Depuis mercredi dernier, la médiathèque de l’Institut Français de Madagascar (IFM), situé à Analakely, propose une œuvre novatrice qui transforme le paysage culturel local. Il s’agit de « Vaki-Beka », le premier « mangano », une combinaison de manga et de « angano » (conte malagasy). Ce projet ambitieux fusionne l'esthétique du manga japonais avec la richesse des récits traditionnels de Madagascar, constituant ainsi une étape cruciale dans la valorisation de l'identité culturelle de l'île à travers la bande dessinée.
Le magistrat malgache Fabien Tombohavana a été officiellement élu en tant que membre du Comité des Nations Unies pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, à l’issue d’un vote organisé au siège de l’Organisation des Nations Unies à New York.
Actuellement en fonction en tant que directeur chargé des droits de l’homme et des relations internationales au sein du ministère de la Justice malgache, il devient par cette élection le tout premier ressortissant malgache à intégrer cette instance onusienne spécialisée depuis sa mise en place en 2003.
Plus de dix jours après le drame lié à une affaire d'empoisonnement collectif, durant une fête d'anniversaire à Ambohimalaza, le nombre des personnes décédées ne cesse d'augmenter encore. A la date du 27 juin dernier, l'on dénombre 26 morts, le récent cas de décès ayant été signalé le fut à l'HJR Ampefiloha, du moins selon une source émanant de ce même Centre hospitalier universitaire de la ville.
La Commune d’Anjahana, dans le District de Maroantsetra, Région d’Ambatosoa, a accueilli une visite de terrain effectuée par le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, Hajarison François Sergio, suite au face-à-face avec les députés à l’Assemblée nationale. Ce déplacement s’inscrit dans le cadre d’une stratégie gouvernementale visant à réhabiliter les infrastructures hydrauliques agricoles, notamment les barrages, aujourd’hui en ruine.
Après ces quelques jours passés dans l’euphorie, dans la liesse ou dans l’allégresse afin de célébrer le 65e anniversaire du retour à l’indépendance, à la dignité et à la souveraineté nationale, il va falloir engager la vitesse – autre non pour une marche – arrière mais réellement pour un … retour, l’autre plus concret sinon plus palpable : le retour à la vie quotidienne. Une vie dure et difficile ! C’est la vérité, on ne peut pas l’ignorer ni le nier.
C’était une belle fête ! Grandiose dont l’apothéose fut atteinte lors du grand et traditionnel défilé de l’armée plus exactement « des armées » à savoir l’Armée, la Gendarmerie nationale et la Police nationale précédé de l’incontournable séance de feux d’artifices au Lac Iarivo (Ivato). De la frime pour les uns, fête oblige pour les autres ! A chacun sa perception de la chose. Rappel, 26 juin 1960 c’est aussi et surtout la fête d’anniversaire de la « naissance » de l’armée malagasy ! Une armée ou des armées, vu l’absence d’éventuels ennemis frontaliers, serviront à défendre les citoyens et leurs biens.
Ce fut l’une des fêtes de l’indépendance la plus emblématique que personnellement j’avais pu assister. J’avais 12 ans, révolus, lorsque le Président Tsiranana Philibert (feu) avait déclaré solennellement sur le « Vatomasina » à Mahamasina l’indépendance de Madagasikara, le 26 juin 1960. Je garde toujours frais et fort dans mes mémoires la réjouissance générale de la population présente au stade municipal de Mahamasina en cette date précise. Tout le monde s’embrassait, criait ou s’éclatait de joie et même dansait ! En ville, les klaxons des voitures déchiraient les tympans ! Les cloches des cathédrales, des églises grondaient et faisaient frémir les nuages ! Etc. Bref, ce fut la liesse générale et totale ! Et j’ai vu et assisté à tous les anniversaires de l’indépendance de la Grande île. Mais, ce 65e fut original voire spécial. Au-delà de l’hiver rude, le régime dirigé par Rajoelina a bien voulu braver les dures réalités quotidiennes de la vie et osait offrir au peuple, ne serait-ce qu’un moment, la joie de vivre. Et ce fut fait ! D’ailleurs, comme toutes les fêtes d’anniversaire, elles ne durent qu’une … journée.
Maintenant, il faut revenir ou redescendre sur terre ! Dur, dur mais on n’a pas le choix. Il faut affronter les dures réalités de la vie. Pour la grande majorité des gens qui mènent une existence précaire, il n’y a pas eu trop de différence avant ou après. Leur frileuse et trop modeste bourse n’a pas pu suivre le rythme effréné de la fête. En tout cas, beaucoup ont dû limiter les dépenses de fête. On s’était contenté du peu, du strict minimum et cela justement pour ne pas se casser la tête au poteau après fête.
Maintenant, passons aux choses sérieuses, aux choses concrètes ! Les ados et les jeunes s’apprêtent à affronter les examens officiels du BEPC et du BAC dans quelques jours ou semaines. Les autorités étatiques se doivent de faire face à ces problèmes répétitifs sinon éternels tels les délestages, les coupures d’eau, les intoxications alimentaires qui, au final, se transforment en … épidémies.
Les réjouissances de la fête nationale l’ont été ! Maintenant, il va falloir retourner aux réalités quotidiennes.
Ndrianaivo
La production d’électricité est un problème majeur à Madagascar. La manifestation la plus visible en est le délestage récurrent. Face à cette situation, le Président de la République, Andry Rajoelina, cherche activement un remède. Il a ainsi placé la transition énergétique au cœur de ses priorités. Autrement dit, il s’agit de passer d’une production majoritairement thermique — coûteuse et représentant 65 % de l’électricité produite dans la Grande île — vers des énergies renouvelables. Plusieurs projets dans ce sens sont déjà en cours dans le pays.
C’est dans ce cadre que, hier, à peine le grand défilé célébrant le 65e anniversaire du retour à l’indépendance achevé au stade de Mahamasina, le Président Andry Rajoelina s’est immédiatement dirigé vers le Palais d’Iavoloha. En effet, le Chef de l’Etat a présidé la cérémonie de signature d’un accord de coopération énergétique entre Madagascar et la société Global South Utilities (GSU), basée aux Emirats arabes unis (EAU). L’objectif affiché est clairement de tendre vers une souveraineté énergétique.
Deux accords majeurs ont été signés à Iavoloha, visant à renforcer la production d’électricité à Madagascar à partir d’énergies renouvelables. Le ministre de l’Energie et des Hydrocarbures, Jean-Baptiste Olivier, a signé au nom de l’Etat malgache, tandis que M. Ali Alshimmari, directeur général et PDG de Global South Utilities, a paraphé les documents au nom de son entreprise. Ces accords témoignent du renforcement des relations de coopération entre Madagascar et les Emirats arabes unis. Ils illustrent également le soutien des Emirats à l’objectif malgache de transition énergétique, c’est-à-dire le passage vers des sources de production d’énergie renouvelable.
Le premier accord, appelé « Head of Terms », définit les conditions préalables à la négociation d’un contrat d’achat d’électricité entre GSU et la JIRAMA, la compagnie nationale d’électricité. Il porte sur l’installation d’une centrale solaire d’une capacité de 50 MW à Moramanga, accompagnée d’un système de stockage par batterie de 25 MW. Le choix de Moramanga s’explique par la présence de lignes à haute tension reliant Andekaleka à Antananarivo, ce qui permettra d’intégrer directement l’électricité produite dans le réseau national. La réalisation de cette centrale solaire devrait s’étaler sur 12 mois. L’objectif est double, à savoir renforcer la capacité de production énergétique nationale et permettre à Madagascar d’atteindre l’autonomie énergétique, tout en promouvant le développement des énergies renouvelables.
Le second accord est un « Memorandum of Understanding » (MOU), qui marque un engagement de principe entre Madagascar et GSU concernant un projet de plus grande envergure. A travers ce MOU, GSU s’engage à mettre en place une centrale solaire d’une puissance de 250 MW. L’Etat malgache, de son côté, s’engage à soutenir et à faciliter la réalisation du projet, tout en s’engageant à acheter l’électricité produite. Dans ce cadre, une étude de faisabilité sera réalisée, suivie de négociations afin d’aboutir à un accord définitif garantissant les intérêts supérieurs de la nation et de la population, tout en respectant les normes et lois en vigueur à Madagascar. Un contrat définissant notamment le prix d’achat de l’électricité sera signé par la suite.
Lalaina A.
Le Président Andry Rajoelina a mis l’accent sur l’importance de la célébration du 65e anniversaire du retour d’indépendance de Madagascar dans son discours avant le coup d’envoi du défilé militaire hier au stade Barea Mahamasina.
« La flamme du patriotisme est ravivée dans nos cœurs en ce jour historique. L’on ne peut oublier les efforts et sacrifices de nos ancêtres pour le retour de notre indépendance », a – t – il déclaré avant de souligner que « 65 ans d’indépendance sont signe de maturité historique et constituent une période charnière vers un avenir meilleur pour tous les Malagasy.
Le Chef de l’Etat a profité de l’occasion pour rappeler les nombreuses réalisations les plus significatives à savoir la réhabilitation du « Rovan’i Madagasikara » qui fut détruit par les flammes avant de renaître de ses cendres. Un monument emblématique qui sera un héritage pour les générations futures. Sur cette lancée, le Président a également évoqué la réhabilitation du stade de Mahamasina afin de faire la fierté du peuple malgache.
Puisque la fête nationale coïncide aussi avec le jubilé des forces armées, le Président a ainsi donné le mot d’ordre pour que ces éléments fassent preuve « de patriotisme et d’engagement ». Enfin, le numéro un de l’Exécutif a lancé un appel à l’endroit de la population afin de se mobiliser, de faire preuve de volonté et d’unité dans le processus de développement de Madagascar.
Suite aux intoxications alimentaires qui s’enchaînent ces derniers jours dans le pays et notamment à Ambositra, les évêques et prêtres de ce diocèse ont effectué une déclaration, mercredi dernier. Ils ont présenté leurs condoléances aux familles des victimes et aux patients qui suivent encore des traitements à l’hôpital.
“ Ces dernières semaines, une série d'intoxications alimentaires ont eu lieu à Madagascar. Les familles se sont rassemblées pour manger et célébrer mais ces heureux événements ont tourné en cauchemar, tuant des dizaines de personnes laissant de nombreuses personnes sans voix”, soutiennent les évêques dans leur déclaration.
Et de poursuivre : “ C'est dans une immense tristesse que nous entendons, l'augmentation du nombre de décès, chaque jour. Ce fut un choc d'apprendre, le mardi 24 juin 2025, qu'un cas d'intoxication alimentaire avait également été signalé dans notre diocèse. De nombreuses personnes ont été hospitalisées d'urgence et nombre d'entre elles ont perdu la vie”.
En tant que parents, les évêques et prêtres adressent leurs condoléances aux familles des victimes et prient pour le repos de leurs âmes et pour le réconfort de ceux qui ont perdu des proches et souhaitent un prompt rétablissement pour les patients qui suivent encore des traitements. Ils ont aussi exprimé leur reconnaissance aux médecins qui prennent leurs responsabilités et travaillent dur pour soigner les malades et les encouragent également.
Quant aux dirigeants et toutes les autorités compétentes, ces hommes d'église sollicitent la prise de responsabilité. Ils demandent à ce que l'enquête sur cette intoxication alimentaire soit effectuée dans un bref délai et que la véritable cause de ce décès soit révélée afin que toutes un chacun puisse prendre précaution et que de tels accidents soient évités et ne provoquent pas de troubles sociaux.
“ Nous, évêques et prêtres, affirmons notre proximité et notre solidarité avec la population d'Ambositra. Si cette catastrophe se produit, Dieu ne nous abandonnera pas, mais ce qui se passe est un signal d'alarme pour les dirigeants gouvernementaux et les citoyens : ils doivent agir”, concluent les évêques.
Anatra R.
Une trentaine de cas par jour. L’épidémie de paludisme dans le District d’Ikongo, Région de Fitovinany, continue de mettre à rude épreuve les communautés et les structures de santé locales. Selon les chiffres émanant de “Médecins Sans Frontières” (MSF), laquelle intervient sur place depuis mi-mai, les équipes ont assuré 5 141 consultations à travers des cliniques mobiles déployées dans les zones les plus affectées. “Sur 4 361 personnes testées en 35 jours d’activités, plus de 3 567 cas positifs ont été diagnostiqués, confirmant la sévérité de la flambée”, communique ladite organisation médicale humanitaire internationale, intervenant à Madagascar depuis 1987.
Concrètement, MSF soutient les autorités sanitaires dans une réponse d’urgence déployée pour freiner la progression de l’épidémie et renforcer l’accès aux soins. L’intervention a été déclenchée à la suite de plusieurs alertes communautaires. Dès les premiers jours, une exploration conjointe menée avec le ministère de la Santé publique (MINSAN) a permis d’identifier les zones prioritaires et d’évaluer les capacités de réponse sur place.
Parmi les partenaires du MINSAN dans les activités de prévention, de gestion et de prise en charge du paludisme à Ikongo figurent la MSF, l’OMS et l’UNICEF. Les interventions y afférentes se font en proximité dans 5 Communes à savoir Maromiandra, Ikongo, Ambololadinika, Ankarimbelo et Ambatofotsy.
Cinq cliniques mobiles en activité
Les soins de proximité sont assurés par les 5 cliniques mobiles, à pied d’œuvre dans les 5 Communes d’intervention à Ikongo. La Commune d’Ambatofotsy a été la plus touchée par la flambée du paludisme au début, mais les interventions centrées sur place ont porté leurs fruits. Progressivement, les axes nord et sud du District d’Ikongo ont également été ciblés. « Souvent, les gens arrivaient avec des symptômes avancés, parfois sans avoir pu consulter depuis plusieurs jours. L’accès aux soins est un véritable défi dans la Région. Ces cliniques mobiles sont pour eux un soulagement », explique Robertine L. Zafimasy, l’une des membres des équipes mobiles.
Dans la gestion des cas, les équipes d’intervention s’assurent du référencement des patients nécessitant une prise en charge hospitalière, en appui aux Centres de santé de base (CSB) et en coordination avec les autorités sanitaires. Elles approvisionnent également les cliniques mobiles en intrants essentiels, dans un contexte de tension persistante sur les stocks. « Cette intervention s’inscrit en appui aux efforts du ministère de la Santé, face à une situation qui met à l’épreuve la capacité de réponse dans certaines zones reculées. A travers cette collaboration, notre objectif est d’atteindre plus rapidement les communautés les plus touchées », déclare Faustin Yamtemadji, responsable médical MSF à Ikongo.
Notons que la distribution de moustiquaires imprégnées aux patients testés positifs du paludisme, âgés de moins de 15 ans, ainsi qu’aux femmes enceintes et allaitantes lors des consultations, fait partie des actions de prévention en préparation. Dans tous les cas, MSF n’a pas manqué d’exprimer son inquiétude face à la vulnérabilité persistante des communautés, fragilisées par l’isolement géographique et le manque de ressources.
Recueillis par Patricia R.
Le ministère de tutelle, à travers la direction régionale de la santé publique de Fitovinany, a adopté des mesures urgentes face à l’épidémie de paludisme à Ikongo. Outre la poursuite des soins de proximité assurés par les équipes des cliniques mobiles, l’effectif du personnel médical dans les CSB II, à l’exemple de celui d’Ambatofotsy, a été renforcé. Ainsi, ils peuvent s’assurer du tour de garde la nuit, notamment pour suivre de près l’état des patients en cas d’hospitalisation. D’un autre côté, les dialogues avec les leaders villageois pour plus de responsabilisation ainsi que la conscientisation de tous les acteurs sur l’importance de la prévention, ont été consolidés. Parmi les messages véhiculés, la consultation des CSB dès la présentation des symptômes s’avère indispensable pour mieux soigner la maladie et éviter les complications, voire la mort. Les patients devraient aussi prendre régulièrement les médicaments, respectant les doses prescrites. Dormir dans les moustiquaires constitue la meilleure protection contre le paludisme...