La semaine qui vient de s’écouler a vu la prise de deux décisions sinon de décrets qui valent le pesant d’or sur le mécanisme du combat de fond que le pays mène pour asseoir la bonne gouvernance et sur la balance de l’échiquier politique national.
Suite à un communiqué de la Présidence publié le mercredi 7 août 2024, Razakamanantsoa Gaby Nestor est nommé par décret présidentiel au poste de directeur général du Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO). Et cela, en remplacement de Laza Eric Donat Andrianirina, l’ancien directeur général, qui arrive en fin de mandat. En effet, le DG du BIANCO, sur proposition du comité ad hoc émanant du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI), est nommé pour un mandat de cinq ans non renouvelable. Razakamanantsoa Gaby Nestor, le nouveau DG, magistrat de premier grade de son état, est quelqu’un de la maison. Il s’agit d’une promotion interne. Après avoir exercé pendant 7 ans le poste de directeur territorial d’Antsiranana et de Toamasina et de 3 ans d’exercice à la fonction de directeur des investigations, Razakamanantsoa n’est donc pas nouveau à la lutte contre la corruption. Il est le second magistrat à exercer ce poste hautement stratégique.
La lutte contre la corruption à Madagasikara connait des hauts et des bas, mi-figue mi-raisin. Tellement ancrée dans nos pratiques quotidiennes, il semble difficile de la combattre. Cela ne veut nullement dire que tous les efforts notamment des entités comme le BIANCO, le SAMFIN, le PAC et bien d’autres pour traquer les criminels en col blanc ont été tous voués à l’échec. Loin de là ! Mais clamer aussi qu’on a réussi, c’est du mensonge avéré ! Beaucoup reste à faire. Le plus dur qui attend le pays c’est de toujours continuer. Il ne faudra jamais baisser la main ni abandonner ! Il appartient au nouveau DG, Razakamanantsoa Gaby Nestor, de relever le défi encore plus haut comme son prédécesseur l’a bien voulu faire.
Le Gouvernement entérine la proposition soumise par la CENI relative à la date du prochain scrutin. En effet, les communales auront lieu le 11 décembre 2024. Finalement, après avoir attendu un certain temps, le pays est donc fixé sur ce rendez-vous pour les Collectivités territoriales décentralisées. Les électeurs vont choisir les responsables élus au niveau des Communes à savoir les conseillers municipaux, la structure délibérante, et les maires, l’organe exécutif. Certainement, il s’agit d’un scrutin d’importance capitale et pour le pays et pour les formations politiques. Les vrais pouvoirs, près du peuple, se trouvent entre les mains des élus communaux et municipaux. Et détenir la majorité des édiles au niveau national constitue un enjeu de taille et pour le pouvoir en place et pour le camp de l’Opposition. En France, les élections générales s’érigent toujours en un test de grandeur nature de popularité. Perdre un tant soit peu des communales et municipales, les conseillers généraux, signifie un recul auprès de l’opinion de base et sonne comme de mauvais augure pour les prochains scrutins. Evidemment, à Madagasikara, le régime ne minimise point ces élections à venir du 11 décembre en particulier pour les grands centres urbains dont en premier lieu à Antananarivo. Ne pas gagner les élections communales et municipales dans la Capitale est un mauvais signe, un message préoccupant.
Ndrianaivo
Mickaelys Kamy enquêté au camp Ratsimandrava.
Le journaliste Mickaelys Kamy Ndiamahazo du journal "Ino Vaovao Toamasina" du groupe SMC Presse, mais également influenceur et lanceur d’alerte sur les réseaux sociaux, est actuellement l'objet d'une enquête menée par l'unité de cybercriminalité de la Gendarmerie au camp Ratsimandrava, Antananarivo, suite à des publications sur son compte Facebook. Jusqu’ici, les charges retenues contre lui sont totalement dans le flou et aucun communiqué officiel des autorités n’a filtré. Cependant dans sa dernière vidéo, il a rapporté les difficultés de la population de Toamasina par rapport à la JIRAMA et ses coupures d’électricité et d’eau. Ancien directeur régional au ministère de la Culture et de la Communication de la Région d’Analanjirofo, Kamy Ndiamahazo a été appelé à la section de recherches criminelles de la Gendarmerie de Toamasina le matin du samedi 10 août avant son transfert d'urgence dans la capitale le jour même en raison de cette affaire. Le Corps des journalistes, l'Ordre des journalistes de Madagascar, ainsi que l'Association professionnelle de la presse en ligne à Madagascar (APPEL) ont été informés de la situation et ont exprimé leur solidarité avec Kamy Ndiamahazo, tout en suivant de près l'évolution de cette affaire.
Renforcement des capacités des jeunes investisseurs aux procédures foncières.
Dans le but d'aider les jeunes investisseurs de Morondava et des environs à acquérir les bases nécessaires pour investir dans le secteur de l'agriculture, une formation spécifique a été mise en place. Cette formation se concentre sur la connaissance des procédures foncières, essentielles pour sécuriser les terrains. L'objectif principal de cette initiative est d'éduquer les jeunes sur les procédures de sécurisation foncière. En comprenant les étapes clés pour obtenir un titre foncier et un certificat foncier, les participants peuvent mieux saisir l'importance sociale, économique et juridique de ces documents. En participant à cette formation, les jeunes investisseurs ont renforcé leurs connaissances et leurs compétences dans le domaine foncier. Cela leur permet non seulement de sécuriser leurs actifs mais aussi de prendre des décisions éclairées en matière d'investissement. Cette action a été rendue possible grâce à la collaboration entre le ministère de la Jeunesse et des Sports et le ministère de la Décentralisation et de l'Aménagement du Territoire. Ces dialogues intergénérationnels visent à créer des ponts entre l'Etat malgache et la jeunesse, favorisant ainsi un environnement propice à l'investissement et au développement.
Renforcement du partenariat humanitaire face à la sècheresse dans le Sud de Madagascar.
Le Centre régional de coordination des opérations d’urgence (CRCOU) à Ambovombe constitue une avancée significative vers une approche plus intégrée et collaborative de l'action humanitaire dans le Sud de Madagascar. Ouvert au début du mois d'août, le centre a pour objectif principal d'améliorer la collaboration entre divers secteurs humanitaires. Sous la direction du BNGRC, cette démarche vise à encourager une coopération plus étroite et efficiente entre les intervenants humanitaires œuvrant dans la Région. Cette zone a subi de plein fouet une sécheresse prolongée entre 2018 et 2022, engendrant une crise alimentaire majeure avec des répercussions économiques et sanitaires durables. Pour répondre à cette crise, le centre cherche à orchestrer les efforts des divers intervenants afin d'accroître l'efficacité et l'impact. En plus des répercussions sur l'alimentation et la santé des populations, la sécheresse a provoqué des tensions sociales et des conflits au sein des foyers et des communautés. Par conséquent, le centre s'attache à mettre en place des mécanismes de coordination efficaces pour répondre de manière holistique à ces défis. En partenariat avec le Programme alimentaire mondial (PAM) et le bureau pour les affaires humanitaires de l’USAID, le Gouvernement malgache a établi le CRCOU à Ambovombe, situé dans la Région d’Androy. Cette initiative conjointe a pour but d'apporter une réponse coordonnée et efficace aux besoins humanitaires urgents dans la Région, tout en renforçant les capacités locales en matière de gestion des crises.
Jeux olympiques : les athlètes malgaches félicités par l’ambassadeur malgache à Paris.
Fin de clap sur les jeux olympiques de Paris. A cette occasion, les athlètes malgaches qui ont participé à ce sommet sportif ont été reçus par l’ambassadeur de Madagascar en France, Rija Olivier Rajohnson, et son épouse à la résidence de l’ambassade de Madagascar à Paris ce week-end. Dans son allocution, l’ambassadeur a d’abord félicité les sportifs et leurs accomplissements durant ce tournoi. Malgré que Madagascar n’ait pas remporté une seule médaille, plusieurs records continentaux et nationaux ont été battus par nos jeunes. Ensuite, il a indiqué l’importance de se réunir entre compatriotes. Il est à noter que cinq sur les sept athlètes porte-fanions du pays y ont été présentés, en l’occurrence l’haltérophile Rosina Randafiarison, la judokate Laura Rasoanaivo-Razafy, l’hurdleuse Sidonie Fiadanantsoa, et les deux nageurs Holy Antsa Rabejaona et Jonathan Raharvel. Les deux autres, tous des expatriés de l’Hexagone, le pongiste Fabio Rakotoarimanana et le sprinter Rija Vatomanga Gardiner sont déjà partis mercredi, rejoindre leur ville respective en France. De leur côté, les athlètes ont promis de faire mieux lors de la prochaine édition à Los Angeles (USA) en 2028.
La caution pour les élections municipales et communales part de 20 millions d'ariary pour les élections dans les Communes hors catégories, type Antananarivo, Sainte-Marie et Nosy Be. Cette somme descend progressivement, selon le type de Commune, jusqu’à un montant de 1.200.000 ariary pour les Communes rurales où sont à élire 5 conseillers communaux. C’est ce qui serait écrit dans le décret fixant le montant de la contribution des listes de candidats aux frais d’impression des bulletins de vote pour les élections communales et municipales ainsi que leurs modalités de remboursement adopté par le Gouvernement en milieu de semaine dernière, avec notamment le décret de convocation des électeurs pour les élections le 11 décembre prochain.
Ce chiffre peut étonner certaines personnes qui y voient une hausse exubérante, qui serait une nouvelle fois basée sur des bases politiques. Cependant, comme le précise Soava Andriamarotafika, rapporteur général de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), ce montant reste inchangé par rapport aux précédentes élections municipales et communales de 2019. Seulement, à l’époque, il y avait deux listes distinctes à élire, celle pour les candidats maires et celle pour les conseillers municipaux et communaux. Et chaque liste devait payer sa part de caution. Pour Antananarivo, la caution était de 10 millions d’ariary pour les candidats maire et pareil pour les candidats conseillers. « Cette fois-ci, la caution a juste été couplée, car il n'y aura qu'une seule liste pour les maires et les conseillers municipaux et communaux », selon ses précisions.
En plus de l'extension du mandat des membres des Collectivités territoriales décentralisées (CTD), une loi, adoptée par le Parlement et validée par la Haute Cour constitutionnelle en début d'année, modifie en effet le mode d'élection des maires et des conseillers municipaux et communaux. Désormais, ces élections se dérouleront selon un scrutin de liste à la majorité proportionnelle à un seul tour. Cela signifie que le maire et les conseillers municipaux ne seront plus élus séparément, comme c'était le cas auparavant. Au lieu de deux élections distinctes, il n'y aura qu'un seul scrutin pour une seule liste, avec en tête de liste le candidat au poste de maire, suivi des conseillers municipaux. Cependant, un candidat à la Mairie ne pourra pas prétendre à un siège de conseiller municipal s'il n'est pas élu maire. Cette réforme vise à renforcer la stabilité au sein des administrations communales, en évitant les situations où un maire manque de soutien majoritaire au sein du conseil municipal, ce qui peut entraver le développement local. Ce changement devrait également simplifier l'organisation des prochaines élections, notamment en facilitant la confection des bulletins uniques et en réduisant les coûts logistiques.
Lalaina A.
Concrétisation. Le projet de la centrale hydroélectrique de Volobe avance à grands pas avec la pose de la première pierre pour la construction des bureaux et logements des travailleurs, vendredi dernier dans la Commune d'Ambodilazana, Toamasina II. Ce projet d’envergure, piloté par la Compagnie générale d'hydroélectricité de Volobe (CGHV), est crucial pour l'avenir énergétique de Madagascar. Il vise non seulement à augmenter l'accès à l'électricité pour près de deux millions de personnes, mais aussi à répondre à 40 % de la demande nationale en électricité grâce à une production annuelle de 750 GWh. La centrale de Volobe, d'une capacité de 120 MW, est un maillon essentiel dans la transition énergétique du pays, en réduisant la dépendance aux énergies fossiles et en contribuant à la réduction des émissions de CO2.
Impact socio-économique
Le projet Volobe ne se limite pas à la production d’électricité ; il a également un impact significatif sur le développement économique et social de la Région. Le projet, évalué à 550 millions d’euros, devrait générer environ 1 500 emplois directs et indirects dans la construction, la gestion et l’entretien de la centrale. De plus, 5 % du budget total est alloué aux initiatives de responsabilité sociétale, incluant la construction de routes et l'extension du réseau électrique pour les populations locales. Le projet est également structuré comme un partenariat public-privé, avec une concession de 25 ans pour le consortium, offrant la possibilité de transférer l'infrastructure à l'Etat malgache à l'issue de cette période. Par ailleurs, le projet inclut la réhabilitation de la route principale de 26 km et la construction d’un pont de 150 mètres sur la rivière Ivondro, facilitant l’intégration économique de la Région. Cette infrastructure stratégique est perçue comme un signal fort du Gouvernement malgache en faveur du développement national, avec des impacts positifs attendus sur l’accessibilité économique de l’électricité, dont le coût pourrait être réduit jusqu’à quatre fois par rapport aux prix actuels.
Un danger. La vente sauvage des suppléments alimentaires « Plumpy Nut » et « Plumpy Sup » reprend de plus belle dans la Capitale. Ces aliments thérapeutiques prêts à l'emploi sont pourtant conçus pour traiter la malnutrition aiguë sévère à modéré chez les enfants âgés de 6 à 59 mois, et ce, dans les zones en urgence nutritionnelle. Ils permettent la prise en charge à domicile et ainsi d’augmenter considérablement le nombre d’enfants malnutris soignés, tout en améliorant l’adhérence au traitement et le taux de guérison. Mais les vendeurs à la sauvette courent les rues pour vendre ces compléments alimentaires. Ceci malgré l’établissement d’un comité de lutte contre leur vente auprès du ministère de la Santé publique et de la Société civile.
Selon les informations recueillies, la consommation de ces aliments thérapeutiques pour les enfants en pleine forme représente un danger pour leur santé. « Les personnes saines qui en consomment peuvent plus tard souffrir de surcharge pondérale ou d’obésité, sans parler des maladies cardio-vasculaires telles que l’hypertension, le diabète », informe un médecin nutritionniste auprès du ministère de la Santé publique. Effectivement, la consommation des Plumpy se fait uniquement sur prescription médicale, suite à des consultations auprès d’un spécialiste de la santé.
Du côté d’Ambodin’Isotry, 67 Ha ou encore à Ampefiloha Ambodirano, la vente illicite de ces produits gagne de l’ampleur. « Nous avons reçu pas mal de sachets de Plumpy au sein des centres de santé. Mon petit-fils a retrouvé sa forme après en avoir consommé quelques sachets. Il en restait encore et on s’est dit pourquoi pas les vendre à prix modique pour aider les autres enfants victimes de malnutrition », nous confie une grand-mère, voulant garder l’anonymat. Elle a toutefois avancé ne pas avoir été au courant de l’interdiction de la vente de ces compléments alimentaires et que beaucoup en proposent dans son quartier. C’est également le cas dans nombreuses localités des régions du Sud, où les Plumpy sont vendus librement dans les rues et les épiceries.
La plateforme de société civile HINA et les journalistes membres du réseau des Champions de la nutrition à Madagascar (CHANUT Mada) tirent la sonnette d’alarme et interpellent les autorités compétentes à prendre des mesures face à la vente libre de ces aliments thérapeutiques, notamment sur les réseaux sociaux. « La consommation d'aliments thérapeutiques, tels que le Plumpy Nut et le Plumpy Sup, échappe au contrôle des structures sanitaires. Leur vente est non seulement interdite par la loi mais ces suppléments sont surtout des dons offerts par les organismes internationaux pour venir en aide aux enfants victimes de la malnutrition à Madagascar », informe notre source. Dans tous les cas, les contrôles devront reprendre face à ce danger qui guette les enfants…
E.F. / P.R.
Une réunion des pasteurs de l’Eglise de Jésus Christ à Madagascar (FJKM) se tiendra à Mahajanga, du 14 au 18 août prochain. Environ six mille pasteurs, issus des trente-huit synodes, répartis dans les quatre coins de la Grande île, ainsi que ceux de Canada, France, La Réunion, Maurice, Allemagne, de Côte d’Ivoire, de New York (USA), sont attendus dans le synode Boina Vaovao. Ils seront accompagnés de leurs familles respectives. Le thème choisi est « Soyez ferme en tant que pasteur ».
Plusieurs programmes sont prévus pour cette rencontre biennale des pasteurs dont le recyclage et la formation, l'inauguration de l’université FJKM Ravelojaona située à Mahajanga, ainsi que la célébration du 56e anniversaire de l’Eglise FJKM. Ainsi, des rencontres sportives et des compétitions sont aussi organisées entre les pasteurs. Selon le comité d’organisation, tout est déjà mis en place le synode « Boina Vaovao » est déjà prêt pour accueillir l’évènement. La dernière rencontre s’est tenue en 2022 dans dix sites. « Il s’agira d’une sorte de recyclage pastoral qui est organisé avant le grand Synode national de la l’Eglise FJKM. Ceci se déroulera à Taolagnaro », indique-t-on. Tous les quatre ans, l’Eglise de Jésus Christ à Madagascar organise un Grand synode appelé « Synoda lehibe » qui prendra de décisions au niveau de cette Eglise durant les quatre années à venir. En parallèle avec cet événement aura donc lieu la célébration du 56e anniversaire de l’Eglise FJKM.
En rappel, c’est le 18 août 1818 que les premiers missionnaires protestants, les Gallois David Jones et Thomas Bevan, envoyés par la Mission de Londres, sont arrivés sur la côte Est de Madagascar, plus précisément à Toamasina. Ainsi, ce moment mais aussi le lieu des cérémonies étaient chargés d’Histoire et de symboles, d’autant plus que le synode dans lequel l’Eglise protestante unie fut fondée avait été proclamé en août 1968 dans ce même lieu.
Anatra R.
Après les 37 médailles, dont onze en or à Tokyo en 2021, l’Afrique visait 50 médailles à Paris. Au final, le continent quitte ces J.O avec 39 médailles dont 13 en or, 12 en argent et 14 en bronze. Un résultat loin du compte. Mais l’Afrique peut tirer quelques motifs de satisfaction.
Interrogé sur les chances du continent avant l’ouverture des J.O, l’Algérien Mustapha Berraf (président de l’ACNOA) avait énoncé ses attentes : une augmentation de près de 20% en termes de récompenses.
« Cela suppose une moyenne de 50 médailles » avait-il lâché, avant de répéter régulièrement auprès des médias.
A l’heure du bilan, objectif non atteint. Mais l’Afrique a fait mieux qu’à Tokyo en 2020 avec 37 médailles, dont 10 en or.
Comme toujours, l’athlétisme reste la discipline dans laquelle les Africains ont raflé le plus grand nombre de médailles, principalement grâce au Kenya (11).
Un peu moins en boxe, gymnastique artistique, rugby à 7, cyclisme ou escrime, même si ces compétitions ont généré des médailles.
Le football représente l’unique discipline collective dans laquelle une médaille a été remportée. L’Afrique aurait pu en glaner deux si le Maroc, médaillé de bronze ou l’Egypte (4e) s’étaient hissés en finale.
Plusieurs chances de médailles, considérées comme certaines, se sont en revanche évaporées. Pression du jour, adversité supérieure ou tout simplement blessure, ils n’ont pas validé ces promesses.
Ainsi, le triple-sauteur burkinabè Hugues Fabrice Zango, le taekwondoïste nigérien Abdoulrazak Issoufou Alfaga, la sprinteuse ivoirienne Marie-Josée Ta Lou, le Kenya Ferdinand Omanyala, deuxième meilleur performeur de l’année au 100m sont rentrés bredouilles.
Akpaki Deladem, président du CNO de Togo, estime que les raisons de ce recul africain en termes de médailles s’expliquent par « le niveau de plus en plus élevé des J.O », tout en admettant qu’il y a « une marge de progression ».
La fuite des athlètes africains vers d’autres cieux, notamment les pays du golfe peut être également une raison.
Ils n’ont pas accroché de médailles mais accompli des performances historiques. C’est justement le cas de l’équipe féminine de basket du Nigeria en quart de finale. Une première aux J.O, toutes catégories confondues.
De même, les débutants Sud-soudanais, pour leur premier tournoi olympique, ont titillé les Etats-Unis. Une élimination au premier tour, mais un succès historique de la plus jeune nation au monde face au Porto-Rico.
Parallèlement, le continent a explosé des records olympiques. Des exploits signés par le Botswanais Letsile Tebogo sur 200m (19''46), premier Africain sacré sur 200m, et le marathonien éthiopien Tamirat Tola (2h06'26").
Certains ont saisi l’occasion, bien qu’étant éliminés, de battre des records nationaux ou continentaux.
La Malgache Rosina Randafiarison s’est offert trois records continentaux en haltérophilie (arraché, épaulé jeté et total olympique).
Cheikh Tidiane Diouf a fait tomber le record du Sénégal, vieux de 58 ans au 400m.
Dès ce lundi 12 août, lendemain de la clôture des J.O, il faudra se projeter sur les prochains, en 2028 à Los Angeles, avec comme étape intermédiaire les J.O.J de Dakar. Mais attention : les grandes nations s’y sont déjà attelées…
(Recueillis par E.F.)
(Source : Kiady Arivony et Bernabé Kabré
2424.Mg-Madagascar, Oméga Médias-Burkina Faso)
Triste nouvelle. Le monde de la musique pleure la perte d’un grand compositeur et chanteur de l’ère « Kaiamba ». Le 10 août 2024 restera à jamais gravé dans les mémoires comme une journée de grande tristesse pour la Grande île. Simon Randrianatoandro, connu sous le nom d’artiste Simon Randria, le légendaire chanteur détenant les morceaux célèbres comme « Ianao irery », « Mba rahoviana re » ou encore « Izay rehetra sitrakao » est décédé à l'âge de 70 ans. La nouvelle a été annoncée sur les réseaux sociaux. Son parcours, Simon Randria n'avait que sept ans lorsqu'il est tombé amoureux de la musique. Un groupe de jeunes guitaristes, mené par son voisin du quartier d'Ankazomanga, lui a appris à jouer cet instrument. Plus tard, grâce à sa passion pour la musique, il arrivait à maîtriser d’autres instruments dont le violon, le saxophone, la guitare, le clavier.... Beaucoup le considèrent comme un artiste emblématique originaire de Toamasina, bien que Simon Randria vienne en réalité de la Capitale où il a vécu toute son existence.
Autodidacte
En 1972, il s'engage davantage dans les arts après avoir reçu une formation dans une chorale d'église. Cette même année, il sort son premier album, contenant deux chansons dont « Aok'é Aok'étsy »qui connaît un grand succès et figure parmi les œuvres les plus remarquées de cette époque. Depuis sa tendre enfance, Simon Randria a toujours été passionné par le quatrième art. En observant ses amis plus âgés jouer de la guitare, il a vite compris que l'expérience était essentielle. Il a d’ailleurs pris en photo toutes les séances où ces amis jouaient, ce qui lui a permis d'apprendre en les regardant. Au fil du temps, Simon a fabriqué une petite guitare, qu'il considérait comme « rare » à l'époque. L’un des conseils qu'il a retenus consistait à réviser les notes qu'il suivait, car cette pratique l’a aidé à progresser. Notons que c’était l’artiste producteur Jean Rabary de la troupe « Telo Miova » qui l’a soutenu à faire diffuser ses chansons à la station Radio Madagascar, après que celui-ci a été convaincu de son talent artistique. Une opportunité pour Simon Randria d’enregistrer ses chansons au studio Discomad. En 1976, le chanteur était appelé à servir dans l'Armée pour une période de deux ans. Tout en poursuivant sa carrière artistique, il a été chargé de la gestion des instruments au sein de l'organisation musicale de l'Armée CAPSAT.
Révérence
Simon Randria, à l'âge de seize ans, a composé une chanson marquante. Parmi ses œuvres, on peut particulièrement mentionner la chanson intitulée « Ianao Irery » dont la mélodie et l’arrangement musical continuent de toucher de nombreuses personnes. Cette chanson puise son inspiration dans une histoire vraie, vécue par l'une de ses sœurs. Les paroles résonnent avec des émotions profondes et des souvenirs poignants, rendant l'œuvre intemporelle et inoubliable. Les réactions à la nouvelle du décès de ce grand artiste ne cessent d’affluer. De nombreux artistes, célébrités et fans lui rendent hommage sur les réseaux sociaux. Dans un geste poignant, Solo Andrianasolo a rendu hommage à son homologue en se remémorant des moments partagés avec ce dernier. « Je me souviens de tout le temps qu’on a passé ensemble, lorsque nous étions encore élèves au Lycée J.J Rabearivelo en 1970. Dès fois, on priait ensemble à l'église St François Xavier d’Antanimena. J’admirais toutes les chansons que tu écrivais à cette époque, mon frère, y compris la chanson « Mba rahoviana re » que je n’ai jamais oubliée jusqu'à ce que j'aie pu obtenir la permission de l'emprunter. Merci pour tout l'art que tu avais apporté. Repose en paix mon frère Simon Randria ». Cet hommage de Solo Andrianasolo rappelle l'importance des liens et de la solidarité entre les artistes, ainsi que la pérennité de l'art, même en cas de perte de l’un de ses régisseurs.
Intemporelle
La disparition de ce grand nom de la musique a suscité une immense tristesse et une émotion palpable parmi les fans, les collègues artistes et l'ensemble de l'industrie musicale. Le chanteur Ndrina Ranaivo du groupe Zopanage a partagé son chagrin sur Facebook : « Adieu le grand chanteur. Repose en paix Simon Randria ! ».
« Simon Randria était non seulement un grand artiste, mais aussi un homme de paix et un ami. Sa musique vivra à jamais dans nos cœurs », ajoute Mahery du groupe Johary. La disparition de ce chanteur très célèbre, lors de l’époque « Kaiamba », laisse un vide immense dans le cœur de ses proches, ses admirateurs et tous ceux qui ont eu le privilège d'être touchés par sa musique. Sa voix, désormais silencieuse, continuera de résonner à travers les enregistrements et les souvenirs, perpétuant l'héritage d'un homme qui a dédié sa vie à cet art. Il laisse derrière lui une richesse culturelle inestimable, de la musique qui continue de toucher l'âme et d'influencer les mélomanes, même ceux issus de la nouvelle génération.
Sitraka Rakotobe