Un ressenti d’horreur envahit les gens des villes et des campagnes. La recrudescence des attaques à main armée rebondit et crée un état de psychose à tel point qu’on vit en ces temps-ci une situation de panique et d’angoisse.
A Tanà-Ville comme dans toute autre grande agglomération du pays, l’insécurité mène la vie dure aux citoyens. Dans les dédales des quartiers de la Capitale, il faut avoir une idée risquée pour y circuler le jour comme la nuit. Même cas pour les marchés d’Andravoahangy à Isotry en passant par Analakely et en finir à Behoririka, un véritable parcours du combattant qu’il faut éviter de s’aventurer surtout quand on a avec soi un ou des objets de valeur. Dans les périphéries du Grand Tanà, à Anjozorobe comme à Manjakandriana ou à Fenoarivo ou un peu plus loin à Tsiroanomandidy, à Tsaratanàna, l’insécurité s’érige en système.
Ibidem pour le cas des autres villes en province. A Toamasina, la situation sécuritaire se dégrade au fil des jours. C’est une aventure risquée de vouloir circuler en ville jour et nuit. Au Bazar-be ou ailleurs, les voleurs de tout acabit vous assaillent à tout moment. Pickpocket, vol à l’esbroufe, vandale ! Le Grand Port en a vu de toutes les couleurs !
Dans le Nord, à Diego ou à Sambava ou ailleurs, les attaques à main armée ainsi que le viol suivi de violence inouïe dérangent les esprits. Les opérateurs évoluant dans la production et le traitement de la vanille subissent l’impensable.
Dans le Sud (Sud-est ou Sud-ouest), du pareil au même ! Les dahalo règnent en maîtres absolus. Ils tuent. Ils volent. Ils violent. Ils séquestrent.
Dans les zones rurales, c’est la pagaille ! A la campagne, être riche signifie être la proie des voyous et des brigands de grand chemin. Et on est livré sans défense entre leurs mains !
Sur les routes nationales, les grands axes routiers du pays, les braqueurs font la loi. Après une brève accalmie, ils sévissent à leur gré. Les véhicules de transport en commun, quels que soient leur nombre sur route, en caravane ou en solo, subissent le même sort ! Ces bandits ou plutôt ces hors-la-loi attaquent n’importe où et n’importe quand.
En gros, on a toujours cette impression que le pays est livré à lui-même ! En réalité, on vit sous le règne animal de la jungle où « la loi du plus fort est toujours la meilleure ». Les Forces de l’ordre et de sécurité, les « Foloalindahy », en dépit des gesticulations, ne sont finalement que des « médecins après la mort ». Ce n’est qu’après une série d’attaques à main armée sur les routes nationales que l’Emmonat daigne prendre des mesures drastiques. Les contribuables ne savent plus où mettre les pieds et à quel saint se vouer ! Ils paient de leur sueur pour faire marcher la machine de la République y comprise la FDS mais ils se désolent de l’état dégradant de leurs conditions de vie dont la sécurité.
Dans le Point I du « Velirano », il est question d’assurer la sérénité de vie du peuple. La bataille contre l’insécurité et la pauvreté se trouve encore loin du compte.
La panique et l’angoisse, dans tous leurs états, assaillent de plein fouet le quotidien du peuple.
Ndrianaivo
Une première qui a marqué les esprits. Le Président Andry Rajoelina s’est exprimé à la tribune des Nations unies pour la première fois en tant que Président élu, hier à 18 heures (11 heures à New York, Etats – Unis) devant les Chefs d’Etat et de gouvernement présents à cette 76ème session. Comme il fallait s’y attendre, le sujet concernant les îles Eparses (Nosy Malagasy) a été particulièrement soulevé par le Président de la République. Après le Président Didier Ratsiraka, il est le 2ème Président malagasy à revendiquer ouvertement ces îles malagasy. « Une blessure encore douloureuse dans le cœur de mon pays et de mon peuple », a – t – il souligné.
Le numéro un du pays a rappelé les engagements dans le processus de décolonisation de Madagascar pris par la France en 1945 à San-Francisco. Sur cette lancée, le Président évoque les deux résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies à ce sujet : celle de 1979 demandant à la France « d’initier sans tarder les négociations avec Madagascar pour la réintégration des îles qui ont été séparées de Madagascar de façon arbitraire » et celle de 1980, dans laquelle « l’Assemblée générale des Nations unies a regretté que les négociations recommandées dans la résolution 34/91 n’aient pas été initiées et demande à ce que cela soit effectif de façon urgente ». 42 ans après, le Chef de l’Etat malagasy a fait part des travaux entrepris par le biais de la commission mixte entre les deux pays. Il se dit confiant quant à l’issue positive, juste et apaisée de ces travaux tout en invitant les Nations unies à « endosser son rôle pour veiller à cela de façon bienveillante et cohérente ».
Et d’ajouter que « Madagascar n’a ni la puissance ni les armes et encore moins la prétention de vouloir déclarer une guerre. Nous avons juste foi en la légitimité de nos aspirations et en notre droit à décider du destin de notre territoire ».
Haro sur les mauvais préjugés
Le Président Andry Rajoelina n’a pas manqué de faire un tour d’horizon sur d’autres sujets qui demeurent au cœur des préoccupations internationales, notamment la pandémie de Covid-19. D’emblée, le Président de la République a exprimé un message de solidarité du peuple malagasy à toutes les Nations et à toutes les familles éprouvées par la pandémie de Covid-19. Il a souligné l’inégalité entre les pays face à cette guerre. « Certains pays comme Madagascar ont dû faire preuve d’audace et d’ingéniosité. Nous avons misé sur l’intelligence de nos scientifiques et notre pharmacopée traditionnelle. Nos solutions endogènes furent nos meilleures munitions », selon ses propos.
Par ailleurs, le Chef de l’Etat a crevé l’abcès sur une situation délicate, notamment l’image terne utilisée pour décrire les pays du continent africain. « (…) Quand on parle d’un pays en voie de développement comme Madagascar, c’est toujours le côté négatif et misérable qui est véhiculé et mis en avant sur la scène internationale. Quand on parle du continent africain, on a toujours tendance à noircir la réalité. Il est temps que la perception change, il faut arrêter de véhiculer ces préjugés et aller au-delà de ces idées reçues », a – t – il scandé.
L’homme fort du pays n’a pas manqué de soulever un autre sujet brûlant, celui de la famine qui frappe le Grand Sud et qui est étroitement liée aux conséquences du changement climatique. « Les vagues de sècheresse dans le Sud se font récurrentes, les sources d’eau se tarissent et toutes les activités de subsistances deviennent quasi – impossibles. Mes compatriotes du Sud endurent le lourd tribut de la crise climatique à laquelle ils n’ont pas participé », souligne le Président tout en avançant les actions stratégiques pour apporter un changement radical et durable par la construction d’un pipeline d’eau.
Enfin, le Président a lancé un vibrant appel, « à la Solidarité des hommes, à l’Unité des Nations et à l’Espoir commun pour notre monde ».
Sandra R.
Aucune détonation, ni crépitement d’une arme entendu ! Pourtant, l’usage de la violence envers la victime, une Chinoise, a bel et bien existé ! C’est ce qu’on peut résumer de cet assaut de bandits survenu vers 10h30 dans le quartier de Tsiazotafo, hier. Il a visé le Kaixin, ce magasin spécialisé dans la vente de matériel de sonorisation de ce quartier. Quatre individus armés de couteaux l’avaient perpétré, selon une source policière. Ils ont voulu s’acharner sur W.Y, la propriétaire de cette boutique, blessée sur sa main droite.
A entendre la Police, les assaillants l’avaient brutalisée afin qu’ils puissent s’emparer de la somme de 1,2 million d’ariary qu’elle avait en sa possession. « Après s’être pris aux employés en les menaçant avec leurs couteaux, les bandits ont emmené la dame à l’étage. Mais elle a pu filer entre les mains des malfrats en s’enfuyant et s’enfermer dans une chambre où elle a pu donner l’alerte », explique cette source.
Feignant de se comporter comme des clients ordinaires désireux de faire l’acquisition de matériel, ils étaient arrivés dans le magasin vers 10h30, non ensemble, mais plutôt par petits groupes de deux personnes. Deux d’entre eux se sont présentés à l’endroit sous prétexte de vouloir tester la performance d’un ampli. Cinq minutes à peine après cela, les deux autres suspects arrivent à leur tour, feignant également de demander un ampli. Pendant que le volume du son augmente, les quatre larrons menacent les trois vendeurs avec des objets tranchants avant que les premiers ne s’en prennent à la propriétaire.
Un constat également. Les assaillants étaient les seuls à se trouver à l’endroit, hormis bien sûr les employés et leur employeur. De plus, la boutique qui ne fonctionne qu’à moitié les a bien arrangés. D’après un employé, la boutique a dû fermer depuis quelques mois à cause de la pandémie de Covid-19. Mais cette situation n’empêche pas la maison de réaliser des ventes privées, du moins à l’intention des habitués.
Franck R.
Dans le monde, l’accès des femmes au financement est disproportionnellement faible. Face à ce contexte, le Groupement des femmes entrepreneures de Madagascar (GFEM), en collaboration avec la Chambre de commerce et des industries d’Antananarivo (CCIA) et la Fédération des associations nationales des femmes entrepreneures du COMESA (COMFWB), entame un projet de promotion de l’accès au financement et aux accompagnements pour les femmes entrepreneures. Projet qui vient de se concrétiser grâce à l’organisation d’une journée portes ouvertes à Antanimena, hier dans les locaux de la CCIA, pour ces femmes entrepreneures à l’occasion de laquelle, elles ont pu profiter d’une plateforme d’échange et renforcer leurs relations avec institutions financières et les institutions d’accompagnement. « En Afrique, leur situation est beaucoup plus alarmante et cela débute par l’accès inégal à un compte bancaire. En Afrique subsaharienne, seulement 37% des femmes ont un compte bancaire contre 48% des hommes. Un écart qui ne fait que s’accentuer depuis plusieurs années. Les femmes disposent très souvent d’un capital réduit pour démarrer leurs activités et sont moins susceptibles de bénéficier de capitaux d’investissement privés ou de capital-risque. Raison pour laquelle nous avons décidé de mener notre combat sur ce front », souligne Fanja Razakaboana, présidente du GFEM et vice-présidente de la CCIA. Des institutions financières et d’accompagnement de projet comme le programme Fihariana, Solidis garantie, Nexta, la Société générale, BNI Madagascar ou encore Accès banque ont répondu présent à l’évènement de manière à faciliter l’accès des femmes entrepreneures à un certain niveau de financement de projet. En effet, les banques demandent des garanties que les femmes ne peuvent souvent pas fournir. Ce sont généralement les hommes qui sont propriétaires de biens à valeur importante comme les titres fonciers pouvant servir de garantie. Il faut aussi noter que selon les participantes à l’évènement, 45% des femmes des pays à faible revenu ne possèdent pas de pièce d’identité officielle, contre 30% des hommes. Par ailleurs, les femmes ont ordinairement une aversion au risque, une faible culture financière ainsi qu’une peur de l’échec qui les empêchent très souvent de demander des prêts. Elles font également face au manque de soutien familial mais aussi à celui de formation pour le développement de compétences nécessaires à la gestion effective d’une entreprise. Les contraintes personnelles comme les projets familiaux, projets professionnels du conjoint, responsabilités familiales, la faible intégration des femmes aux réseaux d’affaires ainsi que le manque de produits financiers adaptés à leurs besoins constituent d’autres obstacles. « Nous comptons élargir le programme au niveau national pour tenter d’endiguer ces obstacles », conclut la présidente du GFEM.
Hary Rakoto
« 1000 tonnes de déchet journalier partent en fumée rien que dans la zone du Grand Tanà. Un potentiel énergétique qui se perd chaque jour alors qu’il peut être transformé pour alimenter pas moins de 60.000 foyers d’un coup », annonce d’emblée Michard Rockson Rajaonahy, fondateur de Madagascar Biogas Technology (MBT) durant le symposium sur les énergies alternatives au bois énergie à Tanjombato, la semaine dernière. Une façon pour ce responsable d’exposer toutes les opportunités qui passent à côté de nos concitoyens en termes d’énergie dès lors qu’on s’acharne à camper sur l’utilisation du bois de chauffe. En effet, selon les observations des techniciens de Madagascar Biogas Technology, un Malagasy consomme annuellement près de 120 kg de bois rien que pour sa cuisine. Ce qui équivaut à près de 18 000 000 m3 de bois qui partent en fumée chaque année présentement dans la mesure où près de 97 % des malagasy utilisent encore le charbon de bois pour ce qui est de leurs besoins énergétiques primaires. Ce qui fait que près de 80 % de nos forêts en pâtissent aujourd’hui. Bien évidemment, en alternative, ces techniciens proposent de basculer vers la valorisation et la vulgarisation du biogaz qui est une énergie renouvelable issue de la fermentation de matières organiques végétales ou animales. Privésd’oxygène, ces déchets proviennent de différents secteurs comme l’agriculture, l’industrie alimentaire, la collectivité, la restauration, ou tout simplement des boues de stations d'épuration. Le brûlage du biogaz permet de produire de l’électricité ou de la chaleur, notamment sur le site où il a été produit.
Utilisation domestique
Ainsi, cette alternative peut être utilisée de manière domestique pour réduire considérablement la consommation d’énergie d’un foyer, d’un quartier ou même d’une communauté. À l’heure de la transition énergétique, le biogaz se révèle être une énergie renouvelable aux multiples atouts. La production de cette énergie verte permet, en effet, de valoriser les déchets organiques tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs, transformé en biométhane, le biogaz peut être employé comme carburant, ce qui est déjà le cas pour certains pays européens. On parle alors de Bio-GNV (Gaz Naturel pour Véhicules). La particularité de ce carburant réside dans sa capacité à réduire les émissions de CO2, le bruit, mais aussi à n’émettre que très peu de particules fines. De nombreux industriels et réseaux de transports urbains utilisent aujourd’hui le biométhane comme carburant. « Nous procédons à des installations d’unités de biodigesteur, à la correction des installations biogaz présentant des dysfonctionnements et prodiguons des formations et des stages pour les universitaires en matière d’énergie renouvelable afin de promouvoir la vulgarisation des vertus du biogaz », rajoute le fondateur de Madagascar Biogas Technology.
Hary Rakoto
« Ce n’est pas du cinéma, c’est notre vie ». C’est à travers ces propos que Bekoto a résumé le film « Mahalaeo », réalisé par César Paes et Raymond Rajaonarivelo. Sorti en 2005, il n’a jamais été projeté en salle à Madagascar. Une avant-première se tiendra ce vendredi à 19h chez Cinepax Madagascar, à Ambodivona. La séance sera précédée d’un mini concert en compagnie de Dama et Bekoto.
Ce film ouvre la célébration du 50e anniversaire du groupe. « Après tant de tristesse, de malheur, nous avons décidé de sortir du deuil. Et la projection de ce film est notre façon de ranimer le groupe Mahaleo », soutient Bekoto. D’une durée de 90 minutes, il parle de leur profession, leur vie personnelle et celui du groupe. Les sept musiciens du groupe ont toujours refusé le show business malgré 30 ans de succès et ont choisi de s’engager dans le développement de leur pays. Ces précurseurs du blues sont aussi des médecins, chirurgiens, agriculteur, sociologue ou député. « ‘‘Mahaleo’’ est un film pour partager à toute l’humanité les activités des sept musiciens du groupe et la pure poésie de leurs chansons. Il est aussi une histoire d’amitié. », selon Raymond Rajaonarivelo. A noter que 1 an a suffi pour réaliser ce film.
Pour Cesar Paes, « Le groupe Mahaleo est un révélateur de l’identité malagasy. Le public de tous âges chante et mime les paroles. Ils s’approprient leurs paroles dans leur bouche, elles sonnent juste, ce sont eux qui interpellent les politiciens ou les militaires, eux qui racontent la vie des délinquants, eux qui reçoivent sur leur poitrine « les griffures de l’amour » ou racontent les douleurs de l’accouchement … Ils nous permettent de poser un autre regard sur Madagascar. »
Les chansons des Mahaleo ont été le levain du soulèvement de 1972 qui a provoqué la chute du régime néo colonial à Madagascar. Aujourd’hui, elles continuent de bercer la vie des malagasy. « Mahaleo » signifie libre, indépendant et autonome. Guidé par la force et l’émotion de leurs chansons, le film est un portrait de Madagascar aujourd’hui.
Anatra R.
L’entrée du transport par câble dans la Capitale malagasy suscite la curiosité des uns et des autres. Au lendemain de la signature du financement de ce projet novateur à Paris entre l’Etat malagasy et français, les détails sur ce moyen de transport qui contribuera à décongestionner la ville d’Antananarivo commencent à filtrer.
Les travaux relatifs à la mise en place de ce transport urbain seront assurés par deux entreprises françaises en l’occurrence COLAS et POMA. Cette dernière n’est autre que le leader mondial dans le transport par câble et a réalisé plusieurs chantiers du même genre à travers le monde entier. Un chantier titanesque qui sera réceptionné dans le courant de l’année 2023. Au total, 274 cabines pouvant transporter chacune 10 à 12 personnes seront déployées sur les deux lignes, la rouge qui reliera Ambatobe à Anosy d’où la jaune partira pour rallier Ankatso. Selon l’estimation, 28.000 à 30.000 passagers pourraient emprunter ce moyen de transport quotidiennement. Le trajet sur la ligne rouge, longue de 9,21 km et dotée de 4 stations, se fera en une demi-heure contre un quart d’heure pour la ligne jaune de moins de 3 km. Le secrétaire d’Etat malagasy chargé des nouvelles villes et de l’habitat a annoncé une tarification de 3.000 Ar à 4.000 Ar pour ces deux lignes. La mise en place du téléphérique associée au train urbain, opérationnel au premier trimestre de l’année prochaine, atténuera certainement les embouteillages à Antananarivo.
La signature de l’accord entre Madagascar et la France actée, le début des travaux de construction du premier téléphérique malagasy est plus qu’imminent.
La Rédaction