
Les étudiants de l’Ecole normale supérieure de Toamasina réclament des frais de scolarité plus raisonnables. Hier, les étudiants de l’Ecole normale supérieure (ENS) de l’université de Toamasina ont organisé un rassemblement marquant pour faire entendre leurs revendications face à des frais de scolarité jugés excessifs. En effet, les frais annuels atteignent 370 000 ariary pour la première année de licence et peuvent grimper jusqu’à 1 020 000 ariary pour le niveau master 2, des montants que les étudiants jugent insoutenables. Dans une déclaration commune, les manifestants ont exigé une révision immédiate de ces frais, appelant à une limitation à 200 000 ariary pour la licence et à 300 000 ariary pour le master. Selon eux, ces ajustements sont essentiels pour garantir l’accès à l’éducation pour tous. Outre la question des frais, les étudiants ont également dénoncé la surcharge des effectifs, estimant à près de 600 le nombre d’étudiants par niveau. Ils plaident pour une limitation des effectifs à 40 ou 50 étudiants par salle, afin d’améliorer les conditions d'apprentissage. Les revendications ne s’arrêtent pas là. Les étudiants exigent la suppression des 300 000 ariary imposés pour les droits de soutenance. Ils critiquent également l’absence de cadre administratif clair concernant la présence en cours et l’organisation des examens, ce qui entraîne une anxiété croissante parmi leurs camarades.
Le calendrier électoral en suspens, la CENI attend la concertation nationale. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a reçu ce lundi la visite d’une délégation de l’Union africaine conduite par Domitien Ndayizeye. A l’issue de la rencontre, le président de la CENI, Dama Arsène, a précisé que les propositions relatives au calendrier de l’élection présidentielle dépendront des conclusions issues de la concertation nationale. Ces suggestions, une fois établies, devront encore obtenir l’aval de la Haute Cour constitutionnelle, conformément à la décision 13-HCC/D3 du 6 novembre 2025. Le président de la CENI a également insisté sur l’importance de la mise à jour annuelle de la liste électorale entre le 1er décembre 2025 et le 15 mai 2026, ainsi que sur la nécessité de réviser la loi électorale. Ainsi, le processus reste pour l’instant suspendu aux débats nationaux, considérés comme la clé d’un calendrier consensuel et juridiquement validé.
Renforcement de la coopération franco-malgache dans l’enseignement supérieur. L’ambassadeur de France à Madagascar, Arnaud Guillois, a rencontré le professeur Manda-Vy Ravonimanantsoa, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESupRES), afin de consolider les liens entre les deux pays dans le domaine éducatif. Invité par le MESupRES, M. Guillois a également échangé avec les présidents d’université et les partenaires du FCE – Union européenne, UNICEF et Banque mondiale – pour identifier les priorités du secteur. La rencontre s’est conclue par la remise d’un lot de matériel informatique, financé par le FCE, destiné à sécuriser l’organisation du baccalauréat et à impulser de nouveaux projets pédagogiques numériques. Partenaire de longue date du système éducatif malgache, la France intervient notamment via l’Agence française de développement (AFD) pour accompagner la transformation de l’enseignement supérieur. Cette rencontre a permis de présenter les principaux outils de coopération dans une dynamique de partenariat renouvelé et durable. Parmi ces dispositifs figure le Fonds commun éducation (FCE), qui facilite la transition entre le lycée et l’université, encourage l’innovation pédagogique, la transformation numérique et l’inclusion. Le programme d’appui à l’enseignement supérieur œuvre, quant à lui, à l’amélioration des conditions de vie et d’apprentissage des étudiants, au développement de filières d’excellence et au renforcement des partenariats universitaires bilatéraux.
Une zone d’ombre, des fois opaque, entre Air Mad et Madagascar Airlines ! Le passage de la compagnie nationale Air Madagascar, Air Mad, à Madagascar Airlines entretient un flou persistant ou concomitant. Si le relais entre les deux compagnies nationales de transport aérien devait être transparent selon la règle de l’art et respectant la procédure normale, il n’en est rien du moins suite à la récente mise au point du syndicat du personnel de l’Air Mad.
Créée en 1961, en plein décollage de la première République, symbole vivant du retour de la souveraineté nationale le 26 juin 1960, la compagnie nationale de transport aérien Air Madagascar voit le jour. Elle fut le résultat de la fusion entre Air Madagascar et le réseau local d’Air France. A ses tout débuts, la compagnie portait d’abord l’identité commerciale MADAIR, ce n’est qu’un an après, en 1962, qu’elle a été officiellement rebaptisée en portant définitivement le nom d’AIR MADAGASCAR et effectua son premier vol vers Paris au départ de l’aéroport d’Arivonimamo. Durant tout le long de la première République, Air Mad fut l’un des fleurons de l’industrie nationale au même titre que la compagnie nationale Eau et Electricité de Madagascar (EEM), ancêtre de la JIRAMA et la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNAPS). Une fine fleur de l’économie nationale non sans omettre surtout une fierté de la Grande île. En effet, faire partie du personnel d’Air Madagascar constitue un privilège et surtout un objet de fierté pour les heureux élus. La prestation d’Air Mad faisait l’honneur du pays à l’échelle continentale et même au-delà, en Europe et aux Etats-Unis. Quand arrive l’avènement du régime socialiste – communiste inaugurant le début de la seconde République, c’est le début de la galère pour Air Mad. Elle fut la vache à lait du régime socialiste de l’Amiral rouge feu Didier Ratsiraka. On ponctue sans le moindre souci sur les ressources de la compagnie. En outre, Air Mad fut un véritable panier à crabes, accueillant aveuglément les bénéficiaires d’un recrutement politique spécialement réservé à la gent féminine, dont raffolaient les barons du régime rouge. Au final, à la chute du régime de l’Amiral rouge, en vingt-deux ans de règne sans partage, la compagnie nationale Air Madagascar fut l’ombre d’elle-même. Une coquille vide sinon un individu émacié qui n’arrive plus à se tenir debout ! La suite des évènements, marquée par des cycles de crise politique sans précédent, n’arrange guère la situation catastrophique de l’Air Mad. A tel point qu’au début du troisième millénaire, les années 2000, Air Mad vit dans le coma et fut admise dans les urgences pour des soins intensifs. Salaires impayés, services bâclés et gestion à la dérive, la compagnie Air Mad n’est plus en mesure d’honorer ses obligations. A cela s’ajoutent les incontinences en matière de compétence des dirigeants politiques à superviser la société d’Etat, Air Mad périclite !
Le précédent régime croyait bon de substituer Air Mad en Madagascar Airlines et ce afin d’espérer un souffle frais pour un nouveau décollage. Est-ce la bonne ? L’avenir nous le dira. En tout cas, entre le passage d’Air Mad vers Madagascar Airlines, il existe et persiste un flou concomitant. Le syndicat d’Air Mad dénonce et réclame la suspension de Madagascar Airlines au profit d’Air Mad. Les nouveaux dirigeants ont l’obligation d’assainir la situation.
Ndrianaivo
Lors d’un point de presse tenu hier, l’Observatoire Mahitsy Fijery a exprimé sa préoccupation face à la situation de Claudia Andriantsitohaina, épouse de l’ancien maire de la Commune urbaine d’Antananarivo et ex-ministre de l’Aménagement du territoire Naina Andriantsitohaina. Celle-ci est retenue depuis dimanche dans les locaux du Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO).
Selon les explications de la porte-parole de l’Observatoire, l’affaire a débuté dimanche dernier lorsque des agents du BIANCO, accompagnés d’autres responsables, se sont rendus au domicile de l’ancien maire pour procéder à une perquisition et à une éventuelle arrestation dans le cadre d’une enquête liée, semble-t-il, à la gestion de fonds de la CNAPS et de la SMGD. L’intéressé n’étant pas présent, son épouse aurait été conduite au BIANCO pour être entendue.
Depuis, Mme Claudia serait toujours retenue pour enquête, ce qui suscite l’indignation de plusieurs membres de la société civile. « En tant que femmes et mères de famille, nous ne pouvons rester silencieuses face à une telle situation », a déclaré la représentante de Mahitsy Fijery. L’Observatoire affirme comprendre la nécessité des enquêtes et du respect de la loi, mais demande que les droits humains soient également respectés.
« Si c’est l’ancien maire qui est recherché, il n’y a pas lieu de retenir son épouse », a-t-elle ajouté, tout en rappelant que des cas similaires se sont déjà produits par le passé. Elle a également souligné le caractère humain de la situation : « Il est difficile pour une mère de laisser ses jeunes enfants sans nouvelles pendant plusieurs jours ».
Mahitsy Fijery appelle ainsi les autorités compétentes à statuer rapidement sur cette affaire. Selon l’Observatoire, le délai légal de 48 heures de garde à vue serait déjà dépassé, et si aucune charge n’est retenue contre Mme Andriantsitohaina, elle devrait pouvoir regagner son domicile.
La porte-parole a conclu en insistant sur la position de son organisation : « Nous ne contestons pas l’application de la loi ni la lutte contre la corruption. Nous demandons simplement que les enquêtes se fassent dans le respect des droits fondamentaux et sans motivation politique ».
Une issue pour prévenir la malnutrition. Les farines infantiles constituent les premiers produits alimentaires fortifiés, disponibles sur le marché depuis l’année 2000. 25 ans après, la fortification alimentaire ciblée enregistre des avancées palpables, tant sur le choix des produits fortifiés, leur qualité ou encore sur le respect des normes. « Nous tenons compte du retour des consommateurs dans le processus d’amélioration continue, tant dans la fabrication et dans l’amélioration des produits. Nous identifions le type de problème avant de proposer les améliorations à faire. A l’exemple des farines infantiles, leur préparation nécessitait quelques minutes de cuisson auparavant, mais des produits instantanés sont désormais proposés », informe Alisoa Randrianarivo, experte agroalimentaire et responsable du projet nutrition auprès de l’ONG GRET. Ces 2 types de farines fortifiées existent sur le marché local, à différents prix.
Outre celles à cuire et celles prêtes à consommer, destinées aux enfants âgés de moins de 2 ans, d’autres farines fortifiées sont également proposées pour une cible spécifique. La farine de prise en charge de la malnutrition aiguë modérée, appelée « PecMam » ainsi que celle distribuée dans les cantines scolaires, achetée par des ONG, en font partie. A part les farines infantiles, d’autres produits alimentaires sont actuellement fortifiés à Madagascar, grâce au partenariat de GRET avec diverses associations et partenaires. C’est le cas pour certains goûters, ciblant notamment les enfants en âge scolaire. Leur fabrication a pu se faire avec des entreprises locales, en tenant compte du goût des enfants. D’un autre côté, les femmes en âge de procréer constituent des cibles dans ce projet, notamment à travers les divers services fournis auprès des « hôtelin-jazakely», dont l’éducation nutritionnelle et les groupes de parole. Ces activités de sensibilisation visent à promouvoir les bonnes pratiques alimentaires ainsi qu’à mettre en avant les avantages de consommer des aliments fortifiés.
Par ailleurs, GRET apporte son appui pour un environnement favorable à la fortification alimentaire. La redynamisation de l’Alliance nationale pour la fortification alimentaire en 2018 ou encore l’élaboration de la stratégie nationale y afférente ont pu se faire grâce au soutien de divers partenaires. Aussi, l’élaboration et la mise à jour des normes pour les produits fortifiés ont été effectuées. A cela s’ajoutent la mise en place d’un cahier des charges pour le logo des produits fortifiés et le plaidoyer pour la détaxtation des prémixes utilisés pour fortifier les aliments. Toutefois, des défis restent à relever, entre autres le contrôle qualité et la lutte contre la vente illicite des produits fortifiés comme le « Plumpy Nut » et le « PecMam ». De plus, un laboratoire d’analyse devrait être opérationnel à Madagascar, surtout pour mesurer le dosage des micronutriments dans les produits fortifiés. Quoi qu’il en soit, l’usage et la vulgarisation de ces produits semblent porter leurs fruits dans la prévention de la malnutrition, à en croire les témoignages...
P.R.
L’innommable s’est produit à Miandrarivo. Un bébé de six mois a été sacrifié pour un prétendu rituel. Et comble de l’horreur, ses propres proches seraient les auteurs du crime.
L’affaire a secoué la Commune rurale d’Ambavahadimitafo, District de Faratsiho, dans la Région de Vakinankaratra. Le 7 novembre dernier, un infanticide d’une cruauté inouïe y a été commis. Selon les premiers éléments de l’enquête, un petit garçon de six mois aurait été tué dans le cadre d’un sacrifice rituel orchestré par un devin local, avec la complicité du père de l’enfant et de sa propre grand-mère.
Sitôt le drame découvert, la Gendarmerie locale a ouvert une enquête. Quatre personnes ont d’abord été interpellées, mais après vérifications, seules trois d’entre elles ont été retenues comme principales suspectes. Celles-ci doivent être déférées ce jour même devant le Parquet d’Antsirabe. Parmi elles figurent le père du nourrisson, la grand-mère paternelle et le prétendu devin, considéré comme l’instigateur du crime. La mère de l’enfant, quant à elle, a obtenu une liberté provisoire.
Selon les déclarations des personnes mises en cause, l’acte aurait été motivé par la « purification d’un sanctuaire rituel ». Un prétexte qui laisse les enquêteurs sceptiques. « Il reste à déterminer si derrière cette soi-disant purification se cachait une quête de richesse ou de pierres précieuses, comme c’est souvent le cas dans ce type d’affaire », confie une source au sein de la Gendarmerie.
L’enquête a débuté après la disparition soudaine du bébé. Durant deux jours, les recherches menées par les proches et les villageois sont restées infructueuses, jusqu’à ce que la grand-mère et le père soient arrêtés. C’est ce dernier qui, acculé par les questions des enquêteurs, a fini par révéler l’endroit où il avait abandonné le corps de son propre fils, dans une zone boisée non loin du village.
Le devin, à son tour, a été appréhendé peu après. Tous les trois sont désormais entre les mains de la Justice, tandis que la population, sous le choc, réclame que la lumière soit faite sur les véritables raisons de ce crime atroce.
Franck R.
La situation au sein de la compagnie d’eau et d’électricité JIRAMA s’enlise. Plusieurs directions et agences ont été paralysées hier à cause des actes de sabotage liés à la grève initiée par le Syndicat des employés de la JIRAMA (SMJ). Les conséquences se font sentir dans plusieurs quartiers de la capitale. A Ankadifotsy, la Direction des approvisionnements est privée de courant. « Les câbles ont été arrachés et l’activité est suspendue jusqu’à leur remplacement », a précisé une source interne. A Antanimena, le Data Center du Centre médico-social (CMS) de la JIRAMA a été saboté. Le réseau interne est hors service. « Ce centre assure normalement le suivi médical du personnel. Aujourd’hui, les patients ne peuvent plus être identifiés et leurs dossiers ne sont plus transmis aux médecins », a-t-elle ajouté. A Ambohijatovo-Ambony, les manifestants ont arraché les câbles alimentant le siège général qui abrite quasiment toutes les Directions de la société. Même scénario à Ambatonakanga, où l’électricité a été coupée à deux reprises. L’agence ne peut plus accueillir les clients et les paiements de factures sont interrompus. A Antsahavola, les bureaux de la digitalisation sont paralysés. Les poteaux électriques ont été sectionnés et les employés ne peuvent plus travailler normalement, selon des témoins.
Divisés
Les manifestants maintiennent leur position. « Nous ne reprendrons pas le travail tant que le directeur général, Ron Weiss, ne démissionne pas », ont-ils annoncé. Ils menacent aussi une coupure d’électricité massive sur tout le territoire. De leur côté, certains employés soutiennent la manifestation mais condamnent les destructions. « Nous ne sommes pas contre la manifestation, mais nous ne sommes pas d’accord avec les destructions », a déclaré un employé. « Cela va empirer les choses, car la population malagasy souffre déjà de cette situation depuis longtemps », a-t-il ajouté. Selon un autre agent, « il faut écarter les employés corrompus au sein de la société. Ce seraient eux qui causent des destructions et des troubles, car ils ont perdu leurs avantages et se sont adonné à la corruption et au vol ». Face à cette situation, le ministère de l’Energie appelle les employés à défendre les intérêts de la société. Il rappelle que la priorité consiste à remettre en marche les machines fonctionnant au fioul pour réduire les délestages. Le ministère invite également la population à signaler aux autorités tout comportement suspect.
Carinah Mamilalaina
Le secteur privé a pris place lundi au sein de l’Assemblée nationale à Antananarivo à l’invitation des parlementaires, pour faire entendre sa voix sur le Projet de loi de Finances initiale (PLFI) 2026. Lors de cette session, les représentants du privé ont présenté leurs observations, réflexions et propositions visant à aligner le texte sur les impératifs de relance économique. A leur tête, Francis Rabarijohn, président du Groupement des entreprises de Madagascar (GEM), a rappelé que ce sont ces opérateurs économiques qui seront principalement concernés par l’application de ce budget. « Nous sommes venus confronter nos réalités aux décideurs », a-t-il expliqué. L’appel était clair : corriger les iniquités fiscales, rétablir la stabilité des règles et renforcer les incitations à l’investissement. Le secteur privé attend du PLFI 2026 qu’il soutienne réellement la production locale, l’exportation et la création d’emplois, particulièrement dans des filières stratégiques. Les différents groupements sectoriels ont fait part de leurs craintes. Le Groupement des aquaculteurs et pêcheurs de crevettes de Madagascar (GAPCM), par exemple, a dénoncé une « injustice fiscale manifeste ». Le Syndicat des industries de Madagascar (SIM), qui emploie directement jusqu’à 20 % de la population active, a regretté que les orientations budgétaires ne reconnaissent pas suffisamment l’industrie comme pilier du développement. De son côté, le Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP) a souligné l’instabilité juridique des zones franches, frein majeur à l’emploi. Au-delà des demandes de retouches fiscales, les patrons réclament des mesures incitatives : « La fiscalité doit devenir un outil de développement », a déclaré Francis Rabarijohn, plaidant pour des contreparties et des résultats concrets en termes d’investissement.
Dialogue permanent
Les acteurs du secteur bancaire, agroalimentaire ou touristique ont également mis en avant l’importance d’un dialogue permanent entre le législatif et celui qui devra ensuite appliquer la loi. De leur côté, les parlementaires, incarnés par le député Fidèle Razara Pierre, ont affiché une réelle volonté de collaboration. Le député a toutefois insisté sur la nécessité d’une plus grande transparence, avertissant que le manque de clarté pourrait nuire à l’investissement. Sur le plan économique et budgétaire, le PLFI 2026 se dessine comme un levier crucial pour l’effort de relance. Le texte, présenté à l’Assemblée, prévoit un taux de croissance de 4,8 % et met un accent appuyé sur la modernisation agricole, les investissements énergétiques et le tourisme. Le taux de prélèvement fiscal actuel étant estimé à 11 % du PIB, contre environ 18 % en moyenne dans les pays comparables, l’Etat entend élargir ses ressources tout en mobilisant les acteurs privés. Parmi les mesures phares, figure une augmentation du taux de l’IRSA à 25 % pour les revenus mensuels supérieurs à 4 millions d’ariary. Le secteur privé considère que si la fiscalité doit monter en puissance, elle doit impérativement être assortie d’une stabilité réglementaire, de retours clairs et d’un environnement favorable à l’investissement. Sans cela, « cela risque d’accentuer le déséquilibre et de freiner la compétitivité », selon un économiste local. Au regard de l’importance de l’industrie, de l’aquaculture et des zones franches pour l’économie nationale, la prise en compte des remarques du secteur privé pourrait s’avérer déterminante pour renforcer l’attractivité du pays. Une décision qui pourrait bien faire pencher la balance entre un simple budget et un véritable plan de relance économique.
Dans un monde en constante mutation, où la frontière entre l’art, la science et la société s’efface peu à peu, l’Institut français de Madagascar (IFM) et l’Alliance française d’Antananarivo (AFT) unissent leurs forces pour offrir une expérience inédite au public malagasy. Du 8 au 23 novembre, l’événement « Novembre numérique 2025 » s’impose comme un véritable carrefour d’innovations, de réflexions et de découvertes, sous le thème évocateur « Cultiver demain ».
L’ouverture officielle, qui s’est tenue samedi dernier à l’IFM Analakely, a donné le ton d’une programmation riche et audacieuse, centrée sur le concept phygital, une fusion entre le physique et le digital. Ce terme, encore récent dans le vocabulaire culturel, incarne parfaitement la volonté de créer des ponts entre le corps, la technologie et l’imagination. Parmi les temps forts, l’exposition immersive « Bouger autrement » se distingue par sa capacité à faire dialoguer le mouvement, le jeu et le numérique. Conçue en partenariat avec MP et « Temperature Gaming Simulation », cette installation invite les visiteurs à explorer de nouvelles façons de bouger, à travers la danse, la manipulation d’objets interactifs ou encore des expériences sensorielles immersives.
Mais « Novembre numérique » ne se limite pas à l’art. L’événement propose également un parcours éducatif et citoyen, outre des hackathons en ligne, des tables-rondes axées sur l’éthique de l’intelligence artificielle, ainsi qu’une journée dédiée aux métiers du numérique, organisée en partenariat avec Campus France. Ces activités visent à stimuler la créativité, encourager l’innovation responsable et sensibiliser le public aux enjeux cruciaux liés à la transformation digitale.
Au-delà de la simple démonstration technologique, cet événement se veut un espace de réflexion sur notre rapport au numérique, ses opportunités mais aussi ses responsabilités. En réunissant artistes, chercheurs, entrepreneurs et citoyens, « Novembre numérique 2025 » devient ainsi une plateforme d’échanges où l’imagination peut s’épanouir tout en étant guidée par une conscience éthique. Cette édition malagasy s’inscrit dans une dynamique globale, celle d’un avenir où la technologie ne sera pas seulement un outil, mais aussi un véritable partenaire dans la construction d’un monde plus créatif, inclusif et responsable.
Si.R
