasion. Une démission que le Président de la République va accepter. Et celui-ci va charger ce Gouvernement démissionnaire d’assurer l’expédition des affaires courantes jusqu’à la formation du Gouvernement. La démission du Gouvernement après l’élection d’un nouveau Président de la République est une tradition républicaine. Elle n’est inscrite nulle part dans les textes. La suite, c’est la nomination du nouveau Premier ministre. En 2019, la démission du Gouvernement, déjà dirigé à l’époque par Christian Ntsay, était intervenue dans l’après-midi de l’investiture du Président Rajoelina. Le Premier ministre avait été reconduit dans ses fonctions 48 heures après. La question est de savoir si la nomination du nouveau Premier ministre aura lieu dans les heures ou les jours qui suivent la démission ou si cela pourrait attendre le nouvel An comme le soutiennent certaines indiscrétions.
Reconduction
La nomination se fera conformément à l’article 54 de la Constitution qui dispose que le Président de la République nomme le Premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale. Ce qui est sûr, c’est que les consultations sont déjà en cours. Mais aucune information ne fuite pour le moment. La probabilité que Ntsay Christian soit reconduit à son poste n’est pas à exclure si celui-ci est proposé par les députés. Il bénéficie de la confiance indéboulonnable du Président de la République Andry Rajoelina qui l’a placé au fauteuil de Mahazoarivo en 2018 et l’a reconduit systématiquement à ce poste durant son premier mandat. Le Chef de l’Etat d’ailleurs a fait de la stabilité un credo, l’hypothèse d’une reconduction de l’actuel détenteur du siège n’est pas farfelue. Mais il se pourrait également que le Chef de l’Etat choisisse quelqu’un d’autre sur les noms que lui proposeront les députés. En tout cas, une fois le Premier ministre nommé, la prochaine étape consistera en la nomination des nouveaux ministres membres du Gouvernement qui ne devrait pas arriver très loin après. Quoi qu’il en soit, le nouveau Gouvernement sera en place pendant une durée déterminée. En effet, le Gouvernement devrait vraisemblablement de nouveau démissionner et subir une modification aux prochaines législatives annoncées pour le deuxième trimestre de l’année qui vient.
La Rédaction
Le ministère de la Pêche et de l’Economie bleue (MPEB) figure parmi les départements ministériels ayant réalisé des performances plus que louables durant cette année 2023 finissante. L’exploitation et l’exportation de trépangs ont connu une nette augmentation de 1 000 % depuis janvier. En termes de redevances, 558 250 000 ariary ont été perçus contre seulement 56 700 000 ariary en 2022, soit une hausse de presque 10 fois plus élevée.
Cette performance est le résultat de la réforme entamée en 2023 pour cette pêcherie. En début de campagne de 2023, le comité d’attribution de quota au ministère a décidé de fixer le Total d’exportation maximal autorisé (TEMA) à 385 tonnes par an. Selon la décision numéro 553-2022/MPEB/Mi du 14 décembre 2022, le MPEB a attribué le quota pour onze sociétés agréées.
Suivant la lettre référencée 182-22/MEDD/SG/DGGE du 1er décembre 2022 fixant le quota pour les deux espèces d’holothurie dans la liste annexe de CITES dont 30 tonnes pour Holothuria fuscogylva et 10 tonnes pour Holothuria nobilis. Evidemment, le souci de bien gérer le stock afin de rendre durable son exploitation a motivé la limitation conformément aux règlementations en vigueur par-delà la lutte contre les irrégularités.
En termes de volumes d’exportation, 46,54 % des quotas attribués aux sociétés agréées ont été exportés de janvier à novembre, soit 186,89 tonnes sur les 385 tonnes fixées. Ce résultat montre que 51,46 % des redevances prévisionnelles ne sont pas perçues pour les espèces hors CITES et 3 % du quota pour les espèces CITES a été exporté soit 1,17 tonne sur 40 tonnes.
Deux paramètres majeurs expliquent ce bilan. D’une part, quatre sociétés détentrices de quota n'ont pas exercé pour annulation de quota ou absence d’agrément sanitaire. D’autre part, la performance est assez faible pour certaines sociétés.
En termes de redevances, en appliquant l’arrêté interministériel numéro 21946/2021 du 11 août 2021 fixant les redevances sur la délivrance des permis de collecte des produits d’origine marine, et selon les quotas autorisés pour 2023, les redevances annuelles totales prévisionnelles sont de 1 116 500 000 ariary.
A la fin de la campagne, les redevances perçues sont de 558 250 000 ariary, représentant environ 50 % de la prévision. En effet, des sociétés n’ont pas pu exporter en raison de la raréfaction des produits ou suite à la restriction d’accès aux marchés vers la Chine qui a imposé sa propre règle.
Continuant sur la même lancée, l’équipe du jeune ministre Mahatante Tsimanaoraty Paubert s’en tient à quelques recommandations. Il est primordial de maintenir un niveau de pression supportable sur les ressources. Celles-ci montrent des signes de surexploitation : diminution de la taille commerciale et captures et maturité prématurées. Le but aussi est d’assurer un revenu stable à l’Etat à travers la redevance.
Pour 2024, les quotas seront réduits au prorata du TEMA défini. A cet effet, le ministère utilisera les quantités réellement exportées par chaque société pour servir de base dans la définition des quotas qui leur seront attribués. Il attribuera uniquement des quotas aux établissements agréés pour l’exportation des trépangs.
Ces mesures permettent de diminuer la quantité totale autorisée à l’exportation à 300 tonnes, de prévoir une redevance de 870 000 000 ariary et d’inciter les sociétés à maximiser leur capacité d’exportation.
M.R.
Un tremplin économique pour la Grande île dans le domaine maritime. Depuis sa création en 1962, l'Ecole nationale d'études maritimes (ENEM) de Mahajanga a joué un rôle dans la formation de 49 400 marins malagasy. Aujourd'hui, la population maritime du pays compte 8 000 professionnels, dont 5 000 travaillent à l'étranger. Cette formation, reconnue comme un véritable levier dans le métier du monde maritime, se révèle important pour les jeunes de la Grande île. L'objectif est d’augmenter le nombre de marins formés à l'ENEM. Dans un contexte où le commerce maritime joue un rôle clé dans l'économie nationale, cette école s’impose comme un acteur central pour alimenter le moteur économique. La formation dispensée à ses étudiants offre une expertise recherchée et reconnue dans ce secteur, contribuant ainsi à la richesse du pays. Selon Louis Michel Rasamimanana, expert en transport maritime, le développement du secteur est impératif pour l'île en tant que nation insulaire. En comparaison avec le transport terrestre, le transport maritime offre des avantages indéniables. Il souligne la nécessité pour Madagascar d'exploiter pleinement sa position îlienne. Actuellement sans flotte nationale, la Grande île dépend entièrement des navires étrangers pour le transport de marchandises et de personnes. Il met en avant l'importance des douanes comme dernier rempart pour l'économie locale. Avant de se tourner vers le transport maritime international, il recommande une attention particulière au transport côtier, également appelé "cabotage". Avec environ 17 ports disséminés sur le territoire malgache, Rasamimanana insiste sur la priorité à accorder aux ports internes, tant maritime que fluvial. Selon lui, le développement du cabotage favoriserait le travail des boutres, assurant un approvisionnement régulier des ports en produits locaux.
Déséquilibre de la balance commerciale
Selon Louis Michel Rasamimanana, "Madagascar fait face à un défi économique de taille avec le déséquilibre marqué entre ses importations et exportations", mettant en lumière une préoccupation quant à la viabilité à long terme du commerce international pour cette île. Malgré la réception régulière de conteneurs remplis, une disparité significative se présente au moment du départ, où ils sont souvent renvoyés vides. Cette réalité soulève des interrogations essentielles sur la durabilité et la santé économique de Madagascar dans le contexte mondial. Selon des sources officieuses : la balance commerciale déséquilibrée représente un obstacle majeur pour le développement de la Grande île. En recevant des conteneurs pleins d'autres nations, l'île semble être confrontée à un défi persistant quant à sa capacité à exporter des produits de manière rentable. Cette disparité soulève des inquiétudes quant à la dépendance accrue du pays vis-à-vis des importations, compromettant ainsi son positionnement sur l'échiquier économique mondial. Les conséquences de cette situation sont multiples. Tout d'abord, elle expose Madagascar à des risques économiques, notamment une vulnérabilité aux fluctuations des marchés internationaux et aux chocs économiques mondiaux. De plus, la dépendance excessive aux importations peut avoir des répercussions sur la balance des paiements et la stabilité financière du pays, mettant en péril sa croissance économique à long terme. Le développement du transport maritime à Madagascar apparaît comme une priorité économique. La formation accrue de marins locaux, la revitalisation du transport côtier, et la réflexion sur l'équilibre commercial international sont autant de chantiers à entreprendre pour tirer pleinement profit des richesses maritimes de la Grande île.
Carinah Mamilalaina
« Fake news » ou une désinformation pour persécuter l'Eglise catholique. Beaucoup se posent la question sur cette nouvelle fraîchement publiée par Vatican News. En effet, l'Eglise catholique a annoncé via un document officiel, signé par le nouveau préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi (DDF), une déclaration intitulée « Fiducia supplicans », approuvée par le Pape François. Celle-ci stipule la bénédiction des couples homosexuels et des personnes divorcées, hors liturgie. Cependant, cela n'a rien à avoir avec la bénédiction au sacrement du mariage. Or, cette déclaration reste ferme sur la doctrine traditionnelle de l'Eglise concernant le mariage, n'autorisant aucun type de rite liturgique ou de bénédiction similaire à un rite liturgique qui pourrait prêter à confusion.
Dans la communauté ou les églises, cette déclaration engendre une division entre les fidèles catholiques. Beaucoup sont contre tandis que d'autres ne veulent pas s'immiscer dans la décision du Saint-Père. « Nous avons toujours confiance en lui. Il a été dit que c'est pour le bien-être de ces personnes. C'est peut-être la voix que Dieu a choisi pour les ramener à Lui ou encore les guider vers le droit chemin », dixit Suzane, membre d'une association issue de l'EKAR d’Anosivavaka. Elle de poursuivre : « Je prie à Dieu, non pas à une personne, une doctrine ou une image. Alors, ce n'est pas un problème pour moi. Je ne veux pas quitter mon Eglise et renier l'enseignement que j'ai reçu là-bas depuis ma naissance ».
Mais ce n'est pas le cas pour un autre membre de cette association. « Cette nouvelle m'a bouleversé. Est-ce le début de la fin comme à l'époque de Sodome et Gomorrhe ? J'étais tellement fier de la sainteté de l’Eglise catholique. Mais avec tout ce qui se passe ces derniers temps dans les églises, cela détruit ma dévotion et ma foi. Pour moi, si l’on donne la bénédiction, cela veut dire consentir ».
De l'autre côté, des prêtres qui voulaient garder l’anonymat ont tranché sur ce sujet. « Avant d'être un prêtre, je suis Malagasy. Nos valeurs ne nous permettent pas d’accepter l'alliance de deux personnes du même sexe. Ce n'est pas facile d’appliquer cette pratique dans le pays, puisque cela contredit l’identité malagasy. C'est une lettre officielle. Mais on a toujours le choix, ce qui nous différencie des autres. Chaque prêtre pourra donner on non sa bénédiction aux couples homosexuels. Cela dépend de sa conviction. Pour le moment, je n'ose pas encore bénir ces couples, même si je suis du même avis que le Saint-Père concernant le choix et la tolérance, ainsi que le non-discrimination à l'égard de ces personnes », martèle le prêtre.
Un autre prêtre a avancé : « C'est un sujet très sensible car il concerne directement la société. Toutefois, même si c’est une lettre officielle du Pape, rien n’est encore officiel. En effet, tout passe par un bon nombre de procédures avant d’être approuvé et appliqué universellement, c’est-à-dire dans toutes les églises catholiques du monde entier. L’Eglise catholique dispose de plusieurs commissions traitant divers sujets de la vie, que ce soit le domaine social, celui de la science ou encore de l’éducation, etc. Et ce sont ces commissions qui divulguent les doctrines de la foi qui seront appliquées par toutes les églises. Aussi, il faut noter que cette lettre n’est pas figée à la communauté LGBT mais concerne aussi les personnes qui ont déjà divorcé. Et comme ces gens ne peuvent pas se remarier, ils auront désormais une bénédiction et pourront ainsi bénéficier des autres sacrements de l’Eglise comme la communion ou encore la confession. Ici donc, il n’y a pas question de décision figée mais tout dépendra du contexte dans lequel se trouve chaque Eglise, sachant que les églises en Afrique ne vivent pas dans les mêmes contextes qu’en Europe ou aux Etats-Unis. Nous ne devons pas nous hâter de juger cette déclaration mais prendre le temps de réfléchir et d’analyser, tout en appliquant ce que la foi nous enseigne ».
Le Vatican a décidé d’autoriser la bénédiction des couples du même sexe, mais a dans le même temps réaffirmé son opposition au mariage homosexuel. Le père Séraphin Rafanomezantsoa, secrétaire de coordination au sein de la Confédération des évêques, a confirmé la déclaration et a réitéré que cette idée existe depuis longtemps, mais ce n'est actuellement qu'elle a été officialisée. L'Eglise catholique poursuit l'évangélisation en rapport avec la réalité dans le monde.
Recueillis par Anatra R.