Une légère variation pendant un mois. L’ariary a connu une stabilité malgré la crise sanitaire mondiale et les mesures de confinement adoptées par le Gouvernement. Selon le cours de change de la Banque centrale de Madagscar, un dollar américain coûtait 3 739 ariary en fin du mois de mars. Hier, cette monnaie étrangère s’échangeait à 3 797 ariary. En général, le taux de variation reste faible, allant de 0,5 à 0,7 %. Il en est de même pour l’euro. En fin du mois de mars, un euro équivalait à 4 121 ariary. Sa valeur n’a pas réellement fluctué malgré le confinement puisqu’il vaut actuellement 4 118 ariary. Sa variation oscille entre 0,15 à 0,20 %.
La renommée du nouveau remède Covid-Organics, destiné à lutter contre le coronavirus, a bel et bien dépassé les frontières nationales. A preuve, hier, un avion spécial affrété par le gouvernement de la Guinée équatoriale a atterri Ivato et d’y repartir avec 1,5 tonne de Covid Organics (CVO).
C'est un fait indéniable. Au vu des chiffres et des cas rapportés, les Malagasy résidant à Madagascar résistent mieux au Covid-19 que leurs compatriotes établis à l'extérieur du pays.
Le moment opportun. Cette période d’urgence sanitaire place la « Paositra Malagasy » en position stratégique. L’entreprise, qui a déjà prévue une recapitalisation à la fin de son exercice comptable, se concentre à la promotion de ses activités. En effet, le Gouvernement lui a donné un grand coup de pouce à travers le projet « Tosika Fameno ». Ce service postal développe l’inclusion financière grâce à l’ouverture d’un compte des bénéficiaires à travers « Paositra Money ». Les responsables au sein de « Paositra Malagasy » ont facilité toutes les démarches puisqu’une carte délivrée par les Fokontany suffit comme pièce justificative. « Ceux qui possèdent déjà un téléphone mobile peuvent tout de suite retirer leur argent sur " Paositra Money ". Les autres peuvent l’obtenir grâce à leur livret de famille », explique Richard Ranarison, directeur général de la « Paositra Malagasy ». En un clin d’œil, l’entreprise compte plus de 189 000 abonnés. A noter que toutes les offres de « Paositra Money » sont actuellement gratuites, notamment l’ouverture d’un compte, le retrait, le dépôt ainsi que le paiement de la facture de la société d’eau et d’électricité (JIRAMA). Et ce, jusqu’à la fin du mois de mai.
Parallèlement à cela, le service de l’envoi des colis connait également son essor. Depuis le confinement de la Région d’Antananarivo, Fianarantsoa et Tamatave, le service « Paositra Rapida » se charge de l’envoi express de courriers, de documents et de marchandises. « Notre service a connu un accroissement depuis le confinement. Sans autorisation spéciale, les voitures de transport sont interdites de circulation dans les Régions. Par conséquent, les gens se tournent vers notre service. Ils envoient des médicaments, des vêtements et même des canapés », rapporte un responsable. Il faut savoir que la « Paositra Malagasy » possède 250 agences éparpillées dans la Grande île. La société assure le premier service de proximité pour la population.
Il faut rappeler que la « Paositra Malagasy » a rencontré beaucoup de difficultés au cours des dix dernières années à cause du détournement de fonds et l’absence de contrôle financier. Dorénavant, l’entreprise compte accuser un bénéfice dans sa comptabilité. De grandes tâches l’attendent encore, pour ne citer que le paiement des salaires des fonctionnaires et les bourses des étudiants. Entre-temps, elle réhabilite toutes ses agences dans le pays.
Solange Heriniaina
Parmi les plus affectés par les mesures de confinement figurent les enseignants mais malheureusement, ils n’ont jamais été priorisés. Nombreuses sont leurs revendications mais ils n’ont pas obtenu de réponse jusqu’à hier. Reconnaissante envers les enseignants et consciente de l’intensité de leur travail, la Première dame Mialy Rajoelina et son équipe de l’association Fitia, assistées par Iarintsambatra Rijasoa Andriamanana, ministre de l’Education nationale et de l’Enseignement technique et professionnel (Menetp), se sont déplacées dans la journée d’hier auprès de quatre établissements scolaires publics, à savoir le Collège d’enseignement général (CEG) de Nanisana, le Lycée technique professionnel (LTP) d’Alarobia, l’Ecole primaire publique (EPP) d’Ankorondrano et le Lycée Analamahitsy.
Dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’urgence social « Vatsy Tsinjo », la Première dame a remis des packs dont chacun est composé d’un sachet familial de CVO, 5 kg de riz, 2 kg de grains secs, un litre d’huile, 1 kilo de sucre, 250 g de sel, un pot de miel, 2 masques signés Association Fitia et 500 ml de gel hydroalcoolique. 161 enseignants d’élèves en classes d’examen ont été les bénéficiaires de cette première vague. En effet, d’après les explications, cette action de lancement avec la présence de Mialy Rajoelina n’est que le début d’une opération « Vatsy Tsinjo », spécial « enseignants ». « L’association Fitia intervient dans la promotion de l’éducation à Madagascar. Notre action vous touche particulièrement puisque l’avenir des élèves en classes d’examen est entre vos mains. Je vous encourage ainsi dans l’exercice de ce métier passionnant et exigeant. (…) Et comme tout citoyen, vous avez besoin de renforcer vos systèmes immunitaires, d’où la distribution de Covid-Organics », déclare la présidente de l’association Fitia, Mialy Rajoelina.
Selon Randrianasolo Fanjatiana, directeur du CEG de Nanisana, cette mobilisation symbolise l’intérêt que porte le Gouvernement envers les enseignants. Pour cet établissement scolaire, 964 élèves inscrits en classe de 3ème sont sous la responsabilité de 94 personnels enseignants qui travaillent actuellement en rotation. Ils ont tous bénéficié de cette aide.
K.R.
Des citoyens et transporteurs désobéissants. Le respect des barrières sanitaires dans les transports en commun commence à se relâcher autant que le contrôle. Des taxis-be exerçant dans la zone urbaine et suburbaine ne pratiquent plus le gel désinfectant à l’entrée du véhicule et on constate le grand désordre dans les bus.
Questionnés sur ce fait, ces aides- chauffeurs ont avancé qu’ils ne disposent plus de gel. Cependant, chaque taxi-be est approvisionné tous les deux jours. D’autres avancent qu’ils ne le pratiquent que sur les passagers qui en demandent. « Le temps nous presse durant les heures de pointe, nous ne donnons pas le gel aux passagers puisque ces derniers s’empressent de monter dans le bus et nous n’avons plus le contrôle sur qui a lavé ses mains ou pas », avance un transporteur.
Ces derniers temps, ces transporteurs ont réclamé de travailler à plein temps, mais ils se trouvent qu’ils figurent parmi les indisciplinés et ils ne sont pas capables de respecter les mesures mises en place par le ministère de tutelle. De l’autre côté, le contrôle est insuffisant. Et comme d’habitude, ces derniers trouvent toujours un moyen de circuler à l’insu des contrôleurs. D’ailleurs, l’Agence des transports terrestres (ATT) renvoie la balle à la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) concernant le contrôle des taxis- be dans la zone urbaine, face à l’accomplissement de ces barrières sanitaires.
Concernant le port de masque de protection, le nombre des personnes qui portent de masque diminue. Contrairement à la première journée, elles ne se soucient plus des sanctions qui les attendent.
Pour la semaine prochaine, le Centre de commandement opérationnel misera sur le renforcement des sanctions pour ceux qui ne respectent pas les mesures avance le coordonnateur du centre, lundi dernier, le Genéral Elack Andriankaja, durant son intervention à la Télévision nationale malagasy.
Anatra R.
Rajoelina Andry Nirina, l’homme aux multiples casquettes, en dépit de son jeune âge, a tout entrepris, tout encaissé et tout occupé. Opérateur économique et chef d’entreprise, chef de famille, maire élu, Chef d’Etat et chef de guerre et enfin « Maître d’école ». Il aura tout vu ou presque et aura tout … réussi !
En fait, très jeune autour de la vingtaine, Rajoelina embrassa déjà le métier de chef d’entreprise avec succès. Suivant le cours normal de la vie, il s’engage dans la vie de famille et devient tout naturellement père et chef de famille. En homme d’engagement et de devoir, Rajoelina met les pieds dans l’arène politique. Il créa son parti, le Tanora Gasy Vanona (TGV) et s’engouffra dans la mêlée en se portant candidat à la Mairie de la Capitale en 2007. A la surprise générale, le jeune Andry remporta haut la main le scrutin. Et de là, tout s’enchaine, de façon fulgurante, à une vitesse grand « V » du … TGV ! Propulsé par un énorme mouvement de contestation populaire en 2009, le maire de la Capitale accède à la magistrature suprême. Il dirigea la Transition qui, à terme, durera cinq longues années.
Rajoelina mettra à profit la « traversée du désert », sous d’autres cieux, de 2013 à 2018, à peaufiner le bagage intellectuel et approfondir son background politique. Ce long silence de cinq ans lui sera également utile pour étoffer l’escarcelle dans le but de confectionner un sérieux projet de société. L’IEM, l’ « enfant » née, lui servira d’atout pour convaincre les indécis. Rajoelina retrouve le sommet du pouvoir, cette fois-ci, par le biais d’une élection libre et acceptée de tous.
Arrive cet intrus, le nouveau coronavirus, le Covid-19, qui sème la terreur dans les esprits et cause d’énormes dégâts. Rajoelina Andry en sa qualité de Président de la République, Raiamandreny de tous les Malagasy, retrousse les manches et va au front de la guerre. Il prend en main les commandes. En chef de guerre, chef Suprême des Armées, Rajoelina dirige la bataille pour écraser l’ennemi. Des consignes ont été transmises pour être appliquées rigoureusement. Le confinement et le port de masque font figure de mesures phares.
Les habitants concernés rechignent à obtempérer. Les tenants du pouvoir, en première ligne le Chef de l’Etat, ont dû faire preuve d’ingéniosité et de fermeté pour faire appliquer la discipline, la loi. Compte tenu de la complexité de la chose, le Président Rajoelina a dû enfiler le tablier de Maître d’école dont la tâche centrale réside évidemment à inculquer le bien fondé des mesures prises et à faire imposer la discipline. Ce n’est pas du tout évident !
En dépit des efforts déployés et des résultats encourageants, Covid-19 continue de sévir dans la « salle de classe ». La charge qui pèse sur les épaules du Maitre d’école s’alourdit. Aussi, faudra-t-il durcir la discipline et la tâche du Maitre, à maintenir sages les « élèves » en classe, se complique.
Il est vrai que le métier de pédagogue ne s’improvise pas. Seulement, à l’allure de ce qui est, Monsieur se débrouille pas mal. En lunettes blanches aux grosses montures noires, Maître Rajoelina tape sur la table. Apparemment, la tactique passe. Sauf de rares exceptions, le port du masque se généralise.
Ndrianaivo
Huit jours après le lancement officiel du Covid- Organics, l’Institut Malagasy de Recherches Appliquées (IMRA) a révélé sa composition.
Ce tambavy, qui fait la fierté des Malagasy et dont la découverte a été saluée par les Africains, est ces derniers jours victime de dénigrement à travers les réseaux sociaux. Pire, certains s’amusent à dévoiler sa soi-disant composition pour des raisons obscures. Ce qui a sans doute emmené l’institut fondé en 1957 par le Professeur Albert Rakoto Ratsimamanga à sortir de son silence afin que les utilisateurs ne soient pas dupés par ces fausses informations qui dénigrent les chercheurs malagasy et les produits « Vita malagasy ».
« L’IMRA ne cautionne pas la véracité de la composition et de la formulation annoncées dans un document portant notre logo qui circule actuellement sur les réseaux sociaux. Ce document n’est pas officiel » précise le directeur général de l’IMRA, le docteur Charles Andrianjara. Il s’agit ainsi d’un faux document qui peut induire en erreur les utilisateurs et nuire à la réputation de l’institut dont la renommée a dépassé depuis plus de quatre décennies les frontières malagasy grâce à ses produits qui font le bonheur des grands laboratoires pharmaceutiques mondiaux.
Pour le cas du Covid- Organics, tisane préventive et curative, contre le Covid- 19, n’en déplaise à certains, elle a été conçue à partir des flores endémiques de Madagascar et composée par des plantes médicinales. « Le Tambavy CVO est composé de 62% d’artemesia et des plantes médicinales ayant des propriétés antiseptiques de fludifiant bronchique utilisées dans la composition de remèdes traditionnels depuis des années », révèle le docteur Charles Andrianjara. Lui qui n’hésite pas à dénoncer l’acte des initiateurs du faux document « de nature à décrédibiliser les travaux de recherche effectués par les scientifiques malagasy ayant contribué à la découverte de la formulation du Covid- Organics ».
Le directeur général de l’IMRA rassure le grand public que le Tambavy CVO a fait l’objet d’études par les laboratoires de l’institut, conforme et a obtenu les autorisations de mise sur le marché. Il a martelé que l’IMRA dispose de nombreux laboratoires dédiés à la recherche médicale, pharmaceutique centrée sur l’ethnobotanique, la pharmacopée traditionnelle, la chimie et la biologie et la fabrication de médicaments. Ce centre créé par une figure émérite de la science est membre titulaire de l’Agence universitaire de la Francophonie.
Distribué et vendu dans tout Madagascar, le tambavy Covid- Organics a été pris d’assaut par le public, couches sociales confondues. Cette tisane commence également à intéresser des pays africains dont leurs dirigeants ont pris contact avec le Président Andry Rajoelina. Cette découverte des chercheurs malagasy est appréciée à sa juste valeur par les Africains en se référant aux déclarations sur les réseaux sociaux et à travers la presse internationale.
La rédaction