« Velirano » avance. En dépit des perturbations sciemment voulues et orchestrées par les « ennemis » du changement sinon du pays tout court, Rajoelina Andry et son équipe ne perdent pas le Nord encore moins le cap. Les travaux sur les chantiers suivent leur cours normal. Les « aboiements » n'ont pas ni ne peuvent pas empêcher la caravane de passer.
La Banque Mondiale n'est toujours pas convaincue, malgré les explications apportées par les autorités malagasy. Et la preuve, la directrice des opérations de la Banque mondiale pour les Comores, Madagascar, Maurice et le Mozambique, Idah Z. Pswarayi- Riddihough, a écrit sur l'accès à l'électricité dans la Grande île et les réformes soutenues par cette institution dans ce secteur. Une énième lettre insistant sur l'importance de l'application de la nouvelle grille tarifaire de la JIRAMA : Optima.
Le Conseil des ministres évoque une faute grave de la part du président de l’Université. « Le décret 2019- 711 du 10 avril 2019 portant nomination des présidents d’université est abrogé en ce qui concerne la nomination de Zafitody Conscient et un comité intérimaire est mis en place à l’Université de Toamasina », rapporte le communiqué du Conseil des ministres qui s’est tenu hier. Le président de l’université de Toamasina est victime de « sa mauvaise gestion » et son incompétence ».
Réclamer le paiement de bourses d'études par la force, à travers une grève entre autres, est devenu une nouvelle tendance des universitaires à Madagascar. Accordée à tous les étudiants inscrits au niveau des établissements supérieurs publics, cette allocation d'études supérieures constitue désormais un moyen de pression voire un objet de menace des étudiants envers les dirigeants successifs. Ces étudiants usent même de la force pour revendiquer ce qu'ils jugent de plein droit. Avec le système actuel qui ouvre automatiquement l'inscription à une bourse d'études, la mentalité des étudiants les amène à se considérer comme ayant le statut de salariés. D'autant plus que les étudiants boursiers dépassent largement le nombre des inscrits c'est-à-dire il existe ceux qui continuent de percevoir de l'argent sans même assister à un seul cours magistral, le paiement prend du retard.
En difficulté. 32 milliards d'ariary par mois, soit 384 milliards d'ariary par an de subvention, doivent être mobilisés pour renflouer le déficit de la Caisse de retraites civiles et militaires (CRCM), un organisme qui régit la retraite des agents intégrés aux corps des fonctionnaires. Il faut dire que ces problème ne date pas d'aujourd'hui mais remonte à il y a dix ans. Cependant, l'effectif des personnes envoyées à la retraite augmente chaque année, tandis que les cotisants diminuent puisque les ministères peinent à recruter.
Ces derniers temps, l’entraineur de l’équipe nationale malagasy de football, Nicolas Dupuis, est victime de dénigrement sur les réseaux sociaux. Une campagne sans précédent dont tout le monde connait les initiateurs qui le qualifient de touche à tout en ne se contentant pas de l’aspect technique et de son poste de sélectionneur. Une remarque certes justifiée pour des sélections nationales dirigées par des professionnels, des consciencieux et expérimentés de la tête de la fédération jusqu’au simple employé de la sélection. Ce qui n’est pas le cas malheureusement pour Madagascar où le « moramora » associé à la susceptibilité des uns et des autres semble le leitmotiv. Un slogan que Nicolas Dupuis a jeté dans la corbeille dès sa nomination au poste de sélectionneur de Madagascar. Témoin du débâcle des Barea de Madagascar face à la RD Congo (1-6) au stade Rabemamanjara de Mahajanga dans le cadre de la qualification à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2017, Nicolas Dupuis savait par quel bout commencer afin d’avoir une équipe compétitive et apte d’arracher, enfin, un ticket pour la phase finale d’une Coupe d’ Afrique des Nations.
Malgré le peu de moyen financier que lui a proposé la fédération malagasy face à l’ampleur du chantier, Nicolas Dupuis a accepté de relever le défi après avoir obtenu le soutien du président de l’association nationale de l’époque, Ahmad. Celui-ci, élu à la tête de la Confédération africaine de football (CAF), a dû abandonner son poste à la Maison du football à Isoraka. Et c’est à partir de cette période que Nicolas Dupuis était en délicatesse avec certains dirigeants de la fédération malagasy. En tant que professionnel jusqu’au bout de ses ongles, il préfère écouter la voix des vestiaires que celle de la tribune officielle. La voix des joueurs ne demande pas le ciel mais de quoi leur offrir la sérénité pour affronter chaque échéance. Le ratissage des joueurs expatriés ayant une origine malagasy, la quête des rencontres amicales internationales, un hébergement digne de ce nom à chaque regroupement à domicile, et une prime de victoire. Bref, un classique sous d’autre cieux mais un luxe pour certains.
Afin de satisfaire ces demandes des joueurs et leur exiger de résultats en retour, Nicolas Dupuis s’est plié en quatre. Et face à la léthargie de l’administration fédérale, plus concentrée aux élections des membres et président de la fédération, le sélectionneur français s’est trouvé dans l’obligation d’être au four et au moulin. L’avènement du comité de normalisation est loin d’avoir arrangé les tâches de Nicolas Dupuis.
En dépit de ces tracasseries, pari gagné pour le coach qui a réussi à qualifier, pour la première fois de son histoire, la sélection malagasy à une phase finale de la CAN, celle de 2019. Et en Egypte, l’équipe des Barea a réussi un parcours plus que fabuleux pour un coup d’essai en parvenant aux quarts de finale. Durant l’épopée égyptienne, l’équipe nationale malagasy n’avait pas à envier des formations en lice. Tant sur le plan technique, équipements, motivation et surtout le soutien moral de tout un peuple, les Barea de Madagascar étaient aux anges.
Pour cette année 2021, l’équipe malagasy est en course pour la CAN 2021 décalée. En bonne place pour prendre l’un des billets de qualification de son groupe, elle se heurte pourtant à des actes pas très catholiques perpétrés par des inconscients. Les attaques en règles contre Dupuis en font partie. L’exil du président de la fédération nationale complique la situation entraînant, par exemple, l’indécision autour du choix de l’équipementier. Et dire que le match se tiendra dans une quinzaine de jours.
C’est encore au coach Dupuis, toujours à l’écoute de la voix des vestiaires, de faire avancer les choses. Avec l’appui de TELMA, principal sponsor de la FMF depuis plus d’une décennie quand tout le monde lui a tourné le dos, de certains membres du comité exécutif et avec la bénédiction des cadres des Barea, Nicolas Dupuis a accéléré la décision de ce beau monde à choisir « Macron », une marque de renommée internationale, comme équipementier de la sélection malagasy pour ses prochaines sorties internationales. Et ce à la place du controversé « équipementier » qui n’a même pas habillé une équipe de quartier mais placé en tête du résultat par la commission ayant dépouillé et étudié les dossiers des candidats à l’appel d’offres pour vêtir les sélections nationales malagasy…
Cette réussite de Nicolas Dupuis à mobiliser autour des Barea les fans de la balle ronde de la Grande île ne plait pas, et pas du tout, à une frange d’amateurs qui semble avoir perdu la main mise sur une affaire jugée par certains de juteuse. Désormais, l’important c’est de faire corps et âme avec l’équipe des Barea afin qu’elle puisse avoir une seconde qualification à la CAN. C’est le rêve de tous les Malagasy, du Président de la République aux simples citoyens lambda, alors arrêtez de tirer sur l’artiste…
Rata
Les innovations se multiplient dans la Grande île. Après le frigo du désert, le pays assiste aujourd’hui à la création du tout premier ordinateur 100 % solaire signé Jirogasy. Ce nouveau produit 100 % « Vita Malagasy » témoigne ainsi du savoir-faire et de la créativité, mais surtout de la volonté des entrepreneurs malagasy à se démarquer et à contribuer au développement du pays. Notre Rédaction a pu s’entretenir avec les dirigeants de l’entreprise où ils parlent de ce produit, ainsi que des difficultés rencontrées et des raisons qui les ont poussés à créer Jirodesk.
La Vérité (+) : Qu'est-ce-qui vous a inspiré à créer Jirodesk ?
Jirogasy (-) : L’idée du Jirodesk – ordinateur solaire – nous est venu en constatant tant les besoins en numérique de la population malagasy que les problèmes récurrents d’électricité dans le pays. Les difficultés d’accès à l’électricité ont des répercussions qui dépassent la simple absence de lumière. En effet, l’enclavement énergétique creuse la fracture numérique et les inégalités socio-économiques ou encore l’accès à l’information entre les zones urbaines et rurales. La pandémie mondiale de Covid-19 n’a fait que confirmer cette idée. Ainsi, dans le contexte actuel de recrudescence du virus, nous estimons que la première mesure pour endiguer la pandémie est de remonter et de centraliser les données médicales sur l’ensemble du territoire afin d’apporter après analyses, une réponse sanitaire cohérente et proportionnée. Moins visibles en 2020, il en va de même pour toutes les thématiques du domaine public. C’est en ce sens et du fait de la crise liée à la Covid-19 qu’il nous est paru nécessaire d’accélérer notre processus d’innovation. Le Jirodesk a donc pour inspiration majeure les attentes et les problématiques de la population malagasy auxquelles le Jirodesk se veut un début de réponse. Entre autres, nous espérons que ce PC à énergie solaire puisse permettre aux jeunes générations qui n’ont pas accès à l’électricité d’acquérir les compétences numériques nécessaires pour construire leur avenir. Sur un plan plus personnel et pour finir sur cette question, c’était aussi pour montrer à notre équipe technique par la création du Jirodesk, qu’on peut tout créer à Madagascar alors même qu’ils nous disaient, qu’on leur disait que c’était impossible à Madagascar. Nous voulons ainsi croire qu’avec la création du Jirodesk 2, ce message soit diffusé à l’ensemble de la population et que les Malagasy croient en leur potentiel, en leur capacité à faire, à innover dans un monde de plus en plus concurrentiel.
(+) : En quoi le Jirodesk 2 diffère des autres ordinateurs solaires ?
(-) : Le Jirodesk 2 est le tout premier ordinateur 100 % solaire. Il est créé et produit à Madagascar, et il faut en être fier. Il ne diffère pas des autres ordinateurs solaires puisqu’aucun autre n’a été créé à ce jour. Du moins, les autres ordinateurs sont des ordinateurs classiques reliés à des générateurs solaires. Le Jirodesk 2 a tout, à première vue, d’un ordinateur classique mais les éléments électroniques qui le composent sont totalement réorganisés pour permettre de fonctionner grâce à l’énergie solaire. Le Jirodesk 2 est ainsi un PC « tout-en-un » qui comprend une alimentation solaire, une alimentation secteur et une batterie qui permet un fonctionnement sans soleil. Il s’agit d’une révolution que nous espérons bien déployer dans le maximum de zones où l’électricité manque et dont la digitalisation se fait de plus en plus nécessaire et ce, afin que chacun puisse se construire un avenir en conformité avec le monde actuel.
(+) : En termes de production, combien d'ordinateurs pouvez-vous produire par mois ? Une production à grande échelle est-elle envisagée ?
(-) : En termes de production, nous pouvons actuellement produire 100 ordinateurs par mois. Dans les prochains mois et du fait que nous concevons nous-même nos imprimantes 3D, il nous sera aisément possible d’en produire 200. Bien évidemment, si la demande est constante et que nos moyens nous le permettent, nous avons la volonté de développer la production et nos ressources humaines. En effet, il ne s’agit pas de produire plus, mais de répondre aux besoins et à la demande si elle se faisait persistante. Bien avant tout et surtout grâce au recrutement de nouveaux collaborateurs, nous souhaitons apporter aux jeunes ingénieurs et techniciens malagasy des emplois sur la Grande île tant au niveau du Hardware que du Software. Ces emplois n’existent pas suffisamment à Madagascar. A vrai dire, il est important pour nous et dans la conception même de notre entreprise sociale, de fournir aussi une formation et de l’employabilité sur des métiers non présents sur l’île. Nous l’espérons, cela développera tant les compétences, l’envie de l’entrepreneuriat chez les jeunes que les investissements et l’attractivité de ce pays. Ce modèle devrait bénéficier et profiter à tous.
(+) : Quels sont les difficultés rencontrées durant la conception de votre produit ?
(-) : Lors des 4 mois de conception de notre nouveau produit, nous avons dû faire face à de nombreuses difficultés. Premièrement, nous avons dû faire face à un blocage psychologique de la part de notre entourage : « Si cela n’a pas été déjà réalisé, c’est qu’il y a bien une raison ! ». D’autres raisonnaient autrement : « Il est impossible d’innover à Madagascar ! ». Et pour finir, d’aucuns nous transmettaient leur incompréhension sur le projet. Pour autant, malgré toutes ces remarques, la réalisation de notre produit, son lancement, le retour positif des bénéficiaires et de nos partenaires nous prouvent que cette idée est la bonne et qu’elle est nécessaire. Le chemin demeure long mais l’intérêt porté par les institutions non-gouvernementales mais aussi par les acteurs publics, privés, ainsi que la médiatisation nationale et internationale qui s’en est suivie nous encouragent à poursuivre dans ce sens et sur la voie de l’innovation pour et à Madagascar. La demande et le besoin sont en effet bien présents. De manière technique, la réalisation d’un nouveau produit est toujours particulière car cela nécessite de vérifier des idées qui semblent bonnes en théorie mais qui s’avèrent difficilement applicables, ce qui entraîne plusieurs changements en cours de production et beaucoup de phases de tests différentes. Nous remercions l’ingéniosité et le gros travail fournis par l’ensemble de notre équipe, ce qui a permis d’aboutir à la production finale de ce produit « Vita Gasy ».
(+) : Quelles sont vos perspectives pour les années à venir?
(-) : Nos perspectives dans les années à venir sont vastes mais nous ne souhaitons pas nous fixer d’objectifs. Pour l’équipe de Jirogasy, se fixer des objectifs serait se fixer des limites et comme vous l’aurez compris, nous n’en avons pas ! Notre capacité de faire est bien réelle. Seuls des éléments externes et indépendants de notre volonté pourraient contraindre à la réduction de nos perspectives. Une chose est certaine : si vous nous parlez de perspectives, nous vous réitérerons que nous souhaitons avant tout innover, impulser un état d’esprit et notamment d’initiative, créer des emplois sur des domaines où il en existe encore trop peu, dans l’ingénierie par exemple. Avec tout cela, nous apporterons notre pierre à l’édifice afin de réduire les difficultés auxquelles fait face la société malagasy. Depuis nos débuts, notre volonté est là. En renforçant la culture numérique et en offrant aux communautés en grande partie non électrifiées un moyen de se connecter grâce à l’énergie solaire, nous voulons croire en la création de nouvelles opportunités économiques pour tous.
Réponses apportées par François Chotard, directeur pays et Pathou Mahembitsy, responsable administratif et juridique de Jirogasy
Des voix discordantes s’élèvent et remettent en cause les dirigeants. Le démon de la scission menace sérieusement l’unité, déjà précaire, du RMDM. Il ne reste plus qu’un temps, tant soit peu si ce n’est pas déjà le cas, pour le RMDM qu’il éclate. Des traits de fissure ont été déjà aperçus depuis un certain temps sur la façade principale de l’édifice. De toute manière, c’était prévisible dès le départ ! Des ailes plus modérées ou plutôt plus intelligentes se démarquent les unes après les autres. Le Rodoben’ny Mpanohitra ho amin’ny Demokrasia eto Madagasikara, RMDM, étant une plate-forme de partis, des groupuscules de formations pour la plupart, ne partageant pas la même conception sur le mode de gestion des affaires nationales avec les tenants du régime, se positionne dans l’opposition. Jusque-là, c’est bon pour la santé de la démocratie à Madagasikara ! En effet, tout régime en place a besoin d’un contrepoids sérieux pour la nécessité de la balance du pouvoir et cela dans l’intérêt suprême de la Nation. Mais quand ladite plate-forme devait choisir celui qui va prendre en main les destinées de la formation, c’est là que tout se corse, d’abord à l’intérieur du mouvement et puis à l’extérieur après. D’emblée, il faut le reconnaitre qu’ils ont fait un mauvais choix. C’est grave quand on se trompe sur la personne devant défendre la cause de la lutte et devant représenter la formation sur la scène nationale même internationale en sa qualité d’interlocuteur politique en face des dirigeants d’Etat. En fait, Ravalomanana Marc, le leader choisi tristement controversé, au lieu d’améliorer la face de l’opposition ternit l’image. Ce qui va déclencher une implosion au sein du RMDM.
Des leaders de certaines formations composant la plate-forme RMDM remettent en cause le bien-fondé du leadership de Ravalo. Ils dénoncent l’incapacité intellectuelle de l’ancien Chef d’Etat à bien mener le combat. Roland Ratsiraka, du Tanora malagasy tonga saina, député élu dans la Circonscription de Toamasina I, ne croit plus en la pertinence de Ravalo et se positionne autrement. L’âge avancé de l’ancien magnat du lait lui occasionne, peut-être, un certain déficit. Les dirigeants politiques proches du HVM, l’ancien parti au pouvoir, doutent aussi de la compétence technique, politiquement s’entend, de l’ancien exilé d’Afrique du Sud. Les cadres dirigeants du MFM, non plus, ne jugent plus utile de faire le même chemin avec Ravalo. Au final, le RMDM qu’il dirige s’efface. Quelque mois seulement après le lancement de la plate-forme, certaines franges montèrent au créneau pour titiller le cercle dirigeant. Le T-RMDM (Tena Rodoben’ny Mpanohitra ho amin’ny Demokrasia eto Madagasikara) qui conteste le leadership de Ravalo et consorts (pasteur Tsarahame et acolytes) et tout récemment, une autre aile plus pragmatique refuse aussi le mode opératoire mis en pratique surtout lors des derniers évènements. Au fait, la percée des animateurs du « miara-manonja » éclipsent totalement les dinosaures du RMDM dont entre autres Ravalomanana, Tsarahame, Andriamiseza et compagnie. Tout compte fait, des fissures qui présagent l’éclatement prennent quartier. Evidemment, le RMDM perd le poids, la crédibilité et la puissance vis-à-vis de l’opinion. Il sera d’ici peu l’ombre de lui-même.
Tout compte fait, que reste-t-il du RMDM ? Une carcasse de vieux croulants, des têtes brûlées, des radicalisés qui foncent la tête baissée dans le tas.
Ndrianaivo