« J’aurai dû accoucher dans une clinique privée en ville, mais les impacts de la pandémie de la Covid-19 m’en ont empêché. En fait, mon mari a perdu son travail depuis le mois d’avril alors que je travaille dans une boutique de vêtements et accessoires. Nous avons dû vivre avec nos économies et réviser nos priorités, en rayant l’accouchement dans la clinique où j’ai effectué les consultations prénatales. Finalement, j’ai donné naissance à ma fille dans un hôpital public », nous confie Vero Hanta R., résidente à Mahamasina. Comme elle, bon nombre de femmes enceintes ont renoncé à l’accouchement dans les établissements privés, où elles ont été suivies et accompagnées, faute de moyens à cause de la crise sanitaire. Hasina Fanambinana Randriamiarantsoa, sage-femme auprès de la maternité de Marie Stopes Madagascar à Avaradoha, confirme ce fait. « L’on enregistre une baisse du nombre de fréquentations pendant le confinement, non seulement pour les consultations prénatales (CPN) mais aussi pour l’accouchement. Au lieu de 80 accouchements par mois, nous n’avons enregistré que 50 à 60 durant la crise. Cette diminution du nombre de parturientes pourrait s’expliquer par le manque des moyens et les problèmes de transport, entre autres », informe cette sage-femme. L’accouchement dans une clinique privée coûte entre 100 000 et 2 millions d’ariary, selon le renom, la catégorie et les techniques utilisées.
Retour chez les matrones
Outre la ruée vers les hôpitaux publics, certaines femmes enceintes, notamment celles en milieu rural, ont opté pour l’accouchement chez les matrones. « Ma mère m’a emmené chez une « reninjaza » où elle a accouché de ses 3 enfants, y compris moi. Cette femme est maintenant vieille mais elle continue à accueillir des parturientes. Après 6h de contractions, j’ai finalement pu accoucher de mon fils mais il était faible, voire immobile. Il a fallu le réanimer et l’emmener à l’hôpital pour bénéficier des soins adaptés. J’en ai voulu à ma mère mais je m’en veux le plus, heureusement que mon bébé s’en est sorti. J’aurai dû accoucher au CSB II », nous confie Phine R., mère de famille habitant à Namehana Avaradrano. Dans la plupart des cas, les matrones se fient à leurs expériences d’antan alors que le temps évolue. Certaines ont toutefois bénéficié de formation dispensée par les partenaires techniques et financiers afin de réduire les risques de complication et le taux de mortalité.
Selon les statistiques, 10 femmes meurent chaque jour à Madagascar à cause des complications liées à l’accouchement. S’ajoute à cette cause principale le retard de prise en charge ou la négligence des CPN. « Les consultations prénatales s’avèrent indispensables pour détecter à temps les complications avant d’y remédier, à travers des prescriptions médicales ou des exercices», affirme notre source médicale. Aussi, l’accouchement devrait toujours se faire dans les lieux surs, assurés par des professionnels qualifiés, afin de garantir la santé de la mère et de l’enfant.
Recueillis par Patricia Ramavonirina
Les conclusions de l’audit sur le processus d’octroi de permis minier et de certification environnementale du projet Base Toliara réalisé par la Cour des comptes ont été diffusées, lundi dernier. Cet audit a permis de recueillir toutes les irrégularités au sein du projet, causant les différentes manifestations. L’année dernière, la population locale s’est révoltée à maintes reprises à partir du mois d’avril 2019. Et ce sont ces manifestations qui sont à l’origine de cet audit. De plus, les activités du projet ont été suspendues depuis le mois de novembre 2019, suite à la décision du Conseil des ministres. « Un audit met en avant ce qui va et ce qui ne va pas, pour ensuite émettre des recommandations. La finalité est de trouver des solutions au problème mais surtout d’améliorer la gouvernance et la gestion », a expliqué Jean de Dieu Rakotondramihamina, président de la Cour des comptes. Toutefois, face à ces révélations, Base Toliara reste silencieuse. « Nous n’avons aucune réaction à vous communiquer jusqu’à présent, mais nous reviendrons vers vous au moment opportun », a déclaré un responsable au niveau du projet hier, durant une conversation téléphonique.
« Cet audit date de l’année dernière. Les autorités trouvaient anormales toutes ces contestations, alors que tous les papiers de Base Toliara, que ce soit au niveau de la consultation publique ou encore de l’étude d’impacts environnementaux, étaient en règle. Dans ce genre de situation, un atelier de restitution publique devrait être organisé mais ce n’était pas le cas », rappelle une source proche de l’affaire. De son point de vue, tout a été fait pour préserver la paix et initier le développement dans cette partie du pays. Contrairement à cela, les Organisations de la société civile (OSC) s’attendent à la suspension définitive du projet et de leurs activités. « Seules des sanctions administratives peuvent être appliquées, faisant suite à cet audit. Après, ce sera aux autorités compétentes de trancher », rajoute le président de la Cour des comptes. En tout cas, selon des dires, Base Toliara continuerait encore les négociations avec l’Etat.
La Rédaction
Une subvention pour les employés formels. Le Groupement des entreprises de Madagascar (GEM) en collaboration avec l’Organisation internationale du travail (OIT) et le Programme alimentaire mondial (PAM) a levé un fonds pour assister au chômage des employés. Grâce à la participation de ses membres répartis dans toute l’île, le GEM a collecté 300 millions d’ariary depuis le début du mois de juin. Ce fonds sera distribué à 2 000 travailleurs. En dehors du prêt aux employés auprès de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNAPS), les bénéficiaires obtiendront 100 000 ariary chacune soit la moitié du salaire minimum. La remise officielle s’est tenue, hier, au Chambre de commerce et d’industrie Antaninarenina (CCIA). « Il faut avouer que cette assistance reste moindre car le chômage touche 100 000 personnes soit 17% de l’emploi à Madagascar. Notre priorité consiste à limiter la casse au niveau de l’emploi. Nous avons privilégié les personnes handicapées, celles en chômage depuis cinq à six mois, les femmes et les personnes vivant dans une famille nombreuse » rapporte Thierry Rajaona, président du Groupement des entreprises de Madagascar (GEM). Le secteur le plus touché étant le tourisme accusant une baisse à 100% de son chiffre d’affaires. Outre les dons en nature, le groupement a également remis des dons de matériels et des produits de première nécessité.
Cette solution reste une aide d’urgence poursuit le président du groupement car on ne peut pas aider indéfiniment les salariés, une solution d’urgence doit être mise en place notamment la création d’un système d’allocation au chômage. « La crise a creusé l’inégalité. Les pays qui ont démontré de résilience sont ceux qui possèdent de système de sécurité durable. Contrairement aux pays développés comme la France ou bien nos voisins notamment Maurice ou Afrique du Sud, Madagascar ne dispose pas de système d’allocation au chômage. Le projet est actuellement en cours » ajoute Monsieur Coffi Agossou, représentant de l’Organisation internationale du travail (OIT).
Solange Heriniaina
Les personnes diabétiques sont vulnérables face à la Covid- 19 et aux autres maladies virales. Selon la statistique de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 5% à 8% de la population malagasy seraient diabétiques. Ces personnes requièrent une attention particulière dans leur traitement comme le contrôle régulier auprès d'un médecin, la surveillance du taux de glycémie au moins 2 fois par jour, injection d'insuline jusqu'à 4 fois par jour ou encore suivre des séances d'éducation thérapeutique. Cependant, tous ces traitements sont coûteux voire impossibles à Madagascar puisqu'un patient devrait dépenser au moins 1 000 000 d'ariary par an.
A peine la Capitale eut entamé son déconfinement, voilà que les bandits de tout acabit font parler d’eux. Gare à ceux qui circulent tôt le matin, ou le soir. Car une remarque s’impose : les agressions liées au vol à la tire refont surface dans certains quartiers de la ville. Pas plus tard qu’hier matin, aux environs de 6h, un jeune piéton, en descendant tranquillement la rue en pente et en pavé, fut agressé juste près d’un laboratoire à Faravohitra. L’agresseur qui portait un sac à dos et des chaussures particulièrement bien cirées, selon des témoins, a chargé la victime qu’il a croisée, avec un grand couteau à la lame effilée. L’objectif du bandit était de s’emparer du téléphone qui se trouvait dans une poche du pantalon du piéton. « L’agresseur n’a pas hésité à attaquer sa victime au niveau de son cou, comme ayant voulu la décapiter.
Jeudi 3 août dernier, un ressortissant chinois et son interprète ont été arrêtés par des éléments du Commissariat du 1er Arrondissement pour affaire de corruption, mais aussi bien pire que cela. Ce jeudi-là, des responsables au sein du ministère du Commerce à Ambohidahy, étaient venus pour porter plainte contre les personnes sus-mentionnées qui ont fait les objets d’une enquête au niveau même de ce ministère à cause de leur tentative supposée pour faire une corruption.
« Mon employeur n'a pas payé les cotisations à la CNaPS depuis des années, sans que je le sache. Pourtant, il les déduit régulièrement du salaire mensuel de chaque employé. C'est seulement en déposant la fiche rose au siège de la Caisse que j'en étais au courant. Nous lui en avons parlé mais il ne voulait rien entendre, en menaçant de nous renvoyer. Actuellement, nous ne pouvons pas bénéficier des prestations de la Caisse, y compris le prêt exceptionnel », nous confie Sarindra R., employé dans une société de « call center » à Antananarivo. Comme le sien, bon nombre d'employeurs semblent indélicats quant à la protection sociale de leurs salariés. Outre le non paiement régulier des cotisations, des employeurs omettent la déclaration nominative de salaire (DNS), laquelle devrait se faire chaque trimestre.
Si Analamanga enregistre plus de cas positifs au coronavirus depuis le début de l'épidémie, l'ex-Province de Diego-Suarez craint actuellement un regain de contaminations. Aux dernières nouvelles, la Région de Diana, qui figure parmi les zones tardivement infectées dans la Grande île, comptabilise 322 cas positifs d'après les statistiques annoncées par le Centre de commandement opérationnel (CCO) Covid-19 - Ivato. Pire encore, elle détient le taux de mortalité le plus élevé dans tout Madagascar. En quelques semaines de la propagation du virus, 16 patients y ont déjà succombé après avoir présenté le syndrome de détresse respiratoire aiguë. En parallèle, 193 cas de guérison ont été recensés. Comme dans toutes les autres Régions, les différents protocoles de traitement y sont appliqués. Quant à la Région de SAVA, jusqu'à hier, 115 porteurs du coronavirus y ont été recensés. Deux patients décédés après avoir suivi le traitement dans cette zone infectée ont été signalés. Heureusement, 68 individus infectés ont recouvré la santé, ce qui fait un total de 45 malades en cours de traitement.
Les prix sur les étals sont hors de portée. Au marché, la mère de famille peine à remplir le quart de son panier. La fébrile bourse de la grande majorité des malagasy supporte mal le poids de l'inflation qui tend à s'alourdir au fil du temps. Les prix des produits de nécessité quotidienne, genre PPN, ne cessent de grimper. Les tomates, les fruits et légumes (oignons, carottes, salades, etc.), les brèdes et autres menues recettes du bas peuple échappent totalement des possibilités du pouvoir d'achat des gens. Sans omettre de signaler le coût exorbitant des loyers auquel sont confrontés les nouveaux pauvres de la classe moyenne. Evidemment, les dirigeants de l'Etat font le meilleur d'eux-mêmes de ce qu'ils peuvent faire selon la disponibilité de l'Etat. Les « Tosika Fameno » ou autres initiatives louables arrivent toujours à point nommé. Cependant, il faut reconnaître que ce sont des actes ponctuels, les tenants du pouvoir public vont devoir trouver les voies et les moyens pour maîtriser de façon permanente cette inflation qui tue à petit feu le bas peuple.
Madagascar, la plus vieille île du monde, a tous les atouts pour susciter l’émerveillement. Appelé « Huitième continent » par beaucoup de scientifiques, le pays est aussi la plus vieille île du monde. Celle-ci abrite une biodiversité unique au monde. Elle possède d’immenses ressources aquatiques et marines. Son sous-sol regorge de richesses inestimables.