La crise politique déclenchée par la contestation du collectif des Gen-Z a fini par ébranler les Forces armées. Le week-end dernier, de vives tensions ont opposé la Gendarmerie nationale, engagée dans les opérations de maintien de l’ordre à Antananarivo, et l’Armée de terre, notamment le Capsat, perçue comme plus favorable au mouvement populaire.
Pendant trois jours, les relations entre les deux Corps se sont détériorées, jusqu’à un affrontement meurtrier samedi. Hier, un geste d’apaisement a finalement eu lieu : les principaux responsables militaires et de la Gendarmerie se sont rencontrés à Ampahibe pour enterrer la hache de guerre.
Aucune communication officielle n’a été émise le week-end dernier. La décision de reprendre ou de suspendre les cours a été l’initiative des responsables d’établissements scolaires pour la journée d’hier. Ceci d’autant plus que les manifestants ont sollicité une grève générale, engendrant la suspension des cours et du travail. Alors que la majorité des établissements ont suspendu les cours dans la Capitale, d’autres ont enchaîné la classe de demi-journée, effective depuis maintenant quelques jours. « Nous sommes en concertation régulière avec les parents d’élèves avant de prendre une décision. La plupart d’entre eux ont opté pour la reprise des cours, pour le bien de leurs enfants. D’autres refusent d’envoyer leurs enfants à l’école, par mesure de sécurité. Dans tous les cas, la décision finale revient aux parents », nous confie le directeur d’un collège privé sis en centre-ville.
« Faites de toutes les Nations des disciples ». Telle est la devise du mouvement scout « Mpanazava sy Tily eto Madagasikara » (MTEM) pour cette année éducative 2025-2026. La cérémonie officielle s'est tenue dimanche dernier au temple FJKM Tranovato Faravohitra, selon la tradition scoute. C’était aussi une occasion d’élever une prière pour la Nation et de témoigner sa solidarité envers les Malagasy endeuillés et les nombreux blessés, ainsi que ceux dont les biens ont été pillés ou détruits. Le mouvement scout MTEM appelle aussi les concitoyens à s’attacher au calme et à la paix.
Un précieux bien public à protéger, un trésor national à haute valeur ajoutée en somme, un patrimoine immatériel à sauvegarder, l’ordre public caracole en tête des priorités qu’il faille avoir sous contrôle en premier lieu.
Dans un pays où l’ordre public est absent en ce sens qu’il glisse vers l’anarchie, il ne peut pas y avoir une chance d’aboutir à la réussite. Dans un pays où le trouble dans tous ses états prédomine, la sérénité part en fumée et la confiance disparait. L’ordre public, la sérénité et la confiance, trois en un, garantit le développement. Comme tout trésor, l’ordre public en abrégé OR car il s’agit réellement de l’or, se cherche et se préserve précieusement.
Le e-commerce à Madagascar traverse une période d’incertitude. Selon Andry Randriamanamihaja, co-fondateur de Vanilla Pay International, les acteurs au sein de ce secteur restent prudents. Les sites en ligne se retiennent dans leurs communications. Les entrepreneurs préfèrent d’abord observer l’évolution du contexte économique. Cette prudence se traduit par un recul des transactions. Le volume et le nombre de paiements ont diminué.
Cela concerne particulièrement les services en ligne et le paiement des frais de scolarité.
En revanche, certaines formes de financement, comme le « crowdfunding », se développent. Ce phénomène touche le plan national et international. Néanmoins, ces campagnes restent informelles et reposent sur la confiance. Une simple recommandation d’influenceur peut suffire à générer des investissements. Cela montre que les consommateurs soutiennent des projets en lesquels ils croient. Le secteur fait face à plusieurs défis. Le premier concerne les stocks. Beaucoup d’entreprises ont vidé leurs inventaires et hésitent à les renouveler pour des raisons de sécurité.
Gestion du personnel
Le second défi est la livraison. Des attaques isolées sur des livreurs à vélo ont réduit les plages de livraison. Aujourd’hui, elles se concentrent surtout le matin, ce qui limite le chiffre d’affaires. Enfin, la gestion du personnel reste un enjeu quotidien. Les entreprises doivent adapter leur organisation pour maintenir leurs équipes opérationnelles. Pour y répondre, certaines mesures ont été prises. Vanilla Pay a instauré le télétravail pour une partie de ses collaborateurs. Toutes les équipes restent néanmoins actives. L’entreprise suit la situation au jour le jour, sans appliquer de mesures radicales. Malgré ces contraintes, le secteur offre des perspectives. Les jeunes adoptent rapidement les solutions numériques et font confiance aux innovations. L’« open banking » pourrait faciliter les transactions en ligne, sécurisées et peu coûteuses. La crise liée à la pandémie de COVID-19 a montré que les périodes de tension stimulent l’adoption du e-commerce et des paiements sans contact. Aujourd’hui, les consommateurs cherchent des solutions efficaces et rapides. Ainsi, le e-commerce à Madagascar a le potentiel de se développer, y compris à l’international.
Carinah Mamilalaina
Un événement assez particulier visant à impliquer les jeunes générations dans une mission essentielle : celle de promouvoir une paix durable, fondée sur le respect des droits humains. Portée par le projet Rary Aro Mada, cette compétition invite les Malagasy âgés de 18 à 30 ans à partager leur vision de la paix à travers diverses créations artistiques. Un projet ambitieux qui transforme la créativité en un moyen puissant d’engagement citoyen. Conçu sous le thème « Mihetsika izao ho an’ny fandriam-pahalemana : tanora miady ho an’ny zon’olombelona », ce concours souligne le fait que la paix se construit jour après jour, grâce au respect, à la coopération et à la reconnaissance des droits fondamentaux.
Le Président Andry Rajoelina s’est exprimé, dans la soirée d’hier, sur sa page Facebook personnelle. Dans une allocution d’une trentaine de minutes, il est revenu sur la situation tendue que traverse le pays depuis plusieurs jours.
Depuis samedi, les manifestations se sont intensifiées et certains militaires ont rejoint les protestataires. Face à cette escalade, le Chef de l’Etat a adopté un ton à la fois grave et apaisant. Il a voulu rassurer la population, appelant au calme, à la cohésion nationale et condamnant fermement les violences et les destructions.
Changement à la tête du Sénat. Le Général Ravalomanana Richard cède sa place au doyen des sénateurs. Un tournant institutionnel s’est opéré au sein du Sénat de Madagascar à la suite d’une réunion exceptionnelle tenue le 12 octobre 2025. La rencontre, convoquée par le président sortant, s’est déroulée dans un format hybride, mêlant sessions en présentiel et participation à distance via l’application WhatsApp. Ce choix a permis à l’intégralité des sénateurs de s’exprimer sur cette évolution cruciale. Les discussions ont conduit à la décision de nommer le doyen des sénateurs, Jean André Ndremanjary en tant que président par intérim, conformément aux dispositions de l’article 6 du Règlement intérieur de la Chambre haute.
Une soirée cauchemardesque à Bamako. Madagascar a bouclé sa campagne des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 sur une note amère. Battus 4 buts à 1 par le Mali au Stade du 26 Mars à Bamako, les Barea voient leur rêve de qualification directe s’éloigner. Leur sort dépend désormais d’une décision cruciale de la Confédération africaine de football (CAF), attendue le 14 octobre prochain, qui pourrait rebattre toutes les cartes.
Le ton du match a été donné dès les premières minutes. Portés par un public bouillant, les Aigles du Mali ont très vite trouvé la faille. L’attaquant de l’AJ Auxerre, Lassine Sinayoko, a ouvert le score à la 10e minute avant de doubler la mise à la 64e, bien servi par Wayo Coulibaly.
Entre-temps, Dorgeles Nene (39’) avait déjà alourdi le score, avant que Gaoussou Diarra ne vienne enfoncer le clou dans le temps additionnel.
Les Barea, dépassés par la vitesse et la précision malienne, ont tout de même sauvé l’honneur dans les derniers instants grâce à Johan N’Zin, qui a réduit la marque sur une passe lumineuse de Njiva Rakotoharimalala (90’).
Mais le mal était déjà fait. 4-1, un score sans appel.
Cette défaite plonge Madagascar dans une position délicate. Quatrièmes au classement provisoire des meilleurs deuxièmes, les Barea voient le Cameroun et l’Ouganda menacer leur place, avec encore un match à jouer chacun.
Le Cameroun reçoit l’Angola, tandis que l’Algérie affrontera l’Ouganda mardi. Deux rencontres décisives qui pourraient reléguer Madagascar hors des barrages.
« Nous avons tout donné sur le terrain, mais parfois le football ne récompense pas les efforts. Il nous reste à espérer », confie un cadre de la sélection, la voix pleine d’émotion.
Une qualification qui ne dépend plus d’eux
C’est un véritable coup de théâtre dans ces éliminatoires africaines. La CAF a confirmé qu’un nouveau mode de calcul serait appliqué pour départager les meilleurs deuxièmes.
En clair, les points obtenus contre les derniers de chaque groupe seront retranchés afin d’uniformiser les résultats, notamment dans le groupe de l’Erythrée, forfait pour raisons politiques.
Cette mesure, annoncée en mars mais oubliée dans la chaîne de communication, a pris de court plusieurs sélections. Certains entraîneurs n’en ont été informés que jeudi dernier, en pleine compétition.
« C’est incompréhensible. Si la règle avait été appliquée dès le départ, tout le monde aurait joué avec les mêmes cartes », déplore un observateur.
Le Cameroun, grand bénéficiaire du nouveau règlement. Ironie du sort, cette réforme profite directement au Cameroun, pourtant freiné par un nul face à l’Eswatini. Avec le retrait des points contre les derniers de groupe, les Lions Indomptables grimpent au classement et pourraient, en cas de victoire face à l’Angola, décrocher leur billet pour les barrages… voire une qualification directe, si le Cap-Vert trébuche.
Une situation qui fragilise encore davantage Madagascar, désormais dépendant des calculs de la CAF et des résultats de ses concurrents directs. Avec cette défaite, Madagascar termine provisoirement quatrième au classement des meilleurs deuxièmes. Un rang désormais menacé par le Cameroun et le Togo, qui doivent encore disputer leur dernier match respectivement face à l’Angola et au Bénin.
Les Barea ne sont donc plus maîtres de leur destin. Leur éventuelle qualification pour les barrages dépendra à la fois des résultats de leurs rivaux… et surtout d’un changement de règlement controversé introduit par la CAF.
Elias Fanomezantsoa