Le nombre de véhicules circulant au niveau de Vavafolo, en direction de Namehana jusqu’à Anosy-Avaratra, a chuté de 40 %. Cette baisse de fréquentation intervient depuis l’ouverture du premier tronçon d’autoroute situé entre Ambodifasina et Ambohimanga, selon les gens qui habitent aux environs de ces lieux. Quoi qu’il en soit, cette route sert de passage quotidien pour les riverains. Elle permet d’éviter les embouteillages sévissant aux alentours d’Analamahitsy. « Les habitants de Sabotsy-Namehana, Anosy-Avaratra, Ambohimanga, Talata-Volonondry et des environs utilisent principalement cette route. Même ceux qui n’ont pas de voiture y font de l’auto-stop. Les employés ou les étudiants vivant près d’Ivato, Ambohimanarina, et ceux qui se rendent au centre-ville empruntent tous cette voie », explique Jean-Yves, habitant d’Antsahanivato-Namehana. Depuis l’ouverture de la nouvelle autoroute, le trafic sur l’ancienne voie a fortement diminué. Cette situation complique la vie des auto-stoppeurs. « Auparavant, quand nous faisons de l’auto-stop chaque jour, nous trouvons une voiture au bout de cinq minutes. Malheureusement, ce n’est plus le cas aujourd’hui depuis l’ouverture de cette autoroute. Cela fait 45 minutes que nous poireautons ici, sans qu’aucune voiture ne s’arrête », a-t-il précisé.
Dégradation
Par ailleurs, le mauvais état de cette route constitue un autre problème. Les pavés endommagés et les nids-de-poule abîment les voitures. Par conséquent, de nombreux conducteurs choisissent d’emprunter la nouvelle autoroute. Les habitants habitués à circuler sur cette voie vivent désormais des moments difficiles. « Malgré ces contraintes, la route reste indispensable pour les personnes qui n’ont pas accès à la nouvelle infrastructure. Elle relie plusieurs quartiers périphériques d’Antananarivo et facilite certains déplacements. Cependant, son entretien et la sécurité des usagers méritent une attention particulière », a affirmé Jean-Yves. Selon lui, l’ouverture du tronçon autoroutier améliore sans doute la circulation dans la capitale. En revanche, elle modifie les habitudes sur l’ancienne route. Les autorités locales devraient par conséquent équilibrer modernisation et accessibilité afin de garantir le déplacement de tous les usagers.
Carinah Mamilalaina
Installée près de la baie de Morombe. Une allée des Baobabs sous-marine est placée en milieu marin, dans la Région de Sofia, en face de l’hôtel Tsingy Bay. Il s’agit d’une structure unique au monde, créée par l’artiste Bessa, et portée par l’homme d’affaires Zouzar Bouka. Déjà à la tête de Vision Madagascar (ViMa) NGO, du World Trade Center Antananarivo et du World Trade Center Ras Al-Khaimah, ce leader poursuit, à travers ce projet, son engagement en faveur de l’environnement et du développement durable.
Inspirée du baobab, arbre emblématique de Madagascar, l’initiative vise à sensibiliser tout un chacun à la protection des richesses naturelles, aussi bien coralliennes que terrestres. Ces baobabs, conçues à partir de matériaux écologiques, serviront de nouvel habitat pour les poissons et participeront à la restauration des espèces menacées, comme le filao, un arbre pouvant atteindre 35 m de haut, au feuillage persistant, au bois très dur. Ainsi, de telles structures contribuent à la préservation d’un patrimoine naturel précieux pour les générations futures.
Le ministre de la Pêche et de l’Economie bleue, en la personne de Paubert Mahatante, a salué ce « projet visionnaire, marquant une étape historique dans la protection des richesses marines et dans l’innovation environnementale à Madagascar ». Accueilli sur place par le porteur du projet, Zouzar Bouka, le ministre de tutelle n’a pas manqué de plonger dans l’Allée des Baobabs sous-marine pour découvrir de près ces créations écologiques inédites. Celles-ci répondent d’ailleurs aux attentes de la politique nationale de développement durable et de l’économie bleue.
Au-delà de leur dimension artistique et culturelle, ces baobabs sous-marins traduisent la volonté de ViMa NGO de lier art, écologie et développement durable. Un pari qui ambitionne aussi de renforcer la pêche responsable et de mobiliser les communautés locales autour de la préservation d’un patrimoine naturel unique.
Recueillis par Patricia R.
Après son arrestation, le 26 août dernier, pour le meurtre supposé d'Ahmed Sultan Abderrhamane, cet ex-banquier comorien, de nationalité malagasy et âgé de 76 ans, au Grand Pavois, à Mahajanga, le présumé auteur du forfait, qui n'est autre que le gardien de la victime, avait été placé en garde à vue dans les locaux de la Brigade de gendarmerie de l'aéroport d'Amborovy. « Le gardien en cause a reconnu les faits et affirme avoir agi sous le coup de la jalousie. Il accuse la victime d’avoir entretenu une relation intime avec sa femme », assure la Gendarmerie.
Hier, le suspect, et non moins époux de la femme de ménage du septuagénaire, a été présenté devant le parquet du Tribunal de première instance de Mahajanga. Au terme de son audition, cette juridiction a fait placer le concerné sous mandat de dépôt à la prison de Marofoto, située dans la cité des fleurs. En revanche, aucune mention n'a été rapportée concernant justement l'épouse du gardien mis en cause. D’ailleurs, des sources locales l’ont pointée du doigt comme étant une complice de l’assassin.
Les faits se sont produits la semaine dernière où Sultan Abderemane, ce natif de Fomboni (Mohéli), a été retrouvé mort à son domicile. C'est son employée qui a découvert son corps baignant dans une flaque de sang près de la baignoire, face contre terre. Mais comment les choses ont-elles débouché de façon aussi sanglante ? Tout a démarré lorsque poussé par sa jalousie, le gardien s’est rendu au domicile de l'employeur de son épouse. L'ex-banquier n'aurait pas du tout apprécié son geste et a recommandé au mari jaloux de ne plus remettre les pieds chez lui, sous prétexte que cela créerait des problèmes, selon le commandant de la Brigade de gendarmerie d'Amborovy. Depuis, cet incident n'aurait pas cessé de provoquer de vives tensions au sein du couple. Et ce qui devait arriver, arriva.
Le 26 août dernier, le mari qui s'estimait être trompé par son épouse, s'est alors rendu encore au domicile du septuagénaire, et ce, à l'insu de cette première. « Dès que l'ancien banquier a vu le mari jaloux pointant son nez chez lui, il a immédiatement donné l'alerte avec des coups de sifflet. Ce qui a agacé le visiteur au point qu'il ne pouvait s'empêcher de bousculer le maître des céans. Pire, le nouveau venu a saisi un grand couteau qui se trouvait à sa portée. En utilisant cette arme blanche, il a attaqué impitoyablement l'ex-banquier, en visant particulièrement le visage », explique le commandant de la Brigade de gendarmerie.
Une fois son crime commis, le suspect a pris la fuite et fut par la suite recherché par les Forces de l’ordre. Il a emmené les cartes bancaires de sa victime dans sa cavale, mais ce fut de très courte durée car les gendarmes ont réussi à lui mettre la main dessus, quelques heures après. Vivant seul, le banquier à la retraite a embauché l'épouse de son gardien comme femme de ménage. Son assassinat a attristé la communauté comorienne de Mahajanga. Depuis, celle-ci interpelle les autorités pour que justice soit faite.
Franck R.
L’Institut français de Madagascar (IFM) abritera du 19 septembre au 12 octobre prochain une exposition fascinante intitulée « Madagascar, terre des esprits », réalisée par le renommé photographe Rijasolo.
Lauréat du concours « World Press Photo 2022 » ainsi que des Prix Paritana et « Leica 35 mm Wide Angle », ce photographe est célèbre pour son approche poétique et ses reportages empreints d’émotion, transcendant les frontières. L’exposition proposera une exploration en noir et blanc de la profonde spiritualité malagasy. A travers 31 clichés, Rijasolo mettra en lumière la richesse des traditions ancestrales souvent méconnues. Ses photographies capturent avec une intensité saisissante des pratiques telles que le « tromba », un rituel de possession où les « mpanazary » invoquent les esprits pour guider ou soigner. On découvrira également des cérémonies de transe, des rites funéraires et des lieux naturels de culte.
La série révèlera que la spiritualité à Madagascar est bien plus qu’un ensemble de pratiques. Celles-ci constituent un échange incessant entre les vivants et des forces invisibles, un lien sacré transmis de génération en génération. Loin d’être une simple démarche documentaire, le travail de Rijasolo aborde avec finesse la dualité entre tradition et modernité, tout en exposant l’impact de la dégradation écologique. Il montre comment le « hasina », cette énergie vitale connectant êtres vivants et lieux sacrés, s’affaiblit avec la disparition des forêts et des rivières vénérées. Ces pertes, plus qu’un déclin symbolique, menacent l’équilibre spirituel et environnemental, pourtant indispensable à Madagascar.
Par ce biais, l’exposition incitera à réfléchir sur un sujet : comment continuer à honorer les esprits de la nature dans un monde où ces derniers s’effacent ? Au-delà de sa beauté visuelle, cette exposition pousse à un questionnement sur notre relation à la nature, à la spiritualité et au besoin de préservation. Elle souligne qu’au-delà de la destruction des sites sacrés, c’est un lien vital entre l’humanité et son environnement qui s’érode. Avec son regard sensible et engagé, Rijasolo appelle à prendre conscience que le fait de préserver la nature revient aussi à sauvegarder un patrimoine spirituel immatériel, fondement du sens de la vie à Madagascar. Ce projet artistique est ainsi une invitation à explorer, ressentir et méditer sur l’équilibre fragile entre tradition, spiritualité et modernité, dans une île où les liens entre l’esprit et la matière s’entrelacent harmonieusement depuis la nuit des temps.
Si.R
Inquiétant. La dernière enquête de la Banque centrale de Madagascar, publiée le 19 du mois dernier, met en évidence un contraste saisissant entre grandes entreprises et petites structures. Alors que les premières anticipent une progression de leurs bénéfices de 41,3 %, les petites et microentreprises restent fragiles et peinent à profiter de la reprise amorcée en 2024. Les secteurs porteurs comme le textile, les mines ou encore les services, soutenus par des investissements conséquents et des marchés ouverts à l’international, expliquent en partie cette dynamique. Les grandes sociétés disposent de moyens pour investir dans de nouvelles technologies, sécuriser leur approvisionnement et pallier les délestages grâce à des solutions énergétiques alternatives. Selon l’indicateur synthétique des activités des entreprises (IAE), elles affichent une performance en hausse de 28,7 % au deuxième trimestre 2024. Une réalité qui contraste avec la situation des petites structures, confrontées à une activité quasi stable, au coût élevé des matières premières et à la concurrence croissante des importations. Un responsable d’une société industrielle confie sous couvert d’anonymat : « Nous avons anticipé les difficultés énergétiques en investissant dans le solaire et l’automatisation. Cela nous a permis de maintenir la production et d’assurer nos engagements».
L’écart se creuse
A l’opposé, les petites entreprises restent fortement exposées aux contraintes structurelles. Beaucoup n’ont ni les moyens financiers ni les infrastructures pour résister aux délestages et aux fluctuations de prix. Une gérante d’atelier de confection à Antananarivo explique : « Quand l’électricité est coupée, nos machines s’arrêtent et nos employés restent inactifs. Certains jours, nous perdons jusqu’à 60 % de notre chiffre d’affaires ». Ces réalités traduisent la difficulté des microentreprises, qui jouent pourtant un rôle essentiel dans l’économie locale en termes d’emplois et de services de proximité. Le manque d’accès au financement bancaire, la faible productivité et l’absence de solutions alternatives face aux crises conjoncturelles aggravent encore leur vulnérabilité. De nombreux entrepreneurs interrogés expriment des inquiétudes similaires, estimant que la reprise profite davantage aux sociétés les plus structurées et laissant craindre une économie à deux vitesses. Ces inégalités économiques soulèvent des enjeux de fond pour l’avenir du tissu productif national : sans un meilleur accompagnement des petites structures, le fossé risque de se creuser davantage entre des grandes entreprises solides et une multitude de petites entités fragiles.
Romuald Rakotondrabe, plus connu sous le sobriquet de Roro, fait aujourd’hui figure d’incontournable dans le paysage footballistique malagasy. Comme tout entraîneur qui se respecte, il a traversé des tempêtes et goûté à des instants de gloire. En 2023, ce stratège des Barea a conduit son équipe jusqu’à la dernière marche du podium lors du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) en Algérie, soit une éclatante troisième place. Une performance majuscule sur la scène continentale, d’autant plus admirable qu’elle fut réalisée avec un effectif exclusivement composé de joueurs locaux, conformément au règlement.
Un exploit mémorable, mais trop vite relégué aux oubliettes par certains amnésiques du ballon rond. La cause ? Une campagne moribonde de l’équipe A lors des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025, conclue par une nouvelle non-qualification, comme lors de l’édition précédente. Aussitôt, les critiques les plus acerbes s’abattirent sur cet ancien joueur du FC BFV, seul club malagasy à avoir atteint jadis le dernier carré de la Ligue des champions de la CAF. Touché, mais jamais abattu, Roro a tenu bon grâce au soutien indéfectible de quelques alliés de poids, à commencer par le Président Andry Rajoelina.
Telma, devenu YAS, partenaire historique et fidèle du football malagasy, ne lui a pas non plus tourné le dos. La société l’a constamment épaulé : voiture de fonction, rémunération mensuelle assurée en tant que sélectionneur national… autant de privilèges rarement concédés dans le milieu. Mais la fédération nationale, prompte à oublier les bienfaits de ce partenariat, n’a pas toujours su mettre en avant ce soutien discret au moment des victoires. Supplanté à la tête de la sélection A par un technicien français, Roro a rebondi avec panache. A la barre des Barea locaux, il a offert à Madagascar une médaille d’or aux Jeux des îles de l’océan Indien 2024, disputés sur la Grande île. Un métal précieux que la sélection n’avait plus soulevé depuis une éternité.
Après ce triomphe, une frange, certes restreinte, des amateurs de football malagasy a commencé à lui redonner crédit. Mais son parcours lors des éliminatoires du CHAN, ainsi que des matchs amicaux sans éclat, réinstallaient le doute. Et le début poussif en Tanzanie – deux matchs sans victoire, un nul et une défaite – réveilla les discours des sceptiques. On comprend dès lors la colère, teintée de fierté, qu’a exprimée Roro après la qualification héroïque des Barea pour les quarts de finale face au Kenya. La suite appartient déjà à l’histoire : porté en triomphe à l’issue de la compétition, Romuald Rakotondrabe a fait taire ses détracteurs.
Il a réussi là où tant d’autres avaient échoué. Désormais, chacun est contraint de reconnaître l’évidence : Roro s’est imposé comme le nouveau sorcier du football malagasy. Son élévation au rang d’Officier de l’ordre national vient couronner un parcours où résilience et détermination se confondent. Une distinction amplement méritée pour celui qui incarne aujourd’hui l’espoir du football local.
Rata
Après avoir distribué gratuitement des prothèses de jambes avec l’ambassade de l’Inde, l’association Mahatsangy a lancé un nouveau projet. Ladite association a entièrement réhabilité l’école primaire publique (EPP) d’Ambohipeno, située à Ambohimanambola. Le chantier a concerné tous les aspects de l’école. Les blocs sanitaires ont été modernisés pour améliorer l’hygiène. La peinture intérieure et extérieure a été refaite. Les planchers ont été rénovés et le dallage en ciment a été remplacé par des carreaux. Les portes et les chaises ont également été renouvelées. La cour a été réaménagée et un jardin a été créé pour offrir un cadre agréable aux élèves. Ce projet a été réalisé en partenariat avec l’ambassade d’Allemagne. « Nous avons constaté que l’école tombait en ruine », explique Arisoa Rakotomalala, représentante de l’ambassade allemande. « Les sanitaires présentaient de graves détériorations. Les murs avaient de nombreuses fissures. Nous avons remplacé la porte en bois par une porte en métal », a-t-elle ajouté.
Amélioration
Pour l’association Mahatsangy, ses actions concernent d’autres domaines, outre l’éducation. « Nous intervenons aussi dans la protection de l’environnement, l’alimentation en eau, la santé et l’amélioration du cadre de vie », souligne Liliane Andriamananony Andrianarisoa, présidente de l’association. Cette dernière précise que chaque année, des projets similaires répondent aux besoins de la communauté. L’inauguration officielle de l’école primaire a eu lieu jeudi dernier. Le maire par intérim a participé à la cérémonie. La communauté locale a marqué l’événement à travers une manifestation traditionnelle.
Depuis sa création en 2007, l’EPP d’Ambohipeno a connu une nette évolution. L’école accueillait seulement deux élèves au départ. Aujourd’hui, elle compte plus de 140 élèves et cinq enseignants. « Les résultats scolaires ont fortement progressé. Le taux de réussite au CEPE a atteint 100 % au cours des deux dernières années », explique un responsable au sein de l’établissement. Par ailleurs, l’association prévoit de créer un comité au sein de l’école. « Ce comité supervisera l’entretien des infrastructures et transmettra aux élèves et enseignants les bonnes pratiques pour préserver les équipements », a affirmé la présidente.
Carinah Mamilalaina
L’Ampanjaka Toera revient au pays, sur la Terre des Ancêtres, le Tanindrazana. Le « Kabeso », « Karandoha », relique sacrée d’Andriamilafikarivo, alias Toera, nom de code de guerre, dernier monarque en exercice du Royaume de Menabe, débarque au pays avec deux des chefs guerriers.
En pleine possession de ses forces physiques et morales, environ 44 ans, Toera résista fermement ou farouchement à l’invasion des colons vers la fin du XIX ème siècle. Le roi du Menabe rejeta tout compromis voire toute occupation étrangère sur son royaume. Soit dit en passant, soulignons que le roi Andriamilafikarivo se levait aussi contre le pouvoir central Hova d’Antananarivo. Les forces militaires coloniales d’occupation déployées dans le Royaume du Menabe ont été repoussées à plusieurs reprises par la fougue des guerriers conduits par le roi Toera. Mais un jour de 1897, le combat fit rage à Ambiky, les héros dirigés par Toera ont été décimés par les forces impitoyables des colons. Ce fut dans cette circonstance tragique que Toera trouva la mort et sa tête, en guise de trophée de guerre et témoin incontestable de sa mise hors d’état de nuire. En effet, le roi Toera et ses guerriers furent neutralisés. Et cela à cause de la trahison de son gendre Léo Samat. Une source affirmait que ce dernier descendait d’une famille de colons de La Réunion. Débarqué au pays, il nourrissait une relation avec Alfred Grandidier, le grand pilleur des ressources naturelles endémiques de Madagasikara qui fut d’ailleurs pour quelque chose avec le gendre de la défaite de Toera. Les « Kabeso » de Toera et de ses chefs de guerre finirent par atterrir dans la Métropole et exposés au public signifiant que la pacification de la Grande île, en tant que colonie française, fut achevée.
De retour au pays grâce à une âpre négociation diligentée essentiellement par Lalatiana Rakotondrazafy, en sa qualité de ministre de la Communication et de la Culture, à l’époque des faits. Un fait qu’il fallait le préciser et apprécier dans sa juste valeur.
Les reliques sacrées du roi Toera et ses valeureux chefs de guerre font l’objet d’hommage national ce jour à Antananarivo qui est, d’ailleurs, à marquer d’or sur une pierre blanche. Le roi Toera incarne le symbole de la lutte contre toute forme d’occupation étrangère sur la Terre des Ancêtres avant d’être acheminés à Mitsinjo dans le Menabe. Il mérite, lui et ses guerriers, l’estime nationale et le respect de tous les citoyens d’aujourd’hui et de demain.
Faut-il le rappeler que d’autres « Kabeso » restent encore « emprisonnés » en France. Ils furent rendus possibles lors des guerres et d’autres exécutions sommaires faites par les Français colons afin de mater toute forme de velléités s’opposant aux forces coloniales. Et partant du même principe, il faudra signaler légitimement l’accaparement des richesses nationales par les colons qu’il va falloir récompenser. Le cas des Nosy Malagasy (îles Eparses) n’est pas non plus à écarter de la démarche. Une annexion pure et simple par la puissance coloniale ! Le combat continue ! Que la France sache, pour sa gouverne, les Malagasy lutteront jusqu’au moment où leurs précieuses « Nosy » soient restituées ainsi que d’autres reliques sacrées. A bon entendeur, salut !
Ndrianaivo
Les Barea de Madagascar, finalistes du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN 2024), ont été reçus hier au palais d’Etat d’Iavoloha. Le Président de la République, Andry Rajoelina, a tenu à honorer joueurs et staff pour leur parcours historique, assorti d’une pluie de récompenses et d’engagements.
« Vos performances m’ont fait couler des larmes de joie et de fierté », a déclaré le Chef de l’Etat, saluant le parcours de la sélection malgache, arrivée en finale face au Maroc. « Vous avez montré que les Malgaches savent jouer au football, et vous avez représenté non seulement Madagascar, mais aussi toute l’Afrique australe et la SADC. », a insisté Rajoelina.
Au-delà des félicitations, le Président a annoncé plusieurs mesures concrètes pour accompagner les joueurs. Chaque joueur sélectionné par le coach bénéficiera désormais d’une bourse professionnelle mensuelle, afin de se consacrer exclusivement au football jusqu’au CHAN 2027. Un dispositif qui vise à professionnaliser la sélection.
Côté social, les joueurs recevront des villas modernes, bâties sur un terrain aménagé avec espace sportif à proximité de l’autoroute. « Ce ne seront pas de simples maisons, mais de véritables villas, dignes de votre mérite », a promis le Président, soulignant que l’Etat fournira les terrains tandis qu’une contribution personnelle des partenaires privés et surtout du couple présidentiel permettra la réalisation des maisons.
Sur le plan sportif, Rajoelina a annoncé la multiplication des matchs amicaux, notamment contre de grandes équipes du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie), pays qui constituent la bête noire de Madagascar en compétition officielle. Ces matchs amicaux doivent permettre à la sélection malgache de gagner en expérience. C’est de cela dont ont manqué les joueurs, de l’avis du Chef de l’Etat. L’objectif clair est ainsi de « ramener la coupe à Madagascar en 2027 ».
Le coach Rôrô a reçu une mention spéciale. Le Président l’a remercié pour sa rigueur et sa capacité à fédérer l’équipe. « Peu importe les moyens mis en place, sans un entraîneur engagé, nous n’aurions pas atteint ce niveau », a-t-il reconnu.
Les distinctions symboliques n’ont pas été oubliées. Les joueurs ont été décorés, certains voyant leur grade honorifique rehaussé. Le coach Rôrô Rakotondrabe, Dax, Onja, Lalaina et Tonny ont ainsi été élevés au rang d’Officiers de l’Ordre national.
Agent de police de deuxième échelon, au sein des Forces d’intervention, Rabemanantsoa Radoniaina a obtenu un avancement pour devenir sous-brigadier de deuxième échelon. Rakotondrabe Toky Niaina, 1ère classe bataillon appui feu à Betongolo, est, quant à lui, promu caporal. Rakotonandrasana Fanomezantsoa Rolland dit Garol a été rengagé dans l’armée, autrement dit recruté officiellement, au sein du Bataillon d’infanterie Toamasina. Les membres du staff, mais aussi les responsables au niveau de la Fédération malgache de football n’ont également pas été oubliés.
Les primes, elles aussi, ont été revues à la hausse. « Aujourd’hui, ce ne sont pas de simples enveloppes, mais des cartons qui vous sont remis », a glissé Rajoelina, sous les applaudissements. A travers ces gestes, le Chef de l’Etat a voulu inscrire les Barea dans une dynamique durable. « Vous avez uni le peuple malgache, toutes religions et origines confondues. Vous êtes la preuve vivante que la foi, la persévérance et l’esprit d’équipe mènent à la victoire. », rappelle-t-il.
Lalaina A.