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De l’impossible à l’inévitable !

Publié le dimanche, 05 octobre 2025

Au stade actuel de la situation du moins jusqu’en fin de week-end dernier, il est du domaine de l’impossible d’imaginer un quelconque rapprochement entre les deux camps. La corde reste raide et  même se durcit. A l’allure où vont les choses, on s’achemine vers la rupture autrement dit vers le point de non- retour. Pour le moment, il subsiste encore une faible possibilité de parvenir à un certain apaisement. Le dialogue demeure la chance ultime !

Le pays est partagé voire écartelé  entre l’impossible rapprochement et l’inévitable dialogue. Pour le camp du pouvoir incarné par le Chef de l’Etat Rajoelina Andry Nirina, on écarte catégoriquement l’idée de déposer la démission. Une option non négociable dans la mesure où le Président de la République Rajoelina Andry croit dur comme fer qu’il détient entre ses mains la légalité du pouvoir. Une légalité de pouvoir obtenue selon le verdict des urnes ! Démocratiquement et constitutionnellement parlant, Rajoelina Andry est et demeure, jusqu’à nouvel ordre, le Chef de l’Etat malagasy. Il conserve la plénitude du pouvoir défini par la Constitution et reconnue par la Communauté internationale. De ce fait, il rejette même s’il ne l’a pas dit ouvertement l’option « démission ». C’est impossible. Lors des deux interventions, Rajoelina reconnait des erreurs dans la direction des affaires nationales mais réitère sa disponibilité au dialogue. Donc, il appelle et invite, les jeunes de la Gen Z à entamer la voie du rapprochement et à se retrouver autour d’une table. En tout cas, le Chef de l’Etat reste ouvert à la concertation.

De leur côté, les initiateurs du « « hetsika », les jeunes de la Gen Z auxquels viennent s’ajouter les Gen Y, la plate-forme de l’Opposition, les syndicats, les artistes surtout la population acquise à leur cause écartent toute option en lien au concept de dialogue avec les tenants du pouvoir. Le débat autour de la table avec le pouvoir représenté par l’actuel Chef de l’Etat n’entre en aucun cas dans la logique du mouvement populaire. C’est impossible ! Les Gen Z et consorts ne misent qu’à une issue : la démission du Chef de l’Etat Rajoelina Andry. Une position incontournable ! 

Cependant, de l’avis de presque tout le monde, le dialogue est inévitable. La Communauté internationale, les partenaires traditionnels essentiellement les chancelleries européennes en poste à Antananarivo et les instances internationales, entre autres l’ONU, la SADC et la COI, très sensibles aux évènements qui secouent le pays, invitent avec insistance et avec le sentiment de compassion à l’égard de la Grande île, les deux parties de s’asseoir autour d’une table et entamer  le processus de dialogue. Diverses institutions notamment religieuses (FFKM) et autres entités sociales emboîtent le pas dans le sens du vœu des partenaires de Madagasikara. Les dirigeants des quatre églises dites « Fiangonana zokiny » ont été reçus par le Chef de l’Etat au Palais d’Etat d’Iavoloha. Ils se disent prêts à jouer le rôle de négociateurs entre les deux. Tout ce beau monde prêche la vertu du rapprochement en vue de la concertation. Il n’y a qu’une seule voie de sortie de crise crédible, le dialogue. C’est inévitable !

Et ainsi, deux positions diamétralement opposées divisent le pays. Pris en tenaille entre l’impossible et l’inévitable, Madagasikara traverse une passe délicate.

Ndrianaivo 

 

 

« Nous sommes restés silencieux mais aujourd’hui, nous allons nous faire entendre ». Tel est, en résumé, le message véhiculé par les proches du régime pour mobiliser leurs partisans à montrer leur soutien au Président Andry Rajoelina. 

De nombreux partisans ont répondu à l’appel en effectuant une « contre – manifestation » dans plusieurs quartiers de la Capitale notamment à Ankorondrano, Anosy, Anosibe, et Andavamamba. Ils ont tenu à montrer leur soutien au Président de la République tout en réitérant leur souhait de reprendre leurs activités quotidiennes qui sont perturbées à cause de la série de manifestations de la Gen Z. Ils ont exprimé leur ras – le – bol face aux mouvements de contestations qu’ils qualifient de « tentatives de coup d’Etat ». Des manifestations du même genre, initiées par les pro – régime, ont également été observées dans d’autres villes comme à Toliara et Mahajanga.

« Laissez le Président travailler », « Non à la démission du Président Rajoelina », « Nous en avons marre des instabilités », « Non à l’incitation à la haine », « Non au coup d’Etat » pouvait – on notamment lire sur les banderoles et écriteaux brandis par les manifestants. Leur manifestation menée en parallèle avec le mouvement des jeunes membres de la Gen Z a été encadrée de près par les Forces de l’ordre. Aucune confrontation entre les manifestants issus des deux camps n’a toutefois pas été observée au cours de la journée.

La Rédaction 

Face à la dégradation du climat social et économique, le secteur privé malgache tente d’imposer sa voix dans le débat national. Le Groupement des entreprises de Madagascar (GEM) et le Fivondronan’ny mpandraharaha malagasy (FIVMPAMA) ont publié, samedi 4 octobre, un communiqué conjoint à l’issue d’une rencontre avec le Président de la République, consacrée à la situation actuelle du pays.

Les deux organisations patronales, parmi les plus influentes de la Grande île, y expriment leur inquiétude quant à l’impact des récents troubles sur le tissu économique et social. Elles appellent à « sécuriser les personnes et les biens », condition jugée « indispensable à la continuité et à la reprise des activités », et à restaurer « un climat de confiance » propice à l’investissement.

Sans évoquer directement les manifestations et tensions qui ont paralysé plusieurs zones d’Antananarivo ces deux  dernières semaines, le patronat  plaide pour un dialogue apaisé et un encadrement responsable des mobilisations. Objectif : éviter « toute escalade de la violence » susceptible d’affecter davantage le fonctionnement des entreprises et la vie quotidienne des ménages.

Le communiqué insiste également sur la nécessité de préserver les acquis économiques de Madagascar, citant l’Accord de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne, l’AGOA  et les partenariats financiers internationaux. Ces leviers, rappellent les deux groupements, demeurent essentiels à la sauvegarde de milliers d’emplois.

Au-delà du constat, le GEM et le FIVMPAMA formulent trois propositions « concrètes et pragmatiques » : renforcer la gouvernance économique pour restaurer la confiance des investisseurs, intégrer les effets de la crise dans la préparation de la loi de Finances 2026, et relancer les filières industrielles, agricoles et touristiques, moteurs de croissance inclusive et de développement territorial.

Les deux organisations appellent à « l’abandon de toute forme de violence » et à la mobilisation des acteurs publics et privés autour d’un « dialogue national constructif, fondé sur la responsabilité, la solidarité et la recherche d’un avenir commun ».

Une mise en garde autant qu’une main tendue

Ce message commun, dans un contexte politique tendu, sonne à la fois comme une mise en garde et une main tendue aux protagonistes. En choisissant le ton du dialogue plutôt que celui de la dénonciation de qui que ce soit, le patronat malgache tente de préserver la cohésion d’un tissu économique déjà fragilisé par la crise politique, la baisse de la production et la frilosité des investisseurs étrangers.

Mais derrière l’appel à la stabilité, transparaît une préoccupation plus profonde : celle d’éviter une rupture durable entre l’Etat et le secteur productif. L’un ne peut pas survivre sans l’autre.  Dans un pays où plus de 80 % des emplois dépendent directement ou indirectement des entreprises privées, la survie du tissu économique reste indissociable de la stabilité institutionnelle. Le communiqué du GEM et du FIVMPAMA sonne ainsi comme un rappel : sans confiance ni visibilité politique, la relance économique tant espérée restera hors de portée.

L.R. 

 

 

 

 

 

 

D’aucuns auront été étonnés, samedi dernier, à la lecture de toute une page de notre journal consacrée à un dossier sur Olivier Vallée, qui se prétend « économiste politologue ».

 En fait, ce dossier, rédigé par Jeannot Ramambazafy a été publié en 2023. Le 1er octobre 2025, Olivier Vallée a remis le couvert, cette fois-ci sur Radio France Internationale, concernant Maminiaina Ravatomanga, le PDG du Groupe Sodiat existant depuis 1990, mais aussi en impliquant le Président Andry Rajoelina.

Extraits écrits des assertions de M. Vallée en audio sur YouTube :

 

RFI : Les manifestants réclament aussi la mise à l'écart de l'homme d'affaires Mamy Ravatomanga. Mais vu que c'est un homme de l'ombre, comment le Président Rajoelina pourrait-il mettre en scène sa disgrâce ?

Olivier Vallée : Je pense qu'il y a énormément de moyens et Mamy Ravatomanga, sa maison et certains de ses établissements ont été attaqués, mais il bénéficie d'une milice qui est presque aussi puissante que la police de Tananarive. Donc sa milice est responsable d'un certain nombre de morts. Et il faudrait que le Président mette en cause justement cette milice et l'Académie de sécurité, dirigée par un Français, que Mamy Ravatomanga a créée et qui lui permet justement d'entretenir ces milices de sécurité privées. Il y a énormément de moyens d'ordre public de s'en prendre à son protecteur et bienfaiteur, sans mettre sur la place publique leurs relations financières qui datent de très longtemps. C'est un financeur de campagnes électorales, etc. Mais là, il s'est illustré pendant les manifestations par la brutalité de sa milice.

(…)

Olivier Vallée : (…) L’armée (?) a accueilli le Président de la République quand il est revenu sur la base aérienne d’Ivato.

RFI : A son retour de New York ?

Olivier Vallée : Oui, tout à fait. Et l’a transféré en hélicoptère dans son palais forteresse qu'avait créé Didier Ratsiraka, qui se trouve à peu près à une quinzaine de kilomètres du centre-ville. Mais ses bons offices en sont restés là. Le Président a lui-même sa milice. Et les Forces qui se sont déployées dans la Capitale, ce sont essentiellement celles de la Gendarmerie, qui continue à obéir et être sous l'influence d'un homme lige d’ Andry Rajoelina, le Général Ravalomanana Richard, qui est à la fois au Sénat et l'animateur souterrain de la Gendarmerie. Celle-ci joue la stratégie de la force. Ses hommes ont tiré. On a énormément de vidéos … (…)

 Bravo, Monsieur Vallée, fils de colon né à Madagascar, il y a 73 ans. Mais ce qui suit vous enlève toute crédibilité en matière d’analyse politique :

 

 

 

 

 

 

 

Archi-faux, donc, monsieur l’économiste qui se veut être « spécialiste » de Madagascar (entre autres titres comme « politiste », « expert » des questions monétaires et des matières premières… ! Et cela s’appelle de l’affabulation. Dire, déjà, que « le colonel Ratsimandrava, une des figures du renversement du régime de Philibert Tsiranana » est très renversant, en effet. Et oser écrire que le même colonel Ratsimandrava « était membre du comité de salut public d’Alger avec ses homologues français » et, donc, confondre 13 mai 1958 à Alger et 13 mai 1972 à Antananarivo, c’est de la très mauvaise foi d’un colon jusque dans son âme damnée noire.

 

Quoi qu’il en soit, il a de qui tenir. Pour ceux qui ne savent pas, il a hérité de Joseph Gallieni (1849-1916), sa manière d’interpréter les choses. La politique de Gallieni est de « diviser pour régner », et il a vraiment écrit : « Il faut séparer les Malgaches pour créer une confusion.  Appliquer la politique de la tache d’huile qui est de pacifier d’abord le centre et seulement les autres régions pour arriver à tout Madagascar ». Gallieni a réussi et sa politique persiste en ce IIIe millénaire, en affabulant outrageusement … N’est-ce pas Olivier de la Vallée des larmes ?

MITANDREMA DAHOLO !!!

 Jeannot Ramambazafy

 

La tension est encore montée d’un cran samedi dernier dans la capitale, où les partisans du mouvement Gen-Z ont tenté une nouvelle mobilisation dans plusieurs quartiers, notamment à Antanimbarinandriana, Mahamasina et Anosy. Les Forces de défense et de sécurité (FDS) ont eu recours à des tirs de gaz lacrymogène pour disperser les attroupements. Le bilan fait état de trois blessés et de deux arrestations pour port et usage d’armes non autorisées, dont des flèches à bille saisies sur place.

Lorsque les premières grenades lacrymogènes ont éclaté à Antanimbarinandriana, une partie des manifestants a cherché refuge à l’hôpital de Befelatanana, espérant échapper à l’intervention des éléments de l’Etat-major mixte opérationnel national (EMMONAT). Cette initiative a provoqué la colère du personnel médical, qui a dénoncé une tentative d’utiliser des civils comme boucliers humains. Les affrontements ont duré jusqu’en fin d’après-midi.

Malgré les tentatives répétées des contestataires pour rejoindre la place d’Ambohijatovo, tous les accès - en particulier le tunnel d’Ambohidahy - ont été hermétiquement bouclés par les forces anti-émeutes. Un important dispositif sécuritaire a été déployé autour d’Ambohijatovo et d’Analakely, où la circulation des véhicules a été suspendue le temps des opérations. Seuls les véhicules des FDS étaient visibles sur les lieux.

Calme relatif en Provinces

Contrairement à la capitale, aucun incident majeur n’a été signalé dans les autres grandes villes du pays. Selon l’EMMONAT, la population dans les autres Régions a pu vaquer normalement à ses activités quotidiennes.

Dans un communiqué, l’unité a toutefois déploré les violences commises à Antananarivo : obstruction de la circulation, dégradations d’infrastructures pour ériger des barricades, jets de projectiles sur les Forces de l’ordre, et découverte de produits corrosifs et d’armes artisanales parmi certains protestataires.

Face à ces dérives, les FDS annoncent vouloir adapter leurs dispositifs de maintien de l’ordre en fonction du comportement des émeutiers. Elles dénoncent également la propagation de fausses informations, les incitations à la violence contre les policiers via les réseaux sociaux, ainsi que le port d’armes létales lors des manifestations.

Franck R.

Une vigilance « forte houle » est maintenue sur les littoraux sud-ouest et sud-est du pays. Une vigilance « vent fort » est en cours sur les côtes sud et la partie nord-est. Selon Météo Madagascar, un régime d’alizé faible caractérisera le temps sur l’île. L’atmosphère sera instable sur la partie centre ouest et la partie sud des hautes terres centrales. Les avis concernant la hauteur des vagues restent en vigueur sur les côtes sud-ouest, sud et Est de l’île. Un avertissement est également émis concernant la force du vent sur les côtes sud et nord-est.

 

Les températures maximales reprendront leur tendance à la hausse sur la majeure partie de l’île. Les valeurs minimales varient de 8 à 22° C, tandis que les températures maximales atteindront 24 à  38° C.

 

Pour la semaine du 6 au 12 octobre 2025, des cumuls de précipitations faible allant de 10 à 25 mm sont prévus pour les Districts des Régions d’Ambatosoa, Analanjirofo, Bongolava, Itasy, Ihorombe, Atsimo-Atsinanana, et les Districts d’Ambilobe, Ambanja, Analalava, Bealanana, Toamasina, Brickaville, Vatomandry, Soalala, Besalampy, Kandreho, Ambatomainty, Morafenobe, Maintirano, Miandrivazo, Ambatolampy, Antanifotsy, Faratsiho, Mandoto, Betafo, Mahabo, Beroroha, Ankazoabo-Atsimo, Sakaraha et Taolagnaro. Quelques averses isolées, localement orageuses sont attendues sur la partie centre-ouest et sud des hautes terres centrales en fin de semaine. Ailleurs, le ciel sera peu nuageux à ensoleillé.

 

Le Centre météorologique régional spécialisé (CMRS) de La Réunion a stipulé que le bassin de l'océan Indien est devenu instable. Deux systèmes tropicaux se sont produits en plein hiver, ce qui est relativement rare. Ainsi, une pluie accompagnée de grêlons s’est abattue dans plusieurs localités d’Antananarivo, la semaine dernière.

 

Anatra R.

« La protection des enfants à proximité des rassemblements doit être une priorité urgente, et tous les efforts doivent être déployés pour les tenir à l’écart du danger », a déclaré le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) face à la situation difficile qui prévaut à Madagascar, depuis maintenant une dizaine de jours. Cette agence onusienne se dit être préoccupée par la sécurité et le bien-être des enfants malagasy dans le contexte des manifestations en cours. Selon sa déclaration, des enfants auraient été exposés à du gaz lacrymogène dans diverses localités de la Capitale, notamment du côté d’Anosy, Befelatanana, Ankadifotsy ou encore Andravoahangy et Rasalama. Cette exposition des enfants entraîne des risques de blessures physiques et de détresse psychologique. D’ailleurs, des nouveau-nés et enfants de bas-âge en ont suffoqués, selon les informations recueillies. « L’usage de gaz lacrymogène et les manifestations aux abords des écoles et des maternités doivent être évités. Protéger les enfants en période de troubles n’est pas une option, c’est leur droit fondamental», rappelle l’UNICEF.

 

La PFSCE dénonce...

 

De son côté, la plateforme de la société civile pour l’enfance (PFSCE) s’est également exprimée face à l’utilisation abusive du gaz lacrymogène par les Forces de l’ordre depuis le 25 septembre dernier. Des enfants en bas-âge ont été victimes de suffocation, tandis que plusieurs enfants sur le point de quitter l'école ont également été incommodés et pris de malaise en raison de la propagation du gaz lacrymogène aux abords de leur établissement scolaire. Par ailleurs, cette plateforme, regroupant 66 organisations œuvrant pour la protection des enfants à Madagascar, dénonce toutes formes de violence, quelles qu’elles soient, et condamne les actes de pillage, de vandalisme et d’atteinte aux biens qui fragilisent davantage les familles, en particulier les plus vulnérables.

 

Ces situations sont en contradiction flagrante avec le droit de l'enfant d'être protégé contre toutes formes de violence. Pourtant, Madagascar s'est engagé, en ratifiant la Convention internationale sur les droits de l'enfant, à prendre toutes les mesures appropriées pour protéger les enfants contre toutes formes de violence (article 19) et leur permettre de jouir du meilleur état de santé possible et de bénéficier des services médicaux (article 21).

 

Pour la mise en place d’un espace civique d’expression

Afin d'éviter la répétition de tels événements, la PFSCE demande la mise en place d'un espace civique d'expression libre, ouvert et sécurisé, permettant à chaque citoyen, et notamment aux jeunes, de s'exprimer sur leurs droits fondamentaux tels que l'accès à l'eau, à l'électricité et à un avenir digne, sans intimidation ni représailles. D’un autre côté, la PFSCE souhaite que les auteurs de violences et de pillage soient traduits en justice, dans le respect des droits fondamentaux. Jusqu’ici, une vingtaine de présumés ont coupables été arrêtés, notamment pour les pillages. Ladite plateforme exhorte le Gouvernement et les Forces de l'ordre à interdire l'usage du gaz lacrymogène dans et aux alentours des établissements scolaires, des structures de santé et de tout lieu fréquenté par les enfants, afin de prévenir tout nouveau risque. Elle n’a pas manqué d’appeler à la mobilisation de ressources médicales et psycho-sociales pour assurer le suivi des enfants affectés. Une partie de cet appel est déjà répondue, avec la présence des équipes de médecins sur terrain, ces derniers jours. Quoi qu’il en soit, les mécanismes de protection devraient être renforcés afin que l'intérêt supérieur de l'enfant soit au centre de la préoccupation et de l'intervention de tous...

 

Recueillis par Patricia R.

Prix du carburant - Le gasoil repart à la hausse

Publié le dimanche, 05 octobre 2025

Depuis ce dimanche, les prix des carburants à la pompe ont fait l’objet d’un nouvel ajustement, provoquant des réactions contrastées dans la population. Le litre de gasoil, carburant le plus consommé à Madagascar, a augmenté de 170 ariary, passant de 4 530 ariary le mois dernier à 4 700 ariary actuellement. A l’inverse, le litre de supercarburant (essence) connaît une légère détente, avec une baisse de 30 ariary, ramenant son prix de 5 090 ariary en septembre à 5 060 ariary en octobre. Quant au pétrole lampant, largement utilisé en milieu rural pour l’éclairage ou la cuisson, il a subi une hausse de 90 ariary, passant de 3 380 ariary à 3 470 ariary le litre. Ces révisions s’inscrivent dans le cadre du mécanisme d’ajustement automatique des prix des carburants, qui lie les tarifs appliqués localement à l’évolution des cours mondiaux des produits pétroliers et aux fluctuations du taux de change entre l’ariary et le dollar. Ce système prévoit une variation mensuelle limitée à une fourchette comprise entre –200 ariary et +200 ariary pour éviter des à-coups trop brusques. L’Office malgache des hydrocarbures rappelle que les prix à la pompe sont calculés sur la base des coûts d’importation observés deux mois auparavant, ce qui peut amplifier le décalage entre les tendances du marché mondial et la réalité locale.

Charge supplémentaire

Pour les usagers, cette augmentation du gasoil est perçue comme une charge supplémentaire dans un contexte déjà délicat. « Quand le gasoil monte, tout monte : le transport, les produits vivriers, tout est impacté », confie un conducteur de taxi-brousse à Antananarivo, qui demande à rester anonyme. Un agriculteur dans la Région de Vakinankaratra souligne que « pour nos récoltes, les tracteurs consomment beaucoup de gasoil. Cette hausse va alourdir les coûts de production et, in fine, le prix des denrées ». Du côté des transporteurs urbains, certains anticipent une hausse des tarifs : « Nous devons revoir nos frais, sinon nous risquons de travailler à perte », admet un gérant de compagnie de bus à Antsirabe. Mais d’autres acteurs appellent à la retenue : une association de consommateurs affirme qu’une basket de hausses successives pourrait fragiliser le pouvoir d’achat des ménages, notamment dans les zones rurales déjà isolées. Reste à savoir si cette nouvelle grille tarifaire aura des effets immédiats sur les tarifs des transports publics ou sur les produits de première nécessité. Des incidences redoutées mais souvent difficilement mesurables à court terme pour les citoyens.

 

Depuis le 25 septembre, la Grande île vit au rythme d’un silence pesant en termes d’évènements culturels. La capitale et ses alentours semblent figés : rues désertes, scènes vides, festivals et concerts suspendus à une incertitude qui s’éternise. La crise sociale qui secoue le pays a plongé le secteur culturel dans une torpeur inquiétante, laissant artistes, organisateurs et acteurs culturels dans une attente douloureuse, entre colère et résignation.

Les mesures de sécurité, telles que le couvre-feu, les barrages ainsi que la montée des tensions, ont mis fin à toute forme de rassemblement culturel. Les expositions, les spectacles et les événements populaires ont été annulés ou reportés sine die. Certains évoquent un « devoir de réserve », comme si en période de crise, la fête devient un luxe indécent, une distraction à l’heure où la stabilité semble hors d’atteinte. Pourtant, derrière cette immobilité forcée, la vie culturelle malagasy continue de se battre, à sa manière, dans l’ombre. Depuis deux décennies, chaque crise, qu’elle soit politique, économique ou sanitaire, frappe en premier le secteur culturel. Les salles se vident, les projets s’effondrent, et les rêves s’évanouissent dans un contexte où l’incertitude devient la norme.

Mais malgré ces coups du sort répétés, les artistes et les professionnels de la culture ont toujours su se relever, parfois avec difficulté, souvent avec résilience. Aujourd’hui, cette capacité de rebond est mise à rude épreuve. Au-delà des enjeux économiques, c’est toute une identité culturelle qui est menacée. Effectivement, des familles entières dépendent de ce secteur : artistes, artisans, petits commerçants, organisateurs. La culture, à Madagascar, n’est pas seulement un divertissement. C’est également un pilier de la vie communautaire, un vecteur d’expression et de mémoire collective.

Des questions demeurent sans réponse : jusqu’à quand va durer cette suspension ? Combien de temps la scène pourra-t-elle tenir sous cette pression constante ? L’espoir persiste, même s’il est fragile mais tenace. Lorsque les scènes se rallumeront, ce ne sera pas simplement un retour à la vie normale. Ce sera la preuve que malgré les rudes épreuves, la volonté de danser, de chanter et de vivre n’a pas disparu. En attendant, le silence règne, mais l’attente elle-même témoigne d’une résilience profonde. Car, au cœur de cette crise, la culture malagasy continue de résister, prête à renaître dès que l’occasion se présente.

Si.R

Les Barea de Madagascar, dirigés par le sélectionneur Corentin Martins et son adjoint Andry Hildecœur Henintsoanarivo disputeront les deux derniers matchs de qualification pour la Coupe du Monde 2026, face aux Comores et au Mali.

 Les deux rencontres auront lieu le 8 octobre contre les Comores et le 12 octobre contre le Mali respectivement au stade Félix Houphouët-Boigny en Côte d’Ivoire et au stade du 26 mars à Bamako.

 Ces rencontres sont décisives pour la qualification, Madagascar restant en course dans le groupe I. Les Barea pourront compter sur un effectif au complet depuis ce dimanche 4 octobre. Une excellente nouvelle pour le sélectionneur Corentin Martins, qui disposera ainsi de deux séances pleines d’entraînement avec l’ensemble de son groupe avant d’affronter les Comores. L’équipe malgache se prépare à jouer deux véritables finales dans le cadre des éliminatoires du Mondial 2026.

« Nous considérons ces deux matchs comme de véritables finales dans le groupe I », a confié l’adjoint Andry Hildecœur Henintsoanarivo, soulignant l’importance capitale de ces confrontations. Dans une poule encore ouverte, les Comores, le Mali et Madagascar gardent chacun une chance de décrocher l’une des deux places qualificatives.

Le premier rendez-vous opposera les Barea aux Cœlacanthes des Comores le mercredi 8 octobre à Abidjan. Quatre jours plus tard, les protégés de Martins se rendront à Bamako pour défier les Aigles du Mali au stade du 26 mars. Deux adversaires coriaces, mais à la portée des Malgaches s’ils parviennent à reproduire leurs meilleures performances.

Ces matchs, qui pourraient écrire une nouvelle page de l’histoire du football malgache, seront retransmis en direct sur TVM, permettant aux supporters de suivre chaque instant de cette double confrontation.

Avec un groupe rassemblé, une préparation sérieuse et une détermination affichée, Madagascar rêve encore de créer la surprise et d’arracher son billet pour la Coupe du Monde 2026.

Elias Fanomezantsoa 

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Editorial

  • L’homme de la situation
    Le Chef de l’Etat Andry Rajoelina a-t-il su dénicher l’oiseau rare ? Observateurs comme simples citoyens préconisaient qu’il soit un peu difficile pour le locataire du Palais d’Iavoloha de trouver l’homme ou la femme pour occuper ce poste aussi délicat que compliqué de Premier ministre, chef de Gouvernement en cette période de trouble. Dans la continuité des mouvements initiés par les jeunes de la Gen Z, dès son retour de l’Assemblée générale de l’ONU à New-York (USA), le 25 septembre, le Président de la République Andry Rajoelina a procédé au limogeage du ministre de l’Energie. Peu de temps après, c’est au tour du Premier ministre et de l’ensemble de son gouvernement d’être remerciés. Il fallait donc que le Chef de l’Etat nomme un nouveau locataire de Mahazoarivo et les nouveaux membres du Gouvernement. Une aventure risquée mais il faut coûte que coûte trouver la voie de la sortie sinon c’est…

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