L'industrie de la croisière constitue un segment en pleine croissance du secteur touristique à Madagascar. Après l'interruption observée durant la crise sanitaire mondiale, l'île a enregistré une reprise progressive des arrivées de passagers. La saison de croisière s'étend de manière prédominante d'octobre à avril et son volume contribue directement aux statistiques du tourisme international.
Pour l'année 2024, les estimations basées sur les données des ports indiquent un total de 54.137 croisiéristes, une proportion significative des arrivées touristiques totales enregistrées. Cette augmentation du flux de passagers sollicite les capacités opérationnelles des infrastructures portuaires clés, de la destination balnéaire de Nosy Be au port industriel et minier de Fort-Dauphin (port d'Ehoala). Les itinéraires internationaux intègrent l'île dans les grands circuits de l'océan Indien, avec des escales fréquentes impliquant des navires de grande capacité.
Les autorités malagasy sont ainsi mises au défi d'adapter les services portuaires pour l'accueil et le débarquement efficace de ces volumes de passagers, souvent limités par un temps d'escale de 6 à 10 heures. Les calendriers prévisionnels confirment cette tendance : pour la saison 2025-2026, le port d'Ehoala a déjà confirmé l'attente d'une dizaine d'escales, témoignant de la confiance des armateurs. La gestion logistique des débarquements et des réembarquements constitue donc un enjeu constant pour maintenir la fluidité du trafic et le respect des horaires au niveau des compagnies.
Impact local
Chaque escale de paquebot a pour effet d'injecter des capitaux étrangers de manière rapide et concentrée dans les zones d'accueil. Les croisiéristes réalisent des dépenses substantielles, principalement orientées vers les services d'excursion, les achats d'objets artisanaux et l'utilisation des transports locaux. Les évaluations montrent qu'une seule escale majeure mobilise des montants qui peuvent représenter un soutien financier considérable pour les petits et moyens prestataires.
Les secteurs qui bénéficient le plus de cet afflux sont les transports terrestres (location de bus ou de véhicules 4x4), le guidage professionnel et la petite restauration rapide. Par exemple, les excursions vers les sites distinctifs tels que les « Tsingy rouges » près d'Antsiranana ou la Réserve de Lokobe à Nosy Be engagent directement des guides certifiés, des chauffeurs et des piroguiers locaux. « Pour les guides indépendants comme moi, une journée d'escale bien remplie assure des revenus qui me permettent d'améliorer mon équipement de travail et de vivre dignement », déclare un prestataire de service à Toamasina, sous couvert d'anonymat. Ces revenus, bien qu'importants, restent concentrés autour des zones d'escale et des opérateurs qui ont réussi à s'intégrer dans les circuits de sous-traitance des compagnies internationales. L'Administration malagasy est encouragée à développer des stratégies pour mieux structurer l'offre d'artisanat et faciliter l'accès des petits producteurs et commerçants aux lieux de passage des croisiéristes, assurant une distribution plus large des bénéfices.
Attractivité touristique
Les programmes d'excursion proposés durant les escales sont conçus pour offrir aux croisiéristes une synthèse des atouts naturels et culturels de Madagascar. Les contraintes temporelles des escales imposent des circuits courts mais riches en contenu thématique. A Fort-Dauphin, les visites de la Réserve de Berenty, connue pour sa population de lémuriens diurnes, sont très demandées. A Nosy Be, les passagers se dirigent massivement vers les excursions nautiques, incluant des destinations comme Nosy Iranja pour ses conditions de « snorkeling » et ses plages préservées. Sur la côte Est, les circuits permettent l'exploration du Canal des Pangalanes depuis Toamasina, offrant une perspective sur la vie rurale et l'environnement aquatique local.
Ces excursions sont gérées par des agences, garantissant ainsi la logistique, l'assurance et la qualité du guidage. « En tant que guide, notre rôle est d'assurer la sécurité du groupe, tout en partageant des connaissances approfondies sur les espèces endémiques et les coutumes », précise Mamy, un professionnel du guidage à Antsiranana. La segmentation des offres entre les ports permet de mettre en valeur la diversité régionale, allant des sites géologiques et militaires du Nord aux vastes plantations de vanille et d'épices de l'Est, contribuant à une expérience variée de l'île.
Sécurité et insécurité
La sécurité des passagers en escale est une condition essentielle pour le maintien et le développement des lignes de croisière. Au niveau portuaire, les installations se conforment strictement aux standards internationaux de sûreté (Code ISPS), assurant un contrôle rigoureux du périmètre maritime et du terminal. Toutefois, les risques d'insécurité se matérialisent sur le réseau routier et dans les centres villes. Les dispositifs mis en place incluent l'obligation d'utiliser des transports agréés, l'encadrement constant par des guides officiels et le renforcement des patrouilles de la police touristique dans les centres villes, aux jours d'arrivée de navires.
Néanmoins, la vulnérabilité est exposée par des incidents comme le vol par arrachage dont ont été victimes deux membres d'équipage du paquebot « Luminara Valetta » à Toamasina, le 30 novembre dernier. Ce délit, commis par des chauffeurs de cyclo-pousse non accrédités, démontre que les passagers qui s'écartent du cadre des excursions organisées, en optant pour des transports informels pour un tour de ville non sécurisé, s'exposent à des risques accrus (comme le vol de l'argent échangé en dollars). « Nous rappelons constamment aux touristes de ne pas utiliser de transport qui ne soit pas estampillé par leur agence et de ne pas exhiber d'argent liquide en public, » explique Sophie, une opératrice touristique locale. De tels actes, rapportés par les victimes et relayés au sein de la communauté des croisiéristes, nuisent à l'image de la destination, nécessitant une réponse immédiate des autorités par des mesures policières et un nettoyage de la zone périphérique aux ports.
Perspectives d'avenir
L'augmentation confirmée des flux de croisière impose à Madagascar de développer une approche réglementaire et de durabilité forte. Au-delà de l'adaptation des infrastructures physiques, un effort est requis dans la structuration des services au sol. La nécessité de disposer de professionnels du guidage en nombre suffisant et d'un parc de véhicules modernes et sûrs est primordiale. L'incident de Toamasina a accentué le besoin de réglementer et d'identifier strictement les transporteurs informels opérant près des zones d'escale, afin d'écarter les individus aux intentions malveillantes.
Les autorités malagasy doivent investir dans des programmes de formation continue, non seulement pour le personnel de guidage, mais aussi pour les forces de sécurité spécialisées dans la protection des touristes. Un protocole clair de gestion des incidents, assurant une réponse rapide et une action corrective visible (y compris la poursuite des coupables, dont les victimes du 30 novembre auraient obtenu des preuves vidéo), est essentiel pour regagner la confiance des compagnies. Le tourisme de croisière est une ressource économique avec un potentiel avéré. Mais sa croissance ne pourra être maintenue que si l'environnement de sécurité est perçu comme fiable par le marché international.
La 16ème édition du « MadagaSlam Festival » s’annonce exceptionnelle. Comme à l’accoutumée, ce sera un rendez-vous incontournable pour les amateurs de poésie orale et d’expression urbaine. Du mardi 2 décembre au samedi 6 décembre, l’Institut français de Madagascar (IFM), situé à Analakely, devient le théâtre d’un évènement rare, placé sous le signe de la créativité, de l’innovation et de la rencontre entre artistes et publics.
Parmi les moments forts de cette édition, la venue de Nico K, un artiste français aux multiples talents, suscite déjà l’enthousiasme et l’attente. Nico K, poète, slameur, rappeur et improvisateur, est reconnu pour sa capacité à faire dialoguer les mots avec l’image, le rythme et l’émotion. Son passage à Madagascar s’inscrit dans le cadre de ce festival, une initiative qui célèbre la scène slam locale, tout en invitant des artistes internationaux à partager leur univers.
La venue de Nico K n’est pas simplement une démonstration de performance, mais aussi une immersion dans un univers où la poésie devient une expérience sensorielle. Le programme est riche et varié. Dès le mardi 2 décembre, la médiathèque de l’IFM accueille « Expoétique », une exposition immersive où Nico K réinvente la relation entre texte et image. Lettres renversées, mots fragmentés, motifs recomposés, cette exposition invite le public à une exploration visuelle de la poésie concrète, transformant chaque regard en une interprétation personnelle. Le vendredi 5 décembre, place à la scène avec « 100 % Impro », un spectacle où l’artiste, accompagné du pianiste Njaka Rakotonirainy, créera en direct, à partir des propositions du public, une performance unique. Un véritable feu d’artifice verbal et musical, où l’énergie brute et l’instinct prennent le dessus, offrant une expérience vivante et imprévisible.
Le samedi 6 décembre, l’évènement se poursuivra avec une rencontre privilégiée avec Nico K. Le public aura droit à un échange intime à propos de son parcours, sa vision du slam et de la poésie contemporaine. La grande finale du slam national, quant à elle, clôturera cette édition avec brio, en mettant en lumière les talents malgaches qui, par leur verbe et leur audace, tenteront de décrocher le prestigieux titre national et représenter Madagascar à la Coupe du monde de slam, prévue se dérouler à Paris (France) en mai 2026.
L’arrivée de Nico K à Madagascar n’est pas seulement un événement artistique, mais également une véritable célébration de la poésie comme vecteur d’émotion, de dialogue et de changement. Une occasion unique pour le public malagasy de découvrir un artiste dont la créativité transcende les frontières, et de vibrer au rythme d’un slam qui fait battre le cœur de la capitale.
Si.R
Le Golf du Rova Andakana a accueilli l’édition 2025 du tournoi All Africa Region IV, réunissant les meilleures équipes de la zone Est du continent. Au terme d’une compétition relevée, le Kenya s’est imposé avec autorité, devant l’Ouganda et Madagascar.
Le Kenya intouchable. L’équipe kenyane a survolé le tournoi avec un score total de 642 coups, grâce notamment à la performance exceptionnelle de John Lejirima, auteur d’un remarquable -7, meilleure carte individuelle de la compétition. Il a été solidement épaulé par Elvis Miguiga (+2), Michael Karanga (+3) et Junaid Ayaz Manji (+5), permettant au Kenya de conserver une confortable avance.
Ouganda, une deuxième place solide. Deux coups derrière, l’Ouganda termine à 644 coups, porté par un duo très en forme : Joseph Kasozi (-3) et Joseph Reagan Akena (-1). Le régulier Otukei Antony (E) a également contribué, malgré la contre-performance de Godfrey Kambale (+12) qui coûte probablement au pays une lutte plus serrée pour le titre.
Madagascar complète le podium
Avec un total de 660 coups, Madagascar monte sur la troisième marche du podium. La sélection malgache a pu compter sur Tafitasoa Randriamananiara (+5), auteur de la meilleure performance du groupe. Ses coéquipiers Solofo Radimisaona (+7), Fils Rakotondrafara (+9) et Julien Rasolofoarimanana (+11) ont livré une compétition correcte, même si le fossé reste important avec les deux nations de tête.
L’Ethiopie en difficulté. Celle-ci ferme la marche avec 744 coups, loin derrière, handicapée par des scores élevés : Aklilu Haile Kidane (+28), Binyam Gebrselase Syoum (+29), Rakieb Samora Yonus (+41) et Muluget Dana Babore (+50). Une édition compliquée pour la sélection éthiopienne qui devra revoir sa préparation.
Un tournoi d’envergure régionale, rendez-vous majeur du golf africain. L’Africa Region IV Championship, inscrit au WAGR, continue de s’affirmer comme la compétition phare des meilleures nations de l’Est africain.
Le Kenya, déjà vainqueur en Ouganda (2022), Ethiopie (2023) et Rwanda (2024), confirme plus que jamais son statut de référence continentale.
Avec une participation annoncée de neuf pays et l’engagement des grandes Fédérations régionales, cette édition organisée à Antananarivo confirme la montée en puissance du golf malgache et du Golf du Rova, désormais reconnu comme un parcours capable d’accueillir des événements internationaux.
Elias Fanomezantsoa

La FMA contre-attaque. L’affaire du billet annulé de Marthe Ralisinirina, dite Ralisy, prend un tournant décisif. Après plusieurs jours de polémiques enflammées sur les réseaux sociaux, la Fédération Malgache d’athlétisme (FMA) passe à l’offensive. Accusée de sabotage et de favoritisme dans la gestion du déplacement de l’athlète au Meeting de La Réunion et de l’océan Indien, l’instance dirigeante refuse désormais de laisser diffamer son nom.
Nul n'est épargné des agressions de bandits à Toamasina, touristes notamment. Et même des gens du secteur du transport de cette ville portuaire de l'Est sont maintenant impliqués dans le vol et les agressions. C'est ce qui s'est produit hier ou deux hauts passagers visiblement distingués du paquebot Luminara Valetta se sont fait agresser et dévaliser au moment où ils ont voulu effectuer une tour de ville, en prenant, chacun, un cyclopousse.
Randriamiafara Mathieu Itokiana, un petit garçon de 4 ans, se bat depuis plusieurs mois contre un cancer du sang diagnostiqué à un stade avancé. « Tout a débuté au mois de juin dernier. Une tuméfaction au niveau du cou de Mathieu nous a alertés. Nous avons consulté un médecin. Un premier traitement avait permis d’atténuer momentanément les douleurs. Mais une semaine plus tard, l’état de l’enfant s’est brusquement aggravé avec des douleurs abdominales intenses et incessantes. Il a subi une opération d'invagination intestinale. Un ganglion avait été retiré dans son abdomen », raconte Razanadrakoto Nirintsoa, sa mère.
« Les matières scientifiques enregistrent de nombreux débouchés de nos jours, avec l’évolution des technologies. Pour ma part, je souhaite faire carrière dans la science, notamment en tant que développeur web, expert en informatique ou chercheur. Raison pour laquelle j’ai choisi la série scientifique pour le baccalauréat ». Andrianina R., lycéenne au sein d’un établissement de la Capitale, nous l’a confié. C’était lors de la « Journée scientifique - La science en action » qui s’est tenue le 28 novembre dernier à l’Alliance française de Tananarive (AFT).
Par définition, le terme « écogeste » traduit par un ensemble de comportements visant à sauvegarder l’environnement naturel au sein duquel évoluent les hommes. Un ensemble de gestes conscients et responsables des membres de la communauté villageoise qui s’inscrivent dans la dynamique de la protection de l’écosystème, de la biodiversité et de la nature qui entourent et façonnent les conditions de vie et d’existence des hommes. Un ensemble de comportements dicté par le souci permanent d’assurer la viabilité du présent et l’avenir des générations. Bref, un ensemble message cohérent que les aînés transmettent aux jeunes générations et cela pour la survie de la communauté.
A Madagascar, le programme « One District One Factory » (ODOF) poursuit son ambition de créer une industrie dans chaque District. Les objectifs consistent à transformer les produits locaux sur place, à stimuler l’économie rurale et à réduire le gaspillage des récoltes.
Dans cette optique, la Région de Bongolava a accueilli la célébration de l’Année internationale des coopératives (AIC) et de la Journée de l’industrialisation en Afrique (JIA). L’évènement s’est déroulé vendredi et samedi derniers. Placée sous le thème « Les coopératives construisent un monde meilleur », la manifestation a rassemblé autorités locales, agriculteurs et acteurs économiques. Connue pour sa vocation agricole et son fort potentiel d’élevage, la Région de Bongolava dispose de ressources abondantes. Cependant, l’absence d’industries de transformation freine encore son développement.