La journée d’hier dans la capitale a été marquée par de nouveaux affrontements entre les jeunes du collectif Gen-Z et les forces anti-émeutes de l’Emmo-Nat. Jets de grenades lacrymogènes d’un côté, projectiles et parpaings de l’autre : le climat est resté tendu, alors que les manifestants tentaient à tout prix de rallier la place de la Démocratie située à Ambohijatovo. En toile de fond, leur objectif consistait à s’approprier la place du 13 Mai, au cœur d’Analakely.
Une longue file d’attente dès la matinée. La réouverture des grandes surfaces et enseignes de distribution, effective depuis hier, a été attendue par beaucoup de consommateurs. Ces derniers y étaient au rendez-vous pour faire leurs emplettes, notamment pour les produits de première nécessité (PPN). Les rayons des vivres ainsi que d’autres articles indispensables au quotidien se sont vidés en quelques heures, surtout que la plupart des magasins n’ont pas encore révisé à la hausse leurs prix.
Entre travail, angoisse et prudence. Après plusieurs jours marqués par un arrêt total des activités à cause des manifestations qui se sont produites dans le pays, la vie reprend peu à peu son cours normal dans certains endroits, hors du centre-ville. Depuis hier matin, les rues sont plus animées avec quelques embouteillages, les transports en commun ont réapparu dans la circulation. Les travailleurs sortent chez eux. Les taxis-be, taxis-motos et taxis urbains sont plus nombreux que ces derniers jours et travaillent toute la journée, si jusqu'à lundi, ils ont déserté les rues plus tôt. Des commerces et bureaux ont rouvert leurs portes, même si celles-ci ne sont pas encore grandes ouvertes.
Le Chef de l’Etat Rajoelina Andry Nirina dissout le Gouvernement. Pour certains, peu enclins à consentir le bon côté du geste du numéro un du pays, ils relativisent la décision. Pour d’autres qui concèdent à reconnaitre l’aspect positif de la chose y voient un effort devant aboutir à une étape décisive pour améliorer la gestion des affaires nationales. Deux angles de vue apparemment inconciliables et diamétralement opposés, mais avec un minimum de prise de conscience en lien aux intérêts inaliénables de la Nation, on pourrait joindre les deux bouts.
Alors que de nombreuses entreprises tentent de se relever après les récents actes de vandalisme et de pillage, l’Etat malgache déploie un plan de soutien financier inédit. Lors d’une intervention télévisée ce lundi, le Président Andry Rajoelina a dévoilé une série de mesures économiques et fiscales destinées à accompagner les opérateurs économiques touchés par ces événements. Le message est clair : pas question de laisser ces acteurs économiques livrés à eux-mêmes. Le Gouvernement entend jouer un rôle central dans la reconstruction, en facilitant un redémarrage rapide des activités. Des crédits à taux zéro seront ainsi mis à disposition, négociés en partenariat avec les établissements bancaires, l’Etat prenant à sa charge l’intégralité des intérêts. Cette décision vise à réduire la pression financière sur les entreprises qui, en plus d’avoir perdu leur stock et leurs infrastructures, doivent désormais faire face à l’urgence de redémarrer dans un contexte difficile.
L’artiste Mendrika Ratsima se prépare à marquer son empreinte sur la scène internationale, en participant à la prochaine édition du Festival mondial de la culture, qui aura lieu à Karachi (Pakistan) du 30 octobre au 7 décembre 2025.
Représentante de la Grande île dans la catégorie des arts visuels, cette talentueuse créatrice s’intègrera à une vaste assemblée de plus de 1.000 artistes provenant de plus de 100 pays, dévoilant la richesse et la diversité des formes d’expression artistique, qu’il s’agisse de musique, théâtre, danse, cinéma ou beaux-arts. Le travail de Mendrika Ratsima s’inscrit dans une démarche profondément personnelle et introspective. Ses œuvres explorent avec subtilité des thématiques universelles telles que l’identité, le genre et les émotions en mutation. A travers une approche mêlant techniques mixtes, symbolisme figuratif et poésie visuelle, elle compose un univers où chaque création devient une quête intérieure, invitant le public à réfléchir et à se reconnecter à soi-même.
Alors que la Capitale vibrait de nouveau au rythme des manifestations de la Gen-Z, l’attention se porte moins sur les revendications de la jeunesse que sur le traitement réservé aux acteurs de l'information. Hier, les journalistes, censés être protégés par les Forces de l'ordre, se sont retrouvés pris pour cible, subissant intimidations et violences de la part des unités anti-émeute. Au cœur des affrontements, alors que les grenades lacrymogènes pleuvaient sur les manifestants, les journalistes présents n'ont pas été épargnés.
Université de Toamasina : pas de cours jusqu’à nouvel ordre.
Un silence inhabituel s'est installé hier sur le campus de l'université de Toamasina. Suite à un communiqué officiel émanant de la Présidence, toutes les activités pédagogiques ont été suspendues avec effet immédiat. Cette mesure drastique, justifiée par un "climat tendu" actuellement prévalent, plonge étudiants et corps enseignants dans une période d'attente et d'incertitude. Le professeur Diny Razanakolona, président de l'institution, a dans son message appelé à un sursaut de calme et de responsabilité. L'invitation s'est particulièrement adressée aux étudiants, mis en garde contre toute forme de débordement et priés d'adopter une vigilance accrue afin de se prémunir de tout danger potentiel. Selon les explications fournies par la direction, la décision de suspendre les cours vise avant tout à garantir la sécurité de tous et à préserver la sérénité au sein de l'université. La reprise des activités académiques sera conditionnée par un nouvel avis officiel, dont la diffusion dépendra de l'évolution de la situation sur le terrain. En attendant la levée de cette suspension, l'université de Toamasina compte sur la coopération de l'ensemble de sa communauté pour maintenir un environnement serein et pour rester à l'écoute des prochaines communications officielles. La date de reprise des cours reste, pour l'heure, suspendue aux aléas de l'actualité.
Le Gouvernement malgache a fermement démenti, ce jeudi 29 septembre, les informations communiquées par le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (OHCHR) qui faisait état de 22 décès lors des récentes manifestations contre les coupures d'eau et d'électricité. Dans un communiqué officiel, les autorités ont affirmé qu'aucun chiffre officiel ne venait corroborer ces allégations, dénonçant des "rumeurs" et une "campagne de désinformation". L'Exécutif a rappelé que les Forces de l'ordre étaient déployées pour garantir la sécurité des biens et des personnes, tout en condamnant les actes de pillage et de vandalisme survenus dans certaines villes.