Par la force des choses, les profanes ont été amenés à se pencher sur des notions scientifiques et médicales pour mieux comprendre certains aspects de cette pandémie du Covid-19. C’est ainsi que bon nombre de simples citoyens se sont mis à se demander en quoi consiste exactement les fameux essais cliniques que certaines autorités sanitaires, dont l’OMS, brandissent comme étant le sésame pour la reconnaissance de l’efficacité d’un produit face à une maladie donnée. Beaucoup ont été alors surpris de découvrir le caractère plutôt cynique des normes établies dans ce cadre. En effet, la méthode dite de l’ « essai comparatif » ou « essai thérapeutique » fait qu’une bonne moitié des sujets soumis à un essai clinique est purement sacrifiée le plus officiellement du monde. Est-ce bien conforme à l’éthique médicale ?
« On parle de Région d’Analamanga, Haute-Matsiatra et Atsinanana, mais non pas de ville d’Antananarivo, Fianarantsoa et Toamasina ». Tel est le propos du ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation concernant l’interdiction de circulation des véhicules qui veulent entrer et sortir des trois Régions concernées par la propagation du Covid-19. Sur ce, l’interdiction devrait avoir lieu au sein des zones limitrophes de la Région d’Analamanga, Haute-Matsiatra et Atsinanana. Par conséquent, beaucoup se sont plaints des barrages érigés dans l’enceinte même de la ville d’Antananarivo comme au SOUMACOU, Ilafy. Hier, dans la matinée, par exemple, des automobilistes qui voulaient rejoindre la ville ont été bloqués à cet endroit. « Les Forces de l’ordre nous ont avancé que l’entrée dans la ville d’Antananarivo est désormais interdite. Il a fallu quelques heures de persuasion pour que ces dernières aient laissé les véhicules passer », avance l’un de ces automobilistes.
Depuis la mise en place de cette mesure, l’explication des responsables ou les consignes reçus par les Forces de l’ordre ont engendré de l’ambiguïté au sein des agents de contrôle ainsi que les automobilistes. A vrai dire, la faille se trouve au sein de la distinction entre « Région » et « Ville », comme l’a précisé le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation. Le coordonateur général du Centre de commandement opérationnel d’Ivato (CCO), le Général Elack Andriankaja, appuyé par d’autres responsables, a expliqué que cette disposition est valable pour l’entrée et la sortie de ces trois Régions, c’est-à-dire que la circulation interne n’est pas concernée par cette mesure. Tous les véhicules, à l’exception des transports en commun, peuvent se déplacer à l’intérieur de tous les Districts composant chaque Région (Cf. encadré) jusqu’à 13h, mais en respectant les barrières sanitaires comme le remplissage du manifold des voyageurs, le port de masque de protection et le respect de la distanciation. En revanche, ils ne peuvent pas franchir les zones limitrophes de la Région d’Analamanga, Haute-Matsiatra et Atsinanana.
Pour les véhicules de transport en commun exerçant dans les zones urbaines et suburbaines, ils peuvent travailler jusqu’à 15h. Quant aux camions transportant des marchandises, ils peuvent circuler de 15 à 23h. L’entrée et la sortie de la Région sont programmées de 4h jusqu’à 6h du matin pour les transporteurs de légumes.
Anatra R.
Soutenir les familles touchées de plein fouet par la crise de coronavirus. La Bank of Africa (BOA) Madagascar et sa Fondation ont remis, avant-hier, un lot de dons au ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement technique et professionnel, à Anosy. « Depuis le début, cette pandémie a considérablement impacté les domaines de la santé et de l’économie, mais surtout l’éducation de nos enfants. L’enseignement se retrouve particulièrement perturbé. Pourtant, le développement d’un pays repose sur l’éducation de ses générations futures. Consciente de la situation, notre maison mère a donc insisté sur le fait que nous priorisons les enfants mais aussi les plus démunis dans nos différentes actions sociales. Cette donation se concentre ainsi sur la protection des établissements publics et des élèves, obligés de retourner sur les bancs de l’école en cette période de crise santaire. Nous avons également tenu à assurer une bonne alimentation avec l’installation des cantines », a soutenu la présidente de la Fondation BOA Madagascar, Sidika Akbaraly, lundi dernier, dans les locaux du ministère, lors de la remise des dons.
Ce lot de dons se compose de 100 000 masques, 4 000 litres de produits nettoyants, 16 600 kg de riz, 6 600 kg de haricots et 416 litres d’huile, sans oublier les 400 packs alimentaires composés de pâtes alimentaires, de pains mais aussi d’aliments en conserve pour les familles les plus en difficulté. « Nous avons fait ces choix car nous constatons qu’actuellement, outre la mauvaise alimentation par manque de budget, des élèves mais aussi des professeurs sont dépourvus de masques de protection dans certaines zones. Pourtant, ces accessoires sont indispensables pour limiter toute propagation du Covid-19, plus particulièrement dans les écoles. La lutte s’installe dans la durée. Nous nous associons donc à tous les efforts déjà entrepris avec nos modestes moyens », a expliqué le président du Conseil d’administration de la banque, Ralison Alphonse.
La distribution de ces dons auprès des différents bénéficiaires sera prise en charge par le ministère. En tout cas, l’objectif est de répondre favorablement aux besoins actuels du secteur de l’éducation, en ayant le maximum d’impacts.
Rova Randria
En ce jour où le pays se remémore des évènements mythiques sur la Place du 13 mai 1972 il nous est pratiquement impossible, nous le quotidien que vous tenez à la main, La Vérité, de ne pas revenir sur cette historique du Chef de l’Etat Rajoelina Andry sur le plateau de France 24/RFI ce lundi 11 mai 2020.
Le Président malagasy Rajoelina monte au créneau et part en croisade toute tentative de semer des obstacles à la marche du pays vers l’épanouissement et la dignité. Il se donne la mission sacrée de défendre les intérêts majeurs des 25 millions de Malagasy et de porter haut le flambeau de la souveraineté de la Nation transmis par nos aînés durant la lutte contre la domination injuste des étrangers.
Deux thèmes de fond, à savoir le Covid-Organics (CVO) et les Iles malagasy (comprendre les Iles Eparses) ont été abordés sur le plateau, en duplex, avec les journalistes de France 24 et de la RFI qui agissent, quoiqu’on dise pour le compte du pouvoir et des avantages de la France. Des journalistes « fonctionnaires » de l’Etat dont la raison d’être repose sur la défense des intérêts vitaux de l’ancienne puissance coloniale.
L’orientation des questions relatives Covid-Organics ou CVO, le remède mis en évidence à Madagasikara par l’IMRA tente de saper à la base du bien-fondé scientifique et l’efficacité du CVO. A un certain moment, on sent à travers leurs interventions que les journalistes patentés du Gouvernement français essaieraient de minimiser voire ridiculiser l’impact du CVO dans le traitement du Covid-19. Tout juste s’ils n’ont pas usité le terme « n’importe quoi » pour qualifier la pertinence du remède. Bref, ils s’efforcent de déstabiliser le jeune Président malagasy. Seulement voilà, ces « porte-paroles » patentés du régime macronien se trompent d’adresse. Apparemment, ils ne savent pas très bien à qui ils ont exactement à faire ! Le Chef de l’Etat malagasy réussit à défendre avec brio le sérieux du Covid-Organics. D’ailleurs, les résultats sont là : des malades contaminés guéris et aucun décès recensés jusque- là. N’en déplaise aux intérêts mis en danger des grands laboratoires pharmaceutiques occidentaux, il rejette toute option de faire machine arrière. Il agit en fonction des intérêts des Malagasy.
Le deuxième sujet de fond repose sur le sort réservé aux Iles malagasy éparpillées dans le Canal de Mozambique. Sur ce point aussi, les grands et « experts » journalistes français de France/RFI ont essuyé un revers cinglant. En fait, ils encaissèrent ce qu’ils méritaient. Gageons que l’homologue de Rajoelina au Palais de l’Elysée fut tout ouïe quand le jeune Président malagasy devait répondre à la question se rapportant sur la « cogestion ou restitution ? ». La réponse de Rajoelina fut sans appel, sans ambages : « restitution ! ». Un message clair et limpide à l’endroit d’un certain Emmanuel Macron.
Rajoelina Andry, Président de la République malagasy, s’en sortait la tête haute. Il a su déjouer excellemment les pièges tendus par les professionnels de France 24 et RFI. Tellement habitués à ébranler sinon à déstabiliser certains Chefs d’Etat des pays pauvres, notamment en Afrique, ils ne se gênent point à ridiculiser par des questions surprises et gênantes des dirigeants parfois maladroits sinon incompétents.
Ndrianaivo
C’est ce jour normalement que sera remise aux autorités malagasy l’issue de l’enquête concernant les prétendus 67 cas confirmés au Covid-19 en une seule journée, annoncés la semaine dernière par l’OMS. Un brusque rebond qui a mis la puce à l’oreille de la Présidence, laquelle a requis des contre-tests dont les premiers résultats partiels ont largement contredit le chiffre suscité. Cette situation résulte-t-elle d’un « simple » accident ou plutôt d’un acte de sabotage ?
Car ce qui vient immédiatement en tête, c’est une publication sur les réseaux sociaux (dont la véracité reste à établir) d’un fait plutôt étrange qui serait apparu dans un pays d’Afrique et faisant état de matériels de tests, issus de dons de la part d’un pays tiers, déjà contaminés au nouveau coronavirus. Ce qui aurait eu pour effet de rendre positif tous les prélèvements qui ont été analysés avec lesdits matériels. L’objectif de cette funeste machination, si elle est avérée, ne serait autre que de faire croire à une large contamination de la population du pays victime, ce qui pousserait les autorités de ce dernier à accepter sans trop se poser des questions une vaccination en urgence.
Pour le cas de Madagascar, s’il se trouve qu’une telle manigance est bien à l’origine du rebond des chiffres de la semaine dernière, l’objectif serait tout autre : il s’agirait tout simplement de torpiller le Covid- Organics (CVO). Une montée en flèche des cas positifs après la distribution en masse de ce remède, présenté comme ayant un effet préventif, le discréditera en effet définitivement auprès de l’opinion publique, tant nationale qu’internationale. A partir de là, il faut chercher à qui le crime profite, selon l’expression consacrée. Il faut seulement savoir qu’une telle opération de sabotage n’est nullement à la portée de pieds nickelés mais nécessite la mobilisation de tout un réseau à l’échelle internationale.
Madagascar et son CVO dérangeraient-ils tellement au point de mettre en branle une conspiration de ce genre de la part de certaines puissances étrangères ? Compte tenu de l’enjeu, c’est du domaine du possible. D’aucuns se demandent d’ailleurs si ceci ne serait que le prolongement du harcèlement médiatique dont la Grande île fait l’objet de la part d’une certaine presse occidentale depuis la révélation officielle du CVO. Fake news, traitements boiteux des informations, désinformation pure et simple, etc. tout est mis à profit en effet, et sur tous les supports possibles et imaginables, pour dénigrer à l’international ce remède développé par l’Institut malagasy de recherches appliquées (IMRA).
En attendant le résultat de l’enquête sur les 67 cas douteux de la semaine dernière, force est de s’interroger si, en ce qui concerne Madagascar, la fameuse « théorie du complot » est toujours restée au stade de théorie ou si quelque part, « on » serait déjà passé à l’action…
La Rédaction
Dans la nuit du 13 mai 2018, Maurice Rakotomalala, ce chef de famille, avait été sauvagement assassiné dans le domicile du chroniqueur politique, feu Maurice Tsihavonana. La victime, elle, n’était autre que le chauffeur, ou plutôt l’ex-bras droit du chroniqueur. Depuis, l’affaire avait été déférée au Parquet d’Anosy. Normalement, la famille endeuillée s’estime en droit de savoir que les principaux suspects dans l’affaire devraient déjà croupir en prison, du moins à titre provisoire. Cependant, elle a fait l’amer constat que rien ne bouge. C’est que le dossier aurait été « confiné » dans un cabinet du Palais de justice. « Les principaux suspects sont toujours en cavale alors qu’ils auraient dû être emprisonnés, au moins depuis l’année dernière», clame la fille du feu Maurice Rakotomalala.
Pour les proches de celui-ci, cela reste un mystère le fait qu’aucun procès n’a toujours pas démarré alors qu’il doit être inclus pour la session du courant de cette année, et même depuis 2019. Jusqu’à présent, même les rapports d’autopsie n’ont jamais été connus. Et qu’il paraît ridicule aux yeux des plaignants que les assaillants auraient attaqué, et la victime, et les deux gardes du corps de M. Tsihavonana avec seulement un gourdin d’à peine un mètre de longueur. Les dires d’un avocat de la famille comme quoi ce dossier aurait dû être « dé-confiné » depuis, nourrit le doute sur une certaine anomalie dans la procédure. Et pourtant, les proches affirment que toutes les preuves nécessaires sont déjà prêtes : photos, dossiers du BMH, etc. « Puisqu’il s’agit d’un meurtre, aucun suspect ne doit donc être nullement lavé de tout soupçon dans cette affaire », ajoute notre interlocutrice.
Face à cette situation, la famille de M. Rakotomalala s’adresse désormais au ministre de la Justice, et surtout au Chef de l’Etat afin qu’ils suivent de près cette affaire. Pour elle, l’actuel Président n’a pas dit vainement lorsqu’il a ordonné que tous les auteurs d’homicide devront payer au niveau pénal. Et ceux entraînés dans le meurtre de ce chef de famille ne devront pas déroger à cette règle.
Franck R.
« Divisé à l’intérieur, contesté de l’extérieur, le Gouvernement Ramanantsoa est condamné à disparaître. Le 25 janvier 1975, le Général le dissout. ‘Notre pays, dit-il, comme tous les pays du monde, traverse actuellement une période difficile. Devant les différents problèmes qui existent et auxquels nous devons faire face, la direction des affaires nationales et le Gouvernement ont besoin d’un souffle nouveau. Aussi, après avoir mûrement réfléchi, j’ai décidé de dissoudre le Gouvernement’. Du coup, la lutte pour la prise du pouvoir est ouverte ».
Ce paragraphe est le dernier d’une analyse du politologue André Rasolo intitulée « Autour du mai 1972 : la question du pouvoir » publiée par le Cahier des sciences sociales de l’ancien EESDEGS de l’actuelle université d’Antananarivo où l’auteur était responsable pédagogique de la filière sociologie. Jusqu’à preuve du contraire, son dernier propos aura un écho étonnamment durable sur le devenir de la jeune nation malagasy comme si le professeur de sociologie politique prédisait le futur.
Née des événements de 1972, l’appellation de « 13 mai » sera accolée à l’avenue de l’indépendance à Antananarivo et à d’autres places publiques sur l’île. Elle symbolisera pour longtemps un haut lieu de lutte pour le pouvoir à Madagascar. En 1991, 2002, 2009 et 2018, la place du 13 mai a fait et défait le pouvoir de par l’ampleur des mouvements populaires qui s’y cristallisent à coup de discours alimentés par des idéologies aux contours changeants suivant le contexte mondial dominant.
Le 18 mai 1972 à 15 h 45, le Président Philibert Tsiranana annonce à la radio sa décision de confier les pleins pouvoirs au Général de division Gabriel Ramanantsoa. Mais à la suite d’une série de péripéties qui mettent en danger la vie de plusieurs hautes personnalités du Gouvernement et de celle de la nation elle-même, l’officier général de l’Armée est contraint de lever le drapeau blanc et d’abandonner volontiers le pouvoir au bout de deux ans et demi d’exercice houleux.
Rivalités
Il plie bagages le 5 février au profit du colonel Richard Ratsimandrava qui partira tragiquement cinq jours plus tard. Quatre Chefs d’Etat se succèdent durant les six premiers mois de 1975 pour illustrer l’ouverture de la lutte pour la prise de pouvoir évoquée par André Rasolo. Beaucoup d’analystes et chercheurs s’accordent à dire qu’elle est le corollaire du « mai 1972 malagasy » qui fait date dans l’histoire des Républiques.
Comme le soulèvement nationaliste du 29 mars 1947, le mouvement ayant mis fin à la Première République a des origines bien déterminées poussées par des faits ayant couvé à l’intérieur et à l’extérieur. Les échos de la guerre froide ne sont pas sans répercussion sur les affaires politiques des nations fraichement indépendantes alors qu’à Madagascar, l’Etat PSD est sur le point d’imposer en raison des rivalités et des ambitions des jeunes loups désirant prendre la place du vieux Président Philibert Tsiranana.
La gestion du pays se complique au fur et à mesure au point d’atteindre un point de non retour, signe évident de l’affaiblissement total du pouvoir. Les choix politiques jugés inadaptés aux réalités de l’époque se doublent alors de la dissension au sein du parti gouvernemental. Le contrôle du pouvoir échappe ainsi facilement à celui qui, sous le poids de l’âge, est victime d’un grave malaise en 1966 et a dû suivre des traitements médicaux à Paris à un moment donné.
Complot maoïste
La désignation des quatre vice-présidents du Gouvernement pour se partager les charges administratives ne fait qu’empester davantage l’atmosphère. La dissolution du Gouvernement formé en octobre 1970 intervient ainsi cinq mois plus tard. Le clivage est devenu de plus en plus saisissant alors que d’autres secousses se préparent loin du palais.
Exaspérée par la misère et les exactions dont elle est victime, la population du Sud s’insurge dès le début d’avril 1971. La riposte du pouvoir est violente pour mater la révolte paysanne faussement mise sur le compte d’un complot maoïste ou d’une subversion du trio Monja Jaona-André Resampa-CIA. A Antananarivo, bien que chef de file du parti de l’opposition, Richard Andriamanjato de l’AKFM prend la défense de Tsiranana prétextant qu’il exclut la provocation concoctée par les Américains.
Le pasteur, dans un communiqué du 8 juin 1971, demande en effet l’abrogation des accords conclus entre Madagascar et les Etats-Unis sur l’installation de la station de la NASA à Imerintsiatosika vue comme faisant partie des projets militaires de l’impérialisme américain dans l’océan Indien sous couvert d’activités scientifiques. Le pouvoir déjà chancelant de Tsiranana trébuchera dangereusement quand éclatera en 1972 le soulèvement scolaire lancé par quelques lycées et étudiants d’Antananarivo.
Place publique
Les étudiants en médecine de Befelatanana entre en grève le 6 mars. Leur association sera dissoute le 19 avril, ce qui mettra le feu aux poudres. Cinq jours plus tard, les écoles de la Capitale lancent une grève de solidarité avec les étudiants en médecine. Les autres mesures douces prises pour calmer les esprits n’y peuvent rien.
Critiques du néocolonialisme pour chasser l’intervention étrangère dans la direction politique du pays, conflits sociaux, mécontentement face à l’injustice généralisée, lassitude de la population, inégalité des conditions, politique de race… sont des ingrédients d’un soulèvement qui ne tarde pas de s’amplifier. « Parti de l’école, mai 72 a dépassé le cadre scolaire pour se concentrer sur les conflits sociaux hors de l’école. Il faut dire que l’Etat PSD l’a paradoxalement aidé à franchir ce pas », note André Rasolo.
Les jeunes chômeurs émigrés réunis en ZOAM entrent en jeu pour créer un courant dépassant le nationalisme. Les citoyens investissent la place publique pour manifester leurs revendications qui gonflent à la longue. Le mouvement, exclusivement urbain au début, se délocalise désormais en se nationalisant.
Réélu à 99,7 %
Fidèles à leur méthode, les autorités recourent une fois de plus à la violence pour tenter de le neutraliser comme elles ont fait dans le Sud en avril 1971. Il y a des arrestations massives, des fusillades, des centaines de blessés et des morts. Rappel : les Forces républicaines de sécurité (FRS), créées par Resampa alors ministre de l’Intérieur sur le modèle des CRS français, sont bien équipées et entraînées par des instructeurs allemands et israéliens.
Le 8 mai 1972, le jeune leader du mouvement scolaire de 17 ans, Modeste Randrianarisoa, est tombé sous les balles à Ambalavao. Il accède ainsi au statut de la première victime de la répression. Du samedi 13 mai au lundi 15 mai, la Capitale est à feu et à sang. Le déchainement de part et d’autre est tel que ces trois journées successives sont d’une atrocité inouïe. La maire de la Capitale en paie le frais, entre autres.
Puisque la violence est à la fois le moyen d’introduire des problèmes nouveaux et de liquider les anciens, les revendications changent. La volonté de rompre définitivement avec le régime ne fait plus machine arrière. Face à l’impossibilité de négocier, le détenteur du pouvoir, bien que réélu à 99,7 % des suffrages exprimés le 30 janvier 1972, se dirige vers la porte de sortie dix jours après la mort du premier martyr.
Ainsi, le cycle de renversement du régime et de conquête du pouvoir en passant par le « 13 mai » s’enracine-t-il dans les mœurs ou les habitudes collectives à Madagascar.
Manou Razafy
Partagée entre le mythe de l’espoir de tout un peuple et la légende de la désillusion des dirigeants, la Place du 13 mai incarne le mélange des sentiments parfois controverses. Longtemps considérée, de la période postcoloniale jusqu’à nos jours, comme le lieu mythique de faiseur de rois et l’espace légendaire de tombeur de régime, elle fascine toujours. La Place du 13 mai symbolise à la fois la volonté d’un peuple à bâtir un monde meilleur mais aussi évoque la hantise de chute pour les despotes.
Dès 1897, à l’aube de la colonisation, les nouveaux occupants concoctaient déjà un plan d’urbanisme pour Antananarivo, maintenue comme la Capitale de la colonie par Joseph Gallieni, gouverneur général.
C’est à partir des années 30 que le projet d’un plan directeur d’urbanisme d’Antananarivo se précisa. Le plan directeur allait donner un visage nouveau et moderne à la Ville des mille en particulier en plein centre en l’occurrence à Analakely. Antananarivo se dotait, en 1936, d’un imposant Hôtel de ville respectant les normes architecturales coloniales. Devant la façade principale, une grande artère l’ « Avenue Fallières » fut tracée et derrière, une autre grande avenue celle de l’Avenue de La Réunion. Après la Grande guerre de 39-45, l’Avenue Fallières portera le nom de l’ « Avenue de la Libération ». A partir 1960, date du retour à la souveraineté nationale et pour marquer la nouvelle identité, le régime PSD du feu Philibert Tsiranana le baptisera « Avenue de l’Indépendance ». Tandis que l’Avenue de la Réunion s’appellera après la Seconde guerre Avenue du 18 juin.
L’histoire retient qu’à la fin du XIXème siècle, le maire d’Antananarivo Estèbe obtint de Gallieni l’accord d’acheter auprès des habitants locaux des terrains de rizière au nord d’Analakely pour y faire construire une gare. Et les habitants d’Antanimena lui cédèrent une vaste superficie afin de pouvoir remblayer la nouvelle acquisition. En 1910, l’urbaniste Delpech commença à tracer la future Avenue Fallières et S. Savaron l’établit par la suite. Cette longue avenue qui part au pied de la stèle équestre de Joseph Gallieni, à Andohan’Analakely, pour en finir à la gare de Soarano incarne la puissance du pouvoir colonial au cœur d’Antananarivo, la Capitale.
Le pouvoir politique postcolonial accordait une importance historique à l’Avenue de la Libération devenue Avenue de l’Indépendance. Elle reflète la souveraineté nationale. Toutes les grandes cérémonies marquant l’indépendance de la Grande île allaient se passer sur cette avenue.
Quand les mouvements populaires éclatèrent en 1972, le 13 mai, les leaders de contestation ont opté d’investir la légende Avenue de l’Indépendance, la grande Place juste devant l’Hôtel de ville étant justement le symbole vivant du colonialisme, pour réclamer le départ inconditionnel du régime néocolonial en place. Du sang a été versé sur le champ de la lutte, ce qui précipita la chute du Président Tsiranana et avec lui tout le régime fantoche PSD. Désormais, la Place aura un nouveau nom : « la Place du 13 mai ».
Et depuis, la Place du 13 mai fait et défait le pouvoir central à Madagasikara. Les tenants du régime, quelle que soit l’étiquette, redoutent la moindre saute d’humeur de cette « Place » rebelle. Des fois, elle caractérise le cauchemar des mauvais dirigeants tout en personnalisant l’espoir d’un peuple.
Ndrianaivo
Il est désormais quasi certain que la manche de rallye, organisée par leur club, la FMMSAM, et qui doit ouvrir le bal, ne se déroulera pas ce mois-ci, initialement prévue du 15 au 17 mai 2020. Finalement, le début de saison est donc repoussé au mois de juin, sous réserve de changement de mesures face à la pandémie de coronavirus qui sévit actuellement. Autrement dit, sous condition de déconfinement et possibilité d’organisation comme l’a annoncé le président de la Fédération du sport automobile de Madagascar (FSAM), Jimmy Rakotofiringa. La première manche du championnat de Madagascar cette cette année est donc prévue les 19-20-21 juin prochains. Le parcours et les dates de reconnaissance ont déjà été dévoilés par les techniciens de la fédération. Les dates autorisées pour faire la reconnaissance sont donc les 13-14 et /ou les 15-16 juin. Cette première manche se déroulera en trois étapes avec 7 sections. Durant la première journée de compétition, le vendredi est programmé pour 02 ESS de 04km, le samedi pour 07 ES de 64km et le dimanche pour 04 ESS de 33 km avec un Power stage de 13km et Liaison de 52km. Le lieu de compétition n’a pas été encore annoncé officiellement mais selon la carte émanant par l’image satellite, c’est aux alentours de l’aéroport d’Ivato.
Le championnat de Madagascar 2020 promet beaucoup avec l’arrivée de quelques voitures très puissantes dans l’arène du rallye malagasy, importées par les pilotes locales qui visent mieux cette fois.
Bien évidemment, les tenants du titre 2019, les frères Randrianarivony, seront au rendez-vous. Pour le pilote champion en titre, Rivo, les manches qui viennent s’annoncent assez compliquées. « Le plateau du rallye malagasy connait actuellement une grande révolution. Le parc s’améliore et des voitures beaucoup plus puissantes effectueront leur début sur le sol du pays ».
Cette année, l’équipage Randrianarivony sera au départ de leur fidèle cheval de fer, le Subaru N16, dans la catégorie R4 durant le championnat cette saison. Prenant cela comme avantage par rapport à leurs concurrents, l’équipage du club FMMSAM envisage déjà de tout donner dès la première manche. « La raison est simple, les pilotes devront encore s’adapter à leurs voitures à cette occasion. Sinon, une fois qu’ils auront trouvé le rythme, la suite s’annonce délicate », a conclu Rivo Randrianarivony, le champion de Madagascar.
Recueillis par E.F.