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Une 20ème édition plus durable et responsable. Le Marathon international de Tanà (MIT) se tiendra les 18 et 19 octobre prochains. Il s’agit d’un fruit du partenariat entre « World Trade Center », détenteur de la licence y afférente, et Vision Madagascar (ViMa) NGO, en partenariat avec le ministère de l’Environnement et du Développement durable (MEDD). L’édition de cette année sera célébrée conjointement avec la Journée sans pollution, initiée par le MEDD. Ainsi, la performance sportive sera associée à une mobilisation citoyenne pour préserver l’environnement. Le MIT sera ainsi un rendez-vous inédit dans le pays où sport, écologie et santé publique se rejoignent.

Dans une volonté d’éducation et de sensibilisation, des ateliers pédagogiques seront organisés pendant les deux jours du MIT dans les écoles, lycées et universités. La protection de la nature et les bienfaits de la pratique du marathon sur la santé y seront abordés. Un Village Marathon ouvrira également ses portes le 18 octobre prochain, où les ateliers vont s’enchaîner. Stands d’exposition, ventes, animations, ainsi que des conférences et activités interactives seront au programme. D’un autre côté, l’innovation se traduira par la mise en place d’un système de mesure de la pollution grâce à des capteurs installés sur le parcours du MIT, offrant des données inédites sur la qualité de l’air en milieu urbain lors d’un événement de masse. Il s’agit d’une grande première pour cet évènement. Aussi, Vision Madagascar NGO mettra en place une zone verte dans la Commune de Marovasa, dans la partie nord-ouest de Madagascar, dans le cadre de cette journée sans pollution et de la protection de l’environnement.

Par ailleurs, 3 courses seront proposées par le MIT, à savoir l’épreuve reine de 42,195 km - homologuée par « World Athletics » et la Fédération malagasy d’athlétisme -, la Foulée écologique de 10 km, ainsi que le Marathon de 2 km destiné aux enfants et aux familles. Au-delà du défi sportif, le MIT met en place une initiative novatrice : « une inscription = un arbre planté ». Ces plantations, avec le soutien du MEDD, se concentreront sur des espèces dépolluantes, capables d’absorber le CO2, installées dans des zones urbaines sensibles telles que les hôpitaux et les établissements scolaires. Ainsi, le MIT sera inscrit dans une perspective éco-responsable. Une convention de partenariat officialisera l’association du MEDD et du « World Trade Center » afin que la Journée sans pollution et le Marathon international de Tanà deviennent ensemble une célébration annuelle, alliant sport et écologie.

Recueillis par Patricia R.

La vice-présidente de Colombie, Francia Elena Márquez Mina, est arrivée hier à Antananarivo pour une visite officielle. Il s’agit de la première fois qu’une haute autorité colombienne se rend à Madagascar. Cette mission s’inscrit dans la continuité de l’accord de coopération bilatérale signé en 2016 entre les deux pays, couvrant les domaines diplomatique, commercial et technique.

Dans le cadre de cette visite, un forum économique s’est tenu au siège de la Chambre de commerce et d’industrie d’Antananarivo (CCIA), situé à Antaninarenina, réunissant une délégation colombienne et des représentants du secteur privé malagasy. L’objectif principal était d’examiner les opportunités de collaboration dans plusieurs domaines d’activité. La vice-présidente a expliqué que sa mission vise à élargir les liens diplomatiques et économiques entre la Colombie et plusieurs pays africains, y compris Madagascar. Elle a déclaré que cette tournée africaine s’inscrit dans une « mission de reconnexion » avec le continent, visant à renforcer les axes de transformation productive, la convergence régionale, la sécurité humaine et la justice sociale. Elle a également affirmé que ce déplacement sert à « étendre les liens diplomatiques, économiques, éducatifs, politiques, culturels et de coopération ». Ainsi, l’agrobusiness, le textile ou encore le BPO ont été abordés lors de la rencontre.

Selon Gil Razafintsalama, président de la CCIA, le marché de l’externalisation des processus métiers (BPO) offre une marge de développement notable. « Ce que je voudrais dire en premier lieu, c’est que nous répétons souvent qu’il y a un manque de ressources humaines à Madagascar. Mais ce manque concerne surtout le développement informatique. Pour le BPO, nous avons un potentiel qui peut répondre aux besoins des pays demandeurs », a-t-il indiqué.

 

Attractivité

Les spécialisations émergentes, comme l’assistance dans l’alimentation des bases de données pour l’intelligence artificielle ou le suivi administratif dans le domaine de la santé, sont aujourd’hui des segments en croissance. Gil Razafintsalama a également souligné que les contraintes liées au décalage horaire peuvent être transformées en avantage si les entreprises adaptent leur organisation, tandis que la maîtrise des langues, notamment l’anglais et l’espagnol, reste un défi mais peut être surmontée grâce à la présence d’une main-d’œuvre déjà formée.

Pour sa part, Josielle Rafidy, directrice générale de l’ « Economic Development Board of Madagascar » (EDBM), a rappelé que seize entreprises et entrepreneurs locaux ont participé au forum. Les échanges ont principalement concerné quatre secteurs, à savoir le textile, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, l’agro-industrie et le tourisme. « La venue d’une délégation officielle est importante pour l’attractivité du pays », a-t-elle déclaré. Des rencontres entre opérateurs privés des deux pays ont été organisées, ainsi que des visites de sites économiques locaux. Cette démarche vise à encourager la création de partenariats, la mise en place de joint-ventures et de futurs investissements.

Pour Madagascar, ces échanges économiques s’inscrivent dans un contexte de recherche de diversification des partenariats extérieurs. Le pays cherche à renforcer ses exportations dans le textile et l’agro-industrie, tout en consolidant son positionnement sur le marché des services numériques. La venue de la vice-présidente colombienne a également permis d’ouvrir des discussions au niveau institutionnel, même si pour le moment la Colombie ne dispose pas encore d’ambassade à Antananarivo et gère ses relations diplomatiques depuis Nairobi (Kenya).

L’Alliance française d’Antananarivo (AFT) a levé le voile en révélant le projet lauréat de « Bourse de création AFT 2025 ». Il s’agit de l’œuvre intitulée « Au chant des sirènes ». Cette étude pluridisciplinaire promet d’insuffler une nouvelle énergie à la scène artistique malagasy, tout en rayonnant au-delà des frontières.

Après avoir scruté plus de trente propositions, le jury a choisi ce projet audacieux porté par trois artistes féminines,  à savoir Magalie Grodin, Fara et Chacha qui bénéficieront d'une subvention de 7.500.000 ariary et d’un accompagnement sur mesure. Durant leur résidence à l’AFT jusqu’à fin septembre, ces créatrices exploreront des synergies via des ateliers immersifs et des échanges artistiques, préparant un spectacle-vernissage prévu pour le 4 octobre 2025 à Andavamamba. Ce moment clé, fusionnant musique traditionnelle, danse et arts visuels, dévoilera une œuvre profondément enracinée dans les enjeux contemporains.

« Au chant des sirènes » plonge au cœur de l’éco-féminisme en reliant la lutte contre les oppressions patriarcales, le colonialisme et les défis environnementaux. La scène devient à cet effet un sanctuaire rituel et politique où se mêlent récits intimes et voix collectives, comme une lettre ouverte au patriarcat dans un processus de guérison partagé. L’œuvre vise à créer un espace inclusif et poétique, propice à la réflexion, l’écoute et la réappropriation des récits invisibilisés, ancrés dans les mémoires de l’esclavage et les luttes marginalisées.

Plasticienne et performeuse originaire de La Réunion, Magalie Grodin travaille la mémoire du corps féminin avec des matériaux recyclés et organiques, alliant écologie, spiritualité et post-colonialité. Fara, chanteuse multi-instrumentiste malagasy, perçoit la voix comme un outil puissant de soin et de libération, en s’appuyant sur des chants rituels et les langues locales pour créer des ambiances vibratoires uniques. Quant à Chacha, danseuse et chorégraphe d’Antsiranana, elle déploie son art comme un moteur de transformation sociale, mêlant hip-hop et danse contemporaine pour faire de chaque mouvement une déclaration politique d’espoir et de révolte.

Ce projet incarne une rencontre inspirante entre l’art, la mémoire collective et l’engagement sociétal. Il se propose comme une plateforme où la créativité se métamorphose en un véritable vecteur de changement et d’émancipation. La restitution prévue s’annonce comme un événement vibrant, mêlant traditions ancestrales et voix novatrices afin d’élever, provoquer et transformer la réflexion collective.

Si.R

Le Championnat d’Afrique des nations 2025 affiche une finale inédite avec la rencontre entre Madagascar et le Maroc. Le coup d’envoi est prévu à 18h00, pour un duel qui s’annonce électrique.

D’un côté, le Maroc arrive en ultra favori, fort de son statut de double vainqueur de la compétition (2018, 2020) et véritable référence du football local africain. Les Lions de l’Atlas partent avec un avantage certain. Une sélection composée de joueurs issus des plus grands clubs du royaume, entre autres, le Wydad AC, le Raja CA, l’AS FAR Rabat, la RS Berkane tous aguerris aux joutes continentales et habitués à briller en Ligue des champions de la CAF. Leur homogénéité et expérience en font une équipe redoutable.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 83% de victoires au cours des 30 derniers jours et 9 succès en 11 matchs cette année. Un parcours qui confirme la régularité et la force collective des Marocains. Leurs précédents sacres ne laissent aucun doute sur leur capacité à répondre présent dans les grands rendez-vous.  victoire 4-0 face au Nigeria en final du CHAN 2018, puis 2-0 contre le Mali en 2020.

En face, Madagascar aborde cette rencontre sans complexe, mais diminué. Trois titulaires manqueront à l’appel  Fenohasina (exclu), Andy (blessé) et Rado (suspendu). Un handicap certain face à l’armada marocaine. 

« Nous allons tout donner pour chercher la victoire. Le secret, c’est le travail. On va laisser les joueurs jouer sans pression », a déclaré l’entraîneur Romuald Rakotondrabe, dit Rôro, en conférence de presse.

Si les Barea n’ont rien à perdre et comptent sur leur solidarité pour créer l’exploit, tout semble indiquer que le Maroc part avec une longueur d’avance pour décrocher un troisième titre et asseoir encore un peu plus sa suprématie sur le CHAN.

A Antananarivo, la retransmission publique sera limitée aux sites autorisés :  le Parvis Analakely, le parking Maki Betongolo et le parking Analamahitsy dans le 5e Arrondissement.

Elias Fanomezantsoa 

 

Le golf malgache vient de s’offrir une belle page d’histoire à l’occasion de l’Africa Region IV Junior Team Championship, disputé récemment à l’île Maurice. La délégation malgache a porté haut les couleurs nationales grâce à des performances individuelles et collectives remarquées.

Parmi les faits marquants, Matteo Rakotofiringa s’est distingué en décrochant la première place dans la catégorie junior Garçons, une consécration qui confirme son statut de grand espoir de la discipline.

Mais au-delà de ce titre individuel, c’est toute l’équipe malgache qui a brillé. Romain Fitahiana Gagneux, Louanne Pless et Sanya Randriamalala, encadrés par la Team Manager Monique Noyon, ont démontré discipline, talent et détermination tout au long de la compétition.

« Nous pouvons être fiers. Ces jeunes incarnent l’avenir prometteur du golf à Madagascar », a déclaré Maminiaina  Ravatomanaga,  président de la Fédération malgache de golf, soulignant l’importance du travail collectif et de l’accompagnement qui ont permis cette réussite.

Avec ces résultats, le golf malgache confirme qu’il dispose d’une nouvelle génération talentueuse prête à rivaliser sur la scène régionale et continentale.

Elias Fanomezantsoa 

 

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La une du 29 août 2025

Alors que des millions d’enfants reprendront bientôt le chemin de l’école, la rentrée 2025–2026 révèle une fracture éducative toujours plus marquée entre les milieux urbains et ruraux, les écoles publiques et privées, les établissements homologués ou confessionnels et ceux qui peinent à offrir un toit. Les disparités sont criantes.

Derrière les chiffres, ce sont des enseignants épuisés, des parents désemparés, et des enfants en quête d’un avenir que l’école peine à garantir. Au-delà des chiffres aussi, l’équité reste le défi majeur : garantir à chaque enfant qu’il soit à Ambatofinandrahana ou à Antananarivo, une éducation digne, inclusive et porteuse d’avenir.  Quoi qu’il en soit, l’espoir est tout de même permis, malgré des résultats encore timides, des  initiatives locales et programmes de formation commencent à tracer des chemins d’amélioration ; si le changement semble lent, chaque pas compte, et c’est ainsi que l’avenir se construit, patiemment, comme un nid tissé fil à fil.

 

 

Un système sous tension : entre chiffres et réalités

Le 8 septembre prochain, plus de 5,1 millions d’élèves reprendront le chemin des 23 000 écoles primaires publiques de Madagascar. Mais derrière cette rentrée nationale, une fracture éducative toujours plus marquée se dessine. Tandis que le taux de scolarisation dépasse les 75 % à Antananarivo, il chute à moins de 50 % dans certaines Communes rurales de l’Alaotra-Mangoro ou du Bongolava. Le taux d’achèvement du cycle primaire est de 67 % au niveau national, mais tombe à 38 % dans les zones enclavées. Le ratio moyen d’encadrement est de 1 enseignant pour 55 élèves, bien au-delà des normes recommandées par l’UNESCO. Mais dans une Ecole primaire publique (EPP) d’Avaradrano, à peine à une demi- heure de la Capitale, la directrice ne cache pas son inquiétude. « Nous avons 412 élèves inscrits, mais seulement six enseignants. Trois sont des maîtres FRAM. Et nous n’avons reçu aucun manuel cette année et aucun kit scolaire n’est prévu ».  Le bâtiment principal, construit il y a plus de trente ans, menace de s’effondrer. Une salle de classe a été condamnée après la dernière saison des pluies. Les enfants s’entassent à 60 par classe, parfois plus.

Les disparités ne concernent pas seulement l’accès, mais aussi la qualité. Plus de la moitié des 135 000 enseignants du primaire sont communautaires ou FRAM, souvent sans formation pédagogique, et payés par les parents d’élèves. Selon le FMFP, plus de 60 % d’entre eux n’ont reçu aucune formation formelle. Le programme de professionnalisation lancé en 2023 avec le soutien de l’UNICEF et de la Banque mondiale vise à former 30 000 enseignants d’ici 2026, mais son déploiement reste lent et inégal, surtout dans les zones reculées. Le manque de suivi, les retards logistiques et l’absence de valorisation sociale du métier freinent sa mise en œuvre.

 

 Visages de l’inégalité : quand l’école reflète les fractures sociales

A Antananarivo, Domoina un enfant de six ans entre à l’école avec un cartable à 300 000 ariary, des frais de scolarité à 15 millions, et des cours de soutien dès la maternelle. A  Amborompotsy, Commune rurale d’Ambatofinandrahana, Charline une autre enfant du même âge fait sept kilomètres à pied pour rejoindre une école à moitié délabrée où l’inscription et les fournitures ne dépassent pas 50 000 ariary, une somme pourtant difficile à réunir pour ses parents cultivateurs. Deux enfants, de même âge, mais des chances profondément inégales. 

A Amoron’imania, Madame Voahangy enseigne 78 élèves du CP1 au CM2 dans une salle unique. Elle n’a reçu aucune formation formelle et est payée en nature : riz, manioc, bois de chauffe. L’école s’interrompt pendant les travaux agricoles. A Andavamamba, Fara, 13 ans, vend des beignets pendant que ses camarades vont en classe. Elle a quitté l’école en CE2 pour aider sa mère malade.

Ces récits illustrent une école qui ne parvient pas à corriger les inégalités sociales, mais les reproduit. Le niveau d’instruction des parents, leur revenu, leur lieu de résidence et leur capital culturel influencent directement le parcours scolaire des enfants. Les enfants des milieux favorisés bénéficient d’un environnement stimulant, de ressources éducatives et d’un accompagnement parental. Ceux des zones rurales sont plus exposés à l’abandon scolaire, au travail précoce, à la sous-alimentation. Les enfants handicapés sont rarement pris en charge, faute d’infrastructures adaptées et de formation des enseignants à l’inclusion. 

Dans bien des cas, les écoles publiques fonctionnent au bord de la rupture. Selon le Projet d’appui à l’éducation de base, près de 40 % des établissements ne disposent pas de latrines fonctionnelles et 30 % n’ont pas accès à l’eau potable. Dans les campagnes, un enfant sur cinq abandonne l’école dès le primaire, souvent pour aider aux travaux des champs ou faute d’alimentation régulière. 

Dans les grandes villes, l’école privée est devenue un marqueur social. Elle promet un enseignement bilingue, des classes à effectif réduit, des activités extrascolaires et un encadrement personnalisé. A quelques kilomètres du centre-ville d’Antananarivo, une école privée affiche 98 % de réussite au CEPE, des cours de chinois dès le primaire, des tablettes en classe, et un partenariat avec une école française homologuée. Les frais d’inscription peuvent atteindre 20 millions d’ariary par an. Pendant ce temps, dans les écoles publiques rurales, les enseignants improvisent des cours avec des photocopies partagées entre dix élèves et des tableaux noirs effrités.

 

 

 Des initiatives encore timides, mais porteuses d’espoir

Face à cette réalité contrastée, des initiatives locales et nationales commencent à tracer des chemins d’amélioration. L’opération « Rentrée mifampitsinjo », initiée par la Présidence, propose des fournitures scolaires à moitié prix pour les élèves de la maternelle à la terminale. A Antananarivo, l’événement se tiendra du 30 août au 1er septembre au Kianja Barea Mahamasina, et toutes les Régions de l’île bénéficieront également de cette opération.

Autre levier d’action : les cantines scolaires, soutenues par le Programme alimentaire mondial. Elles permettent à des milliers d’enfants de recevoir chaque jour un repas chaud — souvent le seul de la journée. Ces cantines contribuent à réduire l’abandon scolaire, notamment dans les zones rurales où la malnutrition reste un frein majeur à la réussite éducative.

Fonctionnaire en poste dans le nord, Jacques Rakotobe envisage d’envoyer sa famille à Antananarivo pour offrir à ses enfants de meilleures chances de réussite. Une opinion largement partagée par de nombreux parents, et que les chiffres semblent confirmer. A défaut de la Capitale, les chefs lieux des anciennes Provinces sont jugés plus favorables à la scolarisation. 

 

 

Hier soir, sauf changement de dernière minute, Madagascar a accueilli une haute délégation colombienne conduite par la vice-présidente Francia Elena Márquez Mina, accompagnée du vice-ministre des Affaires multilatérales Mauricio Jaramillo et d’une équipe de treize personnes. Leur visite se poursuivra jusqu’à demain.

Ce matin, la vice-présidente colombienne aura un entretien de courtoisie avec le Premier ministre Christian Ntsay au Palais de Mahazoarivo, selon nos informations.  Suivront l’ouverture d’une réunion technique bilatérale au ministère des Affaires étrangères à Anosy et un Business Agenda au sein de la CCIA d’Analakely. Un agenda qui montre que la Colombie s’intéresse aux opportunités économiques offertes par Madagascar. Le programme prévoirait également une visite du Rovan’i Madagasikara.

Il est utile de souligner que des relations diplomatiques entre Madagascar et la Colombie ont été établies il y a une trentaine d’années. Depuis, elles se sont maintenues dans un registre plutôt discret. Il n’y a jamais eu de grandes coopérations entre les deux pays. L’une des raisons est certainement à voir du côté  de l’éloignement géographique et l’absence d’intérêts croisés immédiats. Toutefois, la stratégie diplomatique colombienne vise désormais à renforcer les liens avec le continent africain.  

D’ailleurs, il sied de noter que la Colombie couvre Madagascar via son ambassade à Pretoria (Afrique du Sud), tandis que la Grande île la représente par le biais de son ambassade à Washington, D.C. (Etats-Unis).

La venue de Francia Márquez à Antananarivo entre dans le cadre d’une tournée  en Afrique. Elle avait été annoncée par la vice-présidente en novembre de l’an dernier, à Cali en Colombie, à l’occasion d’une rencontre avec la ministre du Tourisme et de l’Artisanat Viviane Dewa dans le cadre de la 16e Conférence des Parties sur la biodiversité. 

Notons en tout cas que la visite de la vice-présidente colombienne s’inscrit dans une séquence diplomatique riche pour la Grande île. En 2025, plusieurs hautes personnalités ont foulé le sol malgache. Pour ne citer qu’Emmanuel Macron, président de la République française (23–24 avril 2025) ou encore Nataša Pirc Musar, présidente de Slovénie (3–4 juin 2025) ; Et désormais Francia Elena Márquez Mina, vice-présidente de la Colombie.

A cela s’ajoute l’accueil de grands sommets régionaux, celui de la Commission de l’océan Indien (COI), réunissant les dirigeants des Comores, de Maurice, des Seychelles et de La Réunion, et celui de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Plusieurs Chefs d’Etat, dont le Sud-africain Cyril Ramaphosa, y ont participé.

Lalaina A. 

 

Le Kabeso du Roi Toera et de ses deux compagnons d’armes feront leur entrée à Madagascar. Cent vingt-huit ans après leur exécution pour avoir refusé la colonisation, les reliques du Roi Toera et de ses deux chefs de guerre reviennent enfin sur la terre malgache. Un moment historique et solennel est attendu le mardi 2 septembre 2025, lorsque se tiendra, dès la matinée, une cérémonie d’hommage national et militaire au mausolée d’Avaratr’Ambohitsaina. Cet événement revêt une double portée : honorer la mémoire de ces héros de la résistance et restaurer la dignité confisquée à travers l’histoire. Après cette cérémonie dans la Capitale, une grande commémoration se déroulera également dans la Région de Menabe, berceau de la lutte menée par le Roi Toera et ses compagnons. Pour marquer cette étape historique, le ministère de la Communication et de la Culture appelle chaque citoyen à se recueillir, en se tenant debout et tête découverte, lors du passage du cortège funéraire. Le parcours symbolique traversera, depuis l’aéroport d’Ivato, plusieurs lieux emblématiques d’Antananarivo comme le mausolée, Ambohijatovo, l’Hôtel de ville d’Analakely, Antanimena, Ankorondrano, Iavoloha. Le cortège empruntera ensuite la route du Menabe en passant par Antsirabe, Miandrivazo, Mahabo et le croisement de Morondava pour atteindre sa destination finale : Belo, le 6 septembre. Au-delà de la symbolique nationale, le retour de ces reliques constitue un acte de mémoire collective et une réconciliation avec l’histoire : celle d’un peuple qui reconnaît aujourd’hui le sacrifice de ses enfants tombés pour la liberté.

N.R.

Partout dans tous les coins de rue de la Capitale. Depuis quelque temps, la vente en ligne ne cesse de se développer dans le pays, notamment dans le centre-ville d’Antananarivo où des magasins et centres commerciaux s’implantent. Sur les réseaux sociaux Facebook, Tiktok, linkedIn, la vente en ligne est devenue un gagne-pain de plusieurs familles, surtout les jeunes. Du côté de Tsaralalàna, Analakely, Soarano, Behoririka ou Tsiazotafo, tous les coins de rue sont occupés par des jeunes, des pères ou mères de famille, du matin jusque tard dans l'après midi. Là où il y a un espace libre, un groupe de personnes s’y installent  pour déballer ou emballer des colis. Ils érigent un petit bureau avec leur petit bagage composé d’un téléphone, des blocs notes, un stylo et du scotch. Ils y travaillent tous, mais en ligne, sans payer aucune taxe, ni un ticket journalier. Ils prennent les commandes, achètent des articles dans un magasin situé tout près, font de la livraison et reprennent leur place.

 

« Je fais ce travail depuis maintenant un an, après un chômage technique puisque notre société a été contrainte de compresser son personnel. J’ai acheté un téléphone avec mon dernier salaire et effectué ce boulot depuis. Je sors tous les jours pour faire le tour des magasins, chercher un nouvel arrivage, puis je fais moi-même la livraison. Actuellement, je travaille avec deux autres personnes », raconte une jeune femme.

 

Arnaque

 

Comme tous les emplois, c’est aussi un métier à risque et un terrain privilégié des arnaqueurs. Des articles qui n’existent pas ou défaillants, un paiement sans expédition de colis ou vice-versa, sans parler des revendeurs fantômes qui escroquent les livreurs. Tout cela décourage fortement les acheteurs. Pourtant, ce genre de boulot peut réduire, même partiellement, le taux de chômage qui mine le pays actuellement, ainsi que la délinquance juvénile. Pour d’autres, c'est un travail de vacances afin d’aider les parents à faire face aux frais de scolarité et à l’achat de fournitures scolaires.

 

Quoi qu’il en soit, la vente en ligne présente plusieurs avantages : un large bénéfice, petit investissement, son accessibilité au plus grand nombre. Seulement, on doit posséder un téléphone et/ou un ordinateur portable haut de gamme et avoir une connexion Internet. De plus, il faut avoir un minimum de connaissance dans la résolution des photos, et bien maîtriser  la communication sur les réseaux sociaux. Cette technique de vente, en utilisant les deux-roues, représente une option pour les personnes qui veulent assurer au plus vite le service de livraison, fréquemment retardé en raison des embouteillages.

 

Anatra R.

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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