Au lendemain de sa réélection à la Présidence du pays, Andry Rajoelina a reçu une pléthore de félicitations venant de ses homologues dirigeants des grands pays partenaires de Madagascar. A l’instar du Président des Etats – Unis, Joe Biden, le Premier ministre de l’Inde, Narendra Modi, ou encore le Président chinois Xi Jinping, ainsi que de nombreux Chefs d’Etat africains comme Macky Sall (Sénégal), Azali Assoumani (Comores). Parmi les pluies de messages reçus par le Président réélu, les observateurs ne manquent pas de remarquer que le Président de la France Emmanuel Macron n’a pas encore adressé ses félicitations. La France étant parmi les principaux collaborateurs de la Grande île dans plusieurs domaines de coopération, cette absence de félicitations ne manque pas de tiquer.
Les Forces de l’ordre seront intransigeantes. La sécurité, lors de la cérémonie d’investiture du Président de la République à Mahamasina ce samedi, sera la priorité des Forces de l’ordre et sera sous haute surveillance. En effet, pas moins de 6 000 éléments seront mobilisés lors de cette journée importante dans l’accomplissement de la démarche démocratique après l’élection du 16 novembre dernier.
Samuel Thierry Rakotovelo, alias Thierry a gagné la sinistre réputation d'être un chef de bande doublé d'un multirécidiviste à Andilamena. Il a longtemps semé la terreur dans la région. Il serait par exemple l'instigateur du vol de 95 zébus survenu à Tsaratsabo, Commune de Tanananifololahy en 2016. Après de longues années de recherche, les gendarmes ont finalement atteint leur but le 7 décembre dernier.
Face à la recrudescence des enlèvements à Ankazobe, et ce, depuis quelques semaines, le commandant de la Gendarmerie, le Général Andry Rakotondrazaka, ne s'est plus contenté de lire uniquement les rapports sur les faits, encore moins se complaire à donner des ordres. Dimanche dernier, et entouré de ses collègues de la Gendarmerie entre autres le commandant de la CIRGN Antananarivo, ou encore son homologue de l'Armée, le commandant de la ZDS Ikopa, il s'est personnellement déplacé sur les lieux. Car l'autre objectif de cette rencontre avec la population locale vise à balayer les rumeurs que certains font circuler sur les réseaux sociaux. Le Général Andry Rakotondrazaka a alors crevé l'abcès : "Il est possible que des fonctionnaires soient impliqués dans ces kidnappings. Et l'enquête est déjà en cours pour le confirmer, en même temps que l'opération en vue de sécuriser cette localité”, a -t-il révélé devant des habitants d'Ankazobe médusés. Parallèlement à cette dénonciation, le commandant de la Gendarmerie nationale a également promis de mettre la main sur les personnes impliquées, mortes ou vivantes. C'est pour cela qu'il a demandé la collaboration des habitants pour y arriver. "L'on ose à peine croire que ces bandits rançonnent 100 000 jusqu'à 10 millions d'ariary en une minute les familles des otages. Est-ce que cela peut-il être possible ? Sûrement car certains y trouvent un moyen de se faire de l'argent. Nous allons donc éradiquer le phénomène. Et puisque les ravisseurs n'ont pas emmené les otages en hélicoptère, mais plutôt à pied, je dirais donc que nous avons, nous aussi des pieds. Si les bandits ont des fusils, nous en avons aussi. De même, s'ils sont intelligents, nous le sommes autant!", enrage presque le Général Andry Rakotondrazaka. Il s'est alors adressé aux habitants pour leur demander un coup de main. "Nous déclarons la guerre à ces ravisseurs. Espérons seulement qu'ils soient encore en vie à ce moment-là. Et c'est pour les rechercher que nous nous déplaçons jusqu'ici. Le moment venu, je vous montrerai qui ils sont", promet le Général commandant la Gendarmerie. A ce dernier de poursuivre : "Une opération a été déjà lancée. Le capitaine Faneva est à l'oeuvre. Elle ne devra s'arrêter qu'une fois le réseau anéanti". En attendant, il a dressé le tableau de la situation qui prévaut sur place. ", ces bandits retiennent encore 8 villageois en otage dont l'un de ces derniers vient de Mahavelona et un autre de Kiangara", a-t-il ajouté. Ce fut également une occasion pour le Général Andry R. de sensibiliser les habitants sur le minimum nécessaire dans le domaine de la sécurisation. "Ce n'est pas parce qu'il y a désormais un dépoiement de militaires et de gendarmes que vous allez vous permettre de ne pas verrouiller vos portes la nuit. Et il faut surveiller de près les passeports des gens qui arrivent ou qui sortent de la localité", martèle-t-il. Il explique le motif de son déplacement à Ankazobe : constater de visu la situation sur le terrain tout en n'excluant pas que de très nombreuses sont impliquées dans cette affaire. "Croyez-moi que cette situation provient d'une longue inimitié entre ces personnes. Je vous dis que si les gens d'ici continuent à s'attaquer et s'entretuer mutuellement ainsi, dans 50 ans, ils ne seront plus ici et d'autres vont prendre leurs places dans cette localité", explique-t-il. Enfin, une nouvelle plutôt réjouissante vient d'apporter un peu d'espoir au milieu de toute cette grisaille : une mère de famille et sa fille, que les bandits ont enlevé le 2 décembre dernier, ont été remises en liberté après que leurs proches ont payé 40 millions d'ariary comme rançon. Affaire à suivre.
Franck R
Madagascar est un pays vulnérable aux catastrophes naturelles, lesquelles ne cessent de s'empirer. Pour l’année 2024, le climat sera régi par le phénomène El Niño, caractérisé par une grande inondation dans la partie nord de la Grande île et une sécheresse dans le sud.
A travers le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC), le Gouvernement malagasy ne cesse de déployer ses efforts afin de diminuer les impacts de ces catastrophes sur la population. C'est la raison pour laquelle le directeur général du BNGRC, le Général Elack Olivier Andriankaja a participé à la rencontre internationale axée sur le changement climatique (COP 28) qui se déroule à Dubaï (Emirats arabes unis). Il a participé à une conférence initiée par le ministère de l'Eau, de l'Assainissement et de l'Hygiène dont le thème est « Investir dans l'impact : la stratégie de financement WASH à Madagascar pour un avenir résilient ». Cette conférence lui a permis d'aborder l’importance du secteur de l'eau, de l’assainissement et de l’hygiène pour l'humanité, en particulier dans les pays en voie de développement comme Madagascar dont la population est vulnérable aux catastrophes naturelles et au changement climatique. « Les Malagasy ont besoin d'eau, soit pour boire, cuisiner et couvrir leurs moyens de subsistance comme l'agriculture et l'élevage. Ainsi, durant la période des intempéries, notamment les cyclones, les inondations, la sécheresse, l’insécurité alimentaire et la malnutrition, le besoin en eau augmente. Cependant, une grande partie de la population n'a pas accès à l'eau potable. Cela engendre un nouveau problème au niveau de la santé », soutient-il.
Afin de faire face à cette situation, il a annoncé la nécessité de renforcer le financement pour réaliser les visions établies par le Gouvernement concernant l'accès à l'eau potable, l'assainissement et l'hygiène en poursuivant le réaménagement et la construction des infrastructures suivant les normes pour faciliter l'approvisionnement en eau. « Nous sommes déterminés à trouver des financements qui soutiendront les objectifs que nous souhaitons atteindre, et cela afin de nous rapprocher de la vision contenue dans la stratégie nationale de gestion des risques et des catastrophes : "un pays résilient" », a-t-il conclu dans son intervention.
Recueillis par A.R.
Après le dénouement de l'élection présidentielle le 16 novembre dernier, le regard se tourne désormais vers les prochaines étapes cruciales du pays : les élections communales, municipales, et législatives. Les mandats des actuels édiles touchent à leur fin en début d'année prochaine. Les élections pour élire les maires et les conseillers communaux et municipaux devaient normalement se tenir en cette fin d'année. Cependant, en raison du calendrier serré imposé par l'élection présidentielle, ces scrutins locaux sont repoussés. Les élections législatives, elles aussi, devraient se dérouler au cours du premier semestre de l’année prochaine, avant la conclusion du mandat actuel de la législature en juillet 2024.
Dama Andrianarisedo, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), devait affirmer récemment que les dates seront bientôt soumises à l’Exécutif pour discussion. Il avait évoqué précédemment que ces deux échéances électorales devraient se tenir durant le premier semestre de l’année 2024. Les textes indiquent qu’un scrutin doit se tenir durant la saison sèche de l’année, entre le 31 mai et le 30 novembre, sauf cas de force majeure prononcée par la juridiction compétente. Autrement dit, ces scrutins devraient vraisemblablement se tenir entre mars et juin 2024 pour rester dans la fourchette donnée par la CENI.
Actuellement, les électeurs peuvent s'inscrire sur la liste électorale, dont la révision annuelle a débuté en décembre. Cependant, si l'une des deux élections doit avoir lieu avant le 15 mai de l'année prochaine, la liste électorale arrêtée le 20 juillet dernier sera utilisée. Dans le cas contraire, la liste issue de la révision annuelle de la liste électorale sera utilisée. Il est important de noter que ces élections revêtent une importance majeure. L'une d'entre elles servira de baromètre du pouvoir des gouvernants au niveau des collectivités locales, tandis que l'autre déterminera la majorité parlementaire, un facteur déterminant pour les futurs projets de loi de l'Exécutif. Les écuries politiques tout aussi bien que les citoyens sont ainsi invités à se préparer activement pour participer à ce processus démocratique clé.
La Rédaction
En Europe, les fêtes de fin d’année, Noël et le Nouvel An, sont traditionnellement synonymes de repos sinon de trêve, communément appelée la « trêve des confiseurs ». En effet, les professionnels de la confiserie s’accordent un temps de répit et cela pour jouir en famille des moments précieux de Fin d’année. On arrête pour un temps toute activité professionnelle à même des joutes commerciales entre concurrents. A Madagasikara, à l’époque royale, les missionnaires ont subtilement imposé leurs … fêtes en remplacement en lieu et place de nos jouissances traditionnelles. En fait, ils n’ont pas seulement amené la Bible mais également leur culture. En Imerina, les sujets fêtèrent en liesse chaque année le « Fandroana » (Bain royal) qui coïncide en principe avec le jour de l’anniversaire du souverain ou de la souveraine. Les missionnaires ont introduit l’usage du calendrier grégorien. Le 25 décembre, le jour de Noël, et le premier janvier du nouvel An deviennent des jours de liesse en écartant au fil des années la fête nationale traditionnelle, le « Fandroana ». La colère de la Reine-Mère Ranavalona se comprend légitimement ainsi de ce fait. En tout cas, jouissances importées ou locales, tout le monde se donne l’occasion de se reposer profitant de ce court moment pour souffler.
C’est une tradition dont personne ne voit pas l’inconvénient. Pour le Collectif des 11 candidats dont un des membres a demandé une trêve politique, il leur faut nécessairement du temps pour réflexion. Echec et fatigue pesant, la bande à Ravalo doit réellement profiter de cette pause voulue par un de ses compagnons de rue afin d’y voir mieux ! Les résultats officiels étant proclamés tandis que la cérémonie solennelle d’investiture dans quatre jours, les irréductibles du Collectif n’ont plus aucune chance de renverser la vapeur. Il leur faut se rendre à l’évidence qu’il va falloir attendre cinq ans pour se remettre en selle si le goût leur reviendra.
Compte tenu de l’erreur stratégique flagrante, de la défaite cuisante qui en découle et de la lassitude qui pèse, les têtes brûlées du Collectif ont besoin plus que le temps de la trêve des confiseurs. Le temps de la rumination s’impose qui en fait nécessite un sacré bout de temps quitte à réserver toute la traversée du désert à l’examen de conscience.
D’ailleurs, l’œuvre de redressement du pays exige des moments de sérénité. Il est pratiquement impensable de travailler dans un contexte de trouble encore moins de déstabilisation. La vulnérabilité dans laquelle Madagasikara se trouve bloqué, nous oblige à faire des concessions de telle sorte qu’on puisse avoir les coudées franches sur un large temps. Tout le monde doit accepter de donner les chances aux hauts responsables d’agir en toute liberté et en toute quiétude.
Ndrianaivo
Tout a commencé par l'arrestation de M.Z.R, cette mère de famille malagasy de 55 ans et de V.L.R. par un service de police mauricien, dans un pensionnat fréquenté par des voyageurs Malagasy et sis à Vallée Pitot à Maurice. En cause, la mère et la fille étaient en possession d'héroïne. Nous y reviendrons encore. Car si les deux femmes malagasy ont réussi à déjouer la vigilance de la douane à Plaisance, samedi dernier, elles n'ont pas pu finalement empêcher la police mauricienne de les surprendre dans ce pensionnat. Depuis, les deux Malagasy ont été placées en détention policière. Quant aux drogues saisies sur les concernées, elles ont été expédiées dans un laboratoire mauricien pour qu'on puisse les analyser. Mais comment ces Malagasy se sont-elles fait prendre ? En effet, les enquêteurs mauriciens avaient des renseignements précis sur l'existence d'une filière spécialisée dans le trafic de drogue entre l'axe Madagascar - Maurice. C'était dans ces circonstances, dimanche, qu'ils ont effectué une opération de surveillance de ce pensionnat dans une ruelle à Vallée Pitot. Les policiers disposaient d'informations selon lesquelles deux femmes, une mère et sa fille, qui sont arrivées dans l'île voisine, venaient de Madagascar depuis samedi dernier. Et pas les mains vides ! Elles avaient ramené de la drogue dans leurs bagages. Dimanche dernier donc, les policiers ont été déployés dans une ruelle de Vallée Pitot où l'une des présumées passeuses a été interpellée. Lors d'une fouille sur cette étudiante de 18 ans, les limiers ont trouvé deux appareils de massage sans fil. En démontant ces derniers, ils ont découvert que de l'héroïne pesant 115 grammes y avait été dissimulée de manière ingénieuse. La valeur marchande de cette drogue est évaluée à Rs 1,7 million. Par la suite, les officiers ont débarqué dans la chambre qu'elle occupe avec sa mère dans ce pensionnat. Dans plusieurs bouteilles de parfum, les enquêteurs ont découvert des produits collants et des solutions pesant respectivement 300 grammes et 200 ml, suspectés d'être de la drogue de synthèse d'une valeur marchande de Rs 4,5 millions. Après cette découverte, la police mauricienne a alors arrêté immédiatement les deux femmes malagasy en cause. Et on connaît la suite. Recueillis par F.R.
Avec 80 % de sa population qui vit dans le milieu rural, il est temps pour Madagascar de mettre au profit ce réservoir immense de potentiel agricole. Ainsi, afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, il est important de tenir l'engagement de tous les acteurs pour renforcer la résilience du secteur agricole et poursuivre la transformation des systèmes alimentaires, conformément aux Objectifs de développement durable (ODD). Le pays compte ainsi intensifier ses efforts pout se positionner en tant que leader dans la promotion d'une agriculture durable et résiliente.
Sous l'égide du ministère de l'Environnement et du Développement durable, une délégation multidisciplinaire de Madagascar a pris part à la COP 28 qui se déroule à Dubaï (Emirats arabes unis), en mettant l'accent sur la sécurité alimentaire et l'agriculture. Hier, Madagascar a rayonné avec une journée dédiée à cette cause, orchestrée par le ministère de l'Agriculture et de l’Elevage (MINAE).
Collaborations multisectorielles renforcées
Le MINAE a aussi pris part à un panel intitulé « Madagascar, terre d'actions : face aux défis pour cultiver un avenir alimentaire durable ». Les acteurs clés du secteur agricole ont vivement manifesté leur engagement au Pavillon de Madagascar lors des discussions et des ateliers captivants. Ayant réuni des experts nationaux et internationaux, tout cela a été effectué en vue d’assurer l'avenir de la sécurité alimentaire à Madagascar. En plus de la nécessité d’un renforcement des collaborations multisectorielles, les discussions se sont également portées sur la gestion des chocs climatiques et des urgences alimentaires.
Le ministère, par l’intermédiaire de la chef de la délégation, a partagé l'engagement continu de son département envers les agriculteurs malagasy pour surmonter les défis actuels et assurer la sécurité alimentaire. Parmi les défis majeurs évoqués, on peut mentionner la faible productivité, la vulnérabilité au changement climatique et la dépendance aux importations. Le Gouvernement s'est engagé à atteindre l'autosuffisance alimentaire en réorganisant l'agriculture pour la rendre plus productive, compétitive et durable.
La vision du MINAE repose sur l'accélération de la transition vers une agriculture durable, mettant l'accent sur des stratégies telles que la « Climate Smart Agriculture » et la promotion de l'agro-écologie. Madagascar s'engage également dans des initiatives novatrices, telles que l'alimentation scolaire basée sur les achats locaux et la transformation rurale rapide dans le Sud afin d’atteindre cet objectif ambitieux.
Nikki Razaf