jeudi, 11 juin 2020

la une du 12 juin 2020

Publié dans La Une

Madame la ministre, de par votre expérience de journaliste et de dirigeante d’un groupe de presse, vous êtes sans nul doute mieux placée que quiconque pour saisir l’importance vitale pour le pays de l’adoption rapide d’une loi sur l’accès à l’information devant permettre à tous les citoyens malagasy d’être correctement informés de l’action des pouvoirs publics.
Longtemps, la perspective de l’adoption d’une telle loi a été repoussée à cause d’un manque de volonté politique de la part des dirigeants du pays. Dès votre nomination à la tête du ministère la Communication et de la Culture, et c’est tout à votre crédit, vous vous êtes publiquement engagée pour l’adoption rapide d’un cadre légal devant permettre l’expression de ce droit à l’information.
Des consultations ont été engagées par votre ministère dès l’année dernière afin que vous puissiez être en mesure de déposer un projet de loi sur l’accès à l’information au cours de la première session parlementaire de l’année 2020 qui se déroule actuellement.
Nous avons pu consulter et commenter ce texte et nous vous remercions pour cette opportunité. Bien qu’il nécessite plusieurs points d’amélioration, le texte qui nous a été partagé est un pas en avant vers l’exercice du droit à l’information dans notre pays. Ces points d’amélioration peuvent être rapidement corrigés afin que le texte qui soit finalement présenté au Parlement soit compatible avec votre engagement de doter Madagascar d’un cadre légal solide pour l’exercice par tous les citoyens de leur droit à l’information.
Nous sommes conscients que la situation sanitaire a pu ralentir les consultations nécessaires pour la finalisation du texte. Toutefois, nous ne pouvons pas nous permettre de repousser plus encore l’adoption de ce cadre juridique sur l’accès à l’information, un outil plus important que jamais dans l’époque trouble que nous traversons. Nous vous proposons donc de poursuivre sans attendre les consultations, en utilisant notamment les nouvelles technologies de communication et en respectant strictement les prescriptions sanitaires en vigueur.
Nous, organisations de la société civile signataires de cette lettre, sommes disponibles pour vous appuyer à respecter votre engagement de doter rapidement Madagascar d’un cadre légal permettant aux citoyens malagasy d’exercer leur droit d’accès à l’information.
L’adoption de cette loi complètera les premiers pas déjà franchis par le Gouvernement par l’adoption du décret n°2019-236 du 26 novembre 2019 portant accès aux données « Base paiement et encaissements relatives à l’exécution budgétaires des Organismes publics ». Décret dont nous attendons toujours l’implémentation, notamment à travers la création d’un portail des données ouvertes. La non-adoption de la loi durant la session parlementaire en cours signifierait un nouveau recul qui serait à l’évidence préjudiciable à tous, et en premier lieu aux citoyens.
Restant disponibles pour tout échange, nous vous prions, Madame la ministre, de recevoir nos salutations respectueuses.
 
Les organisations impliquées dans le combat pour la transparence et l’accès à l’information à Madagascar (par ordre alphabétique) :
CCOC, Collectif des citoyens et des organisations citoyennes
Mouvement ROHY, Rindran’ny Olompirenena Hiarovana ny Iaraha-manana
MSIS TATAO, Tohana sy Ainga ho an’ny Tambazotran’ny Olompirenena
ONG HITSY
ONG IVORARY
ONG SAHA, Soa Afafy Hampahomby ny ho Avy
ONG TOLOTSOA
TI-MG, Transparency International - Initiative Madagascar

Publié dans Politique


La ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et professionnel par intérim Béatrice Assoumacou a rencontré hier les sénateurs au Sénat Anosy. Elle a évoqué l’affaire des « bonbons sucettes » où des enquêtes sont en cours par l’Inspection générale de l’Etat et par le BIANCO.
La séance de questions – réponses entre l’Exécutif et le Législatif se poursuit. Hier, le ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et professionnel par intérim, Béatrice Assoumacou a présenté le rapport d’exécution du programme d’activité du ministère qu’elle dirige. De nombreux sujets ont été soulevés. Mais ce qui a le plus attiré l’attention est l’affaire des « bonbons sucettes » d’un montant de 8 milliards d’ariary qui aurait coûté la place de l’ancienne ministre Rijasoa Andriamanana.
Lors de sa rencontre avec les sénateurs, la ministre a affirmé qu’elle n’a pas évoqué cette affaire avec son prédécesseur. Une affirmation qui coupe court aux éventuelles questions des sénateurs sur le sujet. Tel était le cas lors de la passation entre Béatrice Assoumacou et Rijasoa Andriamanana. Aucune allusion sur cette affaire n’a été soulevée par les deux ministres lors de la passation de service.
Quoi qu’il en soit, la ministre de l’Education par intérim a affirmé qu’une enquête est en cours actuellement. C’est l’Inspection générale de l’Etat et le BIANCO qui effectuent les enquêtes. Il s’agit de deux entités différentes, ayant leur propre mode d’enquête, leur propre mode opératoire. D’aucuns attendent alors la publication des résultats des enquêtes par ces deux entités incessamment.
Pour rappel, cette affaire a éclaté au grand jour suite à la révélation des parlementaires. Il y a eu dans un premier temps des volte-face. Mais au final, l’ancienne ministre a affirmé que le ministère qu’elle dirigeait avait bel et bien eu l’intention d’acheter les bonbons pour les distribuer aux écoliers qui prennent le Covid- Organics. Seulement, aucun décaissement n’a été fait et que ce montant exorbitant serait affecté à d’autres priorités. Bref, c’était un projet mort-né…
La rédaction

Publié dans Politique


Le 9 juin, le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a mis en ligne un document de 30 pages intitulé Emergency Appeal For Covid-19. Madagascar (Appel d’urgence Covid-19. Madagascar). Pr Charlotte Faty Ndiaye, le coordonnateur résident par intérim du Système des Nations unies à Madagascar, préface le document en insistant, à la fin de sa note, que la Grande île a urgemment besoin de 82,26 millions de dollars pour faire éviter au pays une situation catastrophique.
Madagascar, qui est l’un des pays les plus à risques en Afrique et extrêmement vulnérable au changement climatique, est constamment affecté par des épidémies qui sont souvent endémiques du pays, observe la médecin-diplomate. Ces cinq dernières années, le pays a connu deux occurrences majeures d’épidémies en deux années d’affilée, la peste pulmonaire en 2017 et la variole en 2018.
La recrudescence de la peste affectait sérieusement l’économie nationale, notamment les secteurs du tourisme et des transports. Alors que le pays a tiré des leçons et de bonnes pratiques de ces expériences, l’avènement de la pandémie du coronavirus lui pose un certain nombre de défis majeurs. Il s’agit en effet d’une épidémie non endémique du pays mais plutôt de virus importé de l’étranger.
Difficiles à contrôler
Dès que l’existence du coronavirus était annoncée en Chine, Madagascar se préparait déjà en révisant le plan de contingence nationale, en renforçant la surveillance aux frontières et en y déployant des médicaments et accessoires nécessaires. Tous les vols à destination et en provenance de la Chine ont été suspendus depuis le 10 février même si la prise de décision était difficile en raison de l’importance des relations commerciales entre les deux pays. Les conséquences socioéconomiques se faisaient déjà sentir bien que le pays n’eût pas encore connu des cas de contamination à la pandémie de Covid-19.
Quelques semaines plus tard, les pays voisins étaient contaminés par le coronavirus et Madagascar confirmait les premiers cas le 20 mars. Etant donné la fragilité du système de soin de l’île et les mauvaises conditions d’hygiène et d’assainissement, la pandémie de Covid-19 s’est propagée rapidement. Le pays compte en ce moment un millier de cas positifs détectés et une dizaine de décès officiellement déclarés. Beaucoup d’entre eux sont enregistrés à Toamasina et à Antananarivo.
Les épidémies antérieures montrent que les contacts communautaires sont difficiles à contrôler à Madagascar. Ils sont la source primaire des cas de décès vu la faiblesse du système de surveillance. Pire, l’acheminement des échantillons à analyser en laboratoire relève d’une tâche compliquée exigeant des journées entières. Du reste, la capacité financière du pays est très limitée pour répondre à tous les besoins. Près de 80 % du budget annuel du pays viennent encore des appuis budgétaires alloués par les partenaires.
Pays à faible revenu
Par exemple, la requête pour endiguer l’épidémie de peste en 2017 était seulement de 13 millions de dollars dont une large part était fournie par les partenaires. S’agissant de la requête pour la pandémie de Covid-19 en particulier, le budget nécessaire dans l’immédiat pour la réponse d’urgence à lui seul s’élève à 132 millions de dollars.
Il ne comprend pas encore les besoins financiers pour la protection et la couverture sociales qui sont en cours de finalisation dans le plan socioéconomique. Pour un pays à faible revenu comme Madagascar, il est impératif de contrôler la pandémie le plus tôt possible parce que ses conséquences socioéconomiques seront catastrophiques. Le ministère de l’Economie prévoit déjà une baisse drastique de la croissance économique à 1,5 pour cent pour l’année 2020, initialement estimée à 5,5 pour cent.
« Face à ce contexte, je lance cet appel d’urgence de 82,26 millions de dollars pour permettre aux acteurs à Madagascar de contribuer aux besoins les plus urgents pour sauver des vies et pour contenir rapidement l’épidémie afin de limiter ses désastreuses conséquences socioéconomiques », insiste Pr Charlotte Faty Ndiaye.
Recueillis par M.R.


Publié dans Politique


Si la dernière valeur du financement de la lutte contre le coronavirus se chiffrait à 440 millions de dollars, le ministère de l’Economie et des Finances a mis à jour les informations, mercredi dernier. A l’heure actuelle, l’ensemble de cet appui financier arrive jusqu’à 598 millions de dollars. Mais toute cette somme n’est pas encore versée dans la caisse de l’Etat. 226 millions de dollars attendent encore l’approbation du conseil d’administration des partenaires tandis que d’autres sont en cours de négociation. Mais en général, les financements proviennent des Partenaires techniques et financiers (PTF) habituels comme l’Agence française de développement (AFD), le système des Nations unies, l’Union européenne, le Fonds monétaire international (FMI) ainsi que la Russie. Selon le rapport du ministère, l’Etat gèrera la majorité du budget pour aider la balance de paiement, équiper les laboratoires, appuyer toutes les activités dans la lutte contre le covid- 19 comme les ambulances, les équipements de protections individuelles, les kits de dépistage.
Il faut dire que la pandémie a vraiment touché de plein fouet la finance publique. Les dépenses sociales augmentent considérablement alors que les recettes de l’Etat diminuent à cause du ralentissement des activités économiques. C’est une des raisons pour laquelle le Gouvernement s’est tourné vers le financement extérieur. Selon le ministre de tutelle, Richard Randriamandrato, notre pays ne court pas encore le risque de surendettement. La dette publique représente 36% du Produit intérieur brut alors que la moyenne en Afrique est de 46%. 
Etant donné que l’affectation de ces ressources a auparavant créé une polémique auprès de la population, les députés, les sénateurs ou les membres de la société civile, la publication du rapport du financement dans la lutte contre le coronavirus entre dans le cadre de la transparence. Le document contient tous les détails du budget que ce soit le montant, les gestionnaires ou sa destination. Les informations sont disponibles dans le site web du ministère.
Solange Heriniaina


Publié dans Economie
jeudi, 11 juin 2020

CUA, oui mais… !

La nouvelle équipe dirigée par Naina Andriantsitohaina, le nouveau maire, est à pied d’œuvre. En dépit d’une certaine attente, les actions entrant dans le cadre de la concrétisation du « Veliranon’Iarivo » démarrent.
Dès le soir du scrutin des communales et municipales jumelées du 27 novembre, la victoire de Naina Andriantsitohaina, candidat de l’IRK sur Rina Randriamasinoro du TIM à Tanà-Ville se dessine. En effet, selon les résultats officiels provisoires de la CENI, l’ancien ministre des Affaires étrangères obtint 48,97 % des voix contre 45,45 % de l’ancien secrétaire général de la CUA. Le verdict du Tribunal administratif (TA) du 11 janvier 2020 confirma la victoire de Naina au détriment de Rina et l’investit en sa qualité de maire d’Antananarivo, Capitale de Madagasikara.
Le partenariat avec la Fondation Axian permet à la CUA de relocaliser au centre d’accueil d’Anosizato les sans-abris qui squattent la ville. En fait, la dite Fondation entreprend la réhabilitation du centre et assiste la CUA dans les œuvres  sociales pour les besoins quotidiens des locataires du centre.
Pour garantir la visibilité de  la ville, redonner le blason de la Capitale et pour faire respecter la loi, l’équipe de l’exécutif de la CUA sous la houlette du maire et avec la bénédiction du Conseil municipal procède à des démolitions des constructions illicites qui, en fait, pullulent en plein centre de Tanà. Certaines de ces constructions … sauvages sont en dur mais la CUA, décidée d’en découdre, n’en fait pas de détail. Les conseillers TIM se rebiffent mais Naina et consorts ne reculent pas face à ce qu’ils qualifient de bordel dans la Ville des Mille. Il va falloir ou du moins commencer à faire table rase du passé anarchique d’Antananarivo. Et la réhabilitation des « lalan-kely » à l’intérieur des quartiers suit son court. En somme, la nouvelle équipe de l’Hôtel de ville de la Capitale travaille.
Cependant une zone d’ombre ternit le tableau ! L’insécurité. Les habitants ont l’impression d’être des laissés-pour-compte. Les bandits de tout acabit attaquent sans le moindre souci en plein jour. Les cash-point font  la cible privilégiée des malfrats armés. Les points de commerce tels les grossistes et même les petites épiceries paient de leurs vies à n’importe quel moment de la journée. Les Forces de l’ordre arrivent sur le lieu du crime, souvent tard. Des « médecins après la mort » ! Et on se demande « y a-t-il là-haut des responsables qui veillent à la bonne marche de la vie quotidienne, entre autres, la sureté de la population à Tanà ?
Les vendeurs informels sinon sauvages qui  occupent entièrement les trottoirs gênent la circulation. Les jeux de Colin Maillard entre ces hors-la-loi et la Police municipale irritent parfois les gens. La CUA semblent afficher, malgré elle, son impuissance face à l’ampleur du problème. Que dire de ces rabatteurs d’or le long du trottoir du lycée J.J. Rabearivelo. Ils sont là et ne comptent pas, parait-il, à déguerpir.
Certaines promesses électorales tardent à se réaliser. L’Easy Park continue d’exister bel et bien. Pourtant, les premiers mots de Naina, à la Gare, au démarrage de la campagne le concernent, « On va dissoudre Easy Park » ; « On devra renflouer la caisse de la Commune » avait-il déclaré. Et on attend !
Ndrianaivo


 

Publié dans Editorial


Les sapeurs-pompiers semblaient n’avoir aucun répit au cours de la journée d’hier. Alors qu’une équipe venait à peine de rentrer à la caserne à Tsaralalàna, voilà qu’une nouvelle a dû mobiliser d’autres. Cette fois, le cœur du quartier de Manarintsoa - Isotry s’était embrasé vers 15h. Là, au moins quinze maisonnettes en bois d’un bidonville étaient dévorées par les flammes. Celles-ci étaient d’une puissance telle qu’une volute de fumée s’élevait dans le ciel offrant ainsi une vision cauchemardesque pour les observateurs depuis les hauteurs dominant ce quartier de la plaine occidentale de la ville. Plus près, la chaleur émanant du brasier a été sentie dans un rayon d’au moyen 20 mètres à la ronde. Puisqu’il ventait assez fort au moment du sinistre, cela a décuplé la puissance du feu, accélérant ainsi  l’œuvre destructrice du feu sur les infrastructures déjà trop précaires des lieux.
Pour les locataires constitués d’une trentaine de familles, les pertes sont incalculables. Ils y ont perdu leurs économies parfois réunies pendant des années,  ainsi que leurs  maigres mobiliers. Malgré pourtant l’ampleur des dégâts, l’on ne déplore aucune perte en vie humaine, ni blessé.
Les pompiers  ont reçu l’alerte vers 14h45. Quatre fourgons pompes furent dépêchés à l’endroit. Une équipe des sapeurs d’Anosivavaka était de la partie. Dix minutes après l’alerte, les soldats de feu  étaient à l’œuvre sur place. Ils ont dû utiliser des sources pas trop potables, se contentant des eaux usées des canaux d’évacuation du secteur, faute de bouches d’incendie. Au prix d’une lutte acharnée au cours de laquelle aucune des constructions touchées n’a pu être sauvée, le feu a été progressivement maîtrisé, pour être complètement éteint vers 17h. Comme lors de l’incendie chez SIPROMAD, on ignore encore ce qui aurait pu provoquer cet incendie dévastateur à Manarintsoa- Isotry.
Mais ce qui intrigue plus d’un, presque tous les ans et dans cette même période de l’hiver, les quartiers défavorisés situés sur cette plaine de l’Ouest d’Antananarivo sont souvent les théâtres de ce genre de sinistres aux conséquences fâcheuses pour leurs habitants, pourtant de conditions très modestes. Comme à l’accoutumée, la négligence est souvent évoquée comme source du drame : une bougie non éteinte, sinon un feu de cuisson, etc. A celle-ci s’ajoute la promiscuité, faute d’un plan d’urbanisme, donc d’une absence d’issue de secours.   Dans le cas d’hier, l’enquête menée par la Police tente encore de déterminer la cause exacte du sinistre.
Franck R.
 

Publié dans Société


Selon Michel Saint-Lot, représentant résident du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) à Madagascar,  ce mois de juin, mois de l’enfance, nous rappelle à tous nos obligations envers les enfants pour qu'ils puissent jouir de tous leurs droits. En ces temps de confinement, le mois de l’enfance appelle à la vigilance des familles, de la communauté et des décideurs afin d’assurer la protection et le bien-être des enfants, et de prévenir les risques de violence, d’exploitation, d’abus sexuel et de stress psychique et émotionnel.  Dans cette interview exclusive, il va livrer quelques détails que la population malagasy doit savoir sur la promotion des droits des enfants malgré la pandémie.

La vérité (+) : A quelle responsabilité renvoie- t-il le mois de l’enfance en cette pandémie à Madagascar ?
Michel Saint-Lot, représentant résident de l’UNICEF à Madagascar (-) : Au cours du mois de l'enfance, de nombreux enfants et leurs familles souffrent à cause de la pandémie de Covid-19. Dans un pays où de nombreuses familles éprouvaient déjà des difficultés avant l'arrivée du coronavirus, la pandémie a accru les défis auxquels les familles sont confrontées dans la gestion de leurs maigres ressources financières et celle de l'anxiété et de l'incertitude liées à l'avenir. C’est aussi le mois de la fête des mères, de la fête des pères, et au fur et à mesure que nous traversons cette période difficile, ce sont les liens familiaux, l’amour, le soutien, la solidarité, le partage et le courage qui donnent de la force. L'UNICEF mène une campagne d'informations sur le coronavirus afin que les parents sachent se protéger et protéger leurs familles, parler aux enfants de la Covid-19 et les rassurer sur le fait que cette période va passer. A Madagascar et dans le monde, l'UNICEF s'efforce de répondre à quatre priorités clés en commençant par la préservation des enfants en bonne santé physique et mentale et bien nourris. Il est également de notre ressort d’assurer l’accès à l'eau, aux services d'assainissement et à l'hygiène. Nous faisons en sorte que les parents scolarisent leurs enfants. Nous intervenons  également dans l’aide des familles à couvrir leurs besoins et à prendre soin de leurs enfants.
(+) : Quelle meilleure décision faut-il  prendre concernant la scolarisation des enfants malagasy ?
(-) : La scolarisation est le meilleur moyen d’assurer un accès équitable à tous les enfants de Madagascar. Cependant les conditions sanitaires doivent être respectées afin d’assurer la sécurité des enfants, des enseignants et de toutes les personnes qui participent à l’école. Si ces conditions ne sont pas réunies, l’apprentissage à distance est une bonne alternative. Pour être efficace, il doit être accompagné au sein de la famille afin que l’enfant se sente soutenu. Des plages dédiées à l’apprentissage doivent être instaurées et respectées et les parents ou tuteurs doivent être disponibles pour s’assurer que l’enfant comprend et progresse. Les moyens d’éducation à distance sont divers : les émissions de radio et de TV ainsi que les sites internet spécialisés et les documents papiers d’auto-apprentissage. La diversification des moyens, quand elle est possible, est la meilleure alternative, à supposer que les différents supports soient complémentaires et adaptés aux besoins de tous les enfants, y compris les enfants en situation de handicap. Le plus important est que l’enfant garde un contact avec l’école et qu’il soit motivé et prêt aussitôt que le retour en classe redevient possible.
(+) : Outre l’éducation, quels sont les droits de l’enfant oubliés face à la pandémie de Covid-19 ?
(-) : Le droit des enfants à la protection contre la violence, la négligence, l’exploitation et le mariage d’enfants risque fortement d’être oublié. Pendant le confinement, il y a un fort risque d’augmentation de la prévalence de la violence et d’exploitation envers les enfants. La pandémie de Covid-19 peut rapidement modifier le cadre de vie des enfants. Des mesures de confinement perturbent les rythmes et le soutien social des enfants et peuvent les exposer à la détresse psychologique. Le confinement présente également des facteurs de stress supplémentaires pour les parents et les personnes qui s’occupent des enfants, ce qui peut exposer davantage les enfants à la violence. Le confinement en soi entraine aussi plus de risque d’abus sexuel des enfants. Les enfants risquent d’être séparés de leurs parents en cas de maladie de ces derniers. En même temps, l’accès à la Justice et aux services de prise en charge des victimes est perturbé. Les intervenants sociaux qui offrent un appui psycho-social aux enfants à risque ou victimes sont moins en mesure de se déplacer à cause du confinement et manquent parfois des matériels protecteurs nécessaires. La précarité socio-économique des familles peut également accroître les risques pour leur protection en entrainant des stratégies d’adaptation négatives comme le mariage d’enfants ou le travail des enfants, y compris le travail domestique ou la mendicité, lorsque les parents n’arrivent plus à subvenir aux besoins de leurs familles.  Il y a également un risque d’abandon des enfants par des parents dans cette situation. Bien que les services d’état civil soient maintenus, le confinement rend plus difficile les déplacements des parents pour enregistrer leurs enfants.
La pandémie de Covid-19 a aussi un impact sur les enfants en conflit avec la loi. Ils risquent de rester en prison plus longtemps que prévu à cause des services réduits des tribunaux. Dans les prisons, ils sont à risque d’attraper le coronavirus  à cause de la surpopulation carcérale, il est difficile de respecter les mesures de distance, et les dispositifs de protection (lavage de mains, masques) ne sont pas suffisants.   Avec la pandémie de Covid-19, les enfants détenus courent davantage le risque de subir des violences car, faute de place disponible dans ces établissements, ils sont mis en quarantaine avec des adultes, ou dans d’autres cas les quartiers des mineurs sont utilisés pour la quarantaine et tous les enfants sont mis avec des adultes.
(+) : Quelles sont les pratiques qui persistent  actuellement à détruire un enfant au  niveau de la société malagasy?
(-) : En temps normal, 89% des enfants malagasy subissent de la discipline violente dans leurs foyers. 40% des femmes sont mariées avant l’âge de 18 ans (12% avant 15 ans). 47% des enfants travaillent – soit dans les activités économiques soit en faisant plus d’heure de ménage que ce qui est approprié pour leur âge. 32% des enfants sont impliqués dans du travail dangereux. Bien que les chiffres ne soient pas disponibles, l’exploitation sexuelle, y compris dans le domaine du tourisme, est courante à Madagascar. Le  recours systématique à la détention des enfants en conflit avec la loi, malgré les normes internationales ainsi que la loi nationale 2016-018 qui privilégie des alternatives à la détention pour les enfants, reste  toujours d’actualité. Il en est de même pour l’accès à la justice limitée pour les enfants. Selon l’étude nationale en 2018 sur la violence à l’encontre des enfants à Madagascar, la plupart des cas, y compris de violences sexuelles, sont traités à l’amiable et au sein de la famille et de la communauté. Le manque de connaissance sur les droits et les mécanismes de protection disponibles, le coût financier, l’éloignement des juridictions et le manque de confiance dans le système judiciaire, ainsi que le désir de maintenir la cohésion sociale, tous ces facteurs contribuent au faible recours au signalement des cas de violence.  
(+) : Quelles sont les perspectives de l’UNICEF pour y remédier ?  
(-) : Premièrement, l’UNICEF appuie depuis des années le renforcement du cadre normatif national ainsi que le système de protection en vue de la pérennisation des actions de protection, y compris l’élaboration de la stratégie nationale de lutte contre le mariage d’enfants et le programme national pour l’amélioration du système de l’Etat civil ainsi que leur mise en œuvre. Aussi, nous priorisons le processus participatif d’élaboration d’une telle stratégie multisectorielle pour servir de cadre de référence pour le secteur. Le domaine du travail social n’est pas encore reconnu comme statut professionnel dans le secteur public. L’UNICEF contribue dans  l’élaboration, l’amélioration et la mise en œuvre des lois sur la protection de l’enfant, y compris les mesures alternatives à la détention pour les enfants en conflit avec la loi.
 Deuxièmement, nous  soutenons les services de signalement et de prise en charge, et l’amélioration de leur qualité. A cela s’ajoute le fonctionnement de la ligne verte 147, laquelle est disponible gratuitement pour signaler des cas de violence et d'exploitation envers les enfants dans toutes les Régions de Madagascar. Il en est de même pour les 6 « Centres Vonjy » qui prennent en charge  les enfants victimes de violence sexuelle. La prise en charge des enfants sans soins parentaux ou à risque de violence ou exploitation constitue une de nos missions importantes y compris la mise en place et fonctionnement des centres d’accueil d’urgence.
Troisièmement, afin de prévenir la violence et l’exploitation sexuelle et économique des enfants, l’UNICEF maintient les actions visant des enfants, et le renforcement de leurs connaissances, capacités, compétences à travers des clubs d’élèves, cours de compétences de vie, formation professionnelle ainsi que  des familles, à travers des programmes d’éducation parentale, un appui socio-économique, une sensibilisation des communautés pour la bientraitance des enfants et la promotion du signalement des cas
Propos recueillis par K.R.

Publié dans Dossier


C’est la seule option possible. Face à la crise sanitaire sévissant dans le pays, la vente de vêtements rencontre également des difficultés, d’une part à cause du manque voire de l’absence de marchés et d’autre part en raison des différentes charges financières pesant sur leurs activités. De ce fait, les vendeurs de la Capitale sont aujourd’hui obligés de brader les prix pour pouvoir liquider leurs produits. « La situation est assez critique avec cette crise qui persiste. Les clients deviennent rares. Actuellement, j’ai des difficultés à vendre mes articles à des prix rentables. Les acheteurs fuient dès qu’ils entendent un prix au-dessus de 15 000 ariary. Pourtant, chaque année, en cette même période, j’arrive à vendre mes vêtements bien au-delà de ce prix. Mais avec la crise, les revenus sont limités donc les consommateurs privilégient les produits alimentaires aux vêtements. Cependant, nous voulons écouler nos marchandises pour payer nos fournisseurs, donc nous vendons à des prix extrêmement réduits » confie Vonjy, une vendeuse de friperies du côté d’Analakely.  Dans les grands marchés comme Mahamasina, Analakely ou encore Ambodin’Isotry, les prix, même des produits sélectionnés, sont au plus bas pour réussir à vendre au maximum, et ce pour tous les types de produits.
Les marchands du côté de Behoririka subissent également la même situation. « Vendre dans un magasin n’est pas vraiment facile, surtout en cette période. Pour ma part, je n’ai vendu que deux pièces depuis la reprise de mes activités. Cela se comprend dans la mesure où personne n’assiste à de grandes festivités comme les mariages ou les anniversaires depuis le début du confinement au mois de mars dernier. Malheureusement, la majorité de mes produits sont tous des tenues et des chaussures de cérémonie. Pourtant, j’ai un loyer et des factures à payer. Je fais alors tout pour vendre mes articles quitte à vendre à perte », révèle une vendeuse possédant un box à l’Avance Center.
Face à cette situation, c’est tout le secteur commercial qui est au ralenti. Les détaillants vendent moins, impactant ainsi les ventes des grossistes et des importateurs. Il ne faut pas oublier que la vente de vêtements repose majoritairement sur l’importation. Toutefois, le redressement de ces ventes dépend surtout de la reprise des activités économiques en général.
Rova Randria

Publié dans Economie

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Editorial

  • Flamme éternelle !
    « Feux de l’amour », une série américaine créée par les Bell (William Joseph et Lee Phillip) dont la première diffusion du premier épisode datait du 26 mars 1973, doit fêter avant-hier son cinquantième plus un anniversaire. Du 26 mars 1973 jusqu’à ce jour, les « Feux de l’amour » continue d’accrocher des milliers sinon des centaines de férus à travers le monde. « FA » avec ses 12 500 épisodes jouit d’un record de longévité que rares sont les feuilletons capables de le défier. « Dallas », un autre feuilleton américain le talonne de près. Créé par Larry Hagman et consorts, Dallas dont la diffusion du premier épisode datait de 2 avril 1978 pour se terminer le 3 mai 1991 continue aussi de fasciner jusqu’à aujourd’hui.

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