Le 7 février 2009 est une date qui continue de marquer les esprits et les cœurs à Madagascar. Ce jour-là, une marche historique menée par les partisans du changement vers le Palais présidentiel à Antaninarenina s'est tragiquement terminée par une répression sanglante. Ce moment sombre, qui a coûté la vie à plusieurs manifestants, est aujourd'hui un symbole de lutte et de sacrifice pour la liberté et la justice. Chaque année, la mémoire de ces martyrs de la libération est honorée par ceux qui ont partagé leurs idéaux et leur combat, notamment les membres d'AV7. Hier encore, comme une tradition immuable, des camarades combattants se sont rassemblés à Ambohitsorohitra. Parmi eux, beaucoup portaient non seulement les cicatrices physiques, mais aussi les douleurs émotionnelles laissées par ce triste épisode. Le dépôt de gerbes de fleurs au monument et lieux symboliques est une manière pour eux de rendre hommage à ceux qui ont sacrifié leur vie. Ce moment de recueillement collectif devient également une opportunité de renforcer les liens entre les survivants, de se remémorer ensemble les événements et de se réconforter face aux épreuves qu’ils continuent de porter en eux.
Il y a 16 ans…
Pour rappel, le 7 février 2009, les manifestants, galvanisés par leur détermination et la nomination de Monja Roindefo en tant que Premier ministre sur la Place du 13 Mai, se sont dirigés vers le Palais présidentiel pour exprimer leurs revendications. Cependant, cette action a été brutalement interrompue par les Forces de l'ordre, qui ont ouvert le feu sur la foule. Ce bain de sang a marqué un tournant décisif dans l’histoire politique du pays, attirant l’attention internationale sur la crise qui secouait Madagascar à l’époque. En ce 16ème anniversaire, la commémoration a été marquée par la présence remarquable de hautes autorités telles que le gouverneur d'Analamanga, des sénateurs, des députés, ainsi que des membres du Gouvernement et de la Présidence de la République. La maire d'Antananarivo et plusieurs personnalités politiques ont également pris part à cet hommage. Ensemble, aux côtés des membres d'AV7, ils ont déposé des gerbes de fleurs pour témoigner que, malgré le poids des années, la mémoire des martyrs de la libération reste intacte et vive dans la conscience collective de la nation. Leur sacrifice demeure un appel constant à la vigilance et la poursuite d'une société plus juste pour tous.
Nikki Razaf
« Ce n'est pas la ligne d'arrivée mais la ligne de départ. ». Sahondra Rabenarivo, présidente du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI), résume ainsi la présentation de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption 2025-2030 (SNLCC). Ce document, dévoilé la semaine dernière, fixe les objectifs pour les cinq prochaines années. Mais il ne s’agit que du début d’un long et ardu chantier.
Premier défi de taille : la lutte contre l’impunité. «Comment voulez-vous être crédible si les plus hautes personnalités de l'Etat, qui sont justiciables devant la HCJ, ne sont pas jugées ?», interpelle Sahondra Rabenarivo, lors d’un entretien en ses bureaux à Andohatapenaka mercredi. Les dossiers d’anciens hauts responsables restent bloqués à l’Assemblée nationale, empêchant toute mise en accusation devant la Haute Cour de justice.
L’autre point sensible évoqué est la confusion autour des immunités. Immunité parlementaire, immunité diplomatique ou encore « immunité de facto » lorsque certains ministres refusent d’autoriser des poursuites contre des agents publics... « Il y a là-dedans une part de méconnaissance de la loi et une autre part de non-application de celle-ci », regrette-t-elle.
Démanteler les réseaux
Un autre chantier prioritaire est de s’attaquer aux réseaux de corruption dans les secteurs clés. « Face aux réseaux mafieux, la Stratégie propose de mettre en place des réseaux vertueux. », note le numéro un du CSI. Sept task forces seront déployées dans des domaines sensibles comme la justice, l’éducation, la santé ou encore les finances publiques. De même, des filières stratégiques comme le trafic d’or, de saphir ou encore la vanille feront l’objet d’un suivi particulier.
Le travail ne s’arrête pas là. La SNLCC prévoit un vaste plan de sensibilisation et de vulgarisation des textes. Les réformes administratives seront également renforcées, avec des mesures comme l’interdiction d’accéder à de haut poste sans enquête de moralité approfondie. Autre enjeu crucial : la protection des lanceurs d’alerte. « Il faut ouvrir le dialogue dessus », insiste Sahondra Rabenarivo, soulignant les engagements internationaux de Madagascar en la matière.
Pour donner vie à cette Stratégie, il faut maintenant un décret de mise en place du comité de pilotage pour la mise en œuvre. Celui-ci sera co-piloté par la Primature et le CSI, et chargé de suivre la mise en œuvre des actions. Sahondra Rabenarivo espère que ce décret sera pris avant son départ de la présidence du CSI, dans une dizaine de jours.
L’Etat devra aussi apporter son soutien financier. « Il est difficile d’en demander plus », concède-t-elle, tout en appelant la Primature et le ministère de l’Economie et des Finances à être plus attentifs aux besoins du Système anti-corruption (SAC). Des demandes seront aussi envoyées auprès des partenaires techniques et financiers ayant déjà participé à l’élaboration de la SNLCC.
Plus que le soutien financier, pour que cette Stratégie ne reste pas un simple document, « une simple lettre morte », il faut une large adhésion populaire. « Il n’y a que l’opinion publique pour faire avancer les choses », affirme Sahondra Rabenarivo. D’où l’importance de la campagne médiatique en cours, destinée à informer le grand public.
Le défi est immense, mais la mobilisation est lancée. « Derrière tout cela, ça va être un gros travail à fournir sur cinq ans », prévient-elle. Il ne reste plus qu’à transformer ces engagements en actes concrets.
Recueillis par Lalaina A.
Une phase pilote concluante. La démonétisation du paiement des frais de transport dans les bus connectés de la ligne 147 D semble être un succès. Opérationnelle depuis le mois d’octobre 2024, la carte électronique est de plus en plus utilisée par les passagers pour régler leur ticket de bus auprès de cette coopérative de transport urbain. « Les détenteurs de carte "e-pass" n’ont plus besoin de préparer de la monnaie pour payer leurs frais de bus. Ils peuvent voyager en sécurité, tout en bénéficiant de la modernisation des transports en commun. De plus, ils pourront faire des réclamations si jamais leurs cartes sont perdues », avance Andry Razafindraibe, responsable au sein de la start-up CPP (Carte Passe Partout) System, initiateur dudit projet. Le service dénommé « eTIK-BUS » étant accessible et facile à utiliser, notamment pour les abonnés d’Airtel Money, lesquels peuvent effectuer les transactions avec les taxis-be de la ligne 147 D. D’ailleurs, le partenariat entre Airtel Madagascar et le CPP System a permis de concrétiser ce projet ambitieux de modernisation et de digitalisation des transports en commun, du moins à Antananarivo.
Récompenses aux chauffeurs et receveurs méritants
Des chauffeurs et receveurs de la coopérative Tselatra récompensés. Ces transporteurs en commun ont su répondre à plusieurs critères, entre autres une bonne gestion des tickets de transport, le respect du cahier des charges et l’entretien des équipements installés dans les bus. A l’issue de cette première phase, six lauréats ont reçu des goodies Airtel Money ainsi qu’un MIFI avec connexion Internet, illustrant l’engagement de l’opérateur à promouvoir la connectivité et le mobile banking. « Nous sommes fiers d’accompagner cette transition vers une économie plus digitalisée. Cette initiative ne se limite pas à une innovation technologique. Elle contribue également à l’inclusion financière et à la simplification du quotidien des usagers et des professionnels du transport », souligne Heritiana Randrianarison, directeur général d’Airtel Money Madagascar.
Notons que les deux partenaires dans ce projet de démonétisation dans les taxis-be partagent une ambition commune, qu’est d’accélérer la digitalisation du pays en rendant les transactions plus simples et accessibles. Leur partenariat vise à faciliter l’adoption du paiement électronique, développer des solutions technologiques durables au service d’un large public et démocratiser le « mobile money », tout cela afin de moderniser le secteur du transport et favoriser l’inclusion financière à Madagascar.
Recueillis par P.R.
Drame vers 22h, la nuit de jeudi dernier à Ivolaniray, quartier d'Anosibe. Les corps sans vie et déjà en décomposition des quatre membres d'une petite famille ont été retrouvés - ceux des parents empilés sur ceux de leurs fillettes - dans l'unique pièce de leur domicile le logement III où les victimes venaient à peine d'emménager, dimanche. Il s'agit des parents dont le chef de famille prénommé Bernard ou encore Mario (33 ans), de Marie, alias Neny (30 ans), des deux filles du couple, Elodie et Elidia, âgées respectivement de 2 et 7 ans. D'après les proches de la défunte mère de famille, le décès des victimes devait remonter la nuit de mardi dernier. « S'il n'y avait pas l'une de mes sœurs venue les rendre visite, jeudi dernier, je suis certain que le drame passera encore inaperçu. Et pourtant, le propriétaire qui occupe l'étage affirme n'avoir rien vu, ni entendu de suspect », confie Elie Solofoniaina, le frère de la défunte Marie. Et il a alors fallu forcer la porte pour que les autorités puissent se frayer un passage.
Mais qu'est-ce qui aurait pu provoquer cette scène horrible et macabre ? D’après les déclarations des riverains, la famille aurait succombé d'une asphyxie due aux émanations de fumée de charbon de bois, selon notamment une source policière. Une hypothèse que notre interlocuteur trouve la plus plausible : "Il pleuvait des cordes mardi soir dernier. Et la petite famille était réunie. Visiblement, le couple était assis sur le rebord du lit, en train de regarder la télé, attendant que le repas soit prêt, avant qu'il ne bascule sur les fillettes au moment de l'asphyxie. D'ailleurs, ils ont fait cuire du riz dont la marmite se trouvait encore sur le feu lorsque, sans le savoir, le carbone dégagé par le feu de charbon aurait fait insidieusement et lentement ses effets néfastes sur les occupants de la pièce », explique
encore le jeune Elie. Ce qui n'a pas été du tout de l'avis des proches du défunt chef de famille, de son vivant vendeur de chaussures de friperie. Du coup, la tension était palpable entre les deux familles. Toute la journée d'hier, les médecins de l'HJRA ont autopsié les dépouilles des victimes avant les obsèques prévus à Itaosy où se trouve le caveau familial du feu chef de famille.
La Brigade Criminelle est en charge de l'enquête sur cette affaire.
Franck R.
Le Gouvernement malagasy place l'amélioration du secteur des transports parmi ses priorités pour stimuler la croissance économique. En effet, l’extension des infrastructures portuaires est au cœur de ses projets. Cela a pour objectif d’accueillir des navires internationaux. A titre d’exemple, Madagascar a accueilli 308.275 visiteurs internationaux en 2024, selon le ministère du Tourisme. Ce chiffre inclut notamment les croisiéristes. Par conséquent, le renforcement des transports devient crucial pour soutenir le tourisme et l’économie au niveau national. Dans ce cadre, le ministre des Transports et de la Météorologie, Valéry Ramonjavelo, a rencontré avant-hier le président du Syndicat des industries de Madagascar (SIM), Tiana Rasamimanana. Cette rencontre a permis de faire des échanges à propos des besoins du secteur industriel. Les discussions ont porté sur les enjeux du transport routier, maritime et aérien. Tiana Rasamimanana a souligné l’importance d’une logistique performante. Selon lui, « il est essentiel d’améliorer l’acheminement des marchandises et la collecte des matières premières ». De plus, il a insisté sur la nécessité de renforcer les liaisons internationales pour soutenir la croissance industrielle. Le président du SIM a ajouté : « Cela garantirait la stabilité et la sécurité des investissements ».
Soutien
De son côté, le ministre des Transports a rappelé l’importance du secteur privé dans l’économie malagasy. Il a précisé que le bon fonctionnement de l’économie repose en grande partie sur ce secteur. En effet, ce sont les entreprises qui créent des emplois et participent à la croissance du pays. Par ailleurs, elles contribuent également aux recettes de l'Etat grâce à leurs obligations fiscales. Le ministre a pareillement souligné que l'Etat continuera de soutenir le secteur privé par des politiques publiques favorables. Enfin, les deux parties ont discuté des liaisons aériennes. Ainsi, elles ont évoqué les nouvelles liaisons offertes par Emirates. Elles ont par ailleurs parlé du partenariat de type « Code Share » entre Air France et Madagascar Airlines. Ces développements permettront ainsi d'améliorer les échanges internationaux. De plus, ils faciliteront la mobilité des touristes et des hommes d’affaires. Cette rencontre montre la volonté des deux parties de collaborer pour améliorer les infrastructures. Grâce à des investissements dans ce secteur, Madagascar pourrait se positionner comme un hub logistique clé dans l’océan Indien.
Carinah Mamilalaina
Ce dimanche, deux créatrices de mode malagasy, Mickaëla Kawn et Aina Luciana Rasoloarisoa, s’envoleront vers la France pour un séjour immersif axé sur la mode éthique et durable. Cette initiative, soutenue par la compagnie Air France, partenaire majeur du programme « Mode éthique et durable », offre aux lauréates l’opportunité de découvrir la ville de Paris, véritable épicentre de la mode créative.
Le programme de leur voyage comprendra une visite au salon Première Vision, un événement international incontournable pour les professionnels du secteur. Ce salon, qui met en avant les tendances de la mode éco-responsable, sera une occasion pour Mickaëla et Aina de rencontrer des acteurs clés de l'industrie, d'échanger des idées et de se familiariser avec les pratiques durables qui façonnent l’avenir de la mode. En plus de cette expérience au salon, les lauréates auront l’opportunité de visiter des ateliers d’artistes français, leur permettant ainsi d’appréhender les techniques et savoir-faire locaux. Ces rencontres constituent une étape essentielle pour les créatrices, désireuses de s’inspirer et d’enrichir leur propre démarche artistique. Les frais de voyage, comprenant les billets d’avion offerts par Air France, ainsi que l’intégralité des frais de séjour, sont pris en charge par l’Institut français de Madagascar. Ce dernier, avec le soutien de l’Institut français de Paris, a mobilisé ses ressources dans le cadre de l’appel à projets « Industries culturelles et créatives », témoignant ainsi de son engagement en faveur de la culture et de la création.
Cette expérience représente non seulement le début d’un voyage pour Mickaëla et Aina. Elle s’inscrit également dans la continuité du programme qui, pour la saison 3, s’apprête à lancer un nouvel appel à candidatures pour les créateurs résidents à Madagascar. Fidèle à ses objectifs initiaux, le programme vise à révéler, professionnaliser et accompagner les designers engagés dans une démarche durable et éco-responsable. Ainsi, cette aventure en France représente bien plus qu’un simple voyage. Elle incarne l’espoir et l’ambition d’une nouvelle génération de créateurs malagasy, désireux de faire entendre leur voix et de promouvoir une mode qui allie créativité, éthique et respect de l’environnement. Le voyage des lauréates est un pas vers l’avenir, un avenir où la mode éthique pourra briller sur la scène internationale.
Si.R
Les Makis de Madagascar de rugby à 7, masculine s'apprêtent à relever un défi de taille : le Challenger Series 2025. Cette compétition internationale, qui se déroulera du 26 février au 10 mars à Cape Town, en Afrique du Sud, représente une opportunité unique pour les rugbymen malagasy de se mesurer aux meilleures équipes du monde et de faire briller le rugby malagasy sur la scène internationale.
Un groupe relevé pour les Makis. Pour cette édition, les Makis ont été placés dans le groupe D, aux côtés de Hong Kong, Chine et du Canada. Un groupe qui s'annonce difficile, avec des adversaires expérimentés et habitués aux compétitions internationales. Cependant, l'équipe malagasy ne manque pas d'atouts. Son jeu rapide et explosif, qui a déjà surpris de grandes nations du rugby, pourrait bien être une arme redoutable pour les Makis.
Depuis le 22 janvier 2025, les Makis Seven sont en pleine préparation au vu de ce rendez-vous important. Les joueurs s'entraînent intensivement au stade Maki d'Andohatapenaka, avec des séances biquotidiennes supervisées par leur staff technique. Au programme, travail physique, tactique et technique, afin d'être prêts à relever le défi du Challenger Series.
Une étape cruciale pour le rugby malgache. Cette participation au Challenger Series est une étape cruciale dans la progression de l'équipe de rugby à 7 de Madagascar. L'objectif est clair, se mesurer aux meilleures équipes mondiales, réaliser une performance de haut niveau et promouvoir le rugby à 7 malgaches sur la scène internationale. La Fédération Malagasy de rugby, soutenue par le ministère de la Jeunesse et des Sports, met tout en œuvre pour garantir que les Makis soient dans les meilleures conditions pour représenter Madagascar avec fierté et détermination.
Derrière les Makis, tout un pays retiendra son souffle. Les Malagasy sont invités à soutenir massivement leur équipe nationale dans cette aventure humaine et sportive. Les Makis ont besoin de leurs supporters pour aller chercher la qualification et faire retentir l'hymne malagasy à Cape Town.
Elias Fanomezantsoa