Hier, la Bibliothèque nationale d’Anosy a été le théâtre d’un événement exceptionnel pour la scène littéraire malagasy avec la présentation de l’ouvrage « La Poésie de Madagascar ». Mme Dominique Ranaivoson, l’auteure, ainsi que la ministre de la Communication et de la Culture, Donna Mara Volamiranty, étaient présentes à cet événement empreinte de passion pour célébrer la sortie en France chez Seghers de cette première anthologie poétique malagasy. Rassemblant une quarantaine de poètes de quatre générations différentes, ce livre brosse un portrait captivant de la richesse poétique, de l’ère coloniale à aujourd’hui.
Chaque année, une campagne de collecte de riz oblige l’Exécutif à procéder à des ajustements du cadre légal des opérations afférentes. En effet, des écarts apparaissent presque systématiquement par rapport à la législation en vigueur, au détriment des producteurs - comme l’illustre le cas du « tir au vol » dans la Région Alaotra-Mangoro (voir encadré) -, voire au détriment des consommateurs.
Le très attendu face-à-face entre les membres du Gouvernement et les députés ne figure pas dans l'ordre du jour de la Chambre basse adopté hier. Celui-ci court jusqu'au 28 mai, ce qui repousse de fait la tenue de cette rencontre à une date ultérieure, probablement après les fêtes de la Pentecôte, mais aussi avant le 16 juin, date à laquelle une séance de face-à-face membres du Gouvernement - sénateurs est inscrit dans le calendrier de la Chambre haute. La rencontre entre les députés et les sénateurs pourrait ainsi se tenir dans la semaine du 9 juin.
Le nouvel ambassadeur d’Algérie reçu à Anosy.
Rafaravavitafika Rasata, ministre des Affaires étrangères de Madagascar, a reçu en audience hier le nouvel ambassadeur de la République Algérienne Démocratique et Populaire à Madagascar, Miloud Benmakhlouf. Les deux représentants ont réaffirmé leur engagement commun à renforcer les relations bilatérales et régionales entre Madagascar et l’Algérie, en poursuivant les coopérations déjà établies dans divers domaines tels que l’économie, la culture, la politique, ainsi que dans le renforcement des capacités diplomatiques et administratives. La ministre a également félicité l’Algérie pour ses récentes élections dans plusieurs instances internationales, notamment en tant que vice-président de la Commission de l’Union africaine, membre du Conseil de paix et de sécurité de l’UA (2025-2027), membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies (2024-2025), ainsi que membre du Conseil économique et social des Nations Unies (2025-2027). En outre, le Gouvernement malagasy a exprimé sa gratitude pour la décision de l’Algérie d’octroyer 35 bourses d’études aux jeunes étudiants malagasy pour l’année universitaire 2024-2025, une initiative qui s’inscrit dans la priorité nationale de valorisation du capital humain.
Au Palais d’Anosikely, hier, le président du Sénat, Richard Ravalomanana, a donné le ton à l’ouverture de la session parlementaire de la Chambre haute. Dans un discours dense et sans détour, le Général à la retraite a exprimé sa reconnaissance envers les institutions de l’Etat, tout en dénonçant fermement ceux qu’il accuse de vouloir semer le chaos dans le pays.
L’un des points saillants de son intervention fut la réussite du récent Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Commission de l’océan Indien (COI), malgré, selon ses dires, « les menaces, les tentatives de déstabilisation et les campagnes de désinformation menées par des individus animés par la haine et l’égoïsme ». Il a notamment pointé du doigt des initiatives coûteuses et infructueuses, y compris à l’étranger, qui n’auraient pas rencontré l’adhésion populaire.
Le président du Sénat a salué les Forces de l’ordre – Gendarmerie, Armée et Police – pour leur professionnalisme et leur solidarité, dénonçant les tentatives de dénigrement et d’intimidation à leur encontre. Il a souligné la dignité avec laquelle elles ont su faire face à des attaques, y compris sur les réseaux sociaux, de la part de certains opposants, dont une ressortissante malgache vivant en France, accusée d’hostilité envers le Président Andry Rajoelina.
Richard Ravalomanana a aussi rendu hommage à la sagesse du peuple malgache, qui, selon lui, a su faire preuve de maturité, en maintenant le calme et la stabilité durant les moments critiques. Il a évoqué la fête du Travail qui, bien qu’instrumentalisée par certains, s’est déroulée sans débordement, les revendications restant strictement sociales.
Le président du Sénat a également appelé à la conversion spirituelle de ceux qu’il qualifie de “faux patriotes”, citant à plusieurs reprises les textes bibliques pour rappeler les valeurs de paix, de fraternité et de vérité. Il a dénoncé l’attitude de certains leaders religieux qu’il accuse d’avoir des motivations politiques sous couvert de foi chrétienne.
Par ailleurs, Richard Ravalomanana a exprimé son regret quant au manque de reconnaissance du rôle des sénateurs dans l’organisation des cérémonies d’investiture des maires nouvellement élus. Il a rappelé que les sénateurs, en tant que parrains des collectivités territoriales décentralisées, devraient être impliqués dans ces événements.
Il a conclu en rappelant les actions récentes menées par la Chambre haute. Activités dont le résultat sera plusieurs propositions de loi, notamment sur l’égalité de genre, sur l’élevage bovin, sur l’amélioration de prévention et des sanctions autour de la traite de personnes, ou encore sur la protection des baobabs ainsi que sur la vente de médicaments.
Recueillis par L.A.
Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) change de main. Le suspense sur celui ou celle qui va assurer le relais pour succéder à Sahondra Rabenarivo prend fin.
Jean Louis Andriamifidy, magistrat de son état, a été nommé président du CSI par le Conseil des ministres du 19 avril. Il va tenir les rênes de cet organisme public ayant la haute charge de veiller à la bonne marche de la Nouvelle stratégie de la lutte contre la corruption à Madagasikara.
Sahondra Rabenarivo, juriste de classe internationale, sortante de la célébrissime université privée américaine Harvard (School of law) – Cambridge, a été à la manette pendant 6 années, 2019 - 2025. Arrivée en fin de mandat, Sahondra Rabenarivo quitte la présidence du Comité après avoir milité, à bras-le-corps, contre ce fléau. C’est une citoyenne imprégnée de la conviction sur la nécessité de battre à plate couture la « bête » qu’est la corruption. Jusqu’à la dernière minute de la fin de son mandat, Sahondra Rabenarivo n’a jamais baissé les bras pour faire sauter les verrous de maintien des blocages afin de combattre véritablement la corruption. Dieu seul le sait, si cette battante a réussi ou non. En tout cas, des observateurs sont unanimes tout en ayant l’impression que la lutte contre la corruption a encore devant elle un long chemin à parcourir à Madagasikara.
C’est dans ce contexte, mi-figue mi-raisin, que débarque Jean Louis Andriamifidy, le nouveau président du CSI. Le parcours professionnel du nouveau président semble noter que Jean Louis Andriamifidy soit l’homme tout indiqué, « the right man in the right place » ! En dehors de son cursus en sa qualité de magistrat, Andriamifidy a déjà tenu des postes de responsabilités délicates. De 2014 – 2019, il fut directeur général du Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO), en étant le premier magistrat à occuper ce prestigieux et stratégique fauteuil. Le DG Andriamifidy n’a pas froid aux yeux. Il a osé enclencher la procédure d’arrestation de l’intouchable Claudine Razaimamonjy, « Conseillère spéciale de la Présidence » du temps du Président Hery Rajaonarimampianina en même la bailleresse du régime Bleu (HVM) tout en étant une très proche de la Première dame Voahangy Rajaonarimampianina. Il faut le faire ! Cette arrestation réussie fut une brèche à la forteresse du régime de Rajao qui devait le conduire irréversiblement vers la chute plus tard. Après Ambohibao – la Piscine, Jean Louis Andriamifidy rejoint le Conseil consultatif de l’Union africaine (CCUA) en tant que président de 2021 à 2023. Un poste de responsabilité internationale qu’il a effectué haut la tête.
Sans ambages, il faut admettre que le nouveau président du CSI est un homme rompu dans le métier nécessitant de la droiture et de l’intégrité. N’empêche que son petit détour à Alarobia sème quelque part le doute. En effet, Andriamifidy occupait, en moment, le fauteuil de directeur de cabinet du président de la CENI, une institution citoyenne. C’est un poste … politique ! Un DirCab est traditionnellement le bras droit sinon l’homme de main d’un membre de Gouvernement ou d’un chef d’institution.
On ose espérer que l’homme sache faire judicieusement la différence entre un poste politique à celui d’une responsabilité éminemment technique censé être indépendant et dévoué à une haute mission délicate. Que la corruption soit battue.
Ndrianaivo
L’évasion du médecin colonel Patrick R., alors qu’il faisait l’objet d’une enquête et se trouvait en détention dans un camp militaire, a provoqué un tollé jusqu’au sommet de l’Etat. Le Président Andry Rajoelina, dans un message publié sur ses réseaux sociaux, a condamné fermement l’incident, qu’il qualifie d’inacceptable. Il promet des sanctions immédiates contre les responsables ayant fait preuve de négligence.
« Il est inacceptable qu’une personne encore sous enquête, et placée dans un camp, puisse s’évader », a-t-il déclaré. Avant de poursuivre : « Des mesures strictes et rapides seront prises à l’encontre des responsables de cette défaillance. Lorsqu’une chose ne fonctionne pas, il faut la corriger sans délai. Un tel incident ne doit plus jamais se reproduire. »
Cette sortie musclée du Chef de l’Etat s’inscrit dans un changement annoncé dans sa manière de communiquer. « J’ai décidé de m’adresser désormais directement à vous. Vous avez le droit de connaître la vérité. Le développement de Madagascar est une responsabilité partagée. A partir d’aujourd’hui, chaque décision sera expliquée de manière claire. Vous pouvez vous exprimer librement et contribuer aux solutions. », dit-il dans une précédente publication sur ses réseaux sociaux, s’adressant à la population Malagasy.
Manque de courage
Interrogé en marge de l’ouverture de la session ordinaire du Parlement, du côté d’Anosikely, le président du Sénat, le Général Richard Ravalomanana, a lui aussi réagi. « Je connais bien le colonel Patrick. C’est un ami, un petit frère. Il m’a parlé de tout cela. Mais ce qui est inacceptable, c’est qu’un officier en fonction ne respecte pas son obligation de réserve. », souligne-t-il.
Le Général critique également la méthode employée. Il affirme que « L’éthique militaire exige du courage. Quand il y a un problème, on l’affronte. On ne fuit pas pour parler depuis l’extérieur. ». Une manière pour lui d’insinuer le manque d’éthique de l’individu. Après avoir pris la fuite, le médecin colonel a en effet fait publier une vidéo de lui où il a effectué certaines déclarations démenties formellement par tous les concernés.
Pour Richard Ravalomanana, l’affaire ne s’arrête plus à un simple acte de contestation. « Si cela s’était limité à l’affaire du cocktail Molotov, on en serait resté là. Mais là, on parle d’appel à la rébellion et d’atteinte à la sûreté intérieure. », indique-t-il.
Dans une réponse laconique aux journalistes, à la sortie de la cérémonie d’ouverture de la session ordinaire du Parlement à l’Assemblée nationale de Tsimbazaza, parlant de cette affaire, le Premier ministre Christian Ntsay a de son côté confirmé qu’une enquête approfondie était en cours, autour de toute cette affaire.
La Rédaction
Plus qu'une journée avant le grand spectacle. Rodrigue, le célèbre humoriste français, fait son retour à Madagascar. Il va de nouveau enflammer la scène malagasy à travers le show « La City Comédie Night », un événement qui promet d'être mémorable. Prévu pour demain à La City Ivandry, ce spectacle, considéré comme un stand-up d’exception, sera une véritable rencontre entre l'artiste et son public.
Lors de son premier spectacle dans la Grande île, Rodrigue a su captiver le public grâce à son approche authentique et intelligente sur divers sujets, combinant humour et réflexions profondes. Son premier show au Mining Business Center (MBC) Ivato, en avril 2024, a été un grand succès, illustrant sa capacité à émouvoir l’assistance avec des thèmes quotidiens, tout en ajoutant une touche d'émotion sincère. Après son succès en France, où les salles étaient pleines, l'humoriste souhaite maintenant offrir à ses fans malagasy une expérience toute aussi remarquable.
Pour cette occasion, Ethnika Event et RDJ 96.6 FM ont à nouveau sollicité Sombiniaina, un jeune humoriste malagasy, afin d’animer la première partie du spectacle. Connu pour son style unique et ses observations humoristiques sur la vie de tous les jours, Sombiniaina a su captiver le public lors de ses prestations précédentes, abordant des sujets variés comme les délestages, le transport et le féminisme. Son humour spontané et sa capacité à traiter des questions sociales avec légèreté promettent une animation dynamique avant le spectacle principal.
Les billets pour « La City Comédie Night » sont vendus à des prix abordables, permettant à beaucoup de profiter de cette soirée unique. Moyennant une somme de 35.000 ariary, le public sera confortablement installé en configuration théâtre, alors que les billets premium à 50.000 ariary offriront une expérience plus interactive avec des tables où il sera possible de commander des boissons et repas sur place. Les billets sont disponibles en ligne sur « www.ticketplace.io » ou directement le jour du spectacle, laissant encore du temps à chacun pour réserver sa place. Le retour de Rodrigue à Madagascar vise à rapprocher l'humour de tous, jeunes et adultes, dans une ambiance chaleureuse et festive. Avec des surprises, des rires sincères et des moments émouvants, « La City Comédie Night » s'annonce comme un rendez-vous incontournable pour ceux en quête de rigolade, détente et fou rire. Une occasion unique de revoir cette étoile montante du spectacle humoristique. Ce sera sans doute une soirée inoubliable, placée sous le signe du rire et de la convivialité.
Si.R
Effondrées. Les familles des agents de l’Autorité pour la protection contre les inondations de la plaine d’Antananarivo (APIPA), décédés en pleine intervention dans la soirée de vendredi dernier, sont encore sous le choc au moment où nous leur avons rendu visite. Jemima, Tojo et Laza, tous les trois âgés de 24 ans, habitaient dans les quartiers d’Ambodimita. Ils sont amis depuis l’enfance, selon les témoignages. « La mort de nos fils reste un mystère », s’expriment les pères de deux d’entre eux, tous des employés de l’APIPA. « J’ai effectué le métier de mon fils pendant des années, en faisant le tour des regards comme à Bekiraro, Ambodin’Isotry, Aigle Noir, etc., mais il n’y avait jamais eu d’incident, surtout un accident mortel de ce genre, ce qui nous pousse à penser qu’il y avait quelque chose d’anormal. Comme eux, nous ne portions pas de masque d’oxygène ni d’autres équipements pour la respiration, mais juste des bottes et gilets », nous confie Jean Franklin Rakotonirina, le père du défunt Tojo.
« Outre le sang qui sortait de sa bouche et de son nez, des traces de vomis ont été constatés sur ses vêtements », se souvient-il. « Le regard n’est pas si profond pour qu’ils soient asphyxiés en un rien de temps. Ils auraient pu s’y sortir rapidement, mais ce n’était pas le cas. Le drame s’est passé en quelques fractions de secondes, selon le chauffeur et l’autre superviseur, les seuls survivants de l’équipe », rapporte Félix Rakotondrasoa, le père du défunt Jemima.
Projet de mariage
Jemima allait se marier dans un mois, mais le destin en a décidé autrement. « Nous étions en train de compléter les dossiers pour son mariage civil, prévu au mois de juin. “Sa fiancée est anéantie, au point que la famille lui interdit de venir ici », avance son père, ému. Le quatrième ami des 3 décédés a pu éviter le drame, grâce à une journée de permission. « Ils auraient dû travailler tous les quatre, en tant que coéquipiers, mais le 4ème a bénéficié d’un « day off » pour préparer son mariage, le lendemain (ndlr samedi dernier), d’après les pères des défunts.
Pour sa part, l’APIPA et le ministère de tutelle ont assuré la prise en charge des défunts et le soutien à leurs familles. Le transport des corps depuis la morgue jusqu’à chez eux à Ambodimita, l’autopsie et les divers frais, les enveloppes de condoléances ainsi que l’octroi de vivres en font partie. Ils s’assureront également des corbillards et des autres véhicules à mobiliser pour les enterrements, ce jour du côté d’Ambohidavenona et d’Ambatofotsy, dans l’Atsimondrano. Notons que l’enterrement du chef du service de la maintenance et de l’exploitation, la 4ème victime décédé, a eu lieu lundi dernier à Anjozorobe.
Pour rappel, l’on attend encore le rapport final de l’Institut national des sciences et techniques nucléaires (INSTN) pour éclaircir cet accident de travail mortel, même si les analyses réalisées par ledit institut ont déjà avancé la présence de gaz toxiques et nocifs détectés sur les lieux du drame. Des prélèvements ont été effectués au niveau des regards afin d’évaluer le taux de toxicité présente sur les sites concernés...
Patricia R. / Hervé Leziany