Encore dans le tiroir de l’Assemblée nationale. La proposition de loi relative à l’arrêt médical de grossesse, auparavant appelé « interruption thérapeutique de grossesse », revient sur le devant de la scène publique. Ceci après plusieurs mois de silence. Hier à Antaninarenina, une réunion stratégique et de plaidoyer y afférente a été organisée par le mouvement Nifin’Akanga, dans le cadre du projet « Rakemba », appuyé par l’organisation à but non lucratif AmplifyChange. Des acteurs locaux engagés pour la défense des droits en matière de santé sexuelle et reproductive à Madagascar, composés de juristes, membres de la société civile, représentants du personnel médical et activistes, y ont participé. Une occasion de rappeler que l’arrêt médical de grossesse, un recours médical dans les cas de danger pour la santé de la femme ou à la suite de violences sexuelles, constitue un droit fondamental. La concertation a permis de réaffirmer son importance comme dispositif éthique, médical et légal, essentiel à la protection des femmes et des filles.
Les discussions ont également permis d'aboutir à des résultats concrets, notamment un positionnement collectif affirmé en faveur d'un cadre légal pour l'arrêt médical de la grossesse, une meilleure compréhension des enjeux médicaux, juridiques et éthiques ainsi que l'élaboration d'une stratégie commune de plaidoyer auprès des instances parlementaires. Des rencontres avec les parlementaires se sont tenues au préalable. 11 députés ont exprimé leur volonté de coopérer, à en croire Mbolatiana Raveloarimisa, du mouvement Nifin’Akanga. Récemment, le ministère de la Justice a exprimé la position de Madagascar à ce sujet, avec un non catégorique pour des raisons culturelles et religieuses.
Par ailleurs, la réunion d’hier a permis de recueillir les opinions des acteurs régionaux sur la proposition de loi sur le viol et l’inceste. Celle-ci existe déjà mais les acteurs ont quand même avancé des suggestions pour sa mise en œuvre. La rencontre a été une occasion d’identifier un ou plusieurs parlementaires prêts à porter cette proposition à l’Assemblée nationale. Aussi, le comité de suivi de cette initiative législative a été relancé. En attendant la prochaine session parlementaire, la poursuite des rencontres et négociations avec les députés est souhaitée. Dans tous les cas, ces deux propositions de loi vont apporter des changements significatifs en termes de droits des femmes et de ceux du personnel médical...
Patricia R.
Les enquêtes policières à propos de l'anniversaire meurtrier qui s’est déroulé le 14 juin dernier à Ambohimalaza - une véritable hécatombe du fait de l'empoisonnement de 33 convives - s'acheminent lentement vers leur dénouement. Car parallèlement au récent rebondissement lié à l'incarcération provisoire de Fenohasina, la jeune jubilaire ainsi que sa maman, toutes les deux parmi les 5 personnes suspectes dans cette affaire, un autre fait qui mérite d'attirer aussi l'attention, c’est de chercher à savoir où l’on est actuellement avec les survivants de ce drame.
D'après notre recoupement, il ne devrait rester que deux patients à demeurer actuellement au service de la réanimation médicale de l'Hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA), situé à Ampefiloha. Il s'agit de ce jeune homme prénommé Fitahiana ainsi qu'une jeune fille. « Je crois qu'il n'y aura vraiment plus trop à craindre à propos de leur état clinique. A preuve, cette jeune fille a déjà pu regagner son foyer. Mais il a fallu qu'elle retourne récemment à l'hôpital pour un contrôle plus suivi de son état de santé », a-t-on appris de source digne de foi.
Pour revenir au sujet du mandat de dépôt pour Fenohasina et sa mère, les regards seront encore tournés vers la Justice, et ce, avant que les 5 prévenues dans cette triste affaire d'Ambohimalaza comparaîtront devant la Cour criminelle ordinaire du Tribunal de première instance d'Anosy. « En attendant, les prévenues devront être encore soumises à une enquête au fond dans les prochains jours avant le procès sur cette affaire », rapporte-t-on au niveau de la section de recherche criminelle de la Gendarmerie à Fiadanana. Cependant, l'information avancée par certaines sources à propos d'un éventuel transfert de Fenohasina dans une autre maison d'arrêt, n'a pas été confirmée.
Il faut rappeler que les trois membres du Gouvernement concernés ont fait une révélation sur le dessous de cette affaire, et ce, sous la houlette du Chef de l’Etat, Andry Rajoelina, en personne. Lors des différentes explications apportées par ces hauts responsables du pays, le mobile du crime ainsi que le contenu des poisons, tels que la Datura et Belladone comme étant à l’origine de cette hécatombe, ont été rendus public. Prochain rendez-vous donc au procès qui se tiendra bientôt au Tribunal d’Anosy. Ceci devrait être accessible au public.
F.R.
Lundi dernier, une délégation indonésienne de haut rang, emmenée par Ahmad Doli Kurnia, vice-président de l’Assemblée législative d’Indonésie, a rencontré à Ampandrianomby le ministre des Mines, Rakotomalala Herindrainy Olivier. L’enjeu étant d’établir les bases d’une collaboration stratégique dans le secteur extractif, en particulier le pétrole et le gaz. Après avoir discuté avec des députés, le vice-président du Sénat et les dirigeants de l’OMNIS, les parlementaires indonésiens ont clairement exprimé leur intérêt pour un partenariat durable, mettant sur la table leur volonté d’investir massivement dans le domaine des hydrocarbures. « C’est une opportunité que nous observons avec beaucoup de sérieux », aurait confié un membre de la délégation, soulignant la complémentarité entre les deux pays car Madagascar regorge de ressources et l’Indonésie détient l’expertise.
Prudence
Mais du côté malagasy, la prudence reste de mise. Le ministre des Mines a rappelé que les titres miniers liés aux hydrocarbures ne sont pas encore réattribués depuis l’annulation de 21 permis en mars dernier. Cette suspension vise à nettoyer un secteur fragilisé par l’opacité et le désordre, une démarche assumée comme un préalable avant toute réouverture. « On ne refera pas les mêmes erreurs. Cette fois, ce sera clair, équitable et sécurisé pour tous les acteurs », a-t-il insisté. Le Gouvernement prépare actuellement une mise à jour des textes législatifs pour mieux encadrer l’exploitation pétrolière dans un contexte mondial en pleine mutation. Une réforme des contrats de partage de production est aussi à l’étude pour garantir une meilleure part des revenus à l’Etat. Bien que les portes ne soient pas encore grandes ouvertes, elles ne sont plus complètement closes. Si les conditions sont réunies, Madagascar pourrait bien renouer avec des partenariats d’envergure. Reste à espérer que cette fois, la manne pétrolière ne profite pas qu’à une minorité. Car comme le résume un ancien expert du secteur : « Le sous-sol malagasy peut enrichir le pays, mais à condition de ne pas l’hypothéquer une fois de plus aux plus offrants ».
Vendredi 1er août
Tselonina & Levelo
Ce soir, le Piment Café, situé à Behoririka, s'apprête à vibrer au rythme d’un événement musical exceptionnel. Le chanteur surnommé « Ingahy Be Tselonina » s’associe au groupe légendaire Levelo pour offrir un concert acoustique d’une intimité rare. Dès 20h 30, la scène sera le théâtre d’une immersion authentique dans l’univers envoûtant de la musique typiquement malagasy, où chaque note de musique promet de toucher le public en plein cœur. Sur scène, artistes et spectateurs partageront plus qu’un simple spectacle. Il y aura également des anecdotes, des échanges sincères, une atmosphère chaleureuse et conviviale. Un rendez-vous à ne pas manquer pour tous les amateurs de musique authentique, bref une soirée placée sous le signe de la convivialité et de la magie artistique.
Iraimbilanja
Le groupe mythique Iraimbilanja s'apprête à livrer une performance exceptionnelle ce soir au Cask PK0 d'Antanimena, marquant un moment fort de l'année musicale malagasy. Après 42 années de carrière, ces artistes emblématiques continuent de captiver le public, prouvant que leur énergie et leur talent sont intacts. Forts de nombreuses tournées couronnées de succès à travers la Grande île, ils reviennent pour une soirée inoubliable qui débutera à partir de 20h 30. Pour eux, ce sera une nouvelle occasion de partager leur passion et célébrer le début du week-end dans une ambiance résolument rock. Mené par l'incontournable Batata, épaulé par Niry et le reste de la bande, Iraimbilanja promet une soirée intense, rythmée par leurs morceaux légendaires comme « Tao an-tsekoly », « Tsy ho ahy ianao », « Mosoara », « Tanin-dolo »,... Une nouvelle opportunité de renouer avec la légende vivante du rock malagasy.
Rolf
Ce vendredi soir, le resto-bar Soul House, sis à Ankorondrano, invite les mélomanes à clore la semaine en beauté lors d’une soirée placée sous le signe de la créativité et du talent au niveau de la scène locale. A cette occasion, le chanteur Rolf promet une performance inoubliable, mêlant mélodies envoûtantes et émotions sincères. Ce célèbre artiste, dont la voix captivante a déjà conquis un large public, veut offrir une occasion rare de découvrir ou redécouvrir son univers musical. L’événement, qui se tiendra au Soul House d’Ankorondrano dès 19h, invite le public à savourer de la bonne musique, tout en profitant d’un cadre convivial, agrémenté de plats délicieux pour une expérience sensorielle complète. Une soirée musicale exceptionnelle à ne pas manquer, où la passion et la créativité se conjuguent pour faire vibrer les cœurs.
Samedi 2 août
Imiangaly
Demain soir, le Makay Lounge, situé à Analamahitsy en face du Coliseum,accueille Imiangaly pour une soirée musicale conviviale mêlant folk, world music et sonorités acoustiques. Dès 20h, le public est invité à partager un moment d’évasion en images et en musique, autour d’un verre. Rarement sur scène, la chanteuse promet une performance sincère, à la fois sobre et élégante, invitant chacun à un voyage sonore exceptionnel. Entre jazz, blues, funk et soul music, Imiangaly déploie un répertoire riche et varié, séduisant les auditeurs par sa grâce naturelle et sa voix captivante. Une occasion rare de découvrir cette artiste talentueuse dans un cadre intimiste, où la musique devient un véritable vecteur de partage et de convivialité. Une soirée à ne pas manquer sous aucun prétexte pour tous les amateurs de mélodies authentiques.
Da Hopp
Da Hopp, emblème du rap « made in Madagascar », revient en force pour enflammer la scène tananarivienne. Après une certaine période d’absence scénique, le groupe annonce un concert très attendu, prévu ce samedi à partir 16h 30 au Restaurant Carpe Diem d’Andraharo. Un rendez-vous incontournable pour ses fans, qui n’attendent que ce samedi pour vibrer aux rythmes authentiques et engagés. Ce retour du groupe s’inscrit dans une volonté de renouer avec son public fidèle, tout en consolidant sa place dans le paysage musical malagasy. Le trio, connu pour ses textes percutants et son énergie débordante, promet un spectacle intense et sincère, bref une véritable retrouvaille entre artistes et spectateurs. Une occasion unique (re)découvrir Da Hopp, qui continue d’incarner la voix de la jeunesse malagasy avec passion et authenticité.
Dimanche 3 août
Poopy
Ce dimanche, le Palais des Sports de Mahamasina vibrera au rythme d’un concert exceptionnel baptisé « Tena kanto », orchestré par la célèbre diva Poopy. Ce show sera en quelque sorte une célébration unique de la voix féminine malagasy, avec des duos inédites aux côtés de cinq artistes de renom : Malala du groupe ’Zay, Stéphanie, Nanie, Leonyh et Miarimbola. Poopy a personnellement choisi ces invitées, reconnues pour leur talent rare, afin de partager la scène avec elle et interpréter ses titres emblématiques dans une ambiance intime et vibrante. Parmi les moments forts attendus : le duo Poopy-Stéphanie sur la chanson « Lavitr’azy » et une surprise musicale qui promet de captiver le public. Ce rendez-vous musical s’annonce comme une rencontre rare entre plusieurs générations, un hommage sincère à la puissance et à la beauté des voix féminines de Madagascar, tout cela réuni dans un écrin d’émotion et de partage.
Si.R
L’avenir du karaté malgache se dessine à l’échelle mondiale. De retour du championnat d’Afrique UFAK à Abuja, Nigeria, la délégation malgache a été accueillie en héros. Ce tournoi continental servait de tremplin qualificatif pour les championnats du monde, et les jeunes karatékas malgaches y ont brillé de mille feux.
Avec 100 % de réussite dans les catégories cadet et junior, la relève est assurée : cinq jeunes talents représenteront Madagascar aux prochains championnats du monde cadet et junior, qui auront lieu à Venise, en Italie, du 3 au 7 décembre 2025. En parallèle, huit autres athlètes seniors s’apprêtent à défendre leurs chances lors des qualifications mondiales, prévues à Paris du 16 au 19 octobre.
Emile Ratefinanahary, président de la Fédération malgache de karaté, a souligné lors de la conférence de presse à Ivato que malgré les difficultés logistiques – certains visas n’ayant été obtenus qu’à la dernière minute – les performances enregistrées témoignent du potentiel de l’équipe. En catégorie senior, les résultats restent encourageants avec des classements honorables allant de la 5e à la 10e place.
Les juniors auront également l’occasion de se mesurer aux meilleurs du continent aux Jeux africains de la jeunesse (JAJ), du 10 au 20 décembre 2025.
Par ailleurs, Madagascar pourrait accueillir le prochain championnat d’Afrique de karaté, la Grande île figurant en tête des quatre pays candidats, devant l’Algérie, l’Angola et la RDC. Une décision finale sera rendue prochainement.
Elias Fanomezantsoa
De retour du championnat d’Afrique de karaté qui s’est tenu à Abuja, au Nigeria, la délégation malagasy a été accueillie à son arrivée, hier, à l’aéroport international d’Ivato. A cette occasion, le président de la Fédération malagasy de karaté, Emile Ratefinanahary, a partagé les grandes lignes des prochaines échéances internationales, marquées notamment par la venue du président de la Fédération internationale de karaté, Antonio Espinós, pour une visite officielle à Madagascar du 16 au 21 décembre 2025.
Rebondissement dans l’affaire d’empoisonnement ayant provoqué la mort de 32 convives, lors d’une fête d’anniversaire, le 14 juin dernier à Ambohimalaza. En effet, Fenohasina, la jeune jubilaire, et sa mère se trouvent actuellement au cœur d’une procédure judiciaire. Les deux ont été déférées au Parquet du tribunal d’Anosy hier. Notons que cette nouvelle phase des enquêtes découle de la plainte collective des proches des victimes, suite à cette tragique fête d’anniversaire.
A l’issue de leur comparution, toutes les deux ont été finalement placées sous mandat de dépôt à Antanimora, et ce, après une décision finale du Parquet d’Anosy. Motifs : complicité pour empoisonnement et association de malfaiteurs, selon une source au courant du dossier.
Importante prise par la Douane malagasy en matière de lutte contre le trafic d'or, à l'aéroport international d'Ivato, le 22 juillet dernier. En effet, le passager sri-lankais du vol Ek 708 à destination de Dubaï a été surpris par les douaniers d'avoir transporté clandestinement 20 lingots d'or hors du territoire malagasy.
Le contrôle de ses bagages par le scanner a alors permis de d'étaler l'affaire au grand jour. Du coup, la Douane a alors saisi la marchandise d'une valeur marchande estimée à plus de 1.019.043.423 Ar, selon une information douanière. L'or a été immédiatement placé en lieu sûr, c'est-à-dire à la Banque centrale de Madagascar.
« Plus de 1 200 malagasy ont déjà retrouvé la vue grâce au projet Mazava ». C’est ce qu’a déclaré Dr Jean-Marie Andre, chef du projet HelpMeSee à Madagascar, lors de sa présentation pendant la conférence de presse organisée hier à la Polyclinique d’Ilafy. Ce programme lancé en 2021, montre aujourd’hui des résultats encourageants. Selon lui, « l’initiative a pour objectif de combattre la cécité causée par la cataracte, une maladie qui touchait environ 150 000 personnes à Madagascar ». « En hébergeant gracieusement le centre de formation HelpMeSee, la Polyclinique d’Ilafy joue un rôle silencieux mais déterminant dans la lutte contre la cécité à Madagascar », a-t-il ajouté. Pour cela, le projet mise sur une méthode innovante : former des médecins généralistes à la chirurgie de la cataracte grâce à des simulateurs chirurgicaux modernes, semblables à ceux utilisés dans l’aviation. Le Dr Rindra Rafanomezantsoa, chef de clinique en ophtalmologie à la Faculté de Médecine d’Antananarivo, a souligné l’importance de cette technologie. « Avant, peu de médecins pouvaient être formés. Mais maintenant, la formation est plus rapide, plus simple et plus efficace », a-t-il déclaré.
Modèle
Aujourd’hui, 40 médecins ont été déjà formés, et 17 d’entre eux travaillent dans des zones rurales. Le programme vise à former 51 médecins d’ici 2026, avec l’appui du ministère de la Santé.
Le Dr Rindra Rafanomezantsoa, chef de clinique en ophtalmologie à la Faculté de Médecine d’Antananarivo au polyclinique d’Ilafy hier
La formation est entièrement gratuite. Elle se déroule en trois étapes. D’abord, les médecins suivent des cours théoriques en ligne. Puis, ils passent trois semaines d’entraînement sur simulateur à Ilafy. Enfin, les participants effectuent un stage pratique à l’hôpital HJRA, sous la supervision de spécialistes. Amener les soins vers les populations rurales est une priorité du projet. « Beaucoup de patients ne peuvent pas venir dans les grandes villes. En plaçant les chirurgiens dans les régions, on leur permet d’être soignés près de chez eux », a précisé Dr Rindra Rafanomezantsoa. Les infrastructures progressent également. En effet, le nombre de centres chirurgicaux est passé de 3 à 10. Par ailleurs, l’initiative vise 25 centres d’ici fin 2026. D’autres pays africains s’intéressent déjà à ce modèle. Mais au-delà de l’aspect médical, les responsables insistent sur l’effet social et économique.
« Quand quelqu’un retrouve la vue, il peut retravailler, aider sa famille. C’est plus qu’un projet de santé, c’est un vrai soutien au développement », a conclu Dr Jean-Marie André.
Carinah Mamilalaina