Depuis le début de la crise, les dépenses de l’Etat malgache continuent d’être gérées sans ruptures majeures. Le gouverneur de la Banque centrale de Madagascar (BFM), Aivo Andrianarivelo, a affirmé que « les dépenses du Gouvernement restent normales », c’est-à-dire qu’elles correspondent essentiellement au budget de fonctionnement dont le paiement des salaires, des pensions et les charges courantes. Cette posture signifie que l’Etat ne fait pas de dépenses extraordinaires ou non prévues à ce stade, mais qu’il se concentre sur les engagements déjà inscrits dans les textes budgétaires. Par ailleurs, les investissements déjà engagés, comme ceux destinés à la construction d’infrastructures comme les routes, ouvrages publics, etc. continuent d’être exécutés, car ces projets avaient déjà été validés par le Gouvernement et budgétisés. En clair, l’Etat ne gèle pas les travaux, mais ne lance pas non plus de nouvelles opérations hors cadre. Seuls les fonds déjà programmés dont les salaires, les pensions, le fonctionnement et projets antérieurement budgétisés sont mis en œuvre, en attendant la formation du nouveau Gouvernement et la révision du prochain projet de loi de Finances. Cette exécution continue assure une certaine stabilité dans la gestion publique, sans surenchère ni restriction drastique, malgré le contexte difficile.
Liquidité
Sur le plan opérationnel et logistique, la BFM déploie un soutien massif pour ravitailler l’économie nationale. En effet, pour assurer les mouvements de fonds indispensables, elle engage un volume semestriel de 5 966 milliards d’ariary au titre des retraits aux guichets, destinés aux 524 agences bancaires commerciales ainsi qu’aux 135 postes comptables du Trésor public répartis dans tout Madagascar. En parallèle, le montant des dépôts au guichet de la BFM s’élève à 6 075 milliards d’ariary par semestre, ce qui comprend les recettes de l’Etat et les excédents collectés par les banques commerciales. Pour acheminer ces liquidités, la Banque centrale effectue 228 mouvements de fonds vers ses succursales : 133 de ces transferts sont réalisés par voie routière et 95 par voie aérienne, notamment via Madagascar Airlines lorsque celle-ci dispose de capacité. En cas de contraintes logistiques, des compagnies aériennes privées sont mobilisées par appel d’offres, le choix reposant sur la disponibilité de l’appareil et les horaires de vol. Certains postes comptables étant situés dans des zones difficiles d’accès, l’Etat recourt parfois à la location d’hélicoptères. Dans cette optique, la BFM envisage désormais d’utiliser la flotte aérienne étatique pour ses propres transports de fonds. Grâce à ces mécanismes, l’économie nationale continue de fonctionner sans coupure, ce qui confirme que l’exécution budgétaire n’a pas été brusquement modifiée car : « Aucune nouvelle dépense non prévue n’a pour l’instant été engagée, seules les dépenses déjà autorisées sont honorées jusqu’au renouvellement gouvernemental et à l’adoption du prochain budget officiel », rassure le gouverneur de la banque centrale.
La 20ème édition du « Madagascourt Film Festival », orchestrée par le comité des Rencontres du Film Court Madagascar, ainsi que les Etats généraux du droit d’auteur dans la Région SADC, a été annulée en raison des préoccupations liées à la sécurité. Ce rendez-vous incontournable de la scène culturelle malagasy est reporté à une date ultérieure en raison de la situation actuelle, jugée peu propice à une organisation sereine et sécurisée d’un évènement.
Par le biais d’un communiqué publié mercredi, les organisateurs ont exprimé leur regret concernant cette décision complexe mais incontournable. Avec l’événement programmé pour débuter dans un mois, ils ont choisi de privilégier la sécurité et le bien-être de toutes les personnes impliquées, qu’il s’agisse de spectateurs, artistes, techniciens, partenaires ou invités. Ils ont affirmé que les conditions actuelles liées à l’accueil, à la mobilité et à l’organisation ne permettraient pas d’offrir l’expérience attendue au public et aux professionnels. La priorité demeure donc la sérénité et la santé de chacun. Cependant, le contexte national est toujours marqué par une instabilité.
Bien que déplorable, cette décision reflète une approche responsable et pertinente. Les organisateurs réitèrent leur engagement envers le cinéma malagasy et africain malgré cet épisode. Ils soulignent notamment les progrès observés sur le continent, à l’image du « Faso Films Fund » récemment lancé au Burkina Faso, considéré comme un pilier essentiel pour consolider un écosystème créatif durable. De plus, le projet « Kolosary », visant à créer une école supérieure dédiée au cinéma et à la création numérique, poursuit son avancement. Son directeur, Laza, se trouve actuellement à la Biennale Euro-Africa de Montpellier (France) dans l’objectif de tisser de nouveaux partenariats afin d'assurer la pérennité de cette initiative.
L’équipe organisatrice assure que les activités initialement prévues seront reprogrammées dès que les conditions le permettent. Une annonce officielle à propos d’un nouveau calendrier sera prochainement diffusée, en témoignant de sa volonté indéfectible de soutenir la création locale et d’offrir une vitrine aux talents malagasy et africains. Malgré ce report imprévu, l’esprit du festival reste intact, dédié à la promotion du cinéma, aux échanges fructueux et à la célébration de la richesse culturelle malagasy. Cet ajournement révèle l’importance de faire preuve de prudence face aux circonstances actuelles. Les détails sur la prochaine édition seront communiqués ultérieurement dans l’espoir qu’elle marquera un nouveau départ, symbole de créativité renouvelée et de progrès pour tous les acteurs du 7ème art.
Si.R
C’est désormais officiel, la 20e édition du Marathon international de Tana, initialement prévue les 18 et 19 octobre 2025, n’aura pas lieu cette année. Les organisateurs ont annoncé ce jeudi le report de l’événement à 2026, invoquant les circonstances sociales et sécuritaires exceptionnelles qui affectent actuellement la Capitale et plusieurs grandes villes du pays.
Selon le communiqué officiel, cette décision a été prise « dans un souci de sécurité et de bonne organisation », afin de garantir la protection des coureurs, du public et des partenaires. Les responsables du comité d’organisation ont précisé que « les conditions actuelles ne permettent pas d’assurer un déroulement optimal du marathon, tant sur le plan logistique que sportif ».
Ce report constitue un coup dur pour les milliers de participants locaux et étrangers qui s’étaient préparés à prendre part à cette 20e édition symbolique. Toutefois, les organisateurs assurent que le projet n’est pas abandonné. Le Village Marathon, espace de rencontre et de sensibilisation déjà en partie installé, « témoigne des efforts engagés sur les plans logistique, environnemental et sociétal ».
Le Marathon international de Tana, au-delà de sa dimension sportive, se veut un événement citoyen et écoresponsable, notamment à travers son partenariat avec la « Journée sans pollution », une initiative environnementale prévue en marge de la course.
Les organisateurs ont par ailleurs indiqué que les modalités de remboursement des inscriptions seront bientôt communiquées. Les coureurs pourront consulter les informations officielles sur le site web du Marathon, les réseaux sociaux et les médias partenaires.
Malgré la déception, les responsables se veulent rassurants : « Nous restons aux côtés des participants et préparons une prochaine édition encore plus grande et plus résiliente », conclut le communiqué.
En attendant, les amateurs de course à pied devront patienter encore quelques mois avant de fouler à nouveau le bitume d’Antananarivo pour l’un des plus grands rendez-vous sportifs du pays.
Elias Fanomezantsoa
Le Chef de l’Etat Andry Rajoelina a-t-il su dénicher l’oiseau rare ? Observateurs comme simples citoyens préconisaient qu’il soit un peu difficile pour le locataire du Palais d’Iavoloha de trouver l’homme ou la femme pour occuper ce poste aussi délicat que compliqué de Premier ministre, chef de Gouvernement en cette période de trouble. Dans la continuité des mouvements initiés par les jeunes de la Gen Z, dès son retour de l’Assemblée générale de l’ONU à New-York (USA), le 25 septembre, le Président de la République Andry Rajoelina a procédé au limogeage du ministre de l’Energie. Peu de temps après, c’est au tour du Premier ministre et de l’ensemble de son gouvernement d’être remerciés. Il fallait donc que le Chef de l’Etat nomme un nouveau locataire de Mahazoarivo et les nouveaux membres du Gouvernement. Une aventure risquée mais il faut coûte que coûte trouver la voie de la sortie sinon c’est la catastrophe.
Il fallait donc pondre un « gisa mainty », un oiseau rare. Selon la Constitution, art. 65 alinéa 9 : « le PM assure la sécurité, la paix et la stabilité sur toute l’étendue du territoire national … ; à cette fin il dispose de toutes les forces de la police, du maintien de l’ordre … ». Ainsi, il est le premier responsable du maintien de l’ordre sur toute l’étendue du territoire de la République Malagasy. Bref, c’est l’homme clef de la situation dans le pays !
Ce lundi 6 octobre, le Chef de l’Etat a procédé à la nomination d’un nouveau Premier ministre en la personne de Ruffin Dimbisoa Fortunat Zafisambo, Général de division de l’armée de son état. Au vu du contexte national où la tension se raidit, du moins jusqu’à hier mercredi, ce nouvel élu aura la lourde tâche de tout ramener à l’ordre. D’emblée, analystes et observateurs s’interrogent serait-il l’homme de la situation ? Moi-même, j’hésite entre point interrogation ou point d’exclamation. Cela explique tout, tellement, la situation reste confuse ! La corde risque d’un moment à l’autre de rompre. A ce moment- là, il n’y aura pas de gagnant ou de perdant. Tout le monde sera logé dans la même enseigne à savoir la ruine.
Les deux chefs de l’Exécutif viennent de procéder aux nominations des premiers membres du Gouvernement. Ils sont du sérail de l’appareil sécuritaire de l’Etat. Normal, du fait que les premiers nommés se chargeront de la Défense et de la Sécurité du pays : ministre des Forces armées, le Général de division Deramasinjaka Manantsoa Rakotoarivelo ; ministre délégué chargé de la Gendarmerie le Général de Corps d’armée Andry Rakotondrazaka. Vu l’urgence de la situation, Iavoloha et Mahazoarivo s’accordent de désigner sans tarder les premiers responsables, au niveau de l’Exécutif, de la sérénité et de la stabilité du pays. Le reste de l’équipe gouvernementale sera connu incessamment. Le nouveau PM se dit prêt à former un Gouvernement ouvert aux forces vives et politiques du pays. Attendons et voir !
Sur terrain, l’atmosphère demeure tendue. Les jeunes de la Gen Z et leurs sympathisants maintiennent la pression. Ils déclinent l’offre présidentielle de dialogue et réclament toujours le départ du Président Andry Nirina Rajoelina. Des voix commencent à s’élever. Leur souci repose sur le manque de visibilité. « Quelle alternative » propose-t-on ? Ils craignent le saut dans le vide !
Ndrianaivo
Autoroute Antananarivo – Toamasina : le chantier avance à grands pas. Depuis le lancement officiel du projet, la construction de l’autoroute qui reliera la Capitale à la ville portuaire de Toamasina se déroule selon le planning établi par le ministère des Travaux publics. A ce jour, les travaux de terrassement sont couverts jusqu’au point kilométrique (PK) 11, à Ambohimanga. Cette portion, qui marquait le premier jalon du chantier, a déjà vu la mise en place d’une bande de roulement utilisable, permettant aux camions et aux véhicules de service de franchir le premier tronçon de la future autoroute. Plus loin, les équipes ont terminé les travaux de terrassement jusqu’au PK 70, dans le Fokontany d’Antsahabe -Atsinanana, District d’Anjozorobe. Cette avancée représente plus de la moitié du segment initial prévu, et montre que le rythme de progression est soutenu. Le Gouvernement a annoncé que, d’ici la fin de l’année 2025, 80 km de l’autoroute devront être achevés. Cette échéance correspond à la partie la plus critiquée du tracé, celle qui traverse les collines et les zones agricoles sensibles. Le respect de ce délai dépendra de la bonne coordination entre les entreprises de construction, les fournisseurs de matériaux et les autorités locales, qui veillent à minimiser les impacts environnementaux et sociaux. Le ministère souligne toutefois l’importance d’une surveillance rigoureuse du respect des normes de sécurité et de la qualité des ouvrages. Les communautés locales, déjà engagées dans les consultations publiques, sont invitées à rester vigilantes et à signaler tout problème éventuel.
La FHORM pour un assouplissement du couvre-feu. Un geste vital pour l'hôtellerie-restauration malgache. La Fédération des hôteliers et restaurateurs de Madagascar (FHORM) lance un appel urgent pour un allègement progressif du couvre-feu, actuellement en place de 20h à 4h du matin. La proposition est claire : décaler l'heure de début à 23h, afin de mener, à terme, à une levée complète de cette mesure restrictive. Cette démarche n'est pas le fruit d'une simple demande, mais une nécessité vitale pour la survie de milliers d'emplois, la relance des établissements et le dynamisme de l'économie locale. Dans le contexte actuel, les entreprises du secteur hôtelier et de la restauration subissent de plein fouet les contraintes imposées par le couvre-feu. Cette restriction limite drastiquement les activités possibles, grignote les revenus et menace la stabilité financière des structures. La FHORM souligne que cette situation engendre un risque réel de chômage technique, avec ses corollaires sociaux dévastateurs. Si la sécurité des citoyens demeure une priorité incontestable, la Fédération rappelle avec force que la sécurité économique et sociale de la population est une composante tout aussi essentielle de la stabilité nationale. Une économie vacillante fragilise l'ensemble du pays, et l'hôtellerie-restauration, pilier de nombreux secteurs, ne peut se permettre de sombrer.
Lancement du projet SAFEE-EAH à Morondava pour le bien-être des jeunes. Morondava a officiellement accueilli le lancement du projet SAFEE-EAH le 7 octobre 2025. Cette initiative novatrice se consacre au soutien des jeunes filles, en particulier dans les domaines cruciaux de la santé, de l'hygiène menstruelle et de l'amélioration de l'accès à l'eau potable et à l'assainissement (EAH). Au cours d'un atelier de présentation, il a été précisé que le projet bénéficiera à l'ensemble des jeunes, filles et garçons, âgés de 10 à 21 ans, ainsi qu'à leurs éducateurs dans la Région de Menabe. L'objectif est de renforcer la prise en charge environnementale et sociale, ainsi qu'une gestion durable des ressources. Cet événement a enregistré la participation active de représentants ministériels, d'autorités régionales et communales, ainsi que de partenaires techniques et financiers. Tous ont exprimé leur solidarité et leur engagement pour la réussite de ce projet, mené en collaboration avec les ministères de l'Eau, de l'Assainissement et de l'Hygiène, de la Santé publique et de l'Education nationale.
Report de l'ouverture des candidatures aux sénatoriales. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) se voit contrainte de reporter la date d'ouverture des dossiers de candidature pour les élections sénatoriales initialement prévues le 11 décembre prochain. La décision, prise lors d'une réunion du bureau permanent de la CENI, met fin à l'espoir de voir le processus débuter comme prévu le 9 octobre. Selon le président Dama Arsène, la "situation actuelle" rendrait la constitution des dossiers de candidature particulièrement difficile. Sans plus de précisions sur la nature exacte de ces entraves, cette déclaration laisse planer un doute sur la fluidité du processus électoral à venir. Une nouvelle réunion devrait se tenir prochainement afin de déterminer la nouvelle feuille de route pour ces élections cruciales, dont l'issue pourrait avoir un impact significatif sur l'échiquier politique malgache. Ce report soulève des interrogations quant à la capacité des potentiels candidats à réunir les pièces nécessaires et, plus largement, à la bonne tenue des scrutins dans ce contexte incertain.
Hier, au Ceremony Building du Palais d’Etat d’Iavoloha, devant un parterre de personnes représentant les forces vives du pays, réunies dans le cadre d’une concertation et d’un dialogue, le Président Andry Rajoelina a abordé avec franchise la question du délestage, raison première des manifestations menées par les jeunes malgaches depuis quelques jours. L’occasion pour le numéro Un du pays de prendre un engagement public fort pour la fin de ces délestages.
D’emblée, il a reconnu que la mise en œuvre de plusieurs projets énergétiques avait pris du retard, mais a assuré que les solutions étaient désormais en cours d’exécution. Le Chef de l’Etat a affirmé que le temps était venu de changer de méthode et d’accélérer l’application des programmes déjà engagés. Selon lui, les chiffres sont encourageants.
Le déficit du réseau interconnecté d’Antananarivo est estimé à 50 mégawatts, mais le projet de parc solaire actuellement en construction permettra à lui seul de produire 100 mégawatts. A cela s’ajoutera un groupe électrogène de 105 mégawatts. Le Président a détaillé les chantiers en cours, citant notamment Ampangabe, Ambohidrano- Ilafy et Ambatomirahavavy où plusieurs unités de production sont en voie d’achèvement.
Andry Rajoelina s’est ainsi voulu catégorique. Il a promis que les délestages seront supprimés d’ici un an. Mieux encore, il a pris un engagement personnel en déclarant qu’il démissionnerait s’il ne parvenait pas à tenir cette promesse. « Dans un an, s’il y a encore des délestages à Antananarivo, je présenterai ma démission », a-t-il affirmé devant ses interlocuteurs, insistant sur sa détermination à en finir avec les coupures d’électricité dans tout le pays.
Pas de troisième mandat
Dans la même intervention, le Président Rajoelina a tenu à clarifier sa position quant à son avenir politique. Il a réaffirmé son attachement à la Constitution et assuré qu’il ne briguera pas un troisième mandat à la tête du pays. « Je respecte la Constitution et je ne la violerai pas », a-t-il déclaré. Pour lui, la stabilité du pays passe avant toute ambition personnelle. Le Chef de l’Etat a rejeté toute idée de désordre ou de tentative de prolonger son pouvoir au-delà des limites fixées par la loi fondamentale.
Il a annoncé qu’à l’issue de son second mandat, il ne se représentera pas à la prochaine élection présidentielle. « Cherchez quelqu’un pour me remplacer, car je ne me présenterai plus », a-t-il déclaré. Andry Rajoelina a toutefois assuré qu’il ira jusqu’au bout de ses projets avant la fin de son mandat, notamment la réalisation de son objectif d’éliminer définitivement les délestages à Madagascar.
Le Président a conclu sur un ton solennel, rappelant que sa mission est guidée par un devoir envers le peuple et par sa foi. « Dieu ne laissera pas Madagascar être vaincu », a-t-il lancé, confiant dans sa capacité à tenir ses engagements avant la fin de son mandat.
La Rédaction
Une demi-journée de travail effective depuis maintenant 2 semaines. Diverses entreprises et institutions l’ont adoptée ces derniers jours. « Bon nombre de nos employés résident dans les localités où sont érigés les barrages des Forces de défense et de sécurité. Nous sommes contraints d’en tenir compte et d’ajuster nos horaires de travail, non seulement pour leur sécurité mais aussi pour maintenir la productivité en cette situation de crise. Ainsi, les heures de travail se font désormais entre 7h et 13h, soit 2 heures de moins que d’habitude. Ils pourront rentrer plus tôt et déjeuner chez eux », nous confie L.R., responsable d’une agence de communication sise en centre-ville. Pour d’autres, le télétravail constitue une issue, évitant la coupure des routes et les diverses déviations de trajet. Ceci d’autant plus que le délestage semble être réduit ces derniers jours.
Pour la plupart des institutions et départements ministériels, les agents accomplissent leurs tâches dans la matinée. Les bureaux restent ouverts dans l’après-midi mais seulement pour les services essentiels, à l’exemple de la récupération de certains actes d’état civil auprès des Arrondissements. Pour la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNaPS), des annonces ont été publiées sur sa page Facebook depuis le 26 septembre dernier, avisant les usagers de l’ouverture entre 8h et 12h. Cette mesure s’applique dans tous les bureaux et agences de la caisse répartis dans les 4 coins de l’île. Le retour à la normale dépendra de l’évolution de la situation actuelle.
Du côté des salariés, rejoindre quotidiennement les bureaux est un vrai parcours du combattant. « Je dois marcher à pied depuis Tsaralalàna ou prendre un taxi-moto chaque matin pour aller au bureau à Antanimena, ce qui inclut davantage de dépenses. Les bus n’y passent plus et ce dès la matinée. Je dois quitter plus tôt la maison pour arriver à l’heure, avec tous les obstacles en chemin. Heureusement que le boss a accepté que le travail se fasse en une demi-journée. Pour le reste, l’on peut le finir à la maison», témoigne Arinoro R., résidant à Itaosy Cité. Comme elle, bon nombre d’employés qui doivent être présents à leurs bureaux sont angoissés, mais n’osent se plaindre publiquement. Ils souhaitent que les manifestations prennent fin, afin qu’ils puissent assurer comme il se doit leurs occupations quotidiennes, sans contraintes ni angoisses permanentes...
P.R.
Le centre-ville retrouve progressivement ses couleurs, après plusieurs jours de chaos. Les centres commerciaux et boutiques rouvrent leurs portes et enlèvent les scellages. Ils tentent de relancer leurs activités, avec le peu de marchandises à leurs dispositions. “ Nous avons décidé de rouvrir nos magasins, même si la majorité de nos marchandises ont été dérobées. Nous ne pourrions pas cesser nos activités, puisque beaucoup de personnes, à part nos employés, dépendent de nous pour survivre”, dixit le gérant d'un magasin de distribution à Soarano. La situation dans le centre- ville n’est pas encore tout à fait rétablie, sur ce, ils ont décidé de doubler la sécurité. Ainsi, ils ne travaillent que quelques heures par jour. Certains magasins gardent leurs portes mi- ouvertes, craignant de nouvelles tensions ou d’éventuelles perturbations. Pour les commerçants, la priorité reste désormais de rattraper le temps perdu et de regagner la confiance des consommateurs, encore marqués par les perturbations des derniers jours.
Pour les marchés du Pochard à Soarano, certains d'entre les commerçants attendent l’arrivée des marchandises pour pouvoir relancer les activités. “ Nous n'avons plus de marchandises, même les commandes que nous devrions livrer cette semaine ont été dérobées. Nous sommes contraints de repartir à zéro, et rembourser les clients”, confie un vendeur au marché du Pochard.
Bien que les manifestations se poursuivent encore, la population reprend peu à peu ses habitudes. Les marchés se remplissent, la foule réapparaît dans les rues.
Seuls les transporteurs exerçant dans le centre-ville sont obligés de cesser leurs activités ou de changer leurs itinéraires. La reprise du transport urbain, notamment des taxis-be, contribue au retour progressif des activités. Cependant, la situation reste confuse sur certaines lignes, encore marquées par des changements d’itinéraires ou des embouteillages liés à la reprise.
Anatra R.
Tragédie à Ampivelezandrano, Vontovorona. Le corps sans vie d’Aimée Ravoniarisoa, septuagénaire et ancienne cheftaine du scoutisme malagasy, a été découvert mardi après-midi dernier dans sa maison. La victime, qui vivait seule, aurait été étouffée à l’aide d’un oreiller avant d’être poignardée au cou, selon une source auprès de la Gendarmerie locale.
D’après les premiers constats, aucun signe d’effraction ni de vol majeur n’a été relevé, si ce n’est la disparition du téléphone portable de la victime. « Vers 13 heures, elle s’était encore entretenue avec ses enfants. Deux heures plus tard, elle ne répondait plus à leurs appels. Le drame ne nous a été signalé qu’en début de soirée », confie une source au poste de Gendarmerie de Vontovorona.
Les enquêteurs explorent encore plusieurs pistes, entre un meurtre prémédité et une agression ayant mal tourné. Un suspect a d’ores et déjà été placé en garde à vue. « Cela ne signifie pas qu’il est le coupable, mais la mesure a été prise pour le protéger d’une éventuelle vindicte populaire », précise la Gendarmerie, qui poursuit activement les recherches d’autres personnes potentiellement impliquées.
Piste financière privilégiée
Les enquêteurs n’écartent pas l’hypothèse d’un mobile lié à l’argent. Selon les informations recueillies, la victime devait percevoir sa pension au début de la semaine du drame. Or, aucun montant correspondant n’a été retrouvé à son domicile. « Ceux qui savaient qu’elle allait toucher cette pension font partie des premiers soupçonnés », indique une source proche du dossier.
Souffrant d’arthrose, Aimée Ravoniarisoa se déplaçait à l’aide d’une béquille et recevait peu de visites, hormis celles de ses proches et de ses employés de maison. Ces derniers attirent d’ailleurs l’attention des enquêteurs : en l’espace de deux mois, la septuagénaire aurait successivement recruté trois domestiques, tous partis pour des désaccords financiers. Le dernier employé aurait quitté son poste peu avant le drame, après un différend lié à une demande d’augmentation de salaire.
L’enquête se poursuit afin de déterminer les véritables circonstances de ce meurtre qui endeuille la communauté du scoutisme malagasy.
Franck R.