Retrait volontaire ou forcée ! Un politicien malagasy a connu cette période, au moins une fois dans sa carrière politique : il s’agit de la fameuse traversée du désert. Fin d’un mandat électif, renversement du pouvoir, démission, limogeage, exil politique, etc. Diverses raisons peuvent conduire une personnalité publique à se retirer de manière volontaire ou obligatoire de la scène politique. Commence alors une longue période durant lequel le politique revient à ses occupations d’avant ou tente une reconversion. Un chercheur français décrit la traversée du désert comme « une absence, un retrait qui s'inscrit dans la durée longue. C'est une sorte de pénitence, presque une retraite spirituelle que l'homme politique met à profit pour renouveler son personnage ». En d’autres termes, il s’agit d’une période durant laquelle la personnalité concernée tente de reculer pour mieux sauter, faire un retour en force. A titre d’exemple, l’ex – Président, Didier Ratsiraka y a fait face pendant au moins trois années successives après sa chute du pouvoir en 1993 pour revenir plus fort et vaincre son tombeur, le Professeur Zafy Albert lors des élections présidentielles en 1996.
Mais la traversée du désert n’a pas toujours été aussi fructueuse pour tous les membres de la classe politique malagasy. En effet, il arrive que pour certains politiciens, le retrait politique devient synonyme de dérives. Habitué au train de vie confortable et à tous les avantages inhérents d’un poste politique, certains n’hésitent pas à tremper des « affaires sales » pour garder le cap.
Gestion de la « chute »
Il n’est pas rare d’entendre parler d’un ex – occupant d’un éminent poste politique dans les colonnes de faits divers des journaux pour des délits de droit commun ou d’autres circonstances dramatiques. Pas plus tard qu’avant-hier, une ancienne ministre et non moins ex – députée a fait la Une des actualités pour une affaire d’escroquerie et de chèque sans provision d’un montant de 23 millions d’ariary. D’après les témoignages diffusés dans les médias, cette dame qui, autrefois, a fait partie de la haute autorité de l’Etat, a fait d’autres victimes sur son passage. Son cas n’est pourtant pas isolé. L’année dernière, une ancienne députée élue à Antsirabe a aussi fait l’objet d’un avis de recherche émis par la Police pour abus de confiance et escroquerie. D’après les informations de la Police, la concernée serait impliquée dans des affaires liées à l’achat de marchandises en Chine. Ne bénéficiant plus de l’immunité dont ils ou elles jouissaient au pouvoir, le retour à la vie normale ou la voie aux poursuites judiciaires.
Mais l’arrêt politique rime aussi avec d’autres formes d’ « effondrement » pour certains politiciens. L’on se souvient également du triste sort d’un ancien chef d’Institution qui, en pleine traversée du désert, a également connu de sombres péripéties dans sa vie personnelle. Des circonstances qui l’ont finalement conduit à une fin tragique. Force est de se demander si, outre la quête du pouvoir, les politiciens ne devraient pas également apprendre la « gestion de la chute » qui correspond à cette fameuse traversée du désert pour ne pas tomber dans la décadence politique.
S.R.
Un bébé de 14 mois pèse 4kg 400, un autre de 8 mois pesant 4kg300. Il s’agit respectivement d’Etovondray et Gino, deux enfants victimes de malnutrition aigüe sévère, originaires de Masiaboay, un village situé à 27 km de Betioky Sud, dans la Région Atsimo-Andrefana. Ces enfants font partie de ceux qui bénéficient d’une prise en charge auprès du CRENAS soutenu par l’ONG international « Action contre la faim » (ACF) au sein du Centre hospitalier du District niveau 2 (CHD II) de Betioky. Pour un cycle de 14 jours, cet établissement hospitalier accueille en moyenne 10 enfants de moins de 5 ans qui suivent des traitements spécifiques pour la malnutrition aigüe sévère ou modérée. Ce chiffre grimpe jusqu'à 15 enfants notamment durant les périodes d’intersaison du mois de janvier à février. Une fois traités auprès du CRENAS, les enfants malnutris sévèrement poursuivent leur traitement dans les CRENI mobiles, mis à disposition par les partenaires dans leurs villages. Quoi qu’il en soit, la situation est alarmante dans ce District, puisque le taux de malnutrition a monté en flèche cette année, passant de 3% en 2020 à 11% en ce premier semestre de 2022. Sur les 500 000 habitants recensés à Betioky Sud, 1 100 enfants sont victimes de malnutrition aigüe sévère ou modérée. « Seule la construction de la RN10 facilitera l’acheminement des PPN. Onilahy, l’un des plus grands fleuves de Madagascar, reste sous-exploité. Pourtant, il déverse de l’eau 12 mois sur 12 ", informe Nirina Andriamanga, chef dudit District.
Pénurie de personnel médical
Le manque de personnel médical aggrave la situation sanitaire, y compris la malnutrition, dans le District de Betioky Sud. Dans la partie Nord, exposée à la sécheresse, le kere persiste. De nombreux mères et enfants victimes de malnutrition ont besoin de soins. Seuls 4 médecins y travaillent, respectivement dans les Centres de santé de base niveau II (CSB II) de Belamoty, Betioky, Masiaboay et Tameantsoa. Le District note 33 CSB, dont 7 CSB I, au service des 372 Fokontany répartis dans 30 Communes. 744 agents communautaires y sont aussi opérationnels. " La plupart des agents recrutés, affectés dans notre district, n'honorent pas leur nomination. Cela explique la pénurie de personnel médical. Bon nombre d’entre- eux craignent l'insécurité, laquelle est déjà derrière nous. Pour mon cas, cela fait 15 ans que je travaille dans le District mais je n’ai jamais été victime d'attaque ou d'altercation avec qui que ce soit. La solution est donc d'affecter quelqu'un originaire de la région", témoigne Hajasoa Razafy Andriamifehy, médecin inspecteur de Betioky Sud.
A noter que plusieurs partenaires s'activent dans la lutte contre la malnutrition dans ce District de l’Atsimo-Andrefana. Ils se chargent des ravitaillements de matériels et de produits thérapeutiques ou encore de la formation, à l'instar d’ACF, ASOS, SOS Village d’enfants, KARITAS ou encore l’UNICEF, le PNUD, l’OMS, le PAM et le FID, en collaboration avec l’Office régional de la Nutrition et la Direction régionale de la Santé. D’un autre côté, un recensement se fait tous les 6 mois. Depuis cette décision, l'approvisionnement d’aliments thérapeutiques revient à la normale. L’UNICEF a d’ailleurs construit un magasin de stockage d’aliments nutritifs, si la distribution était assurée par la pharmacie de district ou Phagedis auparavant. Pour sa part, l’ACF a construit une maison d'accueil des patients issus des zones reculées qui bénéficient d'un suivi sanitaire jusqu'à rétablissement du poids des malnutris.
Elias Fanomezantsoa/ Patricia R.
« Très heureux d'être encore une fois finaliste pour le concours « CAP Prize », le prix de la photographie contemporaine africaine pour mon projet "Sarotava". Ça me fait bizarre de voir mon nom auprès de ces grandes personnalités de la photographie africaine qui ont déjà exposé dans les plus grandes foires et ayant publié partout dans le monde », annonce Mahefa Dimbiniaina Randrianarivelo dans son profil sur les réseaux sociaux. Et oui, après avoir remporté le premier prix du concours Paritana, le jeune photographe est parmi les vingt-cinq présélectionnés pour le prix de la photographie contemporaine africaine, à travers sa série de photos « Sarotava ». A l’issue de ce concours, cinq lauréats seront primés par un panel de jurys internationaux, afin de promouvoir la photographie africaine à l'échelle mondiale, tout en évitant une vision unilatérale, géographique ou culturelle. L’annonce des cinq lauréats se tiendra le 17 juin prochain à Bâle en Suisse. Ce prix est décerné aux photographes dont le travail traite du continent africain ou sa diaspora. Il offre une ouverture médiatique mondiale lors de l'exposition photographique internationale et met l'accent sur la photographie africaine dans le monde de l'art.
« Sarotava »
Dans son projet de travail « Sarotava», qui signifie masque en malagasy, l’artiste met en relief une série d'images basée sur un concept : des portraits de personnes aléatoires sans tête. « Nous jugeons souvent les gens par leur apparence, même inconsciemment. C'est la principale raison pour laquelle ces étrangers n'ont pas de tête. Mais je veux parler d'un groupe de personnes spécifique : le peuple malgache. Madagascar, le seul pays qui continue à s'appauvrir depuis soixante ans sans guerre. Comment voulez-vous que le prolétaire réfléchisse à la situation politique actuelle alors qu'il vit avec moins d'un dollar par jour ? C’est de ça qu'il s'agit dans cette série, c'est de savoir comment vivent les Malgaches. Ici, on se croirait au Moyen Age, pourtant, on a accès à toutes les technologies du monde contemporain. La hiérarchie des besoins de votre Maslow est à l'envers. Toutes ces personnes de cette série partagent cette histoire. Peu importe qu'ils soient catholiques, musulmans, hétéros, gays, ils sont le produit de l'histoire de cette terre. Vous n'avez pas besoin de les connaître personnellement pour savoir que chacun d'eux fait de son mieux, d'où l'absence de chefs. Et l'avenir de ce pays repose sur ces gens », explique-t-il dans sa petite mémoire de l’exposition. A noter qu’une centaine de candidatures a été reçue, mais seulement 25 artistes pourront espérer faire partie des cinq lauréats invités à Art Basel, en juin prochain.
Sitraka Rakotobe
Les problèmes n’en finissent pas. Les personnes à l’affût de l’actualité espéraient qu’avec le paiement des salaires des PAT, pour le compte du mois d’avril, la situation à l’Université d’Antananarivo va se calmer. Malheureusement, un problème résolu, deux autres surgissent. Hier, des représentants des personnels administratifs et techniques (PAT) retraités 2020 et 2021 ont manifesté dans l’enceinte du campus universitaire afin de réclamer leur retraite. Ils ont même brandi une banderole demandant au Premier ministre de valider la communication verbale portant sur leurs cotisations à la Caisse de prévoyance de retraite (CPR) et à la Caisse de retraite civile et militaire (CRCM) ainsi que leur indemnité d’installation « Nous sommes 75 PAT retraités qui n’ont pas encore joui de nos droits depuis 2020. Malheureusement, quelques-uns d’entre nous ont perdu la vie sans avoir reçu un centime et d’autres sont actuellement souffrants. Le ministère de l’Economie et des Finances n’accorde pas nos retraites étant donné que les cotisations CPR et CRCM n’ont pas été payés. Nous ne savons même pas à qui cette responsabilité revient-elle. Aussi, avant tout départ à la retraite, nous devrons également percevoir une allocation d'une indemnité d'installation mais jusqu’à maintenant rien n’a été réglé », a confié Saholinirina, un des PAT retraités.
Notons qu’il existe deux sortes de Caisse pour les agents non encadrés de l’Etat : la Caisse de prévoyance à la retraite (CPR), dédiée aux agents non encadrés de l’Etat. Et pour le cas des institutions administratives au budget autonome ou budget annexe, l’employeur doit payer la part patronale afin que l’agent jouisse des pensions de retraite CRCM. En cas de non-paiement de la part patronale, l’Agent n’aura pas droit à la pension.
72 heures
Sens dessus dessous. Entre-temps, les enseignants-chercheurs et chercheurs-enseignants ne vont pas digérer le rejet de la loi sur l’autonomie des Universités et des Etablissements publics d’Enseignement supérieur et de Recherche scientifique. En ne lâchant pas l’affaire, ils jouent leurs meilleures cartes possibles même en ‘‘prenant en otage’’ les étudiants. Le Syndicat des enseignants-chercheurs et chercheurs-enseignants de l'enseignement supérieur (SECES) section Antananarivo a donc annoncé hier la reprise de leur manifestation. Pendant 72 heures, toute activité académique notamment les cours ou encore les soutenances sont suspendus. Les syndicalistes réclament même la fermeture totale de l’université d’Antananarivo. Selon le Haut Conseil pour la défense de la démocratie et de l'État de droit (HCDDED), une rencontre devrait avoir lieu avec la Haute Cour constitutionnelle (HCC).
La Rédaction
2021 a été sans doute l’année la plus marquée par des meurtres barbares de particuliers recensés dans différents quartiers de la Capitale. Au moins trois cas, les uns aussi horribles que les autres, ont été enregistrés. Malheureusement, les enquêtes qui ont pour objectif d’apporter des éclaircissements sur les mobiles et surtout les auteurs de ces assassinats, semblent piétiner sinon patiner simplement. A commencer par le double meurtre signalé vers fin avril 2021 à Antaninandro- Ampandrana où les cadavres de deux personnes y ont été découverts dans une maison assez isolée dudit quartier.
Fin de la grève. Après une vingtaine de jours d'attente, les membres du Personnel administratif et technique (PAT) de l'université d'Ankatso ont enfin perçu leur solde du mois d'avril. Benja Andriantsizehena Daniel Herbin, directeur des Affaires financières (DAF) au sein de l'université d'Antananarivo a souligné hier que si l'état des salaires du mois d'avril a été déjà envoyé au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESUPRES) le 8 avril, les salaires n'ont été virés que dans la nuit du 16 mai 2022.
Le nouveau plan de la circulation sur l’axe Ambohijatovo-Analakely a engendré des commentaires au niveau des usagers, en particuliers les chauffeurs de taxis-be. En effet, le manque de communication a souvent engendré des conflits entre les usagers de la route, en particulier les transporteurs et la Police municipale. Auparavant, des arrêts de bus ont été déplacés ou supprimés et les gens n’étaient même pas avisés que quelques jours plus tard. Afin d’éviter que cette situation revienne, la Direction de la mobilité et du transport urbain au niveau de la CUA a apporté des explications sur la gestion du flux de la circulation par rapport au nouveau plan.
Incontournable. Impératif. Inévitable. Des termes durs et forts pour qualifier la nécessité de la refonte totale du mécanisme électoral dont entre autres la liste mère et le registre électoral national à Madagasikara. L'Union européenne regrette. La mission d'observation et de suivi de l'Union européenne relative au processus électoral à Madagasikara du 9 au 20 mai a rendu à la presse la première étape de son rapport. Le constat est sans appel ! Le chef de mission regrette le fait que les remarques émises en 2018 par les experts de la même mission n'ont pas été observées. Ils se désolent de constater que les erreurs et les manquements persistent au niveau du registre électoral et de la liste électorale.
Inventé dans les années 50 et désigné comme étant l’un des plus grands symboles de la mondialisation, le container est aujourd’hui l’objet de beaucoup d’attention dans l’architecture et la construction. Ainsi, c’est au début des années 2000 que cette tendance a commencé à germer et est depuis devenue le symbole même du recyclage.
A l’occasion de la Semaine de la Corée 2022, l’Ambassade de la République de Corée à Madagascar invite le public à venir assister à un concert de musique baptisé « Nuit d’amitié de Corée-Madagascar » et au Festival du film coréen 2022 qui se tiendra au centre-ville le 1er, 3 et 5 juin prochain. Ces évènements culturels permettront au public de s’immerger dans la culture coréenne.