Mariées, mères célibataires, veuves ou divorcées. « Miss Maman Madagascar » (MMM) vise à valoriser les potentiels des mères de famille. « Après l’accouchement, certaines mères endurent le " baby blues " et la dépression, au point de se laisser aller. Nous voulons les aider à mettre en avant leur savoir, leur personnalité et leur créativité à travers ce concours », avance Christiane Ramonjison, Miss Maman Madagascar 2022. Pour ce faire, le Comité MMM forme des mères de familles responsables et actives dans le développement économique de Madagascar. Elles sont également incitées à se cultiver puisque la culture générale et un esprit curieux sont indispensables dans l’éducation de leurs enfants.
Le concours veut avant tout valoriser l’humain, d’autant plus que le terme « Miss » en français se réfère à la lauréate d’un concours de beauté. Pour nous, la beauté du savoir, de la personnalité et de la création passent avant celle physique. Celle-ci compte en dernier, quoi que la manière dont les participantes savent exploiter leur physique soit aussi notée. Ainsi, 3 mères en situation de handicap participent au concours MMM de cette année, venant de Mahajanga et d’Antsirabe. « C’est une occasion pour nous, femmes handicapées, de démontrer nos compétences et de porter notre voix pour enchaîner la lutte contre l’exclusion tant sociale que professionnelle », témoigne Miss Maman Felana R., représentante de la région de Vakinankaratra. Pour sa part, Ravaka Heritsitohaina veut mettre en exergue ses atouts. « Quand on parle de " miss ", l’on fait référence à une femme belle, de grande taille alors que je ne possède pas tous ces critères. MMM privilégie les responsabilités d’une mère ainsi que les valeurs d’une femme, leurs combats et leurs causes. Pour ma part, cette dernière étant la lutte contre les violences », nous confie cette candidate d’Analamanga, journaliste de profession.
Parmi les 314 inscrites pour cette 3ème édition du MMM, 34 candidates sont présélectionnées, issues de 16 régions de Madagascar. Leur première épreuve, baptisée « comme une reine », s’est tenue le 8 mars dernier au centre culturel IKM sis à Antsahavola. Elles ont défilé une à une avec deux tenues, l’une traditionnelle et spécifique de leur Région d’origine, et l’autre issue de leur création et mettant en avant les « reines » qu’elles sont. Après cette première étape, la prochaine sera réservée à une formation et un regroupement, prévus en avril. La finale du concours MMM de cette année se tiendra le 3 juin prochain.
Patricia R.
50 milliards d’ariary et des poussières. C’est environ la somme des factures impayées enregistrées par la JIRAMA jusqu’à présent selon Tsitohery Francesca, directrice commerciale de la compagnie nationale d’eau et d’électricité. « Nous nous penchons, à présent, vers l’utilisation du compteur prépayé pour l’intégralité de nos abonnés, que ce soit des particuliers, des entreprises et même l’administration afin de pouvoir sécuriser les revenus futurs de la JIRAMA », a annoncé la directrice commerciale de la JIRAMA à l’occasion de la cérémonie officielle d’inauguration du nouveau shop Jirama à Anosizato, vendredi dernier. En effet, l’utilisation du compteur prépayé est plus avantageux tant pour la compagnie que pour les usagers. Ce dernier permet à l’utilisateur de pouvoir gérer et prévoir sa consommation selon ses possibilités tandis que pour la JIRAMA, le système de paiement à l’avance lui assure une réduction conséquente des risques sur les impayés qui pèsent lourdement sur sa trésorerie à l’heure actuelle. Pour rappel, la JIRAMA a exposé le fait que le trou dans la caisse de la compagnie résulte surtout du montant des factures impayées et que ces factures concernent toutes les catégories de clients de la JIRAMA. Elles concernent aussi bien les particuliers que les entreprises et que cela représentait 30% des clients de la JIRAMA qui ne paient pas convenablement leur facture. Un pourcentage considérable au vu des 600 000 abonnés de LA JIRAMA.
Solvabilité
« Dorénavant, toutes les nouvelles demandes de branchement se feront à partir des compteurs prépayés pour écarter le risque d’augmentation de ces factures en attente de paiement. Il y aura, malgré tout, des possibilités pour les usagers de demander l’installation de compteur post-payé mais cette demande devra obligatoirement être suivie d’une enquête de la JIRAMA auprès de ces demandeurs portant sur la solvabilité au préalable du client, qu’il fasse partie des clients particuliers, des entreprises et même de l’administration » précise Tsitohery Francesca. Concernant les branchements, le ministre de l’Energie et des Hydrocarbures, Solo Andriamanampisoa de rassurer sur la liquidation prochaine des demandes en attente. « Le branchement est un droit et non un privilège dès lors que l’usager aura effectué convenablement sa demande et payé le devis d’installation auprès de la JIRAMA. Pour l’instant, nous évaluons à près de 19 000 demandes de branchement en attente », expliquait le ministre. Ainsi, le traitement de chaque dossier de demande de branchement ne devra plus, désormais, dépasser un délai de 90 jours si cette demande est convenablement remplie, payée et déposée auprès des shops JIRAMA. Par ailleurs, pour le cas particulier des branchements mora, le Président de la République a précisé, vendredi dernier que le traitement des demandes peut se réaliser en une semaine après le dépôt du dossier en shop Jirama si celui-ci est complet.
Hary Rakoto
Flagrant ! L’université ferme, le ministère ouvre. Les autoritaires universitaires prennent leurs responsabilités pour faire régner l’ordre et la discipline, le ministère de tutelle désavoue. Le président de l’université d’Antananarivo se fait déculotter publiquement par la ministre de l’Enseignement supérieur. Quelle discordance !
Comment peut-on faire avancer ce pays à travers des fausses notes de ce genre ? Quelque part, on joue faux. Quand le premier responsable du ministère prend position ouvertement pour les étudiants perturbateurs contre le premier responsable de l’université, soucieux de l’ordre et de la discipline, on se perd en conjectures.
On ne peut laisser librement ces étudiants, les élites de demain, casser, détruire et lancer des pierres aux éléments des Forces de l’ordre déployés sur place justement pour faire régner l’ordre sur la place publique. On oublie souvent que l’université n’est pas seulement un cadre du transfert du savoir, c’est également un atelier par excellence pour « sculpter » des hommes et des femmes dignes (Olom-banona) de la souveraineté de la Nation.
Dans un sens, on les comprend dans la mesure où tous les ans ils doivent endurer les retards de décaissement de leurs … dus. On s’interroge pourquoi les responsables notamment ceux du ministère de tutelle refont les mêmes erreurs. On en a assez d’entendre les mêmes réponses de leur part « l’argent est là mais c’est la question de procédure qui tarde ». Depuis des années, il fallait que les étudiants tapent sur la table sinon descendent dans la rue pour qu’on daigne bouger les f… dans les bureaux. Et le dur à accepter repose sur le fait que ces responsables défaillants restent toujours à leurs postes pour commettre des bourdes à répétition. Pourtant ailleurs, on mute voire limoge dare-dare ceux ou celles qui se trouvent à l’origine d’un trouble. Tout compte fait, les étudiants s’érigent en signal d’alarme pour enfin secouer des responsables plongés dans la léthargie. D’ailleurs, c’est malheureusement le cas depuis 1972. Les mouvements estudiantins bousculent les dirigeants en place. En locomotives, ils galvanisent les contestations populaires pour dénoncer les dérives des tenants du pouvoir.
Vu d’un autre angle, il est difficile voire inadmissible de concevoir le fait que des jeunes sur lesquels l’avenir du pays repose se conduisent en authentiques voyous. Il est hors de question de confier le devenir de la Nation à des jeunes, fussent-ils polytechniciens, qui s’amusent à troubler l’ordre public, à détruire des biens d’autrui et à caillasser les pauvres éléments des Forces de l’ordre qui se trouvent là pour exécuter un ordre en sacrifiant leurs vies et cela pour raisonner ces étudiants en délire.
Le monde de l’éducation traverse en ces temps une passe difficile et compliquée. Quand des élèves de CEG refusent de chanter l’hymne national. Quand des jeunes lycéens s’adonnent à l’addiction aux drogues dures. Et quand des adolescents s’aventurent à violer des fillettes. Et enfin, quand des jeunes universitaires se mettent à semer des troubles sur la voie publique. De quel avenir le pays tout entier mérite-t-il ?
Au-delà de cette situation qui frise le tohu-bohu, la discordance au niveau des décideurs fait le buzz et désoriente l’opinion. En effet, on perd le Nord face à certains agissements de certains tenants du régime. Les ordres et contre-ordres font tourner autour d’un pot.
Ndrianaivo
L’ex- cyclone tropical très intense Freddy, toujours en vie, après plus d’un mois d’existence, pourrait être le cyclone le plus long de l’histoire, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Le système dépressionnaire a tué au moins 27 personnes (17 à Madagascar et 10 au Mozambique).
Après avoir effectué un autre passage dans le sud-ouest de Madagascar la semaine passée, le cyclone tropical Freddy a touché terre pour la deuxième fois au Mozambique. En effet, ce cyclone est en passe d’atteindre un record de longévité, rapporte l’agence onusienne. Alors que la réponse humanitaire est en cours sur la Grande île et au Mozambique, le Malawi se prépare à un impact possible.
Ce week-end, l’OMM a réuni un comité d’experts chargé d’évaluer si Freddy a battu le record de durée pour un cyclone tropical. Conservant cette classification pendant 34 jours (le 12 mars, ndlr), le système a traversé tout le sud de l’océan Indien et parcouru plus de 10 000 kilomètres.
Son énergie cyclonique accumulée (indice ACE) représente à elle seule l’équivalent d’une saison cyclonique moyenne entière dans l’Atlantique Nord et a atteint, selon la NASA, le niveau le plus élevé jamais observé dans l’histoire des tempêtes de l’hémisphère Sud.
Incertaine
L’OMM estime que le Mozambique a reçu l’équivalent de plus d’une année de précipitations au cours du seul mois de février et Madagascar trois fois sa moyenne mensuelle en l’espace d’une semaine. Depuis ce week-end, Freddy est encore au Mozambique, en l’occurrence dans le nord du pays dans la province de Zambèze.
Le cyclone a avancé lentement près de la côte. Les eaux plus chaudes pourraient contribuer à son intensification. Mais la prévision reste incertaine. Elle dépend de plusieurs paramètres. L’OMM prévoit cependant des vents destructeurs, des ondes de tempête provoquant la montée des eaux et des zones extrêmes sur de vastes zones, notamment le nord-est du Zimbabwe, le sud-est de la Zambie, le Malawi et le Mozambique.
Les précipitations pourraient atteindre 200 à 300 mm sur la zone d’atterrissage du Mozambique occasionnant en quelques jours le double des précipitations mensuelles habituelles. Le Malawi pourrait, pour sa part, recevoir des précipitations cumulées de l’ordre de 150 à 200 mm en 24 heures.
La tempête a d’abord touché terre à Madagascar le 21 février et au Mozambique le 24 février avant de survoler le Mozambique et le Zimbabwe pendant quelques jours, provoquant de fortes pluies et des inondations. Elle a ensuite effectué une boucle vers le Canal de Mozambique, récupérant l’énergie des eaux chaudes avant de se déplacer vers la côte sud-ouest malagasy, puis à nouveau vers le Mozambique.
Plus grands défis
Freddy a un impact socioéconomique et humanitaire majeur sur les communautés touchées. Le nombre de morts a été limité grâce à des prévisions précises et des alertes précoces ainsi que par des actions coordonnées de réduction des risques de catastrophe sur le terrain, devait déclarer le Dr Johan Stander, directeur du département des services de l’OMM.
L’événement souligne, une fois de plus, l’importance de l’initiative des Nations unies « alerte précoce pour tous » afin de garantir la protection de chacun au cours des cinq prochaines années. L’OMM est déterminée à travailler avec ses partenaires, la direction générale de la météorologie (DGM) à Madagascar, pour y parvenir et s’attaquer aux risques liés aux phénomènes météo extrêmes et aux changements climatique, l’un des plus grands défis de notre époque.
Du point de vue météorologique, affirme l’OMM, Freddy s’est révélé une tempête hors du commun. Identifiée et dénommée Freddy le 6 février par le bureau australien de météorologie lorsqu’elle se trouvait encore à quelques centaines de kilomètres au large de la côte nord-ouest de l’Australie. Par la suite, la tempête a parcouru tout l’océan Indien d’est en ouest, touchant Maurice et La Réunion durant son long voyage vers Madagascar.
Jamais enregistré
Ce type de parcours « super-zonal » est très rare, précise l’OMM. Elle note que les cas les plus récents remontent aux cyclones tropicaux Leon-Eline et Hudah, tous les deux survenus en 2000, une année qui, comme 2023, coïncidait avec le phénomène météorologique « la Niña », un refroidissement temporaire de certaines zones du Pacifique aux implications climatiques mondiales.
Il est probable que le comité d’évaluation des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes de l’OMM mette en place une enquête après la dissipation du cyclone afin de déterminer si Freddy, en dépit de possibles baisses de son intensité au cours de son parcours, a effectivement établi le record de la plus longue durée d’un cyclone tropical jamais enregistré.
Record du monde ou pas, Freddy restera un phénomène exceptionnel pour l’histoire du Sud-ouest de l’océan Indien sur de nombreux aspects : longévité, distance parcourue, intensité maximale remarquable, quantité cumulée d’énergie cyclonique (ACE), impact sur les terres habitées…
« Il faudra attendre la fin de son cycle de vie du système pour faire une évaluation exhaustive », reconnaît Sébastien Langlade, directeur des opérations du centre météorologique régional spécialisé de La Réunion. Le record, pour l’instant, est toujours détenu par l’ouragan/typhon John, qui a duré 31 jours en 1994.
Recueillis par M.R.
Le Président de la République Andry Rajoelina et son épouse effectuent une descente dans la Région d’Atsimo- Andrefana. Cette localité fait partie des villes durement éprouvées par le retour de la tempête tropicale Freddy. Accompagné d’une lourde délégation composée notamment des ministres de l’Intérieur, de la Population, de l’Energie, de la Pêche de l’Education nationale ou encore des Sports, le Chef de l’Etat est venu aux chevets des sinistrés dans cette localité.
Une délégation qui est venue hier à la rencontre de sinistrés de Toliara au stade Maître Kira, rempli à ras bord pour l’occasion. Outre les sinistrés, de simples habitants sont venus nombreux pour venir à la rencontre du Chef de l’Etat. Ces derniers ont réservé un accueil plus que chaleureux au Président de la République. Une chaleur perceptible dès la descente d’avion du Chef de l’Etat la veille. Pour revenir à hier en particulier, le Président Rajoelina a été accueilli par des sourires et une joie non dissimulée. A en juger par l’affluence et l’enthousiasme des gens, la cote de popularité de l’actuel numéro Un du pays reste intacte au niveau de la Région du Sud-ouest.
« Nous serons ensemble, pour le meilleur et pour le pire ». C’est ce qu’a martelé le Président durant ses allocutions. Des aides d’urgence ont ainsi été remises pour les sinistrés et les plus vulnérables de Toliara, ainsi que tous ceux qui sont venus au stade hier. Des kits solaires ont été offerts à une frange non négligeable de ménages, dans le cadre d’un engagement du Président de la République envers la population de Toliara. Comme dans les précédents déplacements présidentiels, des motos ont été remis aux maires de toute la Région pour les aider dans la mise en œuvre de leurs missions. Des ambulances ont par ailleurs été remises aux Districts de Toliara I et II, Beroroha, Ampanihy et Morombe.
A l’endroit de ses adversaires politiques, Rajoelina martèle que la réalisation d’infrastructures est une priorité pour son régime car cela est le signe du développement. "Le Président Rajoelina est un bâtisseur qui aime son peuple et qui bâtit et construit pour son peuple", indique-t-il dans une allocution. Pour résoudre le problème du centre-ville, inondé à chaque pluie, le Président de la République a donné consigne au gouverneur pour mettre en place un système de vannes et des stations de pompage à plusieurs endroits pour protéger la ville et la population. La ville de Toliara s’est vu remettre des camions munies de benne.
Samedi, durant le premier jour de sa descente à Toliara, le Chef de l’Etat avait annoncé l’arrivée prochaine d’un conteneur en partance de Toamasina transportant à son bord des fournitures scolaires et des jouets destinés aux enfants de Toliara. Il annonce également des aides financières « Miavotse » aux ménages vulnérables et aux sinistrés. Comme à chaque visite de sinistrés, une distribution de repas chauds a eu lieu au lycée Antaninarenina. Notons que le Président a également tenu une rencontre impromptue avec la population de Mangily hier. L’occasion pour le Chef de l’Etat et son épouse de discuter et d’écouter certains des maux des locaux en majorité des pêcheurs. Il a aussi rencontré la population d’Ankililaoky hier.
L.A.
Une tragédie maritime ! Un bateau, qui a transporté des personnes voulant rejoindre clandestinement l’île Mayotte, a fait naufrage dans la zone maritime de Nosy Be et ses environs, la nuit de samedi dernier. Le drame est survenu au large d’Ankazomborona, Commune de Bemaranja, District d’Ambilobe où des pêcheurs ont été témoins du drame et ont participé au sauvetage des victimes, vers 1h du matin. Le bilan provisoire est particulièrement lourd : 22 passagers de cette embarcation légère ont trouvé la mort, dans des circonstances effroyables.
En marge de l’opération de secours, la recherche des rescapés s’est déroulée en même temps aussi que cela, et parfois dans des conditions périlleuses, faute de matériel et d’équipement adéquat. Après de longs moments d’une exploration soutenue, et qui se poursuivaient tout au long de la nuit et dans l’obscurité totale, les sauveteurs de fortune ont quand même réussi à secourir et repêcher 25 autres victimes. Deux d’entre elles n’ont pas survécu à ce séjour passé trop longtemps sous l’eau d’une mer assez houleuse. Il s’agit d’une femme de 31 ans ainsi qu’un inconnu. Les malheureux se trouvaient déjà dans un état d’asphyxie grave due à la présence de trop d’eau salée dans leurs voies respiratoires. Ce qui fait donc que 23 personnes ont miraculeusement survécu à ce drame dont la météo a été pointée du doigt comme ayant étant à son origine.
Parallèlement aux efforts de ces pêcheurs pour secourir les victimes, le détachement marine de Nosy Be Hell- Ville s’est également mobilisé, et a participé aux recherches des victimes, du moins celles déclarées être avalées par la mer. De toute façon, c’était dans ces circonstances que ces garde-côtes ont pu retrouver 20 corps dans le secteur maritime de Nosy Faly. C’était toujours ce détachement qui s’est chargé de les acheminer provisoirement vers Ankify.
Les 23 survivants de ce naufrage auraient pris immédiatement la fuite, par crainte d’être pris par les autorités. Les concernés ayant vraisemblablement pris conscience du fait qu’ils sont en situation d’irrégularité. Encore est-il que la suite de l’affaire reste aussi très floue, du moins à propos du nombre exact des fugitifs. Des sources ont avancé qu’ils sont une quarantaine.
Des zones d’ombre
Pour revenir dans la cause de cet accident maritime, sans doute le plus grave survenu, du moins au cours de ces deux dernières années, une source a estimé un mauvais temps. Le navire aurait été pris dans un vent tourbillonnaire que les usagers de la mer de cette région connaissent sous l’appellation familière d’ « Amboalava ». Et ce phénomène, qui est survenu au large de Nosy Be au cours de la nuit de ce drame, serait en grande partie le responsable.
Si une source proche des médias nationaux affirme que, ni la localité d’où le bateau était parti, ni les régions d’où viennent ces clandestins, n’a pu être jamais connu, une autre, encore officieuse, déclare toutefois le contraire. Cette dernière a argué que le bateau de ces clandestins aurait levé l’ancre au Port Saint-Louis. Encore est-il qu’une autre source, également officieuse, a avancé que les victimes seraient des personnes originaires respectivement de la Région d’Atsinanana, de Sava, d’Ambanja et d’Ambilobe. Toutefois, le dernier mot appartient à la Gendarmerie, à l’Agence portuaire maritime et fluviale ou APMF, enfin du détachement marine de Nosy Be, toutes ces entités ayant ouvert une enquête sur cette affaire.
Selon une information de dernière heure émanant de l’APMF, les corps des victimes devront être transférés à Ambanja. De là, leurs familles respectives vont les récupérer, à partir de ce jour, selon cette source. En attendant, et à part les autorités locales représentées par le gouverneur de la Région, en l’occurrence Taciano Rakotomanga, une délégation gouvernementale sera attendue sur place, ce jour.
Franck R.
Monumental ! Voilà comment résumer et qualifier la prestation du chanteur Tayc et ses complices, vendredi soir, dans l’antre du Palais des Sports à Mahamasina qui était archi-comble. Durant l’après-midi, de nombreux jeunes ont envahi les rues du centre-ville menant à Mahamasina. Une fois encore, les alentours du bazar du quartier étaient le lieu de rassemblement des jeunes fans de la musique urbaine. Au même moment, tout près des portes d’entrées du stade, des milliers d’adolescents discutent autour d’un verre ou d’une bouteille de bière. Des jeunes publics enfiévrés qui ont répondu à la sollicitation de l’artiste. D’autres sont à la recherche des derniers tickets en vente. Les plus impatients ont fait la queue pour pouvoir être en communion avec les artistes invités, mais surtout pour voir leur idole Tayc.
Le public du concert, majoritairement composé de jeunes, était à l’image du chanteur. Fêtards et dynamiques, ils étaient des milliers à répondre à l’appel du roi de l’afrolove. Comme convenu, la première partie du spectacle a débuté vers 18h. Une brochette d’artistes locaux a eu le privilège d’ouvrir le bal. Des chanteurs locaux qui sont déjà habitués à enflammer une grande scène, notamment celle du Palais des Sports. Citons entre autres Ga-Ei, Rim-Ka et le couple Shyn et Denise. Quelques minutes avant son entrée en vedette de Tayc, le suspense montait à son paroxysme. La foule réclamait et scandait son nom…
Entrée en vedette
Aux alentours de 21h, les cris fusent de toutes parts. L’entrée de la star sur scène sonne comme une détonation forte. Le tant attendu Tayc fait finalement son apparition. Vêtu d’un tee-shirt body noir, d’un petit gilet marron et d’un pantalon noir, il entonne tout de suite un premier titre issu de son dernier album « Fleur froide ». Les jeunes connaissent par cœur les paroles de ses chansons. Certaines filles étaient en pleurs, quasiment en transe, criant à tue-tête le nom du chanteur. Tel un vrai showman, ce chanteur fait une forte impression. Avec ses danseuses, Tayc entamait avec rythme et énergies des pas de danse, des déhanchés endiablés dont lui seul possèdent le secret à chacun des titres qu’il envoie. Et le public s’est laissé aller par l’ambiance explosive. C’est comme si Tayc a démontré que ce n’est pas pour rien qu’il a été sacré champion lors du concours « Danse avec les stars » en 2021.
A 23h, à quelques minutes de se dire au revoir, Tayc danse sous le rythme du tube « 400 volts » de Wawa en s’emmaillotant dans le drapeau malagasy. Une image qui a ému l’audience. Tous les spectateurs ont constaté que ce chanteur français d’origine camerounaise a du respect pour la Grande île. Comme à l’accoutumée, à l’occasion du passage de cet artiste de renommée internationale, adolescents, jeunes et moins jeunes ont à nouveau pris d’assaut le Palais des Sports.
Sitraka Rakotobe
Frappés de plein fouet par le cyclone Cheneso. Cinq Districts sur les 6 composant la Région de Boeny ont été touchés par le passage de cette tempête tropicale, en janvier dernier. Près de 2 mois après le passage cyclonique, les habitants commencent à se relever petit à petit, contrairement aux infrastructures endommagées, notamment les salles de classe. Les réponses d’urgence apportées par les partenaires, dont l’UNICEF, contribuent au redressement.
Seul le District de Soalala a été épargné par le passage de Cheneso, si l’on tient compte des dégâts. Pour les autres Districts à savoir Mahajanga I et II ainsi que Marovoay, Ambato- Boeny et Mitsinjo, les lourds dégâts matériels impactent jusqu’à maintenant sur la vie quotidienne des habitants, notamment en termes d’infrastructures. A l’exemple de la circonscription scolaire (CISCO) de Marovoay, 16 établissements scolaires ont été complètement détruits. « 65% des établissements, constitués en majorité par des écoles primaires publiques (EPP), sont endommagés par le passage de Cheneso. Ces dégâts conséquents pourraient s’expliquer par la vétusté des infrastructures », informe Soalanto Joséphine Rasimbola Raivonirina, chef de ladite CISCO. Cette circonscription enregistre 185 EPP, 14 CEG et 4 lycées.
Face à cette situation, des élèves ont suivi les cours chez leurs enseignants depuis la reprise, en mi-février. Pour d’autres, les cours sont dispensés dans les salles de classe provisoires, installées dans l’enceinte de leurs établissements. Il s’agit des tarpaulins et des bâches remis par l’UNICEF pour accueillir les écoliers dont les salles de classe sont détruites suite au passage cyclonique. Le but étant de reprendre les cours le plus tôt possible, allégeant ainsi la perturbation de la scolarité. L’EPP de Tsimahajao fait partie des bénéficiaires de ces salles de classe provisoires à Marovoay. Deux tarpaulins servant de 4 salles de classe y sont installés depuis quelques semaines, au profit de centaines d’élèves. Toutefois, les élèves en classe de T1 et T2 sont encore scolarisés à mi-temps depuis Cheneso. Créé en 1965, ledit établissement recense 1085 élèves, dont 555 filles, d’après le directeur en la personne de Richard Rakotomalala.
88 établissements endommagés
Deux semaines de suspension des cours, voire plus. La plupart des établissements scolaires dans la Direction régionale de l’éducation nationale (DREN) de Boeny ont appliqué cette décision suite au passage du cyclone. Cette mesure a été prise notamment pour protéger les élèves de la montée des eaux, touchant bon nombre d’établissements, ou encore face à la destruction d’autres. De plus, des écoles ont servi d’abris provisoires pour les sinistrés, après que toutes les autres infrastructures ont été complètes. « Cheneso a endommagé 88 établissements scolaires. Certains sont décoiffés, d’autres ayant des murs effondrés ou sous les eaux », rapporte Angelo Rabemananjarahaja, DREN de Boeny. « En attendant la réhabilitation des infrastructures détruites, les tentes-écoles accueillent les élèves. Des kits scolaires et récréatifs ont également été distribués, au profit notamment des élèves en préscolaire et en primaire ainsi que des collégiens. Le but étant de les encourager à rester en classe et à se concentrer », ajoute le directeur régional de l’éducation.
Pour les établissements dans les zones reculées, voire isolées suite au passage cyclonique, les stocks de prépositionnement ont servi à la reprise des cours. Une partie d’entre les tentes-écoles et des kits a été envoyée au préalable auprès des CISCO. D’autres ont été acheminés par bateau, notamment pour les zones inaccessibles. Pour la CISCO d’Ambato -Boeny, le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) a pu envoyer une centaine de tôles pour les établissements décoiffés. Depuis la reprise des cours, les établissements enchaînent les séances de rattrapage. Des écoliers reviennent en classe les mercredis après-midi et les samedis depuis quelques semaines. D’autres n’ont pas pris leur pause du 3è bimestre, à la première semaine de ce mois de mars. L’objectif étant de finir à temps le programme scolaire.
L’UNICEF à la rescousse !
Le passage du cyclone Cheneso a engendré de fortes inondations dans les parties Nord, Sud, Sud-est et Est de Madagascar. Au même moment, les droits fondamentaux de plusieurs milliers d’enfants sont compromis comme l’impossibilité d’aller à l’école, la perte des fournitures scolaires, le difficile accès aux soins les plus élémentaires, l’exposition à un risque élevé de malnutrition etc. L’UNICEF a été au front pour apporter les premières réponses afin de couvrir les besoins nécessaires dans les Régions fortement touchées. Boeny en fait partie, où plusieurs interventions d’urgence ont eu lieu suite à l’évaluation des dégâts. Les réponses d’urgence ont touché les secteurs de l’éducation, du WASH (eau, assainissement et hygiène ou EAH), de la santé et de la protection.
La dotation de tentes- écoles servant de salles de classe provisoires ainsi que de divers kits scolaires et des fournitures pour les enseignants constituent des réponses dans le secteur de l’éducation, d’après Jacky Roland Randimbiarison, spécialiste en urgences auprès de l’UNICEF Madagascar. Pour le secteur WASH, un millier de ménages ont été dotés de kits wash à Marovoay, contre 500 à Ambato- Boeny. Plus de 1000 ménages en ont aussi bénéficié à Mahajanga I, d’après André Tsiambakay, directeur régional de l’EAH de Boeny. Chaque kit se compose de paquets de « water maker » pour le traitement de l’eau, ainsi que de seau et de gobelet. La mise en place de citernes d’eau et de blocs sanitaires dans les sites d’hébergement figure aussi parmi les réponses d’urgence. A cela s’ajoute la désinfection de 39 puits à Marovoay et Ambato- Boeny.
Pour le secteur de la santé, l’UNICEF et partenaires ont distribué des moustiquaires et de médicaments dans les localités touchés par Cheneso, dont les Districts de Boeny. Les médicaments pédiatriques et consommables couvriront les soins de 20 000 personnes pendant 3 mois, d’après notre source au sein dudit organisme onusien. Quant au secteur de la protection, l’opérationnalisation du « Sahan’ny ankizy » a permis d’alléger les chocs émotionnels des enfants suite au passage cyclonique. Cet espace fournit un soutien psychosocial aux enfants et leurs familles au niveau du site d’hébergement. Des activités récréatives collectives, à savoir du foot, ballons prisonniers, jeux traditionnels, corde à sauter ou encore du coloriage, peinture et puzzle ont été au rendez-vous. Pour Mahajanga I, environ 600 enfants sinistrés en ont bénéficié pendant 3 jours.
Réalisé par Patricia Ramavonirina
A la suite des échauffourées survenues à l’Ecole supérieure polytechnique d’Antananarivo (ESPA), située à Vontovorona, une réunion des représentants des étudiants et du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a eu lieu à Fiadanana afin de clarifier les règlements et la bonne conduite à tenir dans les universités publiques.
Du côté des élèves, il s’agit d’exposer les difficultés des étudiants au niveau du département de tutelle. Entre autres, ont été évoqués les cas de retard sans cesse du paiement des bourses d’études, le logement, les coupures d’eau et d’électricité ainsi que l’insécurité dans les cités universitaires.
L’un d’eux a indiqué : « si les manifestations existent, c’est qu’il a des dysfonctionnements que les étudiants ont perçus. Ce n’est pas pour perdre du temps qu’on descend dans la rue, on a mieux à faire. Cependant, les menaces, la pression, les conditions d’études exécrables s’accumulent de jour en jour et les doléances des universitaires ne trouvent plus d’échos qu’à travers les manifestations ».
Pour sa part, la ministre de tutelle, Pr Elia Béatrice Assoumacou, a expliqué les raisons des retards, mais aussi les étapes qui doivent être accomplies avant le décaissement de l’argent. Elle a rappelé que plusieurs instances et départements ministériels, notamment celui de l’Economie, des Finances et du Budget, font partie du processus. Un blocage dans l’un de ces organes entraîne inexorablement un retard de paiement des bourses d’études.
Par ailleurs, la réparation des logements dans les campus sera effectuée incessamment, et cela en parallèle avec le cas du rétablissement du courant dans les salles de classe de l’Agronomie et de la Polytechnique de l’eau à l’université de Vontovorona.
Les rencontres entre le ministère et les étudiants permettent de mettre en lumière les informations véritables, de manière à ce que les deux parties reçoivent les mêmes versions des faits. Cela élimine déjà, même partiellement, la méfiance et les zones d’ombre.
« Afin d’éviter toute incompréhension entre les deux parties, ce genre de dialogue doit être priorisé afin d’améliorer l’environnement des études supérieures », selon la ministre. Elle poursuit que le dialogue est encore la meilleure des solutions pour régler les problèmes. A cet effet, les portes de son département sont toujours ouvertes aux étudiants.
Au sujet des quatre étudiants impliqués dans la dernière grève du mardi dernier, ils sont encore convoqués devant le Conseil de discipline. Les charges retenues contre eux sont la tenue d’une manifestation sans autorisation et une insulte à l’encontre du Président de la République. Selon les informations, leur sort pourrait être connu ce jour.
Nikki Razaf