Pris entre deux feux, entre deux paysfrères en conflit militaire, Madagasikara se trouve dans l’étroit. Par la force des choses, les dirigeants en place marchent sur des œufs. Le cœur balance entre une Ukraine, la protégée du monde occidental dont en particulier fait partie la France, des partenaires de premier choix et une Russie, un pays ami incontournable de la Grande île.
Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine se lancent dans une guerre atypique et surtout anachronique. Anachronique, justement, dans la mesure où elle réveille le démon de la guerre froide et attise de nouveau la tension entre l’Ouest et l’Est. Deux blocs nés de la fin de la Seconde guerre mondiale. Une guerre qui fait reculer l’Europe, d’Est en Ouest, 70 ans en arrière.
Une guerre qui met certains Etats dans une position équivoque et rappelle étrangement la naissance du mouvement des non-alignés auquel Madagasikara, de l’époque Ratsiraka, adhérait pleinement. En effet, ne voulant pas entrer dans les jeux des deux super puissants à travers le bloc de l’Est dirigé par l’URSS groupé autour du Pacte de Varsovie ainsi que le bloc de l’Ouest sous l’égide des Américains réuni autour de l’OTAN, des pays comme l’Indonésie, la Tanzanie, l’Egypte, l’Inde, la Chine, Madagasikara, etc. ont choisi la voie de la neutralité et gardé leur indépendance. La Conférence de Bandoeng (1955) en Indonésie présidée par Soekarno au cours laquelle 29 pays ont officialisé leur neutralité et se démarquaient de la tutelle de l’un ou de l’autre. Ce fut la naissance, d’ailleurs, d’un autre mouvement, le « Tiers-mondisme » ! Dans cet état d’esprit qui voulait se défiler du joug direct des deux mondes (Est et Ouest), un troisième monde apparait donc à savoir le Tiers-monde au sein duquel les pays en développement d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique se groupaient. Evidemment, le neutralisme objectif parfait n’existe pas. C’est un idéal à atteindre ! De toute façon, l’Occident se méfiait de Bandoeng comme étant le pion de Kremlin.
L’Afrique d’aujourd’hui, forte des expériences de Bandoeng et de l’esprit du Tiers-mondisme, face à cette guerre gênante en Ukraine, préfère jouer la carte de la prudence sinon de la neutralité. Par le biais de l’Union africaine (UA), elle convie les deux belligérants, de façon très diplomatique, à se retrouver autour d’une table afin de mettre un termeà ce conflit militaire qui ne sert point les intérêts de personne sauf les esprits tordus.
Toujours dans cette démarche de prudence et de neutralité, Madagasikara adopte l’itinéraire africain. Les partenaires techniques et financiers « invitent » la Grande île à se positionner. L’Allemagne en particulier et l’Union européenne en général voudraient bien que les tenants du régime se rangent du côté du vieux continent et qu’ils fassent pression auprès de la Russie en ce sens qu’elle veuille bien stopper la guerre et consentir à prioriser la voie du dialogue.
Pris en étau, le numéro Un malagasy, Rajoelina Andry Nirina, évite d’afficher une position condamnant l’une et soutenant l’autre. Serait-ce par peur de se faire tirer les oreilles ? Négatif ! Plutôt par souci de neutralité et de prudence, c’est la voie de la raison pour un pays comme le nôtre.
Ndrianaivo
C’est sur les réseaux sociaux que la nouvelle annonçant la mort d’un Malagasy en Ukraine est diffusée. Cette source officieuse, partagée par un Malagasy qui habiterait dans ce pays en guerre avec la Russie, affirme que ce compatriote aurait pris des armes pour défendre sa patrie d’adoption qu’est l’Ukraine. Une information confirmée par une source auprès du ministère des Affaires étrangères de Madagascar qui précise que la victime, originaire d’Antananarivo, possède la double nationalité et a servi comme réserviste.
Des informations non confirmées avancent également que deux autres Malagasy seraient, eux aussi, tués dans cette guerre en Ukraine. L’un originaire du Nord de Madagascar et le second du Sud de la Grande île, seraient engagés auprès de l’armée Ukraine. Faute de confirmation officielle, cette information reste ainsi au stade des rumeurs.
Une vingtaine de ressortissants malagasy vivent en Ukraine. Du moins, c’est le nombre officiel enregistré auprès de l’ambassade de Madagascar en Russie qui s’occupe également de l’Ukraine. Une partie de cette communauté malagasy a quitté le lieu pour se réfugier en Pologne tandis que certains ont préféré y rester.
C’est dans ce genre de situation en terre étrangère que les responsables incitent les ressortissants malagasy à se faire enregistrer dans les ambassades ou consulats de leur pays de résidence. Cela permet effectivement aux représentants de Madagascar dans ces pays de les protéger ou de leur apporter de l’aide en cas de besoin.
Une volute de fumée noire s’élevait dans le ciel vers le milieu de l’après-midi dans le secteur du quartier dit “Trano Dimy” à Anosipatrana, hier. Là, 33 habitations dont la plupart construites en bois, ont été ravagées par les flammes. Trois de ces dernières sont construites en dur. C’est le cas d’un bâtiment bleu à deux étages, le plus élevé et lequel les appartements sis dans la partie supérieure, ont été complètement dévastés avant même que les sapeurs-pompiers puissent intervenir. Seul le rez-de-chaussée a été épargné. “De crainte pour leur vie, les pauvres locataires se sont enfuis sans pouvoir rien emporter sauf les vêtements qu’ils portaient sur eux”, relate un témoin à la scène.
Bien que le sinistre n’ait fait aucune victime humaine, sauf bien sûr une panique se traduisant par un sauve-qui-peut général parmi les locataires, les dégâts sont particulièrement importants. “La plupart des propriétaires, notamment ceux des maisonnettes, ont tout perdu dans cet incendie”, confie une source auprès des sapeurs-pompiers. Beaucoup d’habitants ont perdu leurs économies sinon les animaux d’élevage tels que des cochons. Les pompiers sont arrivés sur les lieux avec quatre fourgons pompes, un peu vers 15h. “Les soldats du feu ont finalement maîtrisé la situation une heure après un travail d’arrache-pied”, poursuit notre interlocuteur. Et comme d’habitude, l’intervention des pompiers a été gênée à la fois par un problème d’accès et surtout d’eau. “Il nous a fallu puiser l’eau d’un ruisseau malodorant qui passe au milieu du secteur, faute de bouches d’incendie”, renchérissent-ils.
De leur côté, des témoins affirment que les dégâts auraient pu être encore limités s’il n’y avait pas ce problème d’accès dans le périmètre chez les soldats du feu. Qui plus est, ces derniers ont dû encore chercher un raccourci pendant un bon bout de temps pour atteindre finalement le cœur du secteur en flamme.
Du fait de l’ampleur du sinistre, la Police a déployé ses éléments pour y instaurer un périmètre de sécurité dans la zone touchée. Pour l’heure, la cause de l’incendie n’a pas été encore élucidée sauf que des bribes de renseignements glanées auprès de certains témoins oculaires ont permis de savoir que les flammes étaient parties du réseau étriqué d’habitations en bois. L’enquête suit son cours.
Franck R.
Fosa Juniors FC confirme sa place vers le play-off et Elgeco Plus reprend les commandes dans la conférence sud.
Après le match nul d’Elgeco Plus (0-0) face à Dato FC, Dinoh, le capitaine de l’équipe, et ses camarades montent sur le fauteuil de leader devant CFFA Andoharanofotsy avec un match retour contre le JFC Toliara.
Elgeco Plus est à égalité de point avec la formation d’Andoharanofotsy avec 17 points dans leur compteur respectif. CS Disciples FC complète provisoirement le podium avec 15 points après 9 journées de compétition.
Dans la conférence nord, Fosa Juniors FC conforte sa position de leader après son énième victoire de 3 buts à rien face à Tia Kiatra Toamasina. Les Majungais sont à 10 points des militaires du Cosfa lesquels ont 16 points sur leur compteur. Ces derniers ont été tenu en échec (0-0) par Jet Kintana qui rattrape le temps perdu et s’éloigne de la zone de relégation occupée par Five FC pour la conférence nord et par le JFC pour la conférence sud.
L’AS Fanalamanga figure toujours sur le podium devant Uscafoot (13 points) et Ajesaia (14 points). Par ailleurs, les clubs déjà qualifiés pour les play-offs sont presque tous connus à l’issue de la neuvième journée de cette fin de semaine.
Rappelons qu’un club par conférence sera automatiquement relégué en division inférieure tandis que les huit équipes (4 par conférence) s’affronteront en aller et retour durant les quarts de finale des play-offs tout comme les demi-finales si la finale se disputera en un match.
Elias Fanomezantsoa
Après le passage du cyclone Batsirai, la ville de Mananjary a été détruite à 90 %. Le bilan a été moins lourd après le passage d’Emnati, avec peu de dégâts donc par rapport aux précédents. Pour le Gouvernorat de la Région de Vatovavy, une nouvelle stratégie de développement post-cyclonique s’impose. La reconstruction d’un nouveau type de maison traditionnelle résistante au cyclone en fait partie. Ceci se fera en étroite collaboration avec la Cellule de prévention et de gestion des urgences (CPGU) au niveau de la Primature.
« Nous avons appris deux choses après le passage de ces deux cyclones. La construction d’un nouveau prototype de maison traditionnelle adaptée au cyclone constitue la première leçon. Deuxièmement, le Gouvernorat projette d’étendre les champs et les zones irrigables, sans oublier la construction de barrages d’irrigation et l’amélioration des semences. Ceux-ci constituent notre principale priorité puisque nous avons constaté qu’après chaque catastrophe naturelle, il ne nous reste plus rien à manger. Il s’agit d’un problème à résoudre primordialement », explique Maurice Lucien Randrianarison, gouverneur de la Région de Vatovavy.
Les mesures préventives et les sensibilisations menées par les autorités locales de la Région de Vatovavy pourraient expliquer les dégâts limités après le passage d’Emnati. La population a respecté les mesures de prévention avant et après le passage de ce cyclone. Par ailleurs, des sites d’hébergement improvisés ont été bâtis, hormis ceux publics. En tout, 25 sites d’hébergement ont reçu des personnes déplacées dans tout Mananjary, au nombre de 6 019 et issues de 1 734 ménages. Grace à la collaboration avec les partenaires, entre autres le Programme alimentaire mondial (PAM), le « World Central Kitchen » (WCK) et l’association Fitia, 8 tonnes de vivres ainsi que des repas chauds ont pu être distribués durant 4 jours après le passage de l’intempérie.
E.F.
Grande audience, moyen espace, mais grosse ambiance. L’interprète de « Mba marina anie », Mr Sayda a assuré le show avec énergie lors d’une soirée qui s’est tenue vendredi au restaurant Ethnika, du côté d’Analakely. Misié Milay, comme ses fans le surnomment, a réussi à chauffer un public, composé d’une centaine de personnes, totalement émerveillé par ses chansons. Durant la soirée, avec la demande du public qui avait soif d’ambiance, Mr Sayda a chanté les titres les plus en vogue de l’année 2021 tels que « Efa tara loatra », « Vokatry ny foko » ou encore « Allô ». Quelques chansons plus anciennes ont fait également surface, à l’instar de « Tia anao aho ». Il a également interprété à cette occasion ses fameux tubes « Diary volamena » et « Mba marina anie ». Avec ces deux morceaux, il avait séduit tous les fans de la Grande île.
Comme clou du spectacle, Mr Sayda a également proposé, pour la première fois dans ces lieux, son nouveau titre « Ampianaro aho » qui n’est sorti qu’en ce mois de février. Une nouvelle composition qui fait déjà mousse dans les ouïes de ses fans puisque la chanson a été fredonnée à haute voix durant la soirée. Les spectateurs sont restés derrière la scène ou se sont assis à leur table, Smartphone à bout de bras, pour pouvoir revivre l’événement et bien évidemment marquer le coup. Lors de ce concert, le seul problème est qu’un public plus important ne se soit pas déplacé. Or, il le regretterait grandement s’il avait su ce qu’il a manqué. Bref, la salle du restaurant Ethnika à Analakely était l’endroit où il fallait être vendredi soir dernier.
Si.R
Une première en 40 ans. Les habitants des Districts d’Anosibe An’ala et d’Antanambao- Manampotsy ont pu rencontrer et s’entretenir avec le Président de la République, Andry Rajoelina. Ce fut dans le cadre d’un déplacement du Chef de l’Etat dans les Régions affectées par les derniers cyclones, durant la journée de samedi. Ces deux Districts ont lourdement payé les frais des récents cyclones qui ont frappé le pays surtout au niveau des infrastructures routières. Une triste réalité que le Président a pu constater de visu dès son arrivée à Anosibe An’ala, notamment devant le piteux état de la route reliant ce District à Moramanga. Le parcours de cet axe de 71km, uniquement accessible aux camions, se fait en trois jours minimum. En dépit des travaux de réhabilitation déjà débutés par les responsables de la Région d’Alaotra-Mangoro, le passage du cyclone Ana et autres tempêtes cycloniques a carrément ramené à la case départ. Pour y remédier, le Chef de l’Etat a annoncé qu’une partie des recettes relatives aux taxes du Projet Ambatovy sera dédiée à la réfection de la RNT23 entre Moramanga et Anosibe An’ala.
Au cours de sa rencontre avec la population d’Anosibe An’ala, le Chef de l’Etat a annoncé une bonne nouvelle pour les patients du Centre hospitalier du district (CHRD) dont il vient de visiter. En effet, ce centre hospitalier sera équipé d’un nouvel appareil de radiologie numérique pour remplacer l’ancien appareil en panne depuis 2018. « Anosibe An’ala ne sera plus oublié », a martelé le Chef de l’Etat. Plusieurs chantiers y sont, d’ailleurs, déjà en cours tels que la réhabilitation de la route pavée dans le centre- ville, la construction des écoles Manara-penitra et des bureaux de la Sécurité publique, entre autres. Outre les maîtres FRAM, les familles sinistrées d’Anosibe An’ala ont aussi bénéficié de « Vatsy Tsinjo ».
Le développement sur la bonne voie
Le Président de la République a ensuite pris la direction d’Antanambao- Manampotsy, dans la Région d’Atsinanana. Malgré les dégâts causés par le passage des cyclones, le développement y est sur la bonne voie avec la poursuite de plusieurs projets de développement. L’hôpital « manara-penitra » est actuellement achevé à 70%. Bientôt, la population n’aura plus à se déplacer à Vatomandry pour bénéficier de soins médicaux. La route du centre- ville a également été pavée. Les travaux de construction de CEG « manara-penitra », des bureaux du ministère de la Population, des bureaux de la Sécurité publique sont aussi en cours. A cela s’ajoute la réfection de la route reliant Ilaka Est et Antanambao-Manampotsy qui a déjà débuté. Le Chef de l’Etat a profité de son passage pour donner des consignes afin d’accélérer les travaux. A l’instar d’Anosibe An’ala, les foyers d’Antanambao- Manampotsy ont également reçu une aide de l’Etat sous forme de « Vatsy Tsinjo ».
Durant ces multiples déplacements, le Président de la République était accompagné des partenaires de Madagascar à savoir le coordinateur résident des Nations unies, Issa Sanogo, la représentante du Programme alimentaire mondial, Pasqualina Di Sirio ainsi que l’ambassadeur du Royaume-Uni à Madagascar, SEM David William Ashley et le directeur de l’USAID à Madagascar, John DUNLOP.
En état de délabrement avancé. Plusieurs rues dans la ville d’Antananarivo et périphéries sont presque impraticables avec leur dégradation. C’est le cas du côté d’Antohomadinika et 67Ha, parmi les axes les plus fréquentés. D’ailleurs, les usagers s’en plaignent quotidiennement, non seulement sur les réseaux sociaux mais aussi dans les véhicules de transport en commun ou de particuliers. Cette situation engendre également la grogne des riverains. Le manque d’entretien régulier pendant plusieurs années ainsi que les pratiques illégales constituent les principaux facteurs favorisant l’état piteux des tronçons. Face à ces situations, le ministère des Travaux publics (MTP), la Région d’Analamanga et la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) se donnent la main pour assurer la réfection, voire la reconstruction de plusieurs rues de la Capitale et périphéries. Ces grands travaux se feront pendant 60 jours, selon les informations recueillies.
« La CUA ne dispose pas d’assez de budget pour s’assurer des grands travaux de réfection des rues. Elle se charge plutôt des entretiens réguliers. Pour le cas de cet axe Anosizato- Anosipatrana, il s’agit de tout reconstruire, tout comme pour de nombreuses autres routes que le ministère prendra en main », informe Jerry Hatrefindrazana, ministre de tutelle. Les travaux de reconstruction ont commencé en parallèle depuis cette semaine pour certains axes, comme Anosibe-Anosipatrana, Ambohipo-Ambolokandrina, etc. Ils débuteront à partir de la semaine prochaine pour 67Ha, Ambodin’Isotry, Vassacos ou encore Antohomadinika. Au total, 17 axes de la ville seront réparés d’ici la fin avril ou début mai. Si le MTP s’assurera des grands travaux effectués dans les routes en dégradation avancée, la Région d’Analamanga s’occupera des tronçons dont la réfection nécessite des matériels et engins adéquats. La CUA se charge, pour sa part, des petites réparations et des travaux tip-top pour couvrir les nids-de- poule.
Les travaux de reconstruction et d’entretien des routes à Antananarivo suivront les normes requises pour assurer à la fois leur qualité et leur pérennité. Une fois les travaux effectués, la CUA élaborera un programme d’entretien régulier afin d’éviter l’état de délabrement avancé et ses conséquences sur la mobilité urbaine. D’un autre côté, les canalisations et l’évacuation des eaux usées figurent parmi les travaux menés avec la réfection des routes. Ceci afin d’éviter la montée fréquente des eaux durant la saison des pluies. D’ailleurs, le numéro Un du MTP interpelle les usagers et les riverains à contribuer à l’entretien de ces infrastructures publiques, d’abord pour leur propre intérêt. Notons que des enquêtes et études techniques ont précédé l’organisation et la réalisation des travaux.
Patricia Ramavonirina
Beaucoup de voitures qui circulent dans les rues d’Antananarivo et un peu partout ailleurs à Madagascar exhibent encore et toujours des vitres fumées ou teintées malgré l’injonction des autorités gouvernementales. La semaine passée, la Direction générale de la sécurité routière (DGSR) a sorti une note obligeant les propriétaires de ces automobiles en infraction à enlever ces dispositifs non conformes à la loi en vigueur.
Suivant la précision du colonel Gelin Ranedson, directeur à la DGSR, les concernés ont une semaine pour s’exécuter. Le délai accordé expire cette semaine. Mais pratiquement rien ne change sur le terrain. Des voitures aux vitres fumées ou teintées sont bien en circulation ou visibles sur des parkings. Des voitures de fonction de l’Etat et appartenant aux particuliers, de la classe aisée notamment, se trouvent à la même enseigne.
Selon toujours le responsable du ministère des Transports et de la Météorologie, le texte spécifie ceux autorisés à faire usage de vitres fumées ou teintées. L’exception est accordée seulement à des catégories bien précises comme les VIP, les diplomates et autres. A part eux, ceux qui se permettent de faire coller aux vitres de leurs voitures des filtres ou des membranes de couleur sombre destinés à cacher l’intérieur enfreignent la loi.
Un réel danger
Les vitres fumées ou teintées nuisent au contrôle de sécurité, clame la DGSR. Il est difficile pour les éléments de la Police de la route d’établir visuellement l’identité des occupants des voitures aux vitres fumées ou teintées. Du coup, les gendarmes et les policiers en activité sur les axes routiers ne sont pas en sécurité. « Personne ne sait ce que manigancent ceux à l’intérieur en face d’eux », souligne le colonel Ranedson.
Une telle appréhension se comprend aisément dans le contexte de recrudescence d’attaques et d’actes criminels en ville comme dans la campagne. Ces temps-ci, en effet, des faits d’enlèvement ou de tentative de kidnapping ont été signalés. Les bandits se déplacent souvent à bord de véhicules dont le contrôle pose un problème aux Forces de l’ordre et de sécurité.
L’usage des vitres fumées ou teintées, en dehors du permis, présente un réel danger pour tous. Seule la fermeté de l’Etat dans l’application des mesures qui s’imposent permet de mettre fin au laisser-aller. En 2017-2018, comme chaque année, la DGSR a annoncé des punitions contre les infractions. Mais celles-ci ont toujours tendance à courir impunément. Ceci invite à penser à un relâchement continu de l’application de la loi en vigueur à Madagascar.
M.R.