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La Nationale 2 a de nouveau été le théâtre d’un drame de la route. Hier, aux environs d’Atsampanana Galois, une Hyundai Starex a effectué une violente sortie de route avant de se retrouver les quatre roues en l’air, plusieurs mètres en contrebas de la chaussée.

Le choc, d’une rare brutalité, a coûté la vie à deux occupants du véhicule. Le chauffeur est mort sur le coup, tandis qu’un passager, grièvement blessé, a succombé à l’hôpital malgré les efforts des secours. Une femme, également à bord, a été extraite des décombres et conduite d’urgence à l’hôpital de Toamasina. Son état de santé reste préoccupant.

Selon les premiers témoignages recueillis sur place, la Starex aurait tenté un dépassement dangereux d’un poids lourd, avant de se retrouver face à un autre camion venant en sens inverse. Dans une manœuvre désespérée pour éviter la collision, le conducteur aurait donné un brusque coup de volant, perdant aussitôt le contrôle du véhicule. Celui-ci a alors quitté la route pour s’écraser violemment en contrebas.

Les enquêteurs poursuivent leurs investigations afin de déterminer avec précision les circonstances de l’accident. Mais la thèse du dépassement risqué demeure, pour l’heure, la plus plausible.

Les images du drame, insoutenables, traduisent à elles seules la violence du choc et le sort tragique réservé aux occupants de la Starex.

 

Franck R.

 

Un marché prometteur et en expansion. La culture de champignons comestibles, en particulier les pleurotes, connaît un véritable succès dans le pays. Cette activité attire aujourd’hui de plus en plus de jeunes entrepreneurs et de familles à la recherche de revenus stables.

 

Dans plusieurs Régions du pays, notamment dans les Hautes-terres et à l’Est, des groupements agricoles se lancent dans la production de ces champignons comestibles très prisés sur le marché local. « Les champignons comestibles sont faciles à cultiver et à entretenir. Les pleurotes poussent sur des substrats naturels tels que la paille de riz, les copeaux de bois ou les résidus agricoles », dixit Lazainy, un cultivateur et formateur. Ils ne nécessitent ni une grande superficie, ni d’engrais chimique, ni une irrigation coûteuse. Les producteurs utilisent des matières organiques locales comme la paille de riz, les copeaux de bois ou encore les tiges de maïs pour constituer le substrat. Lui de poursuivre : « C’est un travail accessible à tous, même sans grande formation. Et toutes les matières nécessaires sont faciles à trouver. En quelques semaines, on peut récolter plusieurs kilos de champignons ».

 

En moyenne, un producteur peut obtenir jusqu’à 30 à 50 kg de champignons par cycle, avec un prix de vente variant de 10.000 à 15.000 ariary le kilo sur le marché local. Depuis l’implantation de cette culture dans le pays, la demande ne cesse d’augmenter dans les restaurants et les marchés. Cette activité contribue à l’autonomie financière des ménages. A part la création d’emplois directs, la filière « pleurotes » contribue également à la lutte contre la pauvreté rurale. 

 

Par ailleurs, des ONG et associations soutiennent les producteurs à travers des formations techniques, la fourniture de semences de qualité et la recherche de débouchés. Toutefois, la filière reste dans le secteur informel et est presque méconnue. Outre une source de revenus, les pleurotes sont connus pour leurs bienfaits sur la santé. Ils sont riches en protéines et faibles en calories. Ce sont aussi une source de protéines végétales et ils peuvent remplacer la viande dans une alimentation équilibrée. En moyenne, 100 g de pleurotes apportent environ 3 à 4 g de protéines. Ils sont pauvres en graisses et en calories, parfaits pour les régimes « minceur » ou équilibrés.

 

Anatra R.

Une fierté malagasy. La Grande île a remporté le prix « Excellence in Leadership and Innovation Award, Country Category », à la  Conférence internationale sur la planification familiale (ICFP 2025). Cette rencontre de haut niveau, rassemblant des leaders mondiaux en matière de la santé ainsi que des Gouvernements et organisations, s’est tenue à Bogota (Colombie) du 4 au 6 novembre dernier. « Les membres du jury ont salué notre engagement collectif et a reconnu que, malgré les défis actuels, une nouvelle génération se lève. Les jeunes, les organisations de la société civile et les acteurs de terrain portent un changement positif et audacieux pour la santé et droits sexuels et reproductifs (SDSR) », rapporte Mbolatiana Raveloarimisa, représentant des organisations de la société civile (OSC) lors de cette 7ème ICFP. « Participer à cet événement m’a rappelé une leçon essentielle : quand on agit avec conviction, même les petits pas finissent par changer le monde », ajoute-t-elle avec fierté.

 

L’ICFP 2025, la première organisée en Amérique latine, a réuni plus de 800 organisations, plus de 50 Gouvernements et 2.000 présentations scientifiques. Madagascar y était représenté par une délégation officielle ainsi que par des envoyés de l’OSC. « Nous avons pu partager des réalisations et bonnes pratiques en matière de financement, d’offre de services et de stratégies innovantes pour la promotion de la SDSR et de la planification familiale (PF). A cela s’ajoutent les échanges d’expériences entre pays et partenaires de mise en oeuvre afin de relever les défis communs, entre autres l’accès équitable à la SDSR et la PF, le financement durable, la communication pour le changement social et comportemental ou encore la prévention des grossesses précoces et non désirées chez les jeunes », informe la responsable auprès de la Direction de la santé familiale (DSFA)  auprès du ministère de tutelle, parmi les membres de la délégation malagasy.

 

Maintenant que l’engagement collectif de Madagascar a été salué, le défi étant de poursuivre voire renforcer les efforts pour maintenir le haut niveau d’engagement politique et opérationnel qui fait la réputation du pays en matière de planification familiale, d’après notre interlocutrice de la DSFA.

 

Pour information, près de 6 femmes sur 10 utilisent des méthodes contraceptives modernes, soit un taux de prévalence de 59 % à Madagascar, selon le rapport sur l’état de la population mondiale ou SWOP 2024. L’accès aux services de PF dans les Régions a considérablement augmenté, grâce aux multiples activités entreprises avec les partenaires. Selon toujours le SWOP 2024, l'utilisation de la contraception moderne a progressé de 10 % en 1997 à 43 % en 2021, réduisant de près de 20 % les grossesses non désirées. Des efforts restent toutefois à déployer, notamment avec la baisse et la perte des financements...

 

Recueillis par P.R.  

Le Gouvernement a annoncé que le projet de loi de Finances initiale (PLFI) pour l’année 2026 intègre désormais de manière plus claire les attentes de la population et du secteur privé. Le ministère de l’Economie et des Finances précise que la préparation du texte a débuté dès le mois de mars 2025 et qu’elle a donné lieu à des concertations approfondies avec les différents acteurs concernés.

 

Lors d’une conférence de presse tenue hier au Plan à Anosy, le ministre Herinjatovo Ramiarison a rappelé que l’un des piliers du PLFI 2026 repose sur une « fiscalité responsable et une mobilisation accrue des ressources », tout en mettant en avant les objectifs d’un Etat mieux géré, d’une réponse concrète aux attentes des citoyens et d’un soutien à la relance économique. Le taux de prélèvement fiscal, actuellement estimé à environ 11 % du produit intérieur brut (PIB), reste inférieur à la moyenne régionale, ce qui pousse le Gouvernement à chercher de nouveaux leviers de financement.

 

Pour y parvenir, le projet prévoit une réforme ciblée de l’impôt sur les revenus salariaux : les hauts revenus seront désormais imposés à un taux de 25 %, contre 20 % auparavant. Parallèlement, la masse salariale de la fonction publique devrait augmenter de 26 %, pour atteindre près de 4 852 milliards d’ariary. Le ministre a justifié cette hausse par le retard accumulé dans la revalorisation des salaires. « Ce niveau de 14 % d’augmentation globale des salaires est, pour l’heure, ce que nous sommes en mesure d’assurer », a-t-il indiqué. Selon Herinjatovo Ramiarison, cette mesure vise surtout à compenser trois années sans réajustement des rémunérations publiques.

 

Indemnités revalorisées

 

Les nouvelles dispositions prévoient également une revalorisation progressive des indemnités, notamment celles de logement, de craie et de risque, qui concernent surtout les enseignants et le personnel médical. L’Etat souhaite que la hausse des salaires entre en vigueur dès le début de l’année prochaine, tandis que l’application des nouvelles indemnités est prévue pour juillet 2026. Cependant, le ministre a précisé que la mise en œuvre dépendra du rythme des rentrées fiscales : « Nous finalisons encore certains détails. Tout dépendra de la capacité de l’Etat à encaisser ses recettes dans les délais ».

 

Sur le plan plus global, le PLFI 2026 met l’accent sur le redémarrage économique à travers un dialogue renforcé entre le secteur public et le secteur privé. Ce cadre de concertation a pour objectif de rendre les mesures plus cohérentes avec la réalité du terrain et d’encourager la création d’entreprises locales. « Le recours à une fiscalité élargie et à des dépenses mieux ciblées permettra de financer le développement tout en soutenant les acteurs économiques », a résumé le ministre.

 

Pour certains économistes, cette politique reste toutefois un pari risqué dans un contexte où l’économie informelle représente encore une grande part de l’activité nationale. Comme le souligne un membre du Cercle de réflexion des économistes de Madagascar : « Si les travailleurs formels supportent seuls l’effort fiscal, cela risque d’accentuer le déséquilibre et de freiner la compétitivité ». L’enjeu pour l’Etat sera donc de concilier relance, justice fiscale et soutenabilité budgétaire, dans une période où les marges de manœuvre financières demeurent étroites.

 

 

 

 

 

 

 

Une avancée marquante pour le cinéma africain vient d’être réalisée, posant une pierre angulaire pour le septième art du continent. A l’occasion du Congrès international annuel de l’Alliance des sociétés d’auteurs audiovisuels et cinématographiques (AVACI), lequel s’est tenu à Zagreb, en Croatie, l'Alliance panafricaine des scénaristes et réalisateurs (APASER) a scellé une entente historique avec Argentores, la société argentine des auteurs. Cet accord inédit inaugure une reconnaissance mutuelle des droits d’auteur entre l’Afrique et l’Amérique latine, garantissant désormais une rémunération équitable aux créateurs africains pour toute exploitation de leurs œuvres sur le sol sud-américain.

Ce partenariat constitue une avancée décisive pour assurer une protection internationale aux créations africaines. Désormais, les scénaristes et réalisateurs du continent bénéficient d’un mécanisme concret pour percevoir une juste rémunération lors de la diffusion de leurs œuvres au-delà des frontières africaines. L’accord a été accueilli avec enthousiasme par Laza Razanajatovo, président de l’APASER, qui a souligné son importance en tant que tournant majeur dans la reconnaissance mondiale des droits d’auteur africains. Selon lui, cette réalisation est porteuse d’espoir pour l’établissement d’une industrie culturelle plus équitable, durable et respectueuse des artistes.

L’APASER, créée pour promouvoir et défendre les intérêts des scénaristes et réalisateurs d’Afrique, poursuit son travail en faveur de la construction d’un cadre juridique et professionnel solide. Cette démarche reflète une volonté affirmée de structurer le secteur, permettant ainsi aux créateurs africains de faire rayonner leurs œuvres sur la scène internationale. La conclusion de cet accord sous l’égide d’AVACI témoigne également de la reconnaissance croissante des institutions africaines au sein des organismes internationaux, offrant une voix plus forte et une visibilité accrue à leurs revendications. Cette réussite marque un pas crucial pour hisser le cinéma africain sur la scène mondiale. Elle ouvre la porte à des collaborations enrichissantes et à un renforcement de la protection des œuvres, tout en affirmant la place centrale du continent dans l’univers de la création artistique mondiale. Une victoire significative pour les artistes africains, dont le travail trouve enfin une reconnaissance globale méritée.

Si.R

Un test grandeur nature pour Corentin Martins et ses hommes avant les prochaines échéances internationales.

La Fédération Malagasy de Football (FMF) a officialisé la tenue d’un match amical international opposant Madagascar à la Guinée équatoriale, le 17 novembre 2025 à Antalya, en Turquie. L’annonce a été faite ce jeudi sur la page officielle de la FMF. Ce rendez-vous entre les Barea et le Nzalang Nacional s’inscrit dans le cadre de la fenêtre FIFA du mois de novembre et servira de test stratégique pour les deux sélections.

Pour la Guinée équatoriale, cette confrontation s’inscrit dans la droite ligne de sa préparation pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025, prévue au Maroc en décembre prochain. Logée dans le groupe E aux côtés du Soudan, du Burkina Faso et de l’Algérie, la sélection équato-guinéenne peaufine ses automatismes avant d’aborder cette compétition continentale avec ambition.

 

Du côté malagasy, l’objectif est clair. Travailler la cohésion du groupe, renforcer la fluidité du jeu et évaluer le niveau collectif avant les prochaines qualifications africaines. Le sélectionneur Corentin Da Silva Martins voit dans ce match un laboratoire grandeur nature pour tester les associations offensives et les nouvelles orientations tactiques de son équipe.

La liste des 22 joueurs convoqués par le technicien français reste fidèle à la philosophie d’ouverture sur l’étranger. Sur les 22 éléments appelés, 20 évoluent dans des clubs en Europe, confirmant la volonté de s’appuyer sur des joueurs aguerris aux compétitions internationales. Seuls Michel Ramandimbisoa et Radoniaina Rabemanantsoa, pensionnaires du championnat national, complètent le groupe.

Plusieurs attaquants malagasy se distinguent actuellement par leurs performances en club. Hakim Abdallah affiche une belle régularité, tandis qu’Adinany confirme sa montée en puissance par son volume de jeu et sa présence constante dans la surface. Njiva Rakotoharimalala, fidèle à son explosivité sur les côtés, continue de briller par ses centres précis. Caddy Warren, en pleine confiance, apporte puissance et profondeur, alors que Lalaina Rafanomezantsoa se distingue par son impact et maturité dans le jeu.

Parmi les points d’interrogation, Arnaud, en perte de temps de jeu à El Gounah depuis plusieurs semaines, risque de ne pas figurer dans la liste définitive. A l’inverse, les nouveaux joueurs d’Al Merrikh, auteurs de débuts prometteurs, pourraient bénéficier de cette rencontre pour s’imposer dans le groupe.

Ce match amical face à la Guinée équatoriale représente donc un test important pour les Barea, à la fois sur le plan tactique et mental. Au-delà du résultat, il s’agira pour Corentin Martins d’évaluer la dynamique collective et d’affiner ses choix avant les prochains défis qualificatifs.

Encore une fois, Sony Laiton, Adrien Melvin et Loïc Lapoussin se sont démarqués par leur absence dans la liste de Corentin.

Elias Fanomezanantsoa 

 

La une du 7 novembre 2025

Publié le jeudi, 06 novembre 2025

Phénomène ténébreux

Publié le jeudi, 06 novembre 2025

Air du temps. Intoxication par-ci ! Empoisonnement par-là ? Ces derniers temps, pas une semaine ou pas un mois sans que l’on fasse état d’intoxication alimentaire sinon d’un acte supposé d’empoisonnement. Pour le premier ou le second cas, il y a toujours une ou des vies d’autrui en cause. Alors, les Malagasy auraient-ils sciemment dévié de la ligne de conduite morale, le « Soatoavina malagasy », une valeur immuable héritée de nos ancêtres, les Ntaolo, pour s’adonner librement aux pratiques obscures et alarmantes chères au Prince des ténèbres.

Durant ce second semestre en cours, des vagues d’intoxications alimentaires d’une gravité inhabituelle secouent Madagasikara. Certaines d’entre elles auraient été l’œuvre voulue d’empoisonnement. De sinistres actes délibérément commis et dont les mobiles demeurent, pour la plupart des cas, flous.

Dans la soirée du samedi 14 juin 2025, à Ambohimalaza, une fête d’anniversaire vire au drame. Le dimanche 15 au petit matin, des invités, en grande partie des jeunes, ont eu des malaises inhabituels. Ils ont été acheminés en toute urgence vers les centres de santé les plus proches jusqu’à l’HJRA. Une quinzaine d’invités succombent dès les premières heures du drame ! Les autres, pris en charge rapidement, semblent s’améliorer mais finalement leur état reste alarmant et même s’empire. Leur pronostic vital est engagé ! Le bilan des décès s’alourdit au fil du temps pour atteindre la quarantaine. Les victimes supposées hors de danger courent toujours le risque fatal. Le cas de Tojo inquiète les proches. Evacué à l’île Maurice, après les traitements utiles, Tojo revient au pays apparemment en forme. Quelques semaines après, Tojo présente de nouveau des symptômes critiques dont l’étouffement, il ne parvient pas à respirer normalement. Il a été ré-évacué à Maurice pour suivre encore  des traitements plus appropriés. Les familles proches, entre autres, son épouse et ses enfants s’inquiètent sérieusement. Les débats sur la ou les causes du drame s’enflamment et cela jusqu’à très récemment avec l’entrée en scène des nouveaux tenants du régime de la transition. Intoxication ou empoisonnement. Les autorités sanitaires et même les dirigeants de l’époque s’empressèrent à confirmer qu’il s’agissait des cas d’empoisonnement. D’autres qui dénoncent l’hypothèse tenue par les tenants du régime précédent persistent et signent qu’il s’agissait des intoxications alimentaires déclenchant le botulisme très sévère. Dans tous les cas de figure, le drame d’Ambohimalaza nous amène à une profonde remise en cause de l’état moral et … spirituel des Malagasy. Les valeurs culturelles et morales dont nous étions fiers depuis toujours s’évanouissent comme une fumée qui disparait, emportée par le vent !

D’autres cas similaires ont apparu dans d’autres Régions. A Mahajanga, à Toamasina, à Ambositra, à Toliary, etc. le même phénomène ténébreux frappe avec les mêmes effets : maladie compliquée, décès inévitables. Sans oublier de ces troubles neuropsychiques qui sévissent auprès des jeunes collégiennes. Dix ou quinze jeunes filles d’un même établissement scolaire entrent subitement en transe. Les autorités locales ne savent quoi faire sinon punir un quidam que l’on accusait d’être à l’origine du phénomène ténébreux. 

Point n’est besoin de se référer à des explications magiques, noires ou blanches, chacun d’entre nous doit se ressaisir et se remettre en cause en nous-mêmes.

Et le pays qui, déjà en situation catastrophique, peine à se frayer le chemin de la sortie. 

Ndrianaivo 

La Haute Cour constitutionnelle (HCC) a rendu hier une décision très attendue concernant l’organisation de l’élection présidentielle anticipée. Les présidents du Haut conseil pour la défense de la démocratie et de l’Etat de droit (HCDDED) et de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) avaient saisi la Cour pour demander des clarifications sur l’article 4 et le considérant n°9 de la décision n°10-HCC/D3 du 14 octobre dernier. Ces textes stipulaient que « les institutions et organes constitutionnels en place continuent d’exercer leurs pouvoirs habituels » et fixaient initialement un délai de 30 à 60 jours pour organiser l’élection présidentielle.

La HCC a confirmé la recevabilité des demandes d’interprétation, rappelant que les requérants, en tant qu’organes constitutionnels, ont « un intérêt pour agir devant la Haute Cour de céans ». La Cour souligne que ses décisions doivent être appliquées sans fausse interprétation et que l’éclairage demandé vise à prévenir toute incertitude juridique et à assurer la continuité institutionnelle.

Sur l’article 4, la Haute Cour a précisé que le mandat des membres des institutions et organes constitutionnels continue normalement. Elle indique que « les mandats des membres de l’Assemblée nationale, du Sénat et de la Haute Cour constitutionnelle sont consacrés par les articles 69, 80 et 114 de la Constitution », tandis que les mandats de la CENI et du HCDDED sont régis par les lois n°2015-020 et n°2015-001. Les membres de ces institutions restent ainsi en fonction et continuent d’exercer leurs pouvoirs habituels.

Concernant le considérant n°9 relatif au calendrier électoral, la HCC a rappelé que celui-ci prévoit initialement que l’élection présidentielle doit se tenir dans un délai de 30 à 60 jours après la constatation de la vacance de la Présidence de la République. La Cour a cependant ouvert la possibilité d’un report du scrutin, précisant que cela peut se faire « sous le contrôle de la Haute Cour constitutionnelle » en fonction des conditions politiques, sécuritaires, financières et techniques nécessaires pour garantir un scrutin libre et transparent.

Selon l’interprétation de la HCC, le plafond de 60 jours n’est plus strictement imposé. Le report de l’élection peut désormais être envisagé au-delà de cette limite, à condition que la Cour supervise le processus et que les conditions permettant un scrutin régulier soient réunies. Ce scrutin pourrait ainsi se tenir aussi bien en début d’année prochaine que dans deux ans, comme le souhait déjà émis par les tenants du pouvoir actuel auparavant.

La Rédaction

 

Le premier Projet de loi de Finances initiale (PLFI) pour 2026, censé incarner l’acte fondateur de la « refondation » promise par le nouveau pouvoir de transition, prend à contre-pied cette ambition. Loin de marquer une rupture, il reconduit massivement les lignes budgétaires héritées du précédent régime et accorde des enveloppes conséquentes aux appareils de l’Exécutif. Adopté à la hâte en Conseil des ministres, deux jours à peine après la nomination du Gouvernement, le texte apparaît davantage comme un budget de continuité que comme la matrice d’une nouvelle politique publique.

Le ministre de l’Economie et des Finances, Herinjatovo Aimé Ramiarison, ne s’en cache pas : le document a été préparé dès le mois de mars, donc sous l’ancien Gouvernement. Derrière les mots de la « refondation », les chiffres, eux, témoignent d’une constance frappante. Une refondation différée, en somme.

Le discours gouvernemental évoque un recentrage des programmes d’investissement public sur l’énergie, l’eau, la santé et l’éducation. Pourtant, la présentation même du budget illustre le contraire : la refondation est renvoyée à plus tard, dans l’attente d’une hypothétique loi rectificative. Le ministre tente de rassurer l’opinion publique en annonçant une loi de Finances rectificative pour juillet 2026, destinée à « ajuster si besoin ». En reconnaissant que le PLF 2026 n’est qu’un texte de transition, le pouvoir admet implicitement que la rupture tant souhaitée n’est pas encore amorcée. 

Certes, cette prudence peut se comprendre dans un contexte institutionnel encore instable, mais elle renforce le sentiment d’une continuité déguisée. Aux yeux d’une opinion publique lassée des discours, l’annonce d’une refondation sans réforme tangible alimente la défiance.

Avant même son adoption parlementaire, le projet de loi de Finances 2026 révèle une continuité assumée. Les mêmes députés qui validaient hier les budgets du précédent régime s’apprêtent à faire de même, sous couvert de renouveau.

Une continuité budgétaire flagrante

Les montants inscrits pour les institutions de prestige confirment le poids persistant de l’Exécutif dans la dépense publique. La Présidence de la République bénéficie d’une enveloppe de 313,9 milliards d’ariary, la Primature d’un budget record de 633,4 milliards, tandis que l’Assemblée nationale dispose de 76,8 milliards. Ces chiffres, extraits du tableau de répartition par institutions et ministères du PLF 2026, confirment la solidité financière des pôles de pouvoir exécutif et la concentration des moyens entre leurs mains, au moment même où le discours politique prétend amorcer une ère nouvelle de sobriété et de refondation.

Ainsi, le contraste entre la parole politique et la structure du budget saute aux yeux. D’un côté, le Gouvernement proclame la volonté d’un Etat exemplaire et sobre ; de l’autre, il entérine des dotations généreuses pour la Présidence et la Primature, et maintient un train de vie institutionnel peu compatible avec la situation économique du pays. Sans réforme plus profonde du système de rémunération et des dépenses de fonctionnement, elle ne changera guère la structure d’un budget où l’essentiel des ressources reste capté par le sommet de l’Etat.

Dans le même temps, le plafond global des crédits pour l’ensemble des pouvoirs publics et ministères atteint 15 777 208 696 ariary, soit un niveau qui traduit davantage une consolidation du statu quo qu’une politique d’austérité. La création d’une « Mission 101 – Refondation » directement rattachée à la Présidence renforce encore le rôle central de l’Exécutif dans la mise en œuvre du projet gouvernemental.

Les ministères sociaux : importants mais insuffisants face aux enjeux

Le Gouvernement assure que la santé et l’éducation figurent parmi les priorités du nouveau budget. Le ministère de l’Education nationale dispose effectivement d’une enveloppe de plus de 2 315 milliards d’ariary, tandis que la Santé publique reçoit environ 856 milliards. Ces montants, élevés en valeur absolue, doivent toutefois être relativisés. Leur évolution réelle par rapport aux besoins nationaux reste insuffisante au regard de la dégradation des infrastructures scolaires et sanitaires. Une lecture détaillée du document budgétaire révèle par ailleurs que la majorité des augmentations concerne les dépenses de fonctionnement : salaires, primes et charges administratives absorbent encore la plus grande part des crédits, au détriment de l’investissement direct dans les services à la population. 

Les contradictions les plus saillantes

La concentration des moyens sur l’Exécutif traduit clairement la persistance d’un Etat qui se finance avant tout pour assurer la continuité de ses appareils de pouvoir. A cela s’ajoute un scepticisme croissant face à certaines mesures jugées purement symboliques, comme la taxe de 25 % sur les hauts salaires. Cette mesure, sans réforme structurelle des indemnités, primes et enveloppes de fonctionnement, ne saurait à elle seule corriger les déséquilibres internes du budget. L’exposé des motifs évoque bien des réformes salariales et la revalorisation de certaines caisses, mais la traduction concrète de ces intentions reste encore à démontrer, programme par programme.

Entre rhétorique et réalité chiffrée

Le PLF 2026 contient incontestablement des éléments de langage liés à la refondation et met en avant des priorités sociales sur le papier. Pourtant, à la lecture des montants et de la structure budgétaire inscrite dans les annexes, il témoigne avant tout d’une continuité : les enveloppes de la Présidence et de la Primature demeurent importantes, les lignes de fonctionnement substantielles, et le calendrier d’ajustement repoussé à plus tard. En définitive, la refondation se limite pour l’instant à une rhétorique, tandis que la réalité budgétaire traduit surtout la permanence d’un système qui se renouvelle dans les mots, mais se prolonge dans les chiffres.

R.L.

 

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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