Une personne morte du coronavirus au sein de l'établissement Ambatovy. Cette entreprise minière a recensé neuf personnes atteintes de la maladie jusqu'à ce jour. Face à cette situation, la société maintient toutes les dispositions sanitaires, notamment la mise en quarantaine des employés à Tamatave, et cela conformément à la consigne du Président de la République. « Notre entreprise suivra toujours toutes les consignes liées aux mesures sanitaires, surtout suite à cette perte de l'un de nos collaborateurs. Pour rappel, 150 salariés assurant le service minimum sont actuellement mis en quarantaine dans l'usine.
Hier, le Premier ministre Christian Ntsay et sa suite se sont rendus à Moramanga où 15 cas positifs au Covid-19 sont déclarés jusqu'ici. Au cours d'une réunion de mise au point, le locataire de Mahazoarivo en a appelé à plus de rigueur dans la gestion de cette crise sanitaire liée à la propagation du coronavirus. L'Alaotra-Mangoro est la quatrième Région la plus touchée et le statut de ville-escale de Moramanga complexifie la tâche des responsables.
L'épidémie liée au Covid-19 se propage de façon inquiétante à Madagascar. Alors que les cas confirmés ont déjà dépassé la barre des 300, un second décès vient d'être annoncé hier. La ville de Toamasina est désormais l'endroit qui enregistre le plus de cas. Dans son discours adressé au peuple malagasy, dimanche dernier, le Président Andry Rajoelina avait déjà révélé que les personnes qui viennent d'être dernièrement testées positives au coronavirus n'ont pas consommé le tambavy Covid- Organics. Des propos qui ont été moqués par certains détracteurs du régime sur les réseaux sociaux mais qui ne sont pourtant pas dépourvus de pertinence dans le contexte actuel.
« Nous sommes en guerre », n’a cessé de répéter le Président Andry Rajoelina durant ses nombreuses interventions médiatiques, dans le cadre de la crise sanitaire actuelle. Une guerre que Madagascar, au même titre que les autres pays du monde, mène contre un ennemi commun et invisible : l’épidémie du Covid-19. Malgré cette situation de crise, certaines revendications se font encore entendre.
Dernièrement, les bruits concernant la demande de dotation en véhicules 4x4 pour les députés ont circulé depuis l’Assemblée nationale de Tsimbazaza. Ces bruits ont été démentis par certains parlementaires mais n’en restent pas moins hypothétiques. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que ce genre de revendications émergent au niveau de la Chambre basse. Quoi qu’il en soit, demande ou pas, l’heure n’est certainement pas encore à la dotation de ce genre de privilèges. Il est clair que dans un pays en guerre, aucun Etat ne peut prendre le risque de débourser de l’argent pour des dépenses qui ne sont pas nécessaires et ce, au détriment des contribuables.
Révision des priorités
Dans la gestion du budget de l’Etat actuellement, les priorités changent. En ce moment, l’Etat doit faire abstraction sur les dépenses en misant davantage sur les urgences du moment. Des urgences liées notamment au domaine social et sanitaire. A preuve, l’exécution du plan d’urgence social qui se traduit par la distribution de « Tosika Fameno » et des « Vatsy Tsinjo ». La Grande île ne fait pas exception aux autres pays qui ont complètement révisé leurs priorités. Dans le volet sanitaire, la priorité des priorités est la réhabilitation des laboratoires ainsi que la mise en place d’une usine de fabrication locale de médicaments. A cela s’ajoutent les nombreuses dépenses exigées dans la prise en charge des malades du coronavirus qui sont accueillis dans les différents centres hospitaliers comme à Anosiala, à Andohatapenaka, etc. La recrudescence des cas de paludisme enregistrée dans la partie sud de Madagascar appelle également à d’autres prises en charge.
L’on peut citer, à titre d’exemple, la construction des stades « manara – penitra » qui est, certes, utile mais encore non prioritaires pour le moment. Bien que le début des chantiers dans plusieurs parties de l’île ait été annoncé vers la fin de l’année 2019 et ce pour une durée de quelques mois, la situation actuelle ne permet pas encore leur concrétisation. Plusieurs projets présidentiels pourraient souffrir de décalage au niveau du calendrier à cause du Covid-19.
La Rédaction
L’instigateur toujours recherché. L’équipe de contrôle de la JIRAMA a effectué récemment une descente au niveau de sa branche à Port-Bergé. Après une vérification menée sur place, elle a ainsi confirmé qu’une somme de près de 170 millions d’ariary a disparu des caisses de la JIRAMA de Port-Bergé. « Les investigations ont également permis l’identification du principal auteur de ce délit qui n’est autre qu’un agent de la JIRAMA. Malheureusement, cette personne a déjà abandonné son poste depuis le 4 mai dernier. Et il reste introuvable jusqu’à aujourd’hui. Toutefois, nous continuons les recherches », a expliqué un responsable au niveau de la JIRAMA, hier. Une enquête a notamment été ouverte pour avoir le fin mot de toute cette histoire et mettre la main sur les personnes impliquées. Jusque-là, après les auditions menées par la Police mais aussi suite aux instructions du procueur de la Région, le premier responsable de la branche de Port-Bergé a été placé sous mandat de dépôt. Il aurait notamment dû remarquer toute transaction ou document suspect.
Effectivement, d’après les informations fournies par la société nationale d’eau et d’électricité, ce détournement ne date pas d’hier. L’initiateur a opéré depuis plusieurs mois. « Ce détournement a pu être démasqué sur la base de plusieurs documents. Tout au long de l’enquête, notre équipe de contrôle a en effet découvert à partir de ces documents des encaissements journaliers non versés à la banque, des virements inférieurs aux encaissements journaliers, des retraits de chèques de la banque, des dépenses non encaissées dans la caisse, mais aussi des virements et des transferts de fonds fictifs, sans parler des pièces comptables non signées par le chef secteur », a-t-il détaillé. Dans tous les cas, la Direction générale de la JIRAMA ne fera preuve d’aucune tolérance envers ceux qui commettent de tels actes, en partie responsables des difficultés que rencontre la société actuellement.
En moins d’un an notamment, le cas de Port-Bergé est le troisième cas de détournement de fonds appréhendé par l’équipe de contrôle de la JIRAMA. La dernière en date a été recensée au mois d’octobre 2019 où un milliard d’ariary a été détourné dans des malversations et des embrouillements au niveau des frais de location de voitures, entre septembre 2018 et septembre 2019. Plusieurs cadres supérieurs de l’entreprise ont été impliqués dans cette affaire. Mais dans tous les cas, la JIRAMA doit s’appliquer pour punir sévèrement les coupables, et éviter que tout cela se reproduise à l’avenir.
Rova Randria
Au terme de deux mois (quatre quinzaines) d’état d’urgence sanitaire national durant lequel le pays a été soumis au confinement (partiel), le Gouvernement renouvelle la « situation d’exception » et reconduit les mesures drastiques dont le confinement en mettant en relief le caractère obligatoire voire impérieux. Le Chef de l’Etat Rajoelina déplore dans son discours du dimanche 17 mai l’indiscipline générale de la population.
Panique à bord ! Péril en la demeure. Madagasikara enregistre la première victime en vie humaine de la contamination du Covid-19. L’effectif des personnes contaminées franchit bien au-delà la barre des 200 et à cela s’ajoute le décès d’un patient, un quinquagénaire, parmi les trois cas graves annoncés la veille. De ce fait, la Grande île intègre la phase 2 de la bataille contre ce virus de la malédiction.
Depuis un certain temps, on sent le vent du malheur souffler. Eu égard du bilan, sans cesse inquiétant alarmant, de la contamination du Covid-19 à Toamasina, Région Atsinanana, la frappe a été prévisible. Et pour cause, la négligence et l’indiscipline de la population de Toamasina vis-à-vis du respect des mesures préventives. Lors de la dernière descente que le Chef de l’Etat Rajoelina effectua dans le Grand Port de l’Est, il n’a pas pu retenir la fureur noire qui l’envahit contre l’insouciance ou l’irresponsabilité qui frise au final l’insolence des tamataviens à l’endroit des mesures de base pour contenir la contamination du Covid-19 dictées par les autorités. Mais attention, le cas de Toamasina est loin d’être isolé. A Antananarivo, la Capitale, l’impression générale qui se dégage à travers le comportement de la population se traduit par un certain laxisme, mépris. A la rigueur, on est tenté d’en déduire qu’on se moque du respect des mesures incontournables, entre autres, le confinement, le port de masque à bouche/oreille et le geste barrière. Bref, le relâchement général saute aux yeux. Conséquence directe, la pandémie gagne en puissance. On dirait que nous en sommes encore à la phase montante de la pandémie. Le pic de la courbe, semble-t-il, n’est pour demain ?
Compte tenu de la gravité mortelle de la situation et de la dangerosité du péril qui pèse sur nos têtes, nous n’avons aucun choix en dehors du respect strict des consignes. Il faut même oser aller au-delà. Par la force des choses, les autorités ne doivent pas avoir peur ni hésiter à durcir le ton.
L’interférence des acteurs politiques évoluant dans les rangs de l’opposition rend la bataille plus compliquée. Quand un élu parlementaire s’aventure à réclamer, tout bêtement, mettre un terme au confinement dans la localité où il fut élu député, le geste dépasse l’entendement. Personne n’est en mesure de déterminer exactement le vrai mobile qui l’a poussé à agir ainsi et dire de telle énormité. Cet élu du Grand Port, un natif de la région, fait preuve d’un acte de non-sens.
Le phénomène de la corruption qui gangrène le système pénalise lourdement le processus du contrôle de la pandémie. La persistance des éléments corrompus dans les rangs des Forces de l’ordre et parmi ceux des représentants de l’Etat sur terrain rend ridicule les efforts entrepris. Une autorisation spéciale qui s’obtiendrait contre le paiement de 200.000 Ar échappe l’esprit.
Le Président Rajoelina a bien fait de resserrer la vis.
Ndrianaivo
Un produit toxique. Le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Baomihavotse Vahinala Raharinirina a recensé onze sites d’exploitation minière avec un taux de pollution élevé en mercure. Selon ses dires, ces zones sont toutes gérées par des Asiatiques. Ces opérateurs combinent le mercure avec d’autres métaux, notamment l’or et l’argent pour pouvoir les extraire facilement. Force est de constater que 90 % des orpailleurs utilisent les méthodes artisanales à Madagascar. Ils utilisent souvent des méthodes simples ne nécessitant pas beaucoup de dépenses. Toutefois, certains exploitants recourent quand même à l’amalgamation en mercure. Durant le processus, un dixième du mercure seulement se combine avec l’or et le reste est excédentaire. Si ce dernier n’est pas recyclé, il sera rejeté. Cette pratique entraine ainsi 10 à 15 % de rejet de mercure dans l’environnement. Il faut noter que l’importation de marchandises dont la nature et leur qualité peuvent constituer une menace pour la santé humaine et l’environnement, peut être applicable aux produits contenant du mercure. Le ministre a ainsi lancé un avertissement et un appel à l’enquête vis-à-vis de ces opérateurs.
Sanction
Malgré toutes ces situations, le Code minier en vigueur affiche une grande lacune en matière de sanction. Certaines industries extractives ne respectent pas la clause du contrat. Non seulement, ces opérateurs miniers tirent profit du sous-sol malagasy, mais en même temps ils détruisent l’environnement, polluent l’eau et laissent des gros dégâts sur leur passage. Pour l’heure, aucun texte n’apporte de précision concernant les amendes lorsqu’un tel cas se produit. C’est pourquoi le ministre des Mines et des Ressources stratégiques a proposé à l’Assemblée nationale, en février dernier, l’ordonnance 2019-009 sur le secteur minier. L’Etat aura le pouvoir de faire payer une amende pour les infractions minières. Les autorités évalueront les pertes et l’opérateur concerné paiera l’équivalent. Cette ordonnance est en attente d’être votée par les sénateurs.
Recueillis par Solange Heriniaina
En ce temps où la pandémie du Covid-19, qui venait de faire une victime, crée la psychose dans la Capitale, le moindre fait suspect ayant trait à une quelconque maladie, suffit à provoquer la panique. C’était le cas à Ankazomanga, vers 8h, hier matin. Un chef de famille de 62 ans, chauffeur de son état, a subitement perdu connaissance juste tout près d’une pharmacie du quartier. Mais avant de s’écrouler ainsi, il a d’abord fait une crise se traduisant par une dyspnée aiguë.
Du coup, les passants se sont affolés. Personne n’a osé s’approcher de la victime, les gens lui soupçonnant d’être contaminé par le coronavirus. D’ailleurs, les directives recommandent de s’abstenir de tout contact avec une personne soupçonnée d’avoir été contaminée. De guerre lasse, ils ont informé des policiers qui se tenaient à un carrefour situé non loin de l’endroit. A leur tour, les agents des Forces de l’ordre ont appelé le 913, le numéro vert du CCO - Covid-19. Mais là, l’inquiétude a atteint son paroxysme lorsque l’équipe d’intervention de ce centre de commandement, semblait avoir été retardé dans son intervention. « Nous attendons une heure avant qu’une équipe d’intervention n’arrive afin d’embarquer le malade », déclare en substances un élément des Forces.
Puisqu’il s’agit d’un cas suspect (Covid-19), le malade fut évacué d’urgence au village Ivoara d’Andohatapenaka, ce centre étant prévu à accueillir les personnes soupçonnées d’être contaminées par le coronavirus. Pour le moment, rien n’a filtré encore du résultat de l’observation médicale, sinon du test de positivité sur le sexagénaire.
Ce dernier n’aurait jamais subi une telle crise, du moins selon un membre de sa famille. D’ailleurs, cette personne n’a pas caché sa surprise lorsqu’on l’eut informé sur la crise qui a fait s’effondrer le sexagénaire. Seulement, ses proches expliquent qu’il aurait un problème de tension artérielle mais aussi de goutte. Sans doute, sa subite difficulté à respirer aurait un lien à ces maladies. Mais même le concerné semble ne pas bien comprendre ce qui venait de lui arriver, n’ayant pas l’habitude de connaître une quelconque crise. « J’avais conduit mon employeur à l’usine lorsque j’ai commencé à respirer difficilement. Je suffoquais tellement qu’ils m’ont transporté à cette pharmacie, mais je m’étais évanoui », raconte-t-il, d’une voix un peu haletante. La balle est donc dans le camp des médecins pour apporter la lumière sur le cas de ce père de famille.
Franck R.