Conférencier en croissance personnelle, coach praticien certifié en PNL (programmation neurolinguistique), entrepreneur. Toky Rajaona est apparemment la référence la plus cotée du moment. Avec le Centre de conférence international (CCI) d'Ivato pleine à craquer lors du séminaire « Invincible 2023 », malgré un tarif conséquent, il a su faire ses preuves avec son équipe de Master Life Company. Il a accepté de parler de son passé sulfureux, de la manière dont il s'en est sortie, de son parcours et de ses ambitions, en se livrant dans cette interview.
La Vérité (+) : Qui êtes-vous ?
Toky Rajaona (=) : Je suis Toky Rajaona, 41 ans, marié et père de 4 enfants. Je suis entrepreneur, « motivational speaker » ou conférencier, mentor des coachs et thérapeutes mais également coach de VIP. Je suis également le fondateur de Master Life Company, dont la mission première consiste à vulgariser la croissance personnelle à Madagascar. Ceci à travers des programmes de coaching innovants, des séminaires au style disruptif et des ateliers ludiques. Invincible, le plus grand séminaire de l'océan Indien, fait partie de nos plus grands évènements de ces dernières années. Nous avons commencé en 2019 avec plus de 200 participants. Nous avons pu atteindre 867 participants cette année au CCI Ivato, contre plus de 500 l'année dernière à Ivandry. En 2024, nous allons encore taper plus fort en ciblant le maximum de personnes, afin d'arriver à un changement de mentalité.
(+) : Comment êtes-vous devenu coach en développement personnel ?
(=) : J'étais cette personne qui disais « oui » aux gens pour faire plaisir, qui fait bonne figure, qui faisait semblant d'être cool et drôle juste pour égayer les autres. J'avais peur d'échouer et d'être rejeté. Je manquais cruellement de confiance en moi, surtout après avoir perdu ma mère à 12 ans. J'étais bloqué intérieurement alors qu'on ne manquait de rien à la maison. J'ai accumulé des crises de vies successives, dont des soucis de santé, de grandes difficultés financières, des ruptures familiales et la faillite de ma première entreprise. A un moment donné, je n'en pouvais plus. Il y avait des déclics, entre autres lors des lectures de certains livres. J'ai décidé de reprendre ma vie en main pour « devenir quelqu'un ». Avec mes premiers pas en développement personnel en 2014, j'ai beaucoup investi pour arriver là où je suis et en faire un métier. A mon tour, je veux contribuer aux changements des gens.
(+) : Quelles études et formations avez-vous suivi pour y arriver ?
(=) : En fait, je suis quelqu'un de très introverti, qui sait écouter et qui est un confident parfait. Mais quand il parle, il casse. C'est un talent que j'ai plus tard exploité au point de me lancer dans la formation en coaching en 2016. J'ai suivi une formation en ligne à l'Institut de coaching international de Genève, après laquelle j'ai décroché mon premier diplôme y afférent. J'ai enchaîné avec des formations en Maroc sur la PNL. J'ai suivi plusieurs séminaires internationaux auprès des grands coachs mondiaux comme Tony Robbins, Robert Kiyosaki, Lisa Nichols, Franck Nicolas, Vishen Lakiani, etc. J'ai choisi le métier de conférencier puisque cela a des impacts positifs sur les gens. L'on me reproche souvent sur mes tarifs et mes cibles. C'est parce que j'ai la conviction que pour nettoyer l'escalier, il faut commencer par le haut, et non l'inverse.
(+) : Qu'est ce qui vous démarque des autres coachs ?
(=) : Je ne peux pas me prononcer sur ce qu'ils sont ou sur ce qu'ils font, ni leur background, ni leurs diplômes et autres choses que je ne connais pas. Je n'ai pas à me comparer avec eux. Par contre, ce qui me rend unique, c'est que j'ai un style très particulier. Je mixe le fun, le divertissement, l'éducation et l'inspiration. J'ai aussi une facilité à éveiller les émotions et à créer un déclic puissant. J'adopte l'approche « ludo-andragogique » ou l'éducation des adultes de manière ludique, même en coaching individuel. C'est une mission de vie qui me tient à cœur. Je sais que je suis né pour ça et je vis actuellement dans ma zone de génie. Auparavant, j'ai fait beaucoup de métiers en étant journaliste, photographe, designer, graphiste. Mais ce qui est sûr, c'est que le secteur administratif ne me convient pas du tout (rire).
(+) : Quels conseils donneriez-vous à des personnes qui ont vraiment besoin de coaching ?
(=) : Renseignez-vous intelligemment avant de choisir votre coach ! Cherchez des informations sur ses références, les témoignages à son sujet ou encore les feedbacks de ceux qu'il a déjà coaché. Certains coachs ont des bonnes intentions mais ne disposent pas de bonnes techniques. D'autres ont de mauvaises intentions mais arrivent à avoir des abonnés avec leurs techniques. Ce qui est sûr, c'est que tout est manipulation et la manipulation c'est comme une arme. Pour ma part, je me définis simplement comme un éveilleur de conscience avec mon ikigai d'« empowering people ». Ce que je fais a vraiment des impacts sur les gens et ça m'émeut à chaque fois que j'en reçois des feedbacks. Mes coachings ont, par exemple, pu aider des couples au bord de la rupture à se réconcilier et à se retrouver. Cela me booste, me motive et me rend humble en même temps.
(+) : Quels sont les études ou formations à suivre pour devenir coach en développement personnel ?
(=) : Il n'y a pas d'études spécifiques à ce sujet à Madagascar. Toutefois, une boîte propose une offre de formation y afférente mais je ne connais pas les résultats et donc je ne peux pas recommander. Par contre, il y a de nombreuses formations en coaching en présentiel ou en ligne à l'étranger, pour ceux qui en ont les moyens. Une formation en coaching sur 24 mois coûte par exemple 12.000 euros, soit environ 60 millions d'ariary. D'autres proposent une formation de 3 mois pour 500 euros, soit 2,5 millions d'ariary. Pour mon cas, j'ai investi plusieurs milliers d'euros pour suivre de multiples formations et obtenir des diplômes et certificats internationaux.
(+) : Comment allier le développement personnel, la religion et la spiritualité ?
(=) : Le développement d'une personne, c'est comme une voiture avec 4 roues. Cela dépend de 4 aspects, à savoir le physique, l'émotionnel, l'intellectuel et le spirituel. C'est important d'allier tout ça et de les nourrir, sinon la vie sera déséquilibrée. Une voiture ne peut pas avancer convenablement si l'un de ses pneus est crevé ou si l'autre est trop gonflé. C'est aussi le cas pour le développement d'une personne. Il faut prendre soin de chacun des 4 aspects pour maintenir l'épanouissement. Tout cela pour vous dire que l'on peut très bien allier le développement personnel et émotionnel avec la religion ou la spiritualité.
(+) : Vos objectifs pour le moyen et long terme ?
(=) : Master Life Company vise 3 millions de personnes coachées en 2030. Aussi, la création d'une école de coaching dans l'ère du temps, qui touche à tous les aspects, y compris le business, fait partie de mes ambitions. Je serai l'un des coachs certifiés qui y vont travailler. J'ambitionne également de révolutionner l'éducation à Madagascar, en créant une école où les enfants apprennent le développement personnel dès leur plus jeune âge. Ils pourront par exemple suivre des cours de bien-être à 6 ans, du yoga à 8 ans, l'art de la négociation à 12 ans, la communication influente à 14 ans et la création d'un projet entrepreneurial à 18 ans. Ils auront leur propre entreprise à 18 ans. Cette école révolutionnaire enseignera à la fois l'éducation émotionnelle, sexuelle, financière, physique, etc. Des activités qui répondent aux besoins de la vie et de l'ère du temps, suivant les évolutions technologiques…
Propos recueillis par P.R.
Vaste coup de filet du service central des enquêtes spécialisé en matière de lutte contre l’immigration clandestine de masse, le 11 juillet dernier. Douze jeunes femmes originaires de la Région de Sava ont été arrêtées. Les concernées ont entre 20 et 25 ans. En même temps que ces filles, deux hommes soupçonnés d'être les passeurs, mais qui ne sont finalement que des arnaqueurs sans vergogne, le furent également.
Ces loubards avaient promis à ces immigrantes un emploi de femme de ménage en Allemagne, en Egypte ou encore le Koweit. Or en réalité, ces emplois n’existent guère.
Dans la journée d’hier, le porte-parole du Gouvernement, le ministre de l’Aménagement du territoire et des Services fonciers, Pierre Houlder Ramaholimasy de s’exprimer sur ce sujet en marge d’une descente à Andavamamba sur terrain pour voir l’avancement des travaux dans le cadre du projet PRODUIR. Dans le parler direct qu’on lui connaît, le ministre porte le débat surtout sur le terrain politique et dénonce un « faux-problème ».
Malgré des projections de performance en faveur de la relance du secteur, les opérateurs touristiques gardent tout de même les pieds sur terre en ces périodes d’ouverture de la haute saison. La promotion de la destination Madagascar porte ses fruits. Les indicateurs sont au vert pour le démarrage de la pleine saison touristique à Madagascar. Les acteurs du secteur touristique, à savoir les tour-opérateurs, les agences de voyage et les opérateurs dans l’hôtellerie et la restauration, notent une hausse de réservations sur le marché. Une tendance estimée à perdurer jusqu’à la fin de l’année, durant la haute saison où les baleines à bosse migratrices passent sur les côtes de l’île. La saison touristique débutera vers la mi-juillet pour s’étendre jusqu’au mois de décembre tout au long de la saison des baleines avec un pic aux mois de juillet, août et septembre. Cependant, malgré un tour d’horizon favorable, certains professionnels du secteur optent pour un esprit réaliste.
Après la confirmation des dates du premier et du second tour de l'élection présidentielle, le Gouvernement annonce également le montant de la caution pour ce scrutin. Les candidats qui souhaitent concourir devront ainsi avancer la somme de 200 millions ariary. C’est ce qui est inscrit dans le décret fixant la contribution des candidats aux frais engagés par l'Administration pour l'élection présidentielle ainsi que leurs modalités de remboursement et de reversement, adopté en Conseil de gouvernement mardi. Le Palais de Mahazoarivo a publié un communiqué de presse, hier, rapportant les décisions prises par le Gouvernement à ce sujet.
Ce montant sera à reverser au niveau de la caisse de dépôts et de consignations, et ce en vertu des lois en vigueur. Le nouveau montant du cautionnement a été fixé par le Gouvernement sur proposition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), comme le veut les textes. Cette somme servira, entre autres, à financer l’impression du bulletin de vote unique et sera restituée à ceux qui auront obtenu 10% des suffrages lors du premier tour de l'élection présidentielle du 9 novembre prochain, rappelle le compte rendu publié par la Direction en charge de la communication du Premier ministre.
La dernière révision de ce cautionnement date de 2013. Le montant de cette nouvelle caution a quadruplé par rapport à celui de 2018. En effet, lors du précédent scrutin présidentiel, ceux qui souhaitaient briguer les suffrages des électeurs avaient dû s’acquitter de 50 millions ariary. Ce chiffre a été revu à la hausse pour suivre une tendance générale en Afrique. C'est aussi sans doute une manière pour les autorités de limiter les candidatures fantaisistes et d’essayer de rationnaliser la «boulimie électoraliste» qui frappe le pays.
Place aux « candidats sérieux »
Est-il encore nécessaire de rappeler que Madagascar a fait la risée du monde entier avec son nombre très élevé de candidats à l'élection présidentielle, dépassant la trentaine lors des deux précédents scrutins présidentiels dans le pays. A chaque fois, au moins vingt n'ont aucune chance." Des "figurants" venus pour se partager les miettes et venus souvent uniquement profiter de la médiatisation offerte par leur statut de candidats officiels à l'élection. La CENI et le Gouvernement espèrent, en fixant la barre plus haut, permettre aux électeurs de n’avoir que des candidats sérieux dans le bulletin unique.
Outre le cautionnement, le Gouvernement a également publié hier le décret fixant les modalités d'organisation de l'élection présidentielle. Les candidats pourront déposer leurs dossiers de candidature auprès de la greffe de la Haute Cour constitutionnelle (HCC) du 23 août au 06 septembre. Cette haute juridiction devra publier la liste officielle des candidats au plus tard le 9 septembre 2023 et en avisera la Commission électorale nationale indépendante (CENI). La campagne électorale du premier tour sera ouverte du 10 octobre au 08 novembre à minuit. Dans l'éventualité d'un second tour, la campagne sera ouverte du 5 décembre à 6h jusqu’au 19 décembre 2023 à minuit. Pour rappel, le premier tour de l'élection présidentielle est fixé pour le 9 novembre. Le 20 décembre a été choisi en cas de second tour.
Lalaina A.
Les bidons jaunes étaient de retour en masse au niveau des bornes-fontaines publiques hier à cause d’une coupure d’eau presque généralisée dans la Capitale. « Pas de douche le matin, même pas de quoi préparer le repas. Il faut partir au travail tout crasseux. En plus, le courant est également coupé. Cette fois-ci la JIRAMA n'a pas fait dans la demi-mesure », fulminent certains. « Ce matin, nous n’avons plus d’eau pour préparer notre commerce. Nos bidons font la queue à la borne-fontaine depuis 2 heures du matin, mais rien jusqu’à présent. Le business a été sauvé grâce à l’aide d’un voisin qui a un puits», confia un gargotier d'Ambanidia.
En effet, depuis lundi, la majorité des abonnés de la JIRAMA n’avaient plus d’eau courante. La cause mise en avant par la société de distribution d’eau et d’électricité est la réparation d’un tuyau endommagé au sein du quartier d’Ambatoroka.
La JIRAMA a promis un retour rapide dans l’après-midi. Cependant hier matin, le robinet coulait encore du vent. L’eau n’était pas encore rétablie au grand dam des consommateurs qui sont privés de cette source vitale.
Le ras-le-bol a atteint son point culminant dans certains quartiers comme Tsiazotafo, hier après-midi. Devant le non-retour de l’eau, quelques habitants ont mis le feu à des pneus usagés et les ont placés au milieu de la route. Des banderoles « pas d’eau, pas de courant, ras-le-bol de la JIRAMA » ont été brandies. Les Forces de l’ordre ont vite rétabli la situation et les voitures ont pu reprendre la route.
Si l’approvisionnement en eau était revenu pour plusieurs ménages, celle-ci était boueuse et impropre à la consommation. La JIRAMA a indiqué dans un communiqué que c’est un phénomène normal et qu’il ne faut pas paniquer. Cela prendra un peu de temps avant que l’eau reprenne sa couleur normale.
Les zones en fin de branchement ou sur la Haute ville ont été approvisionnées en eau gratuitement par la JIRAMA. Des camions-citernes ont été dépêchés sur place, comme à Andohalo, afin que la population ait au moins de quoi tenir. L’eau ne parvient pas encore à atteindre ces endroits à cause du manque de pression.
Hier, une autre buse a éclaté en plus de celui d’Ambatoroka. Celle-ci, située à Ampandrianomby a dû être aussi réparée. Cela n’a fait qu’amplifier la pénurie d’eau dans la Capitale. Espérons que tout rentrera dans l’ordre ce jour.
Nikki Razaf
Grâce à la notoriété internationale de l’EDBM, le Business Forum régional (BFR), un formidable marketing territorial, a surtout permis de toucher les « grosses pointures » d’investisseurs et opérateurs économiques. La Région dispose d’une énorme potentialité économique et industrielle mais est méconnue et/ou sous-exploitée, selon le gouverneur Richard Rafidison. Cet évènement a donné une grande visibilité à la Région, se réjouit le gouverneur. Après la crise sanitaire, la Région Atsinanana et les acteurs locaux se sont mobilisés pour redresser l’économie régionale à travers entre autres l’organisation de la « Foire économique et commerciale Miketrika » (2021-2022). Ces organisations ont boosté les acteurs économiques locaux, les PME et PMI. « Nous avons accompagné et appuyé les opérateurs locaux pour la conservation et la transformation des produits locaux. Ce sont des produits destinés aux marchés locaux. Mais nous avons aussi besoin de plus d’exportation », note le gouverneur. Et d’ajouter que : « Ce sont les grands investisseurs qui sont les mieux placés pour répondre à ce besoin ». L’initiative de cet évènement est louable et tombe à point nommé car les organismes chargés d’appuyer et d’accompagner les opérateurs économiques ont failli à leurs missions. A l’instar des Chambres de Commerce qui, depuis plusieurs années, se démarquent plus par leurs querelles intestines que par leur appui aux investisseurs. De plus, tous les voyants sont au vert actuellement. Les conditions sont réunies pour faire décoller pour de bon, l’économie de la capitale de l’Est de Madagascar. La croissance économique est imminente et l’extension du premier port de la Grande île en cours. Par ailleurs, une partie des travaux d’extension sera opérationnelle d’ici la fin de cette année. Plusieurs infrastructures dont 5ha du terminal à conteneurs seront également disponibles à la même période. Et la finalisation du reste des travaux d’ici 2026. Ainsi, dans 3 à 4 ans, le Grand port de l’Est pourra accueillir des grands navires entre autres. En parallèle, le projet de construction de l’autoroute, Antananarivo- Toamasina ne pourra qu’accentuer la croissance économique de la Région.
Faciliter les investissements
La RN2, en cours de réhabilitation et en surcharge en permanence avec pas moins d’un millier de poids lourds qui fréquentent cette route nationale, n’est pas conçue pour supporter une telle charge. Toujours dans le domaine de l’infrastructure de transport, le train de voyageur reliant Moramanga-Toamasina vient d’être remis sur les rails à raison de 2 voyages hebdomadaires. Dans le domaine de l’énergie, les travaux de construction de la centrale Hydroélectrique de Volobe dont le projet vient d’être signé, marque le début de la fin de la pénurie d’énergie de la Région Est. Cette centrale prévoit de produire 120 Mégawatts. Actuellement, le besoin d’énergie de la Région Atsinanana en période pointe se chiffre à 30 Mégawatts. Autant dire que l’offre dépasse largement la demande. Ces infrastructures de base seront opérationnelles d’ici 3-4 ans, selon le gouverneur. C’est le moment ou jamais d’investir dans cette Région. D’autant que ce ne sont pas les matières premières qui manquent. Dans le domaine agricole, les fruits abondent dont la majorité pourrissent sur place faute de preneurs et/ou de transformation. Pour le cas du litchi, par exemple, depuis Ampasimbe jusqu’à Mahanoro, la production annuelle atteint les 50 000 tonnes. L’exportation et la consommation locale arrivent à peine à 25% de la production totale. Certes, des petites unités s’évertuent à faire des conservations et mise en boîte mais n’arrivent pas à écouler toute la production de litchi. Le cas est aussi valable pour l’ananas, l’orange ou la banane. Le mieux sera d’avoir de grandes usines de transformation de fruits sur place, en mesure de faire des conserves de fruits destinées à l’exportation. Même problématique pour les produits de rente comme le girofle et la cannelle. Pareil pour les produits miniers. De nombreux carrés miniers ne trouvent exploitants. Ainsi, plus que jamais, l’Etat doit jouer à fond son rôle dans la facilitation des investissements. Il faut que ce soit palpable dans la pratique. Ce qui n’est pas toujours le cas. Le processus s’avère toujours un peu compliqué pour les investisseurs. Il ne devrait plus avoir des coûts ‘‘extra’’ d’autant plus que pour le moment, en attendant l’opérationnalité des nouvelles centrales hydroélectrique, le coût de l’énergie reste encore onéreux à Madagascar. La lutte contre la corruption aussi ne doit pas être relâchée. Il ne s’agit pas de brader le pays mais de faire en sorte que tout le monde y gagne, investisseurs comme producteurs de base.
La Rédaction
Elle est peut-être encore méconnue des mélomanes malagasy. Cependant, Juliette Magnevasoa, originaire de Mananjary et résident en France, a déjà conquis le cœur du public français depuis quelques années avec son folksong. Ce mois, elle est de retour dans son pays natal pour partager sa musique. Interview.
La Vérité (+) : Pouvez-vous nous raconter votre entrée sur la scène musicale ?
Juliette Magnevasoa (=) : J’ai commencé à écrire des chansons en 2018. J’étais dans le duo Pauline & Juliette depuis quatre ans, et alors que nous travaillons principalement des reprises, le projet d'un premier album nous amène vers l'écriture. Je l'expérimente en basque et cela me plaît. Toutefois, très vite, je ressens le besoin de coucher les mots sur papier en français, ma langue maternelle. C'est là que commence une création plus personnelle : j'aime prendre un stylo, une feuille et ma guitare, pour parler de mes interrogations sur le monde qui m'entoure.
(+) : Quel était le déclic ?
(=) : J'avais, à l'époque, tout juste 20 ans. Des tas de questions, existentielles notamment, me traversent. Rapidement, une s'impose : dans quelle mesure les rencontres que l'on fait, font de nous ce que nous sommes ? C'est à ce moment que je me découvre une passion pour les chansons hommages. C’est-à-dire, dépeindre la relation que j'ai à un proche qui m'est cher, et le sublimer en chanson. J'aime jouer avec les mots afin de trouver la manière la plus simple, parlante et poétique, pour raconter le lien.
(+) : Etant jeune, où est-ce que vous puisez vos inspirations ?
(=) : J'évoque mes relations familiales, j'aborde le sujet d'adoption, parce qu'elle est centrale dans notre famille. J'écris sur le lien amoureux également, l'amour toxique, ou bien la peur de l'engagement. Il m'arrive aussi de retranscrire ce que je peux observer du monde qui m'entoure. Il s'agit donc d'une écriture nourrie par un besoin d'expression fort. C'est dans cette mesure que ces chansons ont quelque chose d'un journal intime : elles sont mon jardin, que je ne souhaite plus secret.
(+): Pourquoi avez-vous choisi la musique parmi d’autres activités ?
(=) : Il me semble important de partager ces chansons, parce qu'elles viennent questionner la manière dont on s'attarde à l'entretien de nos relations, de façon à ce qu'elles soient, et restent qualitatives. La question de savoir dans quelle mesure est ce qu'elles font de nous ce que nous sommes, ou en l’occurrence ici, de moi ce que je suis, j'y ai trouvé les réponses à l'intérieur de moi, grâce à l'écriture justement. Prendre le temps d'expliquer ce qui me relie à tous ces proches, qui comptent tant dont je parle, m'a permis inévitablement de mieux comprendre le lien que j'ai avec eux, et qui ils sont pour moi. Pour rappel, je suis étudiante en musicologie.
(+) : Le motif qui vous a le plus poussé de revenir à Madagascar
(=) : Venir jouer à Madagascar, c’est quelque chose de grandiose. D’abord parce jouer sur la terre de mes ancêtres c’est très porteur, mais aussi parce que j’ai la chance de venir y trouver des pièces supplémentaires du puzzle Juliette Magnevasoa. Pour cela, j’invite le public à venir nombreux à la Teinturerie d’Ampasanimalo ce soir à 21 h pour découvrir ma musique et partager cette joie de vivre dans une ambiance éclectique.
Si.R
La Force d'intervention de la police (FIP) venait de déclencher une action antikidnapping des plus musclées la nuit du 11 juillet dernier à Amparafaravola. Elle s'est traduite par un violent échange de tirs avec les ravisseurs, puis s'est finalement soldée par l'élimination d'un tristement célèbre ravisseur. Il serait le chef de bande qui fut d'ailleurs longtemps recherché. Et cette neutralisation est allé de pair avec un coup de filet, celui d'un jeune bandit de 21 ans. Ce dernier n'est autre que le fils de ce défunt chef de gang.
Mais revenons sur les circonstances ayant conduit la FIP sur les traces de ces kidnappeurs ayant mis à feu et à sang cette localité de l'Alaotra-Mangoro.
Tout a démarré par un renseignement qui a atterri entre les mains de la FIP comme quoi ces preneurs d'otage se sont retranchés dans le Fokontany d'Amparamanina. Sitôt informés et avec le feu vert de la Direction régionale de la sécurité publique, les éléments de la FIP s'étaient de facto mobilisés sur place le soir du 11 juillet dernier.
En lançant leurs recherches, les policiers ont fini par accrocher les assaillants dans le Fokontany de Mahakary.
Mais là, les bandits ont accueilli les policiers avec des tirs nourris, obligeant ces derniers à riposter avec poigne. D'ailleurs, c'était dans ces circonstances, et après des heures d'échange de tirs que le chef de bande a reçu mortellement les projectiles, et que son fils fut capturé vers 2h le matin suivant.
Par ailleurs, leurs complices ont profité de l'obscurité à la fois pour s'échapper et continuer de tenter de prendre en embuscade les hommes de la FIP. Dans le souci de les épargner du fait de la mauvaise condition dans laquelle ils risquaient de se trouver en mauvaise posture de combat, le commandant d'unité de la Police, a donc jugé sage d’opter pour un repli stratégique qui consistait à abandonner la poursuite des membres du gang ayant survécu au duel d'artillerie.
Franck R.